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19/04/2013

AU REVOIR ET MERCI

Ce blog existe depuis 7 ans. Il m’a demandé du temps et de l’énergie, mais je l’ai fait volontiers — pour contribuer au bel édifice du Spectacle Vivant, un peu… et beaucoup pour me faire plaisir.

illustre,théâtre,luc,bonnifay

Que restera-t-il de ces 2557 jours ? Les chiffres parlent difficilement. Je peux juste constater que les premières semaines, en avril 2006, il n’y avait qu’une petite vingtaine de lecteurs par jour. Aujourd’hui, vous êtes 140 à venir visiter le site quotidiennement. Une anecdote à ce propos :
Jusqu’en décembre, les outils statistiques de Haut-et-fort, la plateforme qui m’héberge, ne faisaient pas le tri entre les visiteurs "humains" et les simples robots informatiques qui scannent à longueur de journée les milliards de pages du Web. Depuis janvier, le tri est fait et les chiffres de la fréquentation ont été ajustés en conséquence. De 190 visiteurs uniques par jour, le blog a dégringolé à 140… ce qui laisse entendre que 50 robots viennent tous les jours de la semaine visiter l’Illustre Théâtre ; on en conclura que les robots sont des machines cultivées…

illustre,théâtre,luc,bonnifay7 années et 351 articles, pratiquement 1 par semaine. Certains confidentiels mais d’autres plus populaires. Par exemple, l’article que j’avais réalisé sur la Diacosmie reste, chaque mois, ma note la plus lue. Je ne sais pourquoi, peut-être parce que personne d’autre n’a songé à réaliser un billet sur le sujet...
Des interviews de gens d’ici mais aussi d’ailleurs, comme Jean Franval qui avait accepté que je vienne lui poser des questions ½ heure avant d’entrer en scène !
Ou encore la directrice juridique de la SACD, qui avait apporté ses éclaircissements (par e-mail, certes).
Des pics d’affluence, jusqu’à 576 visiteurs en un jour. Las, c’est parce que j’avais lors d’un compte-rendu reproduit une liste de mots, dont certains étaient très salaces.
Des photos de spectacle, de lieux, mais aussi de belles affiches : certaines ont été collectionnées dans un album.
Et puis la fameuse Colonne de Gauche, qui comporte aujourd’hui pas mal de liens intéressants.
Des lecteurs qui me sont proches ; des anonymes aussi, bien sûr, beaucoup. Et certains que l’on n’attendait pas : Dario Larouche, directeur du Théâtre 100 Masques dans la ville de Saguenay au Québec…
Des habitués, qui ont inscrit une bonne partie des 493 commentaires — bel effort de contribution.
Il y a même un article de Wikipedia qui cite un de mes articles, celui sur la pièce Fando & Lis, de Fernando Arrabal.
7 ans passés à traquer les "fôte d'ortografe" parce que
 parce que je suis comme ça

7 ans aujourd’hui, est-ce l’âge de raison ? Une raison pour arrêter ? Je mets ici un terme à cette belle aventure. A vous toutes et à vous tous qui avez l’immense qualité de vous intéresser au Spectacle Vivant, je vous dis au revoir et merci.

illustre,théâtre,luc,bonnifay

12/04/2013

ACTES PREMIERS

Après avoir parlé ici des "petites répliques", après avoir dit que les plus belles tirades ne sont rien sans elles, je souhaite poursuivre en parlant des petites actions.
Là encore, si elles ne sont pas primordiales elles sont utiles. Or je constate, en jouant ici et là, en croisant les comédiens les plus divers, que beaucoup trainent les pieds lorsqu’il s’agit de régler avec précision le geste de boire un verre, celui d’ouvrir une lettre, de fermer une porte, de s’avancer vers un partenaire ou de s’en éloigner.
Et s’il me vient l’idée saugrenue de leur en faire la remarque, chacun a sa technique pour éluder le problème (car c’en est un).

