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21/03/2007

S.O.S.

Lors d’un récent repas pris en famille, j’ai dû subir les attaques de toute la tablée :

 

« Alors Luc, quand est-ce qu’on te voit dans une autre comédie ?

- Eh bien, après « les Femmes Savantes », je vais jouer dans une pièce de FASSBINDER, « Gouttes dans l’Océan », c’est un très beau drame qui est …

Et là on m’a coupé la parole : Ah mais alors c’est pas une comédie – Ah mais alors on rie pas ! Ah mais alors ça va être "prise de tête" - Ah moi si on rigole pas je viens pas… etc. Combien de temps encore devrais-je entendre qu’un spectacle, s’il ne fait pas rire, est forcément difficile à comprendre et ennuyeux. Les choses douloureuses, les choses d’apparence complexe, les choses graves n’engendrent pas forcément des spectacles rébarbatifs et incompréhensibles bon sang !

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Au secours ! Tous ceux qui pensent que la Culture ne peut pas être monochrome, répétez-le autour de vous : que l’on cesse d’imaginer que les pièces de Jean-Paul SARTRE sont des casse-tête pour intello ! Cela n’a rien à voir. Chacun d’entre nous, quels que soient son éducation et ses goûts, peut aller voir ce genre de spectacle. Il ne s’agira pas pour lui d’aller se creuser la cervelle ou perdre son temps, il s’agira pour lui de recevoir ce qu’on lui donne avec sincérité et amour ; et même de participer à une grande et belle cérémonie : celle de la communication collective. Excusez du peu !

Je suis peut-être le plus petit comédien du monde, mais j’ai l’immense prétention de penser que chaque chose de moi que je lance sur scène finira bien un jour par porter ses fruits. Attention, je ne suis pas naïf : un spectateur un peu trop économe qui irait voir « l’Avare » de MOLIÈRE n’en ressortirait pas moins avare ! Bien sûr que non. Mais, tout ce qu’on lâche lors d’une représentation finit tôt ou tard chez l’un ou l’autre des spectateurs, d’une façon imprévisible. IMPRÉVISIBLE mais POSITIVE.

« Combien de gens ne sont abstraits que pour paraître profonds » disait… je ne sais plus qui. Et l’art en général est victime de ces usurpateurs, qui ont rendu le public méfiant. Il y a, parmi les liens proposés sur la colonne de gauche, celui du blog de Christian, qui nous raconte la vie à la campagne, avec ses ânes. Et bien, ce blog est donc monotone et triste ? Il ne faut pas aller le visiter ? On risque de s’y ennuyer ? Il ne se passe jamais rien dans les collines désertées par les hommes ? J’ai eu la chance d’être invité à passer une journée "la haut" avec ces ânes. Là-bas, pas de centre commercial, pas de bar, de pub, pas de plage ni de rue animée ; pas la peine d’emporter de l’argent. La photo qui orne le papier peint de mon PC représente mon fils guidant une des ânesses sur un chemin caillouteux. Le bonheur qui se lit sur son visage est sans égal, un bonheur différent.

Allez donc voir des pièces de ANOUILH, FASSBINDER, IONESCO ou SARTRE et goûtez enfin des moments différents.

08/03/2007

Marie-Ségolène présente

Aujourd’hui, Je vous propose simplement de lire la transcription du sujet abordé par la candidate PS sur CANAL + à 19h45. C’est l’artiste CALI qui a soulevé la question. Était également présente la comédienne Jeanne MOREAU.

