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25/11/2006

Chantons encore

J’ai un peu tardé, pour cause de répétitions et de représentations, mais voici la suite de l’interview de Marie-Pierre et d’Isabelle, toutes deux chanteuses (voir l’article du 10/11/2006).

 

Et toi Isabelle, quelle est ton expérience du monde des Intermittents ?

Isabelle : Moi c’est un très mauvais exemple parce que je ne suis pas intermittente.

Oui, mais tu en connais beaucoup.

Isabelle : Je ne sais pas si j’en connais tant que ça ; même si je travaille à la Semeuse, au théâtre… J’avais le choix d’être intermittente ou pas. J’avais passé des auditions pour faire les balloches l’été, tout simplement pour pouvoir faire le fameux quota de cachets. Et la Semeuse m’a appelé deux jours après pour savoir si je voulais travailler au théâtre avec un fixe. Tu penses bien que j’ai dit oui. Parce qu’en plus, la Semeuse ça permet de faire des créations ; à la Providence aussi. Par contre, sur le « Michel LEGRAND », on est tous déclarés, même moi. Je fais du cachet parce que sinon, je suis la plaie des Intermittents ; si je fais du black… hein, on est d’accord…

C’est clair. C’est un débat ça aussi. Il faudrait que je fasse un article…

Marie-Pierre : C’est un débat qui est vachement important.

Isabelle : Le producteur nous a dit, de toutes façons vous êtes professionnelles, donc vous êtes déclarées. Et moi je lui ai dit même si ça doit augmenter mon taux d’imposition etc. tant pis, tu me déclares parce que sinon, par rapport aux Intermittents, c’est pas juste. Pour moi c’est clair. Mais je pense qu’un intermittent peut vivre dans les Alpes-Maritimes en faisant son métier, sinon c’est pas la peine. Par contre, ce qui est inadmissible, c’est que la moindre tête de Mickey ou la moindre cuisinière d’Eurodisney soit intermittent, parce que pour moi, c’est pas artistique !

L’univers du chant se mélange-t-il souvent aux autres formes du Spectacle Vivant, ou bien pensez-vous qu’il y a parfois un cloisonnement ?

Isabelle : Pour moi non, parce que j’ai toujours fait du théâtre en parallèle ; la troupe de MIRAN, par exemple, puisque j’ai commencé avec eux ici, ils mélangent un peu les trois : la danse, le chant et le théâtre. Pour moi c’est pas du tout un monde à part, c’est lié dans l’artistique. C’est d’ailleurs pour ça qu’on allie le chant et le théâtral – pas la danse parce que je suis nulle en danse !

Marie-Pierre : On va voir, si, si un petit peu, moi j’espère…

Isabelle : Oui ? On en reparlera ; tu danseras toi !

Marie-Pierre : Ce que j’ai envie de dire, peut-être que ça répond indirectement à ta question : oui, tout se mélange, car ce qui m’a aussi donné envie de travailler sur Michel LEGRAND, c’est parce que j’adore l’univers de la comédie musicale, et notamment l’univers qu’il a créé autour des films de Jacques DEMY. Dans ce sens là, c’est clair que pour moi tout peut se mélanger, bien sûr ; la preuve en est justement les films de Jacques DEMY, de très haut niveau de jeu, de très haut niveau musical (« Les Demoiselles de Rochefort », « Les Parapluies de Cherbourg »)…

Palme d'Or à Cannes en 1964 ! Mais dans ton expérience professionnelle, est-ce que tu t’es souvent retrouvée sur une scène ou dans un autre cadre professionnel à travailler avec des danseurs et des comédiens ; ou bien au contraire as-tu ressentis des barrières ?

Marie-Pierre : Ah non pas du tout, ce n’est pas cloisonné… Pour moi, en fait, je ne fais pas de théâtre mais j’ai l’impression d’en être issue. Parce que je suis passée par l’ERAC en cours du soir, et je suis devenue chanteuse après ça. J’ai fait aussi pas mal de stages de formation théâtre, j’ai fait une année de stage " comédie musicale "… J’ai vraiment l’impression d’être une chanteuse qui vient du théâtre. Même si je n’ai pas une carrière de comédienne.

Isabelle : C’est vrai j’ai la même sensation. En tant que chanteuse réaliste, par exemple lorsque je travaillais le spectacle « Sur la butte », il y avait des chansons que, pour moi, " j’interprétais ". C’est pas juste chanter comme ça, juste une technique de chant. C’est à dire que sur le « BREL », ça parle, tu fais du théâtre quand tu chantes, tu racontes une histoire…

C’est le maître-mot : " interpréter ".

