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15/01/2013

CRITIQUES RÉDUITES

Billet Réduc est un site très utilisé par ceux qui souhaitent acheter leurs billets à prix réduit sur Internet.
Il faut reconnaître que c’est pratique et avantageux : vous sélectionnez le spectacle de votre choix (plusieurs critères de recherche possible comme le type de spectacle où la ville ou bien encore le lieu…) puis vous réservez en fonction des dates encore disponibles.
Il faut ensuite confirmer sa commande et indiquer une adresse mail.
Soit vous payez immédiatement par CB, soit vous réservez en téléphonant à un N° surtaxé. Dans les deux cas, le site perçoit donc une participation, puis vous obtenez une contremarque qu’il faut imprimer pour la présenter au guichet du théâtre.

Illustre-Ca et Là-Critique réduite-Billet Réduc-01.jpg

Fort de son succès, le site Billet Réduc a crée des "outils" qui souffrent des mêmes défauts que les Hits Parades d’autrefois. En effet, on vous présente le « top 10 des ventes » et autres listes des meilleurs ; de plus, chaque gros succès commercial est présenté avec une liste de ses performances dans chaque catégorie (3ème des ventes, 7ème des meilleures comédies, 2ème des plus grands trucmuches…)
Ce n’est pas fait pour émanciper le public, car certains spectateurs ne savent se fier qu’à des chiffres qui épatent et ne vont donc voir que des succès commerciaux. Lesquels vont devenir d’encore plu
s gros succès commerciaux, que d’autres iront voir parce que leurs chiffres sont bons…

Pour finir, lorsqu’un théâtre programme une pièce et qu’il inscrit celle-ci sur le site, il n’a pas la possibilité, sur son tableau de bord, de modifier quoi que ce soit des critiques, bonnes ou mauvaises, que laissent les internautes. En théorie.
Un coup d’œil sur les statistiques des spectacles qui marchent le mieux montrent que ceux écrit par Alil VARDAR bénéficient d’une exceptionnelle faveur du public, alors que d’autres moins. Fort de sa vingtaine de théâtres, qui génèrent un chiffre d’affaire non négligeable pour les sites de réservations en ligne, l’auteur du Clan des Divorcés a-t-il pu négocier un meilleur traitement ? Je n’ai aucune preuve à ce sujet.
Tout de même, on peut recommander à tous ceux qui fréquentent ce genre de site de ne pas trop se fier aux critiques présentées avec le spectacle, ni à ses notes et autres "stat" peu intéressantes.

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10 ans de mariage — Auteur : Alil VARDAR  — Théâtre le Palace à Paris
Note des internautes : 9/10 (avec 1228 critiques)
Bravo 87%
Bien 8%
Moyen 2%
Décu 3%

Comme s'il en pleuvait — Auteur : Sébastien THIÉRY — Théâtre Édouard VII à Paris
Note des internautes : 8/10 (avec 275 critiques)
Bravo 61%
Bien 25%
Moyen 7%
Décu 7%

Le Clan des Divorcées — Auteur : Alil VARDAR  — Théâtre la Grande Comédie à Paris
Note des internautes : 9/10 (avec 11868 critiques)
Bravo 86%
Bien 9%
Moyen 2%
Décu 2%

Couscous aux lardons — Auteur : Farid OMRI — Théâtre Montorgueil à Paris
Note des internautes : 8/10 avec 5571 critiques
Bravo 78%
Bien 16%
Moyen 3%
Décu 3%

Le tour du monde en 80 jours — Auteur : Sébastien AZZOPARDI — Théâtre le Splendid à Paris
Note des internautes : 9/10 (avec 2513 critiques)
Bravo 87%
Bien 10%
Moyen 2%
Décu 2%

Ma femme me prend pour un sextoy — Auteur : Sébastien CYPERS — Théâtre Athéna à Nice
Note des internautes : 8/10 (avec 1954 critiques)
Bravo 71%
Bien 19%
Moyen 5%
Décu 5%

04/01/2013

VOUS AVEZ TOUTE(s) LICENCE

Je me replonge avec un plaisir non dissimulé dans les dossiers et la paperasse. Quelle joie de voir tous ces décrets compliqués, ces règlements avec leurs alinéas retors…
Je blague, je blague, mais toutes ces tracasseries administratives sont là pour nous protéger, pour poser des règles de comportements entre citoyens.