 

medium_Illustre-Marie-Segolene-02.JPGCALI : [ … Le statut des Intermittents ] est l’aide la plus efficace pour le monde artistique. Et, évidemment, il y a donc un déséquilibre financier, on le sait, mais on sait aussi, c’est terrible, que c’est dû à des abus d’entreprises, des entreprises de télévision ou des entreprises de production, des entreprises même publiques, qui n’hésitent pas à payer comme des Intermittents des présentateurs, des réalisateurs, des techniciens alors que ces gens là ont des contrats à durée déterminée, ont des contrats à long terme et, évidemment pour ces entreprises, c’est beaucoup plus avantageux pour payer les journées de congés ou les jours de repos, de faire payer ça àmedium_Illustre-Marie-Segolene-01.2.JPG la collectivité. Mais c’est quand même scandaleux aujourd’hui de voir que ce sont les artistes qui sont dans la précarité, les plus démunis, et qui sont les vrais représentant de la culture en France, qui subissent ces abus, ces abus qui sont… ont va dire tolérés. Alors aujourd’hui… enfin ça fait cinq ans quand même que le gouvernement n’a pas fait grand chose, tourné autour du pot ; il a fait des mauvaises propositions. Et ça fait cinq ans qu’il y a un vivier d’artistes qui est en train de se tarir en France et c’est dramatique et dangereux. Alors ma question est simple : si vous êtes élue, que ferez-vous pour le statut des Intermittents du spectacle ?

 

medium_Illustre-Marie-Segolene-08.2.JPGMarie-Ségolène ROYAL : D’abord c’est vrai que… il faut déplorer qu’un système qui fonctionnait bien ait été cassé ; même si, comme tout système, il a besoin d’être réformé : s’il y a des choses qui ne fonctionnent pas bien réformons, mais ne cassons pas. Donc, je reprendrai la discutions avec les organisations des Intermittents du spectacle, parce que je crois qu’il y a un paradoxe assez terrible : d’un côté une société qui a soif de culture – il n’y a pas assez de culture, il faut la mettre massivement dans tous les rouages de la société – et de l’autre, des artistes qui sont au chômage. Donc il y a quelque chose qui ne va pas, et je crois que la valeur artistique n’a pas le droit d’être gaspillée. Et moi je veux une société qui intègre à tous les niveaux de l’activité la dimension culturelle. Et donc ce que je veux aussi c’est que les Intermittents trouvent du travail, trouvent des activités, que les entreprises de spectacles soient florissantes, et on l’a vu lorsqu’il y a eu les grèves des Intermittents, on a vu à quel point la culture était aussi une filière de développement économique, sociale et culturelle très importante, avec beaucoup d’emplois à la clé. Des développements des territoires considérables ; je le vois moi avec les Francofolies de La Rochelle, par exemple, ça fait vivre la restauration, l’hôtellerie, donc ça créé des emplois secondaires. Très très important : tous les festivals, aujourd’hui, partout sur le territoire, les festivals constituent des points d’appuis très fort du développement économique. Je ne veux pas dire que la culture ça n’est que le développement économique, mais on a trop souvent marginalisé ou dénigré ces aspects culturels que moi je veux les remettre au premier plan d’une dynamique d’un pays qui se relève. Et en tout cas les négociations seront reprises très très vite.

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medium_Illustre-Marie-Segolene-06.2.JPGJeanne MOREAU : [ … ] Le marché du cinéma s’est transformé avec les nouveaux débouchés, avec Internet et tout ça. Donc c’est un équilibre très délicat. Et il y a aussi le financement du cinéma français qui est perturbé, qui est transformé. Donc c’est pas seulement ne pas employer les artistes qui ont du talent ou mal les employer, mais il y a toute une organisation de production, et d’ailleurs Pascal FERRANT en avait très très bien parlé…

 

 

Je rajouterai, pour terminer, que ce problème du financement des Intermittents est antérieur aux cinq dernières années, mais qu’il s’est encore aggravé par le manque de réponse appropriée de la part du gouvernement.

Enfin, on ne peut résumer le déséquilibre financier du système au seul emploie quasi frauduleux de certaines maisons de productions. Des abus ont parfois été le fait d'artistes qui ont su profiter de ce système.

Cette question des Intermittents prend de plus en plus des allures d’usine à gaz. C’est la raison pour laquelle je suis resté sur ma faim, car j’espérais une réponse plus approfondie et surtout plus concrète de la part Marie-Ségolène ROYAL.