Isabelle : Bien sûr, combien de fois, en chantant « les Vieux », tu as tout le monde qui pleure dans la salle… Parce que c’est mon interprétation personnelle. Et là on touche plus au théâtre.

Et quel est l’essentiel de l’essentiel dans ce métier ? C’est la concentration ?

Isabelle : Pour moi c’est le feeling. La concentration bien sûr, t’es obligée, mais c’est d’être dedans, d’interpréter tes chansons avec ta personnalité. C’est pas qu’une technique, la technique elle vient après.

Marie-Pierre : Ben c’est " l’orgasme " en fait!

Aaaahh ! Quand je vais mettre ça sur le blog !…

Marie-Pierre : Je plaisante pas en fait, ce que tu appelles le feeling, moi j’appellerai ça l’orgasme. Le moment où tu lâches prise et que t’as la " bascule ", et là tu n’es plus en train de te dire « qu’est-ce que je suis en train de chanter, qu’est-ce qui se passe ? », tu le vis, tu pètes le mental, et tu es dans l’interprétation, le don, tu es dans ton corps…

L’ami d’Isabelle, Matthijs Warnaar, qui est aussi guitariste, s’était joint à nous, aussi j’en ai profité pour lui poser la même question.

Matthijs Warnaar : L’essence même, pourquoi on fait ça… c’est très compliqué. On fait ça… pour soi-même dans un premier temps : être sur scène, jouer, c’est pour nous ; et deuxièmement on le fait pour des gens qui viennent éventuellement m’écouter, pour leur faire plaisir c’est peut-être pas le mot juste, mais… c’est offrir ce qu’on sait faire aux autres. Mais personnellement je le fais avant tout pour moi-même.

Tu savais depuis longtemps que tu serais guitariste ?

Matthijs Warnaar : J’ai commencé à l’âge de 10 ans, je ne me souviens pas ne pas avoir joué de guitare.

Mais tu savais que tu continuerais à fond, que ce ne serait pas qu’un simple passe-temps ou une occupation suggérée par les parents ?

Matthijs Warnaar : C’est moi qui ai voulu en faire et j’ai tout fait pour pouvoir continuer à en faire.

Même question pour les deux miss ! Vous saviez depuis toujours que vous seriez chanteuses ou bien est-ce le hasard de la vie ?

Isabelle : C’était inscrit dans ma personnalité depuis toute petite, mais je suis venue au chant à 20 ans, j’en ai 35. Ça ne fait que 15 ans en fait. Mon père a toujours chanté à la maison ; quand j’étais petite, je me souviens avoir toujours entendu mon père, « ténor », chanter ; moi je chantais avec lui. Mais mes parents n’étaient pas du tout dans l’art. Donc moi je n’étais pas du tout là dedans. Et puis un jour, il y a un déclic qui s’est fait, à 20 ans. Et depuis, par contre, je n’en suis jamais sortie.

Marie-Pierre : Moi je rêvais d’être comédienne quand j’étais petite, et dans mon esprit, réussir à être comédienne c’était soit être à la Comédie Française soit… rien. Donc, comme je n’ai pas réussi la Comédie Française je suis devenue chanteuse !

Pensez-vous déjà à l’avenir du spectacle que vous préparez ?

Isabelle : L’avenir de ce spectacle ? Déjà une première chose : je pense que l’avenir il est complètement lié au chapiteau de Claude BOUÉ. La création va se faire au Centre Culturel de la Providence parce que c’est simple pour nous puisque moi je travaille là-bas, donc c’est toujours là qu’on fait nos créations. Mais il va être créé à la mesure du chapiteau. Le but c’est ça. Si Claude BOUÉ arrive à déplacer le chapiteau à Avignon cet été, il est prévu qu’il nous emmène, pour la dernière partie ; mais pour l’instant ce n’est pas sûr, c’est un projet. Donc, ce spectacle là il est englobé dans La Nef, et ce sera le spectacle du chapiteau…

Le mois complet à Avignon ?

Isabelle : Peut-être pas un mois, je ne sais pas encore…

Marie-Pierre : Au moins deux semaines.

Isabelle : Et puis après, je parle tout à fait personnellement : avant, tous les ans, une fois qu’un spectacle était créé je passais à autre chose, j’ai besoin de créer. Mais là je suis enceinte.