En ce qui me concerne, il s’agit des règles à suivre pour obtenir — et conserver — la licence d’entrepreneur de spectacles vivants.
Il y a seulement quelques semaines, j’avoue que je connaissais juste son existence. Et puis, avec le premier spectacle de la compagnie l’Impromptu, il a bien fallu s’y intéresser de plus près.

Mon savoir est tout neuf et surtout, il est encore incomplet. Mais je vous en fais part tout de même.

Il existe trois types de licence :
1 - « Exploitants de lieux de spectacles aménagés pour les représentations publiques » ;
2 - « Producteurs de spectacles ou entrepreneurs de tournées » ;
3 - « Diffuseurs de spectacles ».

Dans tous les cas, pour acquérir et conserver cette licence, il faut remplir un formulaire "Cerfa" assez long et très complet, et fournir pas mal de justificatifs. Fort heureusement, ce formulaire peut être rempli directement en ligne.

Cette licence est ensuite renouvelée (remise en cause) tous les trois ans. Il faut alors fournir un dossier récapitulant l’ensemble des activités, mais aussi justifier de la cotisation aux caisses URSAFF, AFDAS, Pôle Emplois... etc.

Pour la licence N° 1 (lieux et spectacles), les exploitants du lieu « doivent avoir suivi et validé une formation à la sécurité des spectacles adaptée à la nature du lieu de spectacle ou à défaut justifier de la présence dans les effectifs salariés de l’entreprise d’une personne qualifiée dans ce domaine ou ayant suivi et validé cette formation. »
Il faut savoir en outre que l’Inspection du Travail est habilitée à constater l’infraction d’exercice d’activité du spectacle sans licence d’entrepreneur ; que le N° de licence doit apparaître sur tous les supports de communication, Internet et papier et jusqu’à la billetterie. (Contrôlé par le B.V.P. !).

Bref, depuis 2008, date d’application de la nouvelle réglementation, ça ne rigole pas. Et c’est le Préfet de région qui, avec une commission spéciale, décide de l’attribution (ou de la reconduction) de cette licence. Je n’ai pas sous la main d’exemple de refus, mais l’existence même des textes de loi prouve qu'une compagnie peut se voir refuser cette précieuse licence.

Ainsi, il y a une possibilité, sinon de censure, en tout cas de mesure de rétorsion parfaitement légale.
Vous allez me répondre que cette loi est nécessaire, ne serait-ce que pour éviter la prolifération de compagnies peu sérieuses, qu’il faut protéger la profession contre une trop grande concurrence, structurer ce secteur d’activité mais aussi empêcher les pratiques illégales et non scrupuleuses qui déstabilisent le système des Intermittents… etc.
C’est vrai. Mais il est vrai aussi que cela me semble sans effet. Car les compagnies se multiplient (et faut-il réellement s’en plaindre ?), certaines continuent d’avoir des pratiques douteuses et quoiqu’il en soit, le quotidien reste difficile pour l’ensemble des acteurs du Spectacle Vivant (et notamment la baisse du prix d’achat moyen d’un spectacle ainsi que le salaire réel perçu par les artistes).

Autre élément qui me fait réagir de cette façon, c’est cette phrase extraite de la Circulaire n° 2007/018 du 29 octobre 2007 relative à la délivrance des licences d’entrepreneurs de spectacles : « Une base nationale des titulaires de licences est en cours de constitution, à des fins de contrôle et de connaissance statistique des entreprises du spectacle vivant, grâce à la rénovation de l’outil Atalie. »
Les demandeurs de licence doivent d’ailleurs obligatoirement indiquer un certain nombre d’informations et critères précis.
Je vais passer pour un paranoïaque ou un contestataire à l’ancienne, mais voilà un outil qui peut servir à surveiller les compagnies les plus turbulentes. (Pour ce qui est de la nôtre, je m’en fiche bien, je pense que notre petite taille nous met à l’abri…)

