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13/04/2008

Oh ! Un poadcast !

Voici le tout premier poadcast sur l'Illustre Théâtre, et probablement un des rares qui pourra y figurer. La raison de cette rareté étant que la "captation de spectacle" est une affaire de professionnels très spécialisés, et que les quelques images disponibles sur le Net sont vraiment médiocres, souvent inutiles.
Mais aujourd'hui, il s'agissait d'illustrer un thème presque aussi ancien que l'art : la censure. Illustrer et non juger ! En effet, baignant souvent dans un environnement anti-censure (la censure de la censure, si vous préférez), il me semblait bon d'essayer de montrer les deux parties censeur et censuré  sans condamner l'un et soutenir l'autre de façon inconditionnelle.
Mais cliquez donc sur l'image avant de lire la suite

Cette vidéo est accompagnée du commentaire suivant : « Goudronnage des mots : la municipalité de Cuers (Var) vient d’innover en expérimentant une forme de censure adaptée à l’espace public quand l’artiste utilise la rue comme page d’écriture. Le maire nouvellement élu de Cuers a porté plainte contre l’auteur et artiste, Caroline AMOROS de la compagnie Princesses Peluches pour “ dégradation de la voie publique ”, suite à une représentation de son spectacle de théâtre de rue proposée lors de la troisième édition des “ Petits Bonheurs de Mars ”, organisée par la ville de Cuers. »

Ainsi la question est posée : effacer une trace, un signe que l'on offre et impose aux passants (c'est à dire tous les arts de la rue, ceux que le passant ne peut pas ne pas voir, théâtre, danse, musique, graff...) est-il un acte de censure ?
Dans cet exemple précis, nous ne disposons pas de tous les éléments permettant une vision impartiale. Allez tout de même faire un tour avec votre moteur de recherche en y inscrivant « Caroline AMOROS ». Vous y trouverez la version des faits de cette dernière mais aussi celui de la nouvelle municipalité, des indications sur la convention passée entre la commune et la compagnie ; vous y apprendrez aussi qu'un véritable bras de fer s'est engagé avec la nouvelle municipalité, qui a d'ailleurs déposé une plainte "musclée". Et bien sûr, certains organismes et journaux criant au scandale.

Si la version de la Cie Princesses Peluches est réelle, alors en effet le nouveau maire UMP de Cuers, petite commune du Var, a agit sans réfléchir, probablement pour intimider les acteurs locaux de la Culture. Mais au-delà de l'exemple, c'est la légitimité de la censure (ou bien sa contestation) dont il est question. Parmis les nombreuses réactions à cette navrante affaire, certains parlent des murs désespérément blancs ou gris, alors qu'il suffirait de laisser des artistes y peindre de jolis graffs. Ces personnes ne se soucient pas de savoir si d'autres se réjouissent de voir les murs de leur rue certes un peu vides mais harmonieux malgré tout.
Vous montez une pièce de théâtre, elle est interdite de salle : c'est une censure inutile et injustifiée (seul le public volontaire pourrait y assister). Vous décidez, le cœur sur la main, d'offrir au passant une trace de votre sensibilité, c'est beau et c'est généreux, mais c'est un peu cavalier. Est-ce alors un acte de censure que d'aller contre cette volonté ?

Attention, je ne me noie pas dans un verre d'eau, j'ai simplement posé un exemple pour poser une question de fond.

22/03/2008

En vitrine

1981115250.jpgDepuis 13h00 a commencé « 06 en scène », troisième édition. Jusqu’à lundi soir, près d’une centaine de spectacles gratuits vont défiler à Acropolis. Le Conseil Général des A.M. nous offre un concept de festival un peu « usine et travail à la chaîne », mais c’est une règle du jeu qu’acceptent volontiers les participants, ravis de pouvoir montrer leur travail à un public vraiment nombreux et de faire leur vitrine avec un petit budget.
Je serai là-bas lundi après-midi, et j’espère bien en rapporter quelques commentaires des participants.