!

Isabelle : Donc je vais vraiment me concentrer sur ce spectacle là. Donc l’avenir pour l’instant il est sur la création du « Legrand » et sur la création du bébé, tu comprends. Pour l’instant c’est vraiment la concentration sur le « Legrand » et sur le « Brel », qui tourne déjà – si on place le « Brel » il n’y a pas de soucis, il est déjà rodé. Et puis après on va vivre un peu au jour le jour, pour l’instant j’ai pas la tête à une autre création. A par la vie, la mienne…

Mais malgré ça, tu sais que tu vas élever un enfant ; tu vas l’élever dans les conditions que tu viens de nous expliquer : tu penses sûrement à la façon dont tu vas te débrouiller ?

Isabelle : On est deux déjà, et puis j’ai quand même un travail fixe. Et puis moi je trouve que c’est génial d’avoir un enfant qui va venir m’écouter chanter, qui va déjà m’entendre chanter alors qu’il est encore dans mon ventre, je trouve ça génial. Pour moi, il ne faut pas forcément être fonctionnaire pour faire un enfant. Ce qui est sûr, c’est que j’ai droit, par rapport à mon statut à la Semeuse, à six mois de mi-temps. Bon pour l’instant c’est vraiment le « Michel Legrand » et Bébé. Et puis après les futurs projets, on verra en temps voulu…

Et toi, Marie-Pierre, tu as un autre bon mot à nous dire ?

Marie-Pierre : Non, moi je n’ai rien à dire, l’avenir je le connais pas.

Qu’est-ce que ça veut dire « l’avenir je le connais pas » ? Dans le sens que tu t’en fiches ?

Marie-Pierre : Non, je le connais assez peu finalement. Je mise beaucoup sur ce spectacle, du fait de cette configuration de départ, qui me paraît très belle. Et j’espère vraiment qu’il va tourner. Après, oui, je fais d’autres choses à côté, mais j’ai peut-être pas forcément envie d’en parler…

Respectons la vie privée de nos invités !

Marie-Pierre : Mais même sur le plan artistique, j’ai surtout envie de parler de ce spectacle !

Troisième et dernière partie de cet article bientôt. Il y sera de nouveau question des Intermittents, mais aussi des institutions et autres sujets (qui fâchent ?)

11/10/2006

Pourquoi

C’est seulement aujourd’hui que j’ai trouvé le mot résumant la raison d’être de ce Blog : j’espère intéresser les lecteurs au spectacle vivant.

« INTÉRESSER » !

C’est à dire qu’il existe déjà des centaines et des centaines de magasines, sites Internet et autres rubriques critiques pour les sorties nocturnes dans chaque commune de France.

Mon souhait est ailleurs.

medium_applaudissements.gifJe suis persuadé que la plupart d’entre-nous ne demandons qu’à recevoir autre chose qu’une culture formatée, servie à domicile, bien à l’abris du voisin. Beaucoup aimeraient sortir plus souvent explorer d’autres horizons artistiques. Mais certains se disent « qu’ils n’y comprendront rien », d’autres qu’ils n’aiment que tel ou tel genre… Je veux ici les exhorter à changer leurs habitudes : prendre plus de risque, aller dans des lieux où l’on ne va jamais. Tenter un soir de voir quelque chose d’inhabituel… Et puis RENCONTRER. Rencontrer d’autres spectateurs, leur parler, échanger les impressions. Rencontrer les artistes aussi, c’est toujours possible. Faire vraiment partie de cette chose éphémère qu’est le public d’un soir.

Alors assez de lamentations ! Il ne se passe jamais rien dans les Alpes-Maritimes ? Ceux qui prétendent cela sont donc myopes ou bien sourds ! D’autres régions de France sont mieux desservies ? Ça c’est la vérité, mais soyons optimistes : je le répète encore, depuis une vingtaine d’années, l’activité culturelle s’est diversifiée, étoffée, qu’il s’agisse du nombre de lieux qui accueillent des spectacles, du nombre de compagnies qui travaillent ou bien sûr du nombre de spectacles qui sont proposés au public.