17/01/2007

Humanité

Une fois de plus, je vais enfreindre la règle que je m’étais fixée : je vais parler de moi – mais indirectement, et pour la bonne cause. En effet, je joue actuellement au Théâtre du Cours dans une comédie de Josiane BALASKO « Un Grand Cri d’Amour » et, jeudi soir, la salle n’était pas remplie (c’est malheureusement normal pour un jeudi soir). Un monsieur s’est alors présenté à l’entrée, demandant s’il restait des places et quel était le tarif. On voyait de façon évidente qu’il ne devait pas avoir de logis, et qu’il dormait dehors. Il a malgré tout rassemblé les 15 €uros nécessaires ; alors, Henri MASINI, qui est le directeur de ce lieu, lui a dit que la place était offerte. Cela a fait plaisir à toute l’équipe. Nous étions heureux de savoir que cet homme, qui avait visiblement de grosses difficultés, pouvait partager ce moment avec d’autres personnes.

Son grand état de fatigue ne l’a pas empêché de manifester sa joie à la fin de la représentation. A travers le rideau (oui, parfois, j’observe l’attention du public à travers le rideau, bouh !) j’ai pu le voir réagir et sourire avec les autres. Les "autres", c’est nous tous qui avons une maison. J’ai alors pleinement réalisé ce que je ressentais vaguement : donner à manger et un toit pour la nuit à ceux qui n’ont rien, c’est indispensable, mais ce n’est pas suffisant. Nous avons tous soif de société, de groupe, de partage et de culture. Et même si la vie en collectivité a parfois ses limites, il est malsain d’en être privé trop longtemps. L’accès à l’expression artistique est, je crois, un besoin important dont il faudra tenir compte, lorsque nous essayons de venir en aide aux plus démunis. Perdre l’accès aux lieux de représentation, c’est perdre beaucoup de son humanité.

Ce soir là, ce monsieur était dedans, mais combien sont dehors, en dehors de TOUT ?

21/12/2006

Classique

medium_Illustre-Boris_Vian-01.jpg« Pourquoi une nouvelle version de Mademoiselle Julie de STRINDBERG, déjà adaptée à la fin du siècle dernier ? C’est que les traductions vieillissent généralement plus vite que les originaux dont elles dérivent ; or s’il est sans inconvénient qu’un original date, il est gênant qu’une adaptation soit démodée. C’est ce qui oblige à retraduire périodiquement SHAKESPEARE, pour la grande joie d’un tas de professeurs d’anglais. De même, on devrait bien penser, de temps en temps, à retraduire en français CORNEILLE et RACINE. Mais ne nous égarons pas. » Boris VIAN à propos de sa version de Mademoiselle Julie.

Question déjà ancienne donc, puisque formulée par Boris VIAN en 1952. Mais question récurrente. Et on le comprend : cinq actes en vers rimés par Pierre CORNEILLE, cela paraît, en première lecture, manquer de naturel. Mais en seconde lecture ? Aussi ! Ah bon. C’est qu’il faut du temps pour s’accoutumer. Et si c’était cela, la vraie difficulté ? Nous n’avons pas assez pris de temps pour lire et relire certains œuvres du passé.

Pièces de théâtre écrites par RACINE ou bien poèmes rédigés par VILLON, que faut-il en faire ? Les relire jusqu’à ce que la syntaxe et le vocabulaire désuets nous paraissent évidents ou bien en risquer une traduction ? Je dis bien « risquer » car, d’une manière générale, il est toujours difficile de traduire un auteur sans oblitérer la tonalité, le style original.

A titre personnel, je penche plutôt pour la solution de l’accoutumance aux langages anciens. C’est en révisant « les Femmes savantes » de MOLIÈRE que je me suis rendu compte que, non seulement les vers me revenaient facilement après quatre années, mais que certaines tournures me paraissaient évidentes, presque obligées !

medium_Illustre-Boris_Vian-02.jpgUn seul problème : parmi les gens de théâtre, il s’en trouve beaucoup pour dénoncer la trop grande part déjà faite aux classiques dans l’enseignement, au détriment des auteurs plus contemporains, et ils n’ont pas tort. De plus, il viendra un temps où la langue de MOLIÈRE, comme celle de SHAKESPEARE ou bien de DANTE, seront devenues complètement incompréhensibles aux non-initiés, comme aujourd’hui les poème en latins de VIRGILE.