Et à propos de commentaire, en voici un glané ça et là et que je souhaitais reproduire ici :
« Un budget culturel insignifiant pour une cinquième ville de France, l'inexistence de projets en cours à dimension européenne et la non prise en compte des citoyens en tant qu'acteurs culturels dans la cité », telles sont les raisons officieuses justifiant l'éviction de Nice comme capitale européenne de la culture ! »

Même dans le cas où ce commentaire ne reflèterait pas la réalité (ce qui m’étonnerait un peu), il mérite qu’on s’y1572661915.jpg attarde quelques minutes : « ... prise en compte des citoyens en tant qu'acteurs culturels ... ». Cette notion peut avoir un sens différent selon qui l’énonce. La piste que suit actuellement Mme Christine ALBANEL, ministre de la culture, c’est l’idée que la production artistique, la création, convienne à un maximum de personne. Que l’argent public ne soit plus jeté par les fenêtres et ne serve qu’à des spectacles qui plaisent immédiatement à un public nombreux.
Mais l’autre sens que l’on peut donner à « acteur culturel », et que je préfère, c’est : continuons à faire de l’art, continuons à créer sans savoir à l’avance si cela plaira à beaucoup de gens, bref, prenons des risques ; ensuite, et ensuite seulement, laissons le citoyen-acteur-culturel faire sa critique. Laissons lui le travail de digestion. Et le temps nous dira si telle œuvre était géniale ou pas.
Cela coûte cher, bien sûr, comme tout ce qui améliore la vie de humains...
Si le Spectacle Vivant doit faire son ménage, il vaut mieux alors songer à améliorer le système de répartition des ressources publiques.
Lors de manifestations culturelles organisées par les collectivités publiques, certaines compagnies sont elles-mêmes désignées comme organisatrices de la partie Spectacle Vivant, et à ce titre sont chargées de la programmation. Le résultat étant, oh surprise, que quatre spectacles sur cinq présentés sont produit par ces compagnies.
Même choses aussi pour les salles : dans une petite commune proche de Nice, l’unique lieu de représentation abrite deux troupes permanentes : elles ont été fondées par des membres directs de la famille du gérant responsable de la salle.
Souvent dans notre département mais aussi ailleurs, chacun des dispositifs d’aide à la culture est trop souvent détourné par des petits barons. La disproportion énorme entre les subventions allouées aux associations est plus qu’éloquente : un rapport de 1 à 20 n’est pas rare, pour deux structures équivalentes.

29/02/2008

Le travail d’acteur

Il y a quelques semaines, je lisais une interview consacrée à Johnny DEPP. Je souhaite citer ici deux passages parmi les quelques réponses qu’il avait bien voulu fournir :

1454899870.JPG« … Le plus difficile, c’était de mettre de la mousse à raser sur les visages et de faire semblant de les raser. C’est très désagréable de raser un adulte. Mais là non plus, je n’ai pas suivi de préparation spécifique ni d’entraînement particulier. Est-ce que l’on va prendre des cours de crime avant de jouer un criminel ?... »
Cette réflexion me plait. En effet, un comédien professionnel est censé pouvoir jouer (et non pas « faire semblant » !) n’importe quelle situation sans avoir à s’entraîner avec toute une batterie de moyens. Je n’aime guère ces artistes qui racontent volontiers leurs longues journées passées dans un commissariat, pour essayer de coller le plus possible à la réalité d’un personnage flic qu’ils doivent jouer. La réalité exacte et factuelle, retranscrite avec une minutie laborieuse, est rarement utile. La seule réalité importante est celle de l’artiste. Et à trop vouloir faire vrai, on ennui tout le monde, le public s’en va. Bien sûr, ce n’est pas une raison pour camper des personnages improbables à force d’invraisemblance, mais je crois que Johnny DEPP fera un bon barbier tout à fait convaincant sans avoir passé le moindre diplôme de raseur.
Sur ce sujet, mon ami Vincent JOURDAN (oui, de REGARD-Indépendant, en lien ICI), me citait l’anecdote suivante : Laurence OLIVIER voit Dustin HOFFMAN quitter le lieu du tournage pour aller faire trois tours de pâté de maisons en courant. Une fois de retour, on demande à l’acteur légèrement essoufflé quelle mouche l’a donc piqué. Il répond que, dans la scène qui va être tournée dans un instant, il doit être essoufflé. Et Laurence OLIVIER lui répond alors : « Mais vous ne pouviez pas simplement le JOUER ? »