Un deuxième grief que l’on peut retenir — et je ne suis pas le seul à le formuler, c’est que ce système de licence, tel qu’il est défini aujourd’hui, va dans le sens d’une professionnalisation du Spectacle Vivant. « Professionnel » étant à prendre ici dans le sens de « qui vit de son activité ».
Et là, je pense que je déborde du cadre du sujet, car je touche à un autre grand problème du Spectacle Vivant : son morcellement.
Le milieu amateur critique le milieu professionnel — et vice-versa ; les compagnies critiquent les propriétaires de salles — et vice-versa ; les structures privées critiquent les structures subventionnées — et vice-versa ; tout le monde critique tout le monde… et vice-versa ! Ce genre de dispositif n’est pas fait pour apaiser les tensions. Espérons au moins qu’il servira à mieux protéger le statut des Intermittents du spectacle.
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Sur la colonne de droite, presque tout en bas, à la rubrique PDF, vous pourrez cliquer sur [Document Cerfa "demande de licence"] pour le télécharger. C’est un peu long, mais cela permet de se rendre compte…

 

16/11/2012

QUATRE BRIQUES

LORENZACCIO n’est pas la pièce que je préfère chez Alfred de MUSSET. Toutefois, elle est tout à fait intéressante et j'ai même eu envie d’en retranscrire ici quelques bribes, dont certaines qui ressemblent à des aphorismes.

« PHILIPPE. — Qu’il t’est facile à toi, dans le silence du cabinet, de tracer d’une main légère une ligne mince et pure comme un cheveu sur ce papier blanc ! qu’il t’est facile de bâtir des palais et des villes avec ce petit compas et un peu d’encre ! Mais l’architecte qui a dans son pupitre des milliers de plans admirables ne peut soulever de terre le premier pavé de son édifice, quand il vient se mettre à l’ouvrage avec son dos voûté et ses idées obstinées. »

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« LE CARDINAL. — Étiez-vous hier à la noce des Nasi ?
LA MARQUISE. — Oui, j’y étais.
LE CARDINAL. — Et le duc en religieuse ?
LA MARQUISE. — Pourquoi le duc en religieuse ?
LE CARDINAL. — On m’avait dit qu’il avait pris ce costume, il se peut qu’on m’ait trompé.
LA MARQUISE. — Il l’avait en effet. Ah ! Malaspina, nous sommes dans un triste temps pour toutes les choses saintes !
LE CARDINAL. — On peut respecter les choses saintes et, dans un jour de folie, prendre le costume de certains couvents, sans aucune intention hostile à la sainte Église catholique.
LA MARQUISE. — L’exemple est à craindre et non l’intention. »

lorenzaccio,musset,extraits

« PHILIPPE — Si le saint appareil des exécutions judiciaires devient la cuirasse des ruffians et des ivrognes, que la hache et le poignard, cette arme des assassins, protègent l’homme de bien, O Christ ! l’honneur des Strozzi souffleté en place publique, et un tribunal répondant des quolibets d’un rustre ! Un Salviati jetant à la plus noble famille de Florence son gant taché de vin et de sang, et, lorsqu’on le châtie, tirant pour se défendre le coupe-tête du bourreau ! Lumière du soleil ! j’ai parlé, il n’y a pas un quart d’heure, contre les idées de révolte, et voilà le pain qu’on me donne à manger, avec mes paroles de paix sur les lèvres ! Allons, mes bras, remuez ! et toi, vieux corps courbé par l’âge et par l’étude, redresse-toi pour l’action ! »

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«     LORENZO. — La vie est comme une cité, on peut y rester cinquante ou soixante ans sans voir autre chose que des promenades et des palais ; mais il ne faut pas entrer dans les tripots, ni s’arrêter, en rentrant chez soi, aux fenêtres des mauvais quartiers. …/… S’il s’agit de tenter quelque chose pour les hommes, je te conseille de te couper les bras, car tu ne seras pas longtemps à t’apercevoir qu’il n’y a que toi qui en aies.