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Mardi soir, je suis allé voir Christophe ALÉVÊQUE, dans un One-Man-Show d’une heure trois quart.  Il n’en fait pas trop, sa bonne voix lui permet de varier les effets mais aussi de chanter – ce qu’il fait à chaque fois en introduction de chacun des quatre ou cinq longs sketchs qui composent ce spectacle.

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La presse parle « d’humour décapant, qui appuis là où ça fait mal etc. » mais là, c’est un peu la même chose pour tout les humoristes actuels, rien de vraiment neuf. En bref, les sujets traités sont toujours les mêmes, mais ils le sont avec talent, et surtout, le public marche avec lui et rit de bon cœur.

11/12/2006

Comment les départager ?

L’un pense que le comique s’apprécie avant tout sur la durée de la pièce, qu’il n’est pas forcément synonyme de rire tonitruant toutes les six secondes. Pour lui, la finesse prime, pour un résultat dans la durée.

L’autre répond que si le public vient voir une comédie, c’est parce qu’il a envie de rigoler, de se faire du bien en riant du début à la fin du spectacle. Et pour ça, tous les moyens sont bons.

L’un s’appelle Henri MASINI, il dirige le Théâtre du Cours depuis ses débuts. Depuis le commencement, il monte des comédies et ça lui plait.

L’autre s’appelle Alfred, et j’ai déjà parlé de lui sur ce blog – pour (re)lire l’article, cliquez ICI. Il a écrit des pièces comiques qui ont bien marchées, il a fait du one-man-show pendant des années et il ne regrette rien.

Les voilà qui travaillent ensemble depuis bientôt trois saisons. Je crois qu’ils s’apprécient, s’estiment ; mais, sur certains sujets, ils ne seront jamais d’accord, c’est sûr.

Ce que dit Henri semble juste : le spectateur peut éprouver autant de plaisir à sourire plutôt qu’à s’esclaffer. La proximité de la scène permet de jouer d’une façon plus naturelle, plus juste. Le public est sensible à cela. Le spectateur lambda n’est pas un imbécile, il aime découvrir les finesses d’une pièce.

Ce que dit Alfred n’est pas moins vrai : un gag à chaque phrase, une tonne d’effets, de situations… si le public se tord les côtes, il ne l’oubliera pas de sitôt. Faire rire n’est pas un art mineur.

Pourra-t-on jamais les départager ? (Les réunir, ça, c’est déjà fait !)

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Bientôt, la suite de l’interview d’Emmanuelle LORRE.

29/10/2006

Vieux débat

Ca s’est passé aujourd’hui, près de chez vous… « IL » est réapparu ! Qui ça « IL » ?

Le vieux débat sur le strict respect du texte. C’est à dire, savoir si oui ou non un comédien doit dire exactement tous les mots écrits par l’auteur, et eux seuls, ou bien s’il a le droit, dans certains cas précis ou lorsqu’il le ressent, de changer les dialogues.

 

Car, quoique certains s’en défendent, à chaque fois c’est pareil : dans un spectacle, lors des répétitions, vient le moment où cette question est posée. Et pour la troupe avec laquelle je répète, c’était aujourd’hui. D’autres fois, la discussion est à peine effleurée, mais là, nous avons bien perdu 20 minutes (sur 2 heures de répétition !) à débattre du sujet.