Je ne fais pas de l’autosatisfaction, je sais qu’il y a encore beaucoup à faire, mais il me semble qu’il y a trop de barrières imaginaires, trop de fossés creusé par notre seule ignorance des autres. « Diversité » ne doit pas signifier « clivages ». Je me lamente parfois sur mon sort : celui d’une personne qui n’a qu’un travail alimentaire, un job, qui lui permet de survivre pendant qu’il exerce sa véritable passion, celle d’être comédien. Mais je me reprends très vite, et me dis que cette situation, que j’ai choisit, me satisfait pour l’instant. Car, à vivre le cul entre deux chaises, paradoxalement, c’est ma vision qui s’est élargie. J’ai rencontré tant et tant de comédiens, metteurs en scènes et autres artistes du spectacles qui ont des idées bien arrêtées, qui vous démontrent que seuls leur art est véritable, même si, bien-sûr-allons-voyons, ils respectent – terme très vague ici – le travail de leurs confrères. Dois-je les brûler vifs ? Non, car la plupart sont pourtant des gens biens, quelques uns sont même mes amis. Et puis chacun d’eux m’a apporté des monceaux de culture. Mais moi j’aime le spectacle vivant tout entier, sous toutes ses formes.

J’ai relu tous mes comptes-rendus (« le Rideau est Tombé ») et je me rends compte que je n’ai jamais la virulence des critiques d’art. Mais je viens d’expliquer qu’il ne s’agit pas ici de critique au sens de critique engagée, mais au contraire d’article le plus factuel possible. Je n’ai même pas l’ambition d’être pédagogique, simplement montrer les choses de l’intérieur. Brosser un panorama le plus large que je pourrai. Provoquer un déclic.

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Oui, on peut aller rigoler en voyant une farce sans tourner le dos pour toujours à la tragédie, passer du classique à l’expérimental sans se fâcher avec personne, etc.

En guise de conclusion, je dirai ceci : n’hésitez plus, allez dehors voir ce qui se passe ! (et par la même occasion, ramenez moi quelques articles, cela ajoutera de l’eau au moulin, il vous suffira d’envoyer un e-mail à cette adresse : blog.theatre@hotmail.fr)

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12/09/2006

D’un spectacle, qui en est le véritable moteur ?

J’ai déjà abordé ce sujet avec plusieurs metteur en scènes, professeurs et même une ou deux célébrités. Chacun d’entre eux a pu m’expliquer d’une façon très pertinente que c’était, qui l’auteur, qui le comédien ou qui le metteur en scène le véritable artisan de la réussite d’un spectacle.

Leurs exemples étaient à chaque fois très convaincants, mais il faut bien admettre qu’ils ne peuvent avoir raison tous en même temps. Ma version des choses est que personne ne semble voir le caractère foncièrement collectif du Spectacle Vivant. (c’est à dire : à partir de deux personnes) L’œuvre finale peut évidemment être morcelée en composantes de base, où chaque contribution personnelle serait clairement identifiée. Mais le spectateur n’en a rien à fiche, il est venu pour recevoir la totalité de l’œuvre.

Dans un spectacle, tout compte.

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On ne doit se planter sur rien. Et tant que la représentation n’est pas finie, tout peut arriver. Au soir de certaines représentations, on dit de telle ou tel comédien qu’il a « porté le spectacle ». Sans rien vouloir retirer à personne, si les autres n’avaient pas été à la hauteur, la représentation n’aurait pas été bonne. On aurait dit alors : « Untel, lui il jouait bien quand même… », et non pas « Woaw ! Quel spectacle formidable ! ».

Qui est le moteur véritable ? Peut-on seulement savoir la part de nous-même que nous laissons dans une représentation ? Le Spectacle Vivant peut-il être autre qu’un travail collectif ?

09/06/2006

Plein air : avis partagés

Les dernières questions de l’interview qui précède portent sur un sujet que je voulais aborder à travers le témoignage de plusieurs personnes. Il s’agit de l’apport du plein-air dans un spectacle. Si on le prend comme un apport ! Car lorsque j’ai posé la question à Jean FRANVAL, je m’attendais à ce qu’il soit très enthousiaste, jouant lui-même souvent dans des lieux à ciel ouvert. Or, ce qui n’apparaît pas dans la retranscription de l’entretien qui précède, c’est qu’il a fallu que j’insiste pour obtenir une critique positive. Alors qu’instantanément, lui était venu à l’esprit tous les tracas que pose cette situation. Ce qui prouve que les avis sont partagés bien plus que je ne le pensais. J’en veux pour preuve le témoignage de deux autres comédiennes, que je vous expose ici. Il s’agit en fait de trois questions en une, les mêmes pour chacune des deux :

L U C     Jouer en plein air change forcément beaucoup de choses, mais pour toi, quelle est la plus importante ? As-tu un souvenir particulier de cette situation ? Et quel est ton point de vue de spectatrice ?