     PHILIPPE. — Je conçois que le rôle que tu joues t’ait donné de pareilles idées. Si je te comprends bien, tu as pris, dans un but sublime, une route hideuse, et tu crois que tout ressemble à ce que tu as vu. »

Et maintenant que je relis ces quelques répliques, je me dis qu’elles sonnent moins bien que lorsque j’ai lu la pièce ! Magie de l’auteur, qui sais fabriquer un édifice complet, et dont chaque brique semble belle, parce qu’elle fait partie d’un bel ensemble ? Je ne sais pas…

14/09/2012

ON FERME LA FERME

Un festival de théâtre risque de disparaître, et pas des moindres : le Festival des Tragos, à Cavalaire.
Ce festival a proposé aux 10 000 spectateurs, pour sa 35ème édition, pas moins de 52 spectacles durant tout l’été 2012, faisant de lui l’un des plus longs festivals d’Europe.

Cet événement a lieu dans le Var, mais j’ai cru bon d’en parler quand même. Pour faire bref, l’association qui a en charge ce festival a élu domicile dans une ancienne ferme, sur le domaine de Pardigon. La parcelle de terrain où se trouve l’édifice pourrait être vendue, rendant incertain l’avenir du lieu, donc de l’association, donc du festival.
Vous trouverez ici les liens pour trouver davantage d’explications sur cette affaire qui dure depuis plusieurs années maintenant :

Lien sur un article de Nice-Matin récapitulant les faits et chiffres.

Lien vers le site du festival.

Lien vers le blog dédié à la sauvegarde du lieu.

Je reproduis enfin le (long) compte-rendu de la dernière réunion actant malheureusement l'expulsion :

« Compte rendu objectif de la réunion d’expulsion des Tragos, par un président écœuré.

… Le propriétaire a pris la parole en premier, nous qualifiant d’occupant sans droit ni titre. Certes, puisque l’EPF n’a jamais reconduit le bail locatif que l’on avait avec Pierre et Vacances, et ce malgré la convention que nous avons avec la Mairie de Cavalaire pour organiser le festival de théâtre d’été au Théâtre de Verdure de Pardigon, et malgré toutes les subventions qui nous sont attribuées chaque année pour cette même manifestation.
Puis il nous a reproché de ne pas lui avoir fourni d’attestation d’assurance (encore eût-il fallu qu’il nous la demandât).

Enfin, arrive le cœur du problème, l’état de la ferme dite "des Tragos" :
Pas aux normes de sécurité pour entreposer des décors qui risquent de prendre feu, pour recevoir des compagnies ni pour accueillir des élèves en théâtre (portes coupe-feu, alarmes, escalier de secours). Gradins présentant un risque d’affaissement sur un sol qui risque de se dérober.
Le propriétaire ne souhaitant pas se retrouver en prison pour nous faire plaisir si jamais il y avait un accident (ça, chacun peut le comprendre), il se voit dans l’obligation de fermer le bâtiment.
Mais pourquoi ne pas faire les travaux de mise aux normes ?
Le Conservatoire du Littoral prend la parole : Parce que le site est exceptionnel et que l’ensemble du Comité de Pilotage, qui s’est réuni pendant 4 ans, a décidé, unanimement, d’y réaliser un autre projet d’intérêt général, de grande envergure.

Voilà. C’est dit. Ils ont décidé d’y faire autre chose et c’est leur droit.
Peut-on savoir quel projet vous avez ?, demandais-je.
M. Fouchier : Ca peut être un musée… y mettre l’archéologie… faire un centre d’interprétation… loger les gardes du Conservatoire… . Tout sauf du théâtre.

Évidemment, il nous avait dit en février dernier, que le Conservatoire du Littoral n’a pas pour vocation d’acheter des bâtis pour y mettre (ou y laisser) une activité culturelle sans lien avec leurs missions.
Mais à cette époque, il nous avait aussi affirmé que si la Mairie de Cavalaire ne voulait pas acheter cette ferme, elle serait vendue à une autre collectivité territoriale, voire à nous même, si on en avait les moyens. Il nous a laissé espérer, travailler pour essayer de récolter des fonds, maintenant les choses ont changé, c’est comme ça.

Impoli, j’ai encore posé une question : Qui va devenir propriétaire ?
Flou dans l’assistance, on voit bien que le projet est loin d’être ficelé, mais peu importe, faut qu’on dégage de là. Il y a mieux à faire, plus tard.

