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17/01/2007

Humanité

Une fois de plus, je vais enfreindre la règle que je m’étais fixée : je vais parler de moi – mais indirectement, et pour la bonne cause. En effet, je joue actuellement au Théâtre du Cours dans une comédie de Josiane BALASKO « Un Grand Cri d’Amour » et, jeudi soir, la salle n’était pas remplie (c’est malheureusement normal pour un jeudi soir). Un monsieur s’est alors présenté à l’entrée, demandant s’il restait des places et quel était le tarif. On voyait de façon évidente qu’il ne devait pas avoir de logis, et qu’il dormait dehors. Il a malgré tout rassemblé les 15 €uros nécessaires ; alors, Henri MASINI, qui est le directeur de ce lieu, lui a dit que la place était offerte. Cela a fait plaisir à toute l’équipe. Nous étions heureux de savoir que cet homme, qui avait visiblement de grosses difficultés, pouvait partager ce moment avec d’autres personnes.

Son grand état de fatigue ne l’a pas empêché de manifester sa joie à la fin de la représentation. A travers le rideau (oui, parfois, j’observe l’attention du public à travers le rideau, bouh !) j’ai pu le voir réagir et sourire avec les autres. Les "autres", c’est nous tous qui avons une maison. J’ai alors pleinement réalisé ce que je ressentais vaguement : donner à manger et un toit pour la nuit à ceux qui n’ont rien, c’est indispensable, mais ce n’est pas suffisant. Nous avons tous soif de société, de groupe, de partage et de culture. Et même si la vie en collectivité a parfois ses limites, il est malsain d’en être privé trop longtemps. L’accès à l’expression artistique est, je crois, un besoin important dont il faudra tenir compte, lorsque nous essayons de venir en aide aux plus démunis. Perdre l’accès aux lieux de représentation, c’est perdre beaucoup de son humanité.

Ce soir là, ce monsieur était dedans, mais combien sont dehors, en dehors de TOUT ?