Lynda RAMDANI     S'agissant des spectacles en plein air, j'en ai fait l'expérience aussi bien face à la scène que sur la scène... Jouer en extérieur est très agréable, l'espace de jeu devient comme illimité, le rapport au public est plus intime (étrangement !) sensation de liberté énorme qui nous pousserait presque à improviser en pleine représentation ! En revanche, il faut une concentration plus importante - il se passe toujours des trucs imprévus : avion, ambulance, bruine, chien ; moi, sur scène, j'ai eu la venue inopinée d'un chat, devenant donc un nouveau partenaire ! etc... Et il faut surtout pouvoir et savoir porter sa voix ! En tant que spectatrice, si le volume est correct, j'apprécie beaucoup, mais en été cela va de soit !!!

Martine PUJOL     C'est un immense plaisir. Le théâtre, c'est "la boite noire". Jouer en plein air relève donc d'une sorte de dépassement de cette limitation initiale, un éclatement des limites... et donc aussi de la protection qu'assurent habituellement les " frontières " bien établies de la scène. Il y a toujours une part de risque en plein air (vent, pluie, froid, chaud, moucherons, bruits ou lumières)... qui ajoute certainement au plaisir initial. Pour moi, le plus important, c'est le vent : il apporte de la vie en plus. C'est magique ! Quand on a joué FESTIN au Théâtre de Verdure à Nice, en grande formation un 31 août, le vent était à la limite de la tempête. Les sonorisateurs ont profondément souffert. A quelques minutes du début du spectacle (qui est également musical, ne l'oublions pas) le vent s'est calmé. Il a juste soufflé une douce brise durant la représentation. La beauté du paysage alentour et ce brin de vent ont sublimé ce spectacle... ancré dans ma mémoire. Mon point de vue de spectatrice : le même... inversé !

(Pour en savoir d’avantage sur Martine PUJOL et Richard CAIRASCHI, cliquez sur : debi-debo)

18/05/2006

Nous ne faisons pas le même métier Mon Cheeeeer…

C’est une amie qui m’a rapporté cette brève réponse.

Il s’agissait de deux galeristes, l’un exposant des tableaux de peintres expressionnistes, l’autre montrant des œuvres dites d’avant-garde. Le premier des deux (celui des expressionnistes, les paysages quoi, vous suivez hein ?) voulant aborder des questions relatives à ce qu’il croyait être leur même profession, s’entendit donc répondre cette énorme sentence : « Mais nous ne faisons pas le même métier ! »

Après tout, on pourrait se dire que cette réflexion n’est pas si fausse que cela, invoquer mille prétextes pour montrer ces prétendues différences. Que celui qui vend des paysages et autres motifs pour tapisserie n’apporte pas la même chose que celui qui propose des toiles d’un peintre expérimental, car lui il ne « vend » pas, il « fait découvrir » !

Vous l’avez compris, ce que je reproche à ce genre de réflexion, ce n’est pas qu’elle soit fausse, bien au contraire ; c’est le ton un peu hautain qui s’en dégage.

Si je vous tiens la jambe avec mes histoires de peintres (véridique !), c’est qu’on en trouve l’équivalent dans le monde du spectacle. Et d’ailleurs, cet épisode des galeristes, mon amie me l’avait raconté pour bien me faire comprendre toute la différence qu’elle faisait entre certains metteur en scène montant toujours des classiques et d’autres, expérimentant toujours plus. Là encore, je dois reconnaître qu’elle avait raison, mais chez elle aussi, j’ai cru déceler une once de dédain envers les théâtres qui ne présentent que des pièces dites pour le grand public.

Si le public est « grand », est-ce parce que l’œuvre est bonne, ou bien est-ce que la majorité des spectateurs n’est capable d'appréhender que des créations médiocres ?

L’art dans son ensemble est une chose tellement irrationnelle, que je me demande comment on peut songer à établir une classification. Qui a le plus de talent ? Celui qui fait rire le public du samedi soir ou celui qui se risque dans des spectacles expérimentaux ?

Je crois que cette question ne mérite pas d’être posée. Je crois que tous font le même métier. Malgré les grandes différences qui existent entre eux, ils font tous le métier de faiseur de rêve, de poseur de questions, de fabricant de rire et d’empêcheur de penser en rond.