Mais ce qui est insupportable, c’est qu’on nous dise et qu’on nous répète : Vous en avez déjà profité 35 ans, tant mieux pour vous !.
MAIS PUTAIN ! Profité ? Pourquoi avons-nous été reconnus d’UTILITE PUBLIQUE ? Parce qu’on en profitait ? Parce qu’on s’amusait entre nous ?
Oui, la Compagnie de Tragos s’est installée dans ce lieu, laissé à l’abandon, il y a 36 ans.
Mais elle a réalisé, avec l’aide de la Mairie de Cavalaire, les travaux nécessaires pour que cette bâtisse ne tombe pas en ruine. Elle s’est battue, contre vents et marées, durant plus de trois décennies, dans un seul but : FILER DU BONHEUR, comme l’a écrit Jacques Duvergé, notre régisseur général.
Partager, faire découvrir, donner un spectacle, faire rire, émouvoir… c’est ça le théâtre.
C’est toujours DONNER.
C’est faire profiter les autres, leur offrir des moments d’évasion.
DONNER.
Même si l’on comprend profiter dans le sens bénéficier d’un lieu qui ne nous appartient pas, nous, on y travaille pour le plaisir des autres. Alors le Tant mieux pour vous ! ça nous reste en travers de la gorge. Avec un peu de reconnaissance, on aurait pu nous dire Tant mieux pour les spectateurs, tant mieux pour les touristes, tant mieux pour nos citoyens !

Ceci n’est qu’une querelle de formulation, j’en conviens, mais qui nous a fait mal. C’était, sans aucun doute, pour nous faire accepter la suite.

Parce que de la reconnaissance, objectivement, jusque là, il y en a eu. Les subventions (dont celle importante de Cavalaire) en témoignent, personne ne peut le nier.
Puis, nous ne sommes pas virés, oubliés.
Tous, dans les termes, tiennent à ce festival et à la compagnie. Ils nous promettent un avenir avec un lieu aux normes pour pérenniser nos activités : l’ancienne Ferme de Pardigon, actuellement en ruine.
Évidemment, ce n’est pas pour tout de suite, il va y avoir une période transitoire, d’un an ou deux, le temps de faire les travaux.

Alors, pour l’heure, concrètement, qu’est-ce qu’on fait ?
Faire une liste de nos besoins (!) et vider la ferme avant fin décembre.
La Mairie de Cavalaire a pour l’instant un local de 50m2 à nous proposer pour entreposer des décors, et des créneaux horaires à la salle des fêtes pour répéter et jouer en 2013.
La Mairie de La Croix-Valmer promet également de nous héberger dans son forum, voire plus en fonction de nos besoins et de leurs possibilités.

Évidemment, personne n’a de solution idéale, il va falloir s’en accommoder.
Bien. Si c’est temporaire et si c’est pour avoir un lieu adéquat après…
Oui, du moins, pour pouvoir y stocker votre matériel et éventuellement répéter… parce que pour y réaliser un Théâtre de Verdure, il ne faut pas que les habitants (les résidents de la Résidence de Cavalaire qui se trouvent à 10 mètres) s’y opposent… et il ne faut pas y trouver non plus des tortues ou des orchidées…
Alors, raisonnablement, qui peut croire à cette "solution" ? Qui peut croire que dans le marasme économique actuel, on va investir rapidement de l’argent (110 000 € dit l’EPF) pour réhabiliter l’ancienne ferme ne fut-ce que pour y stocker notre matériel et répéter ?
D’accord, engagez-vous par écrit, avec une date butoir, on le croira.

Et le festival ? Dans un éventuel futur Théâtre de Verdure ? Seuls quelques bureaucrates du Rhône ou de l’Isère y croient, et autour de cette table, tout le monde le sait bien.
Alors "réinventer" le festival entre divers lieux ? Pourquoi pas, si toutefois on arrive à en garder l’âme et l’identité.
MAIS BORDEL, quand on pense qu’à coup sûr l’EPF va murer tous les orifices de notre lieu actuel pour 5 ans, 10 ans peut-être, le temps de se décider sur le projet final, et surtout d’en trouver les financements, quand on pense que le festival se porte au mieux en ce moment et qu’il a de grandes chances de péricliter si on se disperse !...