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Pour les uns, il s’agit d’expliquer que respecter rigoureusement le texte ne signifie pas manquer d’imagination, ni être psycho-rigide. Lorsque l’auteur est bon, on s’aperçoit que ses mots, s’ils ne sont pas les nôtres, sont bien ceux du personnage. Ils nous aident à mieux être celui que nous ne sommes pas dans la vie réelle. Bien sûr, au début, lors de la phase de mémorisation des dialogues, il est parfois difficile de se faire à certaines tournures, à certains mots, et la tentation est alors grande d’opérer des modifications. Le style de l’auteur aussi a son importance, il contribue au ton de la pièce. Les mots employés à la place des autres, s’ils sont plus spontanés, risquent d’être plus maladroits. Enfin, plus prosaïquement, il y a les fameux « TOPS », ces groupes de mots qui appartiennent à la réplique d’un partenaire, mais qu’on apprend par cœur comme son propre texte, afin de nous préparer à reprendre la parole. Il y a même parfois des « pré-tops » et même des « pré-pré-tops », lorsque l’on reste une longue scène sans parler. Par exemple, dans la comédie que nous répétons, je reste dans les coulisses pendant une longue scène. Mon pré-pré-top est la gifle que se reçoit un des protagonistes – à ce moment là, je dois me réveiller, ou bien quitter les toilettes ou encore cesser de lorgner à travers le rideau. Puis mon pré-top est lorsque ce même personnage dit que la scène qu’il joue n’est pas un pugilat – là, je dois vraiment me concentrer. Enfin, mon top est « Encore heureux qu’il l’ai reconnu, ce grand imbécile ! » - je rentre sur scène. Ces tops fourmillent dans une comédie souvent privée de monologue, aussi est-il risqué de changer trop de choses.

Les autres pensent que le plus important lorsqu’on joue, c’est l’intention. Il faut être vrai, c’est à dire qu’il faut ÊTRE tout court. Et pour arriver à cela, tout est permis, même de changer une phrase pour une autre. Si le comédien qui joue une situation est vraiment à ce qu’il fait, il peut lui venir, sur le moment, un mot à lui, qui semble coller à la perfection au personnage. D’autre part, beaucoup de pièces sont des traductions d’auteurs étrangers. Le style original est déjà moins présent (traduire une œuvre est une chose difficile). Enfin, lorsqu’on est habitué à jouer avec des comédiens qui « changent » les mots, on finit par s’adapter.

Pour ma part, j’aurais tendance à me ranger dans la première catégorie. Je crois que malmener les écrits d’un auteur dramatique, c’est se débarrasser d’un effort qui fait pourtant partie du quotidien de la scène. Ce n’est qu’un pli à prendre et qui n’empêche pas d’être créatif.

Je sais que beaucoup d’artistes de scènes ne sont pas de cet avis. J’ignore quelles sont les proportions, mais chacun des deux camps compte beaucoup de partisans.

12/09/2006

D’un spectacle, qui en est le véritable moteur ?

J’ai déjà abordé ce sujet avec plusieurs metteur en scènes, professeurs et même une ou deux célébrités. Chacun d’entre eux a pu m’expliquer d’une façon très pertinente que c’était, qui l’auteur, qui le comédien ou qui le metteur en scène le véritable artisan de la réussite d’un spectacle.

Leurs exemples étaient à chaque fois très convaincants, mais il faut bien admettre qu’ils ne peuvent avoir raison tous en même temps. Ma version des choses est que personne ne semble voir le caractère foncièrement collectif du Spectacle Vivant. (c’est à dire : à partir de deux personnes) L’œuvre finale peut évidemment être morcelée en composantes de base, où chaque contribution personnelle serait clairement identifiée. Mais le spectateur n’en a rien à fiche, il est venu pour recevoir la totalité de l’œuvre.

Dans un spectacle, tout compte.

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On ne doit se planter sur rien. Et tant que la représentation n’est pas finie, tout peut arriver. Au soir de certaines représentations, on dit de telle ou tel comédien qu’il a « porté le spectacle ». Sans rien vouloir retirer à personne, si les autres n’avaient pas été à la hauteur, la représentation n’aurait pas été bonne. On aurait dit alors : « Untel, lui il jouait bien quand même… », et non pas « Woaw ! Quel spectacle formidable ! ».

Qui est le moteur véritable ? Peut-on seulement savoir la part de nous-même que nous laissons dans une représentation ? Le Spectacle Vivant peut-il être autre qu’un travail collectif ?