Le deuxième extrait que je retiens est plus douteux :
« … Il ne faut pas avoir peur de s’enlaidir. Tous les gens que j’admire dans mon métier sont des acteurs de composition. Après tout, c’est notre rôle de se cacher dans des personnages extravagants et de se déguiser avec des accoutrements fantaisistes… »
En effet, point de coquetterie lorsqu’on est comédien. Là-dessus, je suis entièrement d’accord (encore que j’ai rarement vu Johnny DEPP particulièrement enlaidit par ses déguisement). La fin de sa réponse me paraît en revanche réductrice. Donner vie à un personnage n’est pas forcément synonyme de déguisement. J’irai même jusqu'à dire que cela va en contradiction avec ce qu’il a dit dans le premier extrait. Car on peut très bien être barbier et ne pas se promener dans la rue avec un bol de savon, être policier et être en civil etc.

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Avec l’annonce suivante, nous revenons à la scène :

La Cie Le Théâtre du Fou propose
« Arlequin Serviteur de deux Maîtres »
De Carlo GOLDONI

 

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Mise en scène : Bernard DORÉ
Avec : Christine BIAGINI, Sabrina BREZZO, Bernard DORÉ, Robert DUVAL, Frédérique FERRIÉ, Marjorie COURBET et dans le rôle-titre Arnault SOULABAILLE.
Durée du spectacle : 2h00

"Arlequin travaille pour un maître qui le laisse affamé. Aussi, a-t-il l'idée de se mettre sous les ordres d'un second maître, sans qu'aucun des deux n'en soit averti. Mais, n'a-t-il pas trop préjugé de sa débrouillardise ?"

296002852.jpgCette pièce a été écrite par GOLDONI, auteur Italien né à Venise en 1707 (mais mort à Paris en 1793, car il s’exila en France à la suite de désaccords avec d’autres confrères)
Comme Molière avant lui, il reprend les codes de la Commedia Dell’Arte non pas avec un canevas éternellement renouvelé mais avec un texte réellement construit, et un plus grand réalisme.

Ce spectacle sera joué à l’Espace Magnan
31, rue Louis de Coppet
NICE (Nice-Ouest, proche de la piscine "Jean Médecin")
Du 28/02/2008 au 09/03/2008 : les jeudi, vendredi et samedi à 21h00 et les dimanche à 15h00
Salle Jean Vigo
Tarif Normal : 15 € - Tarif Réduit : 10 €

La Cie Le Théâtre du Fou a été crée en 1989 par Bernard DORÉ, comédien et metteur en scène.
Elle réside à l’Espace Magnan, où elle a monté une trentaine de pièces.

27/12/2007

H E L P ! ! !

Ca y est, c’est arrivé ! Nous aussi ! Nous aussi nous avons annulé une représentation… Samedi dernier, c’était une représentation de « Fando & Lis » qui avait été supprimée, et bien, cela m’avait fait tout autant de peine que pour nous. Je ne supporte pas l’idée que le public soit devenu trop rare au point de devoir clairsemer les représentations.

Je sais, je sais, on me l’a déjà dit : en période de fête, les gens sont moins disponibles pour aller voir un spectacle ; et c’est vrai… en partie.