AVEC UN PEU DE VOLONTE, IL Y A MOYEN DE FAIRE AUTREMENT :
Engager le minimum de frais pour la sécurité, revoir les gradins, se bouger pour trouver des solutions à chaque problème, en attendant la réelle mise en place du projet final et global.

On ne pourra pas aller contre la volonté des propriétaires et des gestionnaires de réaliser ce qu’ils veulent, chez eux.
Mais on ne croit plus au blabla, il y a d’autres méthodes si on veut vraiment faire perdurer ces activités culturelles, pour le bien de tous.
Continuer dans la voie tracée par ces bureaucrates, c’est mourir. Désolé pour ces propos crûment exprimés (pourtant je me retiens), mais ce qu’on a entendu était autrement plus insultant.

Emmanuel Seignez, Président du Festival des Tragos.

Etaient présents : Le propriétaire actuel des lieux : L’Etablissement Public Foncier Paca, représenté par M. Emile Bayer, Directeur Général Adjoint. Le Conservatoire du Littoral, représenté par M. François Fouchier, Directeur Régional. Madame Annick Napoléon, Maire de Cavalaire, Conseillère Régionale. Monsieur François Gimmig, Maire de La Croix-Valmer. Monsieur Sébastien Serra, chargé de mission pour le Dispositif Local d’Accompagnement du Var, en faveur du soutien au secteur associatif. Madame Mireille Guerrero, Présidente de la Compagnie de Tragos, Directrice du Festival des Tragos. Monsieur Gilbert Guerrero, Fondateur et ex-président du Festival des Tragos. Monsieur Emmanuel Seignez, moi-même, Président du Festival des Tragos

Date de la réunion : 11 septembre 2012 — Bravo pour le choix de la date. »

31/08/2012

LES MONOLOGUES DE L'ILLUSTRE THÉÂTRE

Le vendredi 06 avril de cette année, le théâtre de la Semeuse avait accueilli la pièce d’Eve ENSLER, les Monologues du Vagin.
Alors, qu’est-ce qui me prend d’en parler seulement aujourd’hui, cinq mois plus tard ?

C’est parce que les droits de ce spectacle ne se négocient pas de façon habituelle. D’ordinaire, la plupart des auteurs sont inscrit à la S.A.C.D. qui est l’organisme chargé de gérer les droits d’auteur : Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques. (Il en existe d’autres, mais la S.A.C.D. est le principal.)
Par droit, il faut comprendre « rémunération », mais aussi « droit moral », afin que l’auteur garde une certaine maîtrise sur le devenir de son œuvre.
Pour que l’organisme gestionnaire des droits donne son aval, il faut expliquer qui va faire quoi, où et quand. En temps normal, vous recevez la réponse au bout de 6 à 8 semaines (l’autorisation peut parfois vous être refusée, une compagnie ayant négocié l’exclusivité des droits durant une période sur un territoire donné). Mais bon, rien de bien complexe.

Pour ces Monologues, l’auteur a des exigences beaucoup plus précises :
● les comédiens engagés dans ce spectacle ne doivent pas être rémunérés, qu’ils soient pros ou amateurs.
● Les fonds récoltés seront entièrement reversés à une association luttant contre les violences faites aux femmes.
● Les représentations ne peuvent avoir lieu qu’à certaines dates précises.

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Aline DI MAGGIO, de la Semeuse, m’avait confié qu’il leur avait fallu plus de cinq mois pour boucler le dossier !
Voilà qui avait piqué ma curiosité et, le 20/02/2012, j’ai essayé de joindre la personne chargée de gérer ces droits si particuliers. J’ai patiemment attendu une réponse, me doutant bien qu'elle devait être très occupée (les Monologues du Vagin se jouent dans le monde entier depuis dix ans).
Las, je crois qu’il ne me sert plus à rien d’attendre encore, et c’est la raison pour laquelle j’ai tant tardé pour vous parler de cette particularité du monde du théâtre.

23/06/2012

CALVITIE PRÉCOCE

Le Théâtre de la Huchette, situé au 23 rue de la Huchette à Paris dans le 5ème, est menacé de fermeture. Plus exactement d’expulsion.
Ce théâtre devenu mythique car on y joue les deux pièces les plus connues de IONESCO — La Cantatrice Chauve et La Leçon — depuis près de 55 ans sans interruption, n’arrive plus à payer un loyer en constante augmentation.
Le prix des places (23 et 16 Euros) étant déjà assez élevé, il n’est pas possible de l’augmenter sans risquer de perdre les deux tiers du public (jeunes, étudiants, familles).
Les institutions publiques ont cessé de verser des subventions —environs 10 000 Euros si j’ai bien compris.