Le plus souvent, on évoquera le fait qu'il ne faut pas tomber dans le moule d’une mise en scène trop rigide. Argument massue que je juge irrecevable, arguant à mon tour que, plus un comédien est contraint par un cadre étroit, et plus il a de possibilité de créer. De toutes façons, je fais partie de ceux qui préfèrent établir un jeu précis et rigoureux et, une fois toutes les contraintes de texte, de diction, de déplacement et d’action parfaitement intégrées, à ce moment là seulement, tenter de s’en écarter. Mais jamais avant !
On réfléchit, on échange, on teste, on suit des pistes, on sélectionne, on prend des décisions on réessaye puis on fixe des choses. Ces choses sont appelées à bouger par la suite, car il s’agit d’un art vivant, j’en demeure d’accord. Mais avant de se remettre à bouger, il faudrait qu’elles aboutissent à quelque chose de bien, que la première représentation ne ressemble pas à une blague de potache ou à un travail de fin d’année avec pour seuls spectateurs les parents d’élèves.

On rêvait de grandes envolées lyriques ou bien d’actions percutantes, et on vient vous embêter parce que vous êtes mal placé par rapport au projecteur… Et alors ? Si l’on ne règle pas tout cela, mille petites scories viendront parasiter la pièce. Et ll’on croira moins à ce beau garçon portant la jeune première dans ses bras.
Il faut répéter, répéter sans relâche, jusqu’à ce que tout soit su, archi su et intégré. Et quand le rôle sera semblable à un vieux pyjama que l’on enfile, alors seulement il sera possible de se laisser aller à sa fantaisie, sans risquer de détruire l’édifice
.

06/04/2013

MOLIÈRE, ÇA ROXE DU PONEY !

Au théâtre de la Tour Gorbella à Nice, la salle était pleine à craquer hier vendredi soir, lors d’une représentation des Femmes Savantes, par le Cercle Molière.

Il faut dire qu’à l’initiative de monsieur Frédéric Gentilini, professeur de lettres modernes au collège Valeri, 42 élèves étaient venus, encadrés par quelques professeurs volontaires.
Avant même de saluer le travail accompli par la troupe, je veux saluer tous ces jeunes gens, élèves de 3ème, pour la qualité de leur écoute et la bonne tenue dont ils ont su faire preuve. Certains adultes ont été moins sages.
Monsieur Gentilini m’a confié qu’il avait fait travailler d’autres pièces de Molière à ses élèves, mais pas celle-là. Il avait quand même pris le temps de la leur expliquer. Cela m’a surpris car j’ai pu constater que la plupart ne perdaient aucune des informations, pourtant distillées au travers d’un dialogue écrit en alexandrins et dans un langage précieux aujourd’hui désuet.

Molière, Alexandrin, Femmes savantes

Les élèves, mais aussi tous les autres spectateurs présents dans la salle (qui jauge 90 places) ont pu découvrir tout d’abord le décor, composé essentiellement de six grands panneaux représentant chacun un portait en pied d’une femme connue : Eve, Cléopâtre, Jeanne d’Arc, Marie Curie, George Sand et Joséphine Baker. Ces panneaux composaient à eux six le fond de la scène, tout en y ménageant des ouvertures. En plus de cela, quelques petits éléments d’un mobilier plutôt chic, une desserte, un guéridon… L’ensemble, ainsi que les costumes, étant clairement daté des années 20. En effet, le metteur en scène Pierre Castello avait choisi de propulser la pièce à l’époque de la création du Cercle Molière, en 1922 exactement. Bonne idée car ces "années folles " ont donné à la pièce un ton pétillant qui lui allait très bien.

Les Femmes Savantes, pièce très connue de Molière, raconte l’histoire d’une famille divisée en deux clans (comme souvent dans les comédies de Molière) : d’un côté des femmes amoureuses à outrance du beau langage, des sciences et de la philosophie ; de l’autre le père, l’oncle et la bonne beaucoup plus raisonnables et cartésiens. Au milieu d’eux, Henriette aime Clitandre. Mais sa mère ne l’entend pas de cette oreille, car elle veut lui faire épouser Trissotin, un pédant qui a bien compris tout le parti qu’il pouvait tirer en s’introduisant dans cette famille. Ajoutons à cela un père qui n’ose jamais contredire sa femme et lui obéit en tout, de peur de la voir s’emporter. Mais c’est une comédie et le bon sens et la justice triompheront.

Des décors et des costumes bien réalisés, une mise en scène inventive, mais des comédiens de qualité inégale.
Dire des alexandrins est un exercice à part entière, qui demande une adresse particulière.

Ceci dit, on notera la bonne prestation de Marianne Delpont dans le rôle de Bélise, la tante aux chimères envahissantes et à l’alcoolisme discret.