Je me souviens qu’il y a cinq ans, lorsque approchait la Noël, les réservations se faisaient moins nombreuses, et nous savions que nous allions jouer devant des salles moins remplies. Mais il y avait suffisamment de monde pour maintenir la programmation. On n’annulait pas parce que c’était la Noël !

Non, c’est une certitude et beaucoup de professionnels le disent : la fréquentation des lieux de spectacle est en baisse. Affichage, annonces, horaires adaptés, tarifs avantageux, parking aussi parfois ; rien n’y fait. Les gens préfèrent rester chez eux.

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Ce n’est pas une mauvaise chose en soi que de rester à la maison, et même, tenez, je suis prêt à l’avouer : moi aussi il m’arrive de regarder « Qui veut gagner des millions ». (Mais oui, quelques fois, après le travail, j’ai besoin de me délasser un peu en regardant un divertissement télévisé…) Mais tout de même, dès que j’ai la possibilité d’aller voir du beau, de l’intelligent, de l’humain, de l’art, dès que mes maigres moyens me permettent d’aller à la rencontre de spectacles vivants, j’en profite ! Je ne perds pas une occasion de profiter des ces moments où des femmes et des hommes qui ne se connaissent pas forcément ont décidé de partager ensemble un moment très spécial : la Grande Cérémonie, celle du dialogue collectif.

Que dites-vous ? Ah ! Oui ! C’est vrai, les gens n’ont plus de sou… Vous avez raison de le rappeler. Enfin, presque, car permettez-moi d’évoquer ici le très grand nombre d’écrans de toutes sortes vendus cette année : 71af74ca618ab74431223a40f8f728c3.jpgTV bien sûr, mais aussi portables, consoles de jeux et autres MP4… Même lorsque ce n’est pas raisonnable, il nous reste toujours un petit peu d’argent pour s’offrir de quoi s’occuper les yeux avec de jolis pixels. Et puis, je vous le répète, il ne s’agit pas d’aller toutes les semaines hanter les lieux de spectacles, surtout lorsque les places sont hors de prix (avec un seul billet pour un concert à Nikaïa, on peut s’offrir facilement quatre places de théâtre, même au TNN, voui voui !) Non, disais-je, il ne s’agit pas d’achever de se ruiner sur des sièges parfois inconfortables, il s’agit juste de penser à consacrer deux ou trois soirées par an à découvrir des spectacles aussi beaux qu’étonnants ; à redécouvrir l’émotion partagée et les applaudissements qui partent tout seuls (je sais, je sais, parfois ils ne partent pas tout seul, il y a la « claque », les copains qui viennent à deux ou trois pour rajouter de l’ambiance lorsqu’on est pas trop sûr du résultat).

Allons, dans les Alpes-Maritimes, des salles, il y en a ; des compagnies, il y en a, des spectacles aussi, des volontés, des talents, tout ça se trouve chez nous. Il y a même des programmes, des affiches en quantité, des billetteries, des flashs à la radio ou parfois à la télévision ; on ne manque pas de festivals ni de manifestations culturelles. Tiens, et si on lançait le « Chèque Cadeau Spectacle Vivant » ?

Bon, et bien, ça va mieux moi. J’avais un gros cafard après cette annulation, mais d’en avoir parlé, ça m’a un peu soulagé.

Je vous le répète, pour ma petite personne, ce n’est vraiment pas grave, c’est cette tendance générale qui m’inquiète fortement.