Je pense qu’il serait bon de récolter vos avis sur ce sujet. En effet, je dois avouer ici qu’à plusieurs reprises, j’ai décelé dans le milieu du spectacle, ce genre de jugement. L’un raille l’autre, qui le moque en retour. (Chacun des deux prenant bien soin de souligner qu’il respecte beaucoup l’autre !)

Fort heureusement, ces attitudes ne sont pas légions, et de grandes amitiés naissent aux détours d’une pièce de théâtre.

16/05/2006

« ICH BIN DON QUICHOTTE »

Si le titre n’a pas changé, ce spectacle de la Cie Antipodes a été retravaillé en profondeur.
 
Crée
lors des 7èmes Rencontres Cinéma & Vidéo de Nice organisées par l’association REGARD-Indépendant, il s’agissait alors d’une performance purement expérimentale. Mais samedi soir, c’est bien un spectacle abouti qui a été proposé au public de l’Entre-Pont. (Voir note du vendredi 12, ci-dessous) Un public composé en partie d’autres professionnels du spectacle, dans le cadre des rencontres professionnelles Danse et Compagnies.

Pour REGARD-Indépendant, c’est un motif de satisfaction de voir que l’essai marqué 7 mois plus tôt a bien été transformé.
 
Les danseurs et comédiens évoluent sur une musique jouée en direct, dans un décor composé essentiellement d’images projetées non pas sur un simple écran mais sur plusieurs supports différents. Ces images en mouvement sont réalisées par un caméraman qui capte les danseurs évoluant sur la scène. Un autre opérateur retouche le film avant de le projeter, en temps réel. Musiciens, caméraman et même la régie, tout ce monde fait partie de la mise en scène et reste visible par le public.
 
L’infinie richesse d’expression que procure cette mixité reste encore à explorer. L’effet de mode qui pousse actuellement la création dans ce sens n’altérera pas, je crois, la vraie valeur de tels spectacles conçus avant tout, non comme une performance technique, mais bien comme une œuvre d’art.
 
Et Don Quichotte dans tout ça ? En voyant le spectacle, il m’a semblé qu’on avait surtout retenu sa folie obsessionnelle, son univers presque onirique, irréel. (La première mouture avait d’avantage exploité une chorégraphie basée sur des mouvements d’escrime.) Je termine cet article en annonçant que j’espère accueillir prochainement Lisie Philip, de la Cie Antipodes, qui viendra ici répondre à quelques questions.

12/05/2006

MÉLANGEZ VOUS !

J'ai mis en lien (à la rubrique " D'autres BLOGS, d'autres PERSONNES ", colonne de gauche) le blog de REGARD-Indépendant. C’est une association qui œuvre, depuis 10 ans, pour le cinéma indépendant et émergent en région PACA.

Depuis 7 années consécutives, au mois d’octobre, a lieu le festival Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice. Lors des 7èmes « Rencontres », en octobre 2005 donc, nous avons voulu tendre une passerelle entre deux univers qui ne se cotoient pas assez à notre avis : celui du cinéma et de la vidéo d’un côté, et celui du spectacle vivant de l’autre. Ce fut un vrai succès.

Je n’ai pas besoin de développer ici des informations que vous trouverez facilement en vous rendant directement sur le blog de REGARD-Indépendant, puis sur celui des 7èmes Rencontres. Toutefois, il se trouve que, lorsqu’un festival est réussi, il y a souvent un « après ». C’est cette information qui fait l’objet de l’article d’auourd’hui.

En effet, lors de notre 7ème festival (je dis « notre » car, vous l’aurez compris, je fais aussi partie de l’association REGARD-Indépendant !) 5 spectacles mixtes furent présentés au public, 5 spectacles mariant comédiens et danceurs avec de l’image projetée. L’un d’eux, sans doute le plus expérimental à mes yeux, a été retravaillé et repris plusieurs fois depuis.

C’est ce spectacle qui sera de nouveau représenté demain samedi :

 

ICH BIN DON QUICHOTTE

Compagnie Antipodes

Performance danse-théâtre-vidéo-musique

Samedi 13 Mai 2006 - 20h00

Salle du Grain du Sable - L'Entre-Pont - 16, rue de Roquebiellère - 06300 NICE

dans le cadre des Rencontres professionnelles Danse et Compagnies

 

J’espère que beaucoup d’entre vous pourront aller voir cette belle performance, car elle mérite le déplacement.