Plusieurs journaux, sites, et autres blogs en ont déjà parlé. Certains se font le relais de l’appel lancé par le Théâtre de la Huchette (cliquez ICI.)
J’ai beaucoup hésité avant d’en parler à mon tour. Tout simplement parce que je croyais qu’il s’agissait de sauver non pas ce théâtre, mais les deux pièces qui y sont représentées. Ou plutôt que certains semblaient plus attachés à cette sorte de record de longévité, façon TF1, qu’à l’œuvre elle-même. Pour un art réputé éphémère, est-ce bien raisonnable ?

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Puis je me suis dit que cette volonté de ne pas rompre la chaîne était aussi une volonté de résister, de préserver une chose bien plus délicate et fragile ; un besoin de protéger le théâtre dans son ensemble, à une époque où l’avenir du Spectacle Vivant est devenu incertain. Un acte symbolique.

Je me suis aussi rendu compte, en allant me promener sur le site du Théâtre de la Huchette, que IONESCO n’était pas le seul auteur à être joué là-bas, et qu’une longue liste de pièces diverses et variées avaient été montées dans cette salle jaugeant 90 places, et employant plusieurs comédiens et techniciens du spectacle.

Une représentation d’une pièce de théâtre peut-elle appartenir à notre patrimoine culturel ? Attention, je ne parle pas du texte imprimé, mais bien du spectacle lui-même. J’ai beaucoup réfléchi disais-je, et n’ai pas trouvé la réponse.
Ceci étant posé, il serait dommage qu’un théâtre cède la place à une boutique de prêt-à-porter ou à un fast-food, que ce soit à Paris ou en province.
Espérons donc que les pouvoirs publics, à commencer par le Ministère de la Culture et Communication, aient un geste pour ce lieu connu dans le monde entier — évitant ainsi au Spectacle Vivant une calvitie précoce. (ho ! ho ! ho !)

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Beaucoup de sites nous livrent une explication du choix du titre de la pièce la plus connue d’Eugène IONESCO. La pièce s’appelait à l’origine L’anglais sans peine, puis aurait ensuite changé plusieurs fois de nom. Mais le comédien qui interprétait le capitaine des pompiers, Henri-Jacques HUET, aurait commis un lapsus au cours d’une répétition et aurait prononcé « cantatrice chauve » au lieu de « institutrice blonde » et c’est ce titre qu’aurait retenu l’auteur de la pièce.

Cette explication "tirée par les cheveux" (re ho ! ho ! ho !) est pourtant répétée partout et semble vraie. Malheureusement, le comédien concerné étant décédé en 2009, il sera difficile d’obtenir confirmation d’une anecdote survenue il y a plus de 50 ans.

Autre précision, beaucoup affirment que la Cantatrice Chauve détient le record mondial du nombre de représentations, 17 300 environs. Ce n’est pas vrai, le record appartient à The Mousetrap (La Souricière) pièce de théâtre d’Agatha CHRISTIE, d’après une de ses propres nouvelles. Jouée depuis maintenant 60 ans, elle totalise 23 000 représentations.

12/06/2012

C'EST PAS LA CATA

En feuilletant mon Dictionnaire de la Langue du Théâtre, j’ai pu y lire que le mot catastrophe vient du théâtre ; plus précisément du grec katastrophê.
Ce mot désignait alors un bouleversement, un renversement. Ce mot fut ensuite utilisé au théâtre, après 200 avant J.C., pour désigner un changement décisif, un "renversement" vers la fin de la pièce.

Comme il s’agissait d’une tragédie, ce mot évoquait quelque chose de malheureux, mais plus tard, les latins lui donnèrent un sens plus large : celui du dénouement d’une tragédie OU d’une comédie.

Pendant de long siècles, ce mot conservera cette acception avant de revenir à un sens plus terrible.

catastrophe,grèce

Théâtre d'Épidaure (Épidavros)