09/12/2007

Le temps des souffleurs

C’est un phénomène qu’ont vécu la plupart des comédiens : lors des premières répétitions, lorsqu’on commence à travailler sur un texte, on se trouve soudain frappé d’amnésie.
Mais pas n’importe quand. Au début, tout va bien, si l’on a correctement appris son texte, on peu le restituer — d’une façon un peu mécanique certes. Puis vient le moment précis où l’on commence à jouer vraiment et à se concentrer sur le travail que nous demande le metteur en scène. C’est à ce moment là que l’on perd le fil, temporairement bien sûr.
On nous interrompt dix fois ; on doit reprendre trois lignes en arrière ; on saute une scène, ou un acte ; on doit jouer d’une façon puis d’une autre ; on nous demande d’effectuer une action difficile et en même temps de respecter les placements et la diction tout en écoutant le partenaire…
Quelles associations sont nécessaires à notre cerveau ? Quel travail ? Je ne le sais pas. Mais, même avec un texte appris « plus-que-par-cœur », les pannes arrivent très souvent. Tout se passe comme si l’apprentissage du texte devait inclure une chose invisible, non écrite sur la feuille de papier, mais qui a besoin tout autant que les mots d’être structurée et assimilée.

De cette constatation, deux conséquences à prévoir :
il vaut mieux arriver à la première répétition avec le texte su parfaitement, même lorsqu’on sait que l’on va pouvoir le modifier plus ou moins librement. Ne pas compter, comme c’est trop souvent le cas, sur les premières séances de travail pour terminer de l’apprendre — ce qui en plus plombe le travail des autres !
Ensuite, il faut répéter suffisamment pour pouvoir digérer toutes les nouvelles contraintes qui viennent s’additionner au texte, et ainsi se sentir suffisamment prêt pour ne plus avoir peur du fameux trou de mémoire. Car plus on a peur de se planter, et plus cela risque d’arriver !
Pourtant, j’ai pu remarquer que nombre de metteurs en scène limitaient sciemment le nombre de répétitions. Ils pensent, et n’ont pas tort, que cela permet d’une part de ne pas trop s’enfermer dans une mise en scène définitivement figée, trop difficile à remettre en cause ; et d’autre part, en se mettant en danger, de travailler avec une énergie différente, de trouver d’autres façons de jouer, de prendre des risques.
Je pense que cela est bon si le metteur en scène a, en plus, le talent de savoir avec qui il peut s’amuser à ce jeu-là.

Comme beaucoup l’auront remarqué, elle est révolue l’époque où le comédien à la mémoire défaillante pouvait se rapprocher discrètement du trou du souffleur. Encore un métier disparu, un métier d’autrefois ;)
Aussi, pour conjurer cette fichue peur du blanc, qui nous prend souvent au moment de monter sur scène, chacun sa méthode : certains vont discuter de tout et de rien jusqu’à la dernière minute, d’autres vont pratiquer toute une série d’exercices respiratoires, relaxants, dynamisants ; il y en a qui vont aller faire quelques pas dehors ; d’autres vont rester assis à lire pour la centième fois leur texte qu’ils connaissent pourtant sur le bout des doigts ; pour ma part, dix minutes avant de commencer, je me répète en boucle les deux trois premières répliques jusqu’à ce que je doive rentrer en scène…

07/10/2007

Messieurs ! le jury !

Il y a une situation confortable et incommode à la fois : être membre d’un jury.
Vendredi soir, j’ai eu l’occasion d’être parmi ceux qui avaient à juger les spectacles qui étaient programmés durant trois jours, du 28 au 30 septembre dernier.
Oui, le grand mot est lâché, le mot qui fait toujours débat dans l’univers de la culture : « JUGER » Arghhh !
C’est que, s’il est déjà difficile d’accepter l’idée d’être évalué ou même comparé, ça l’est encore plus dans le domaine de l’art, secteur où le verbe « mesurer » ne signifie pas grand chose. Exercice d’autant plus ardu que l’artiste, s’il est honnête, met une part de lui-même dans ce qu’il accomplit. C’est ainsi qu’il y a les festivals AVEC récompense(s) et les festivals SANS récompense. Au Théâtre de l’Impasse, ils avaient choisi d’organiser leur premier festival AVEC une compétition. On m’a appelé, je suis venu.
Pour ma part, cela ne me choque pas que l’on puisse mettre des spectacles « en compétition ». C’est même une excellente école, car on apprend à soumettre notre œuvre au regard tout à fait subjectif d’un public. Quoi qu’il arrive, en dehors de toute compétition, le spectacle sera de toute façon jugé par ceux qui le reçoivent ; et si le chalenge est un peu différent, il n’en reste pas moins cruel parfois, imprévisible aussi mais toujours légitime. Même si le public est composé d’imbéciles, d’incultes, de cuistres et d’emmerdeurs, nous avons tous le droit de porter un jugement sur l’œuvre que l’artiste porte à notre regard.
Et c’est d’ailleurs cela qui m’a gêné lorsqu’on m’a présenté comme « membre du jury » : J’étais celui qui juge, et les autres, par conséquent, ceux qui ne jugent pas (ou au moins dont l’impression importe peu).
Vous l’avez compris, je ne prétendrai jamais que mon avis prévaut sur celui des autres ; en revanche, j’ai pris mon rôle au sérieux : on me demandait mon appréciation pour chaque show que je verrai, j’en ai marqué toute une tartine pour chacun, davantage pour expliquer et décortiquer que pour dire si c’était bon ou mauvais. Mais il fallait également donner une note sur vingt, je me suis plié à cette exigence. Selon le prestige de la manifestation culturelle, remporter le prix peut changer une vie, dans d’autres cas, on gagne une médaille en chocolat. Ici, il s’agissait quand même d’un chèque qui n’était pas de bois : 300 €uros, destiné au vainqueur parmi [ … de jeunes auteurs-comédiens qui ont travaillé toute la saison passée pour écrire, monter, tester leur nouvelle création et souvent leur premier spectacle. Durant la saison 2007-2008, ils n'auront de cesse que de jouer et se faire connaître du plus grand public… ] comme nous l’indiquait le programme de ce festival.

Lorsqu’on on tente l’aventure d’un spectacle, il faut être prêt à tout. Comprenez : il faut être prêt à recevoir tous les coups imaginables. Il faut apprendre à se protéger de la désillusion, de l’indifférence, de l’incompréhension, de la défaite et des mauvais jours, des conflits avec les organisateurs, les artistes, les ennemis et les amis, il faut se rendre plus solide face à une remise en cause de soi qui est permanente. Quoi de plus partial qu’un jury, si ce n’est le public lui-même ? Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Qu’importe, c’est ainsi, et il faut s’y préparer. Pour cela, rien de mieux que de participer à de telles manifestations.

18/04/2007

Double face

Les avantages de l’Internet sont nombreux. Entre autres, il est possible aujourd’hui de visionner un extrait d’un spectacle de chant, avant de décider d’aller le voir, comme vous pourrez le faire en cliquant sur le lien proposé par l’annonce ci-dessous. Beaucoup d’entre vous se sont habitués à consulter ces vidéos miniatures à la qualité approximative.

Est-ce réellement un plus ? Faut-il visionner un morceau de tous les spectacles que l’on souhaite aller regarder ? N’est-ce pas là une habitude qui risque de tuer la curiosité ? Ou au contraire, cela va-t-il permettre, à ceux qui n’osaient pas risquer une soirée sur une programmation inconnue, de franchir le pas en se rassurant avec une vidéo de présentation ?

Nos outils modernes gardent un point commun avec les premiers bifaces des hommes des cavernes : ils sont à double tranchant.

BABETH CHANTE PIAF
Un spectacle pour tous, en chansons, en émotions, en danses

Une grande voix, celle de BABETH
Une vie racontée, celle de LA MÔME
Des chansons éternelles, celles de PIAF
Des ballets pour réver, ceux de la Cie CHRYSALIDE

CLIQUEZ ICI POUR ACCEDER A LA VIDÉO DE PRÉSENTATION 

L'IMPASSE - THEATRE
Cie Céliandre
Rue de la Tour - L'Impasse
06300 VIEUX NICE

www.theatredelimpasse.com

Réservation: 06.70.62.19.34- 04.93.92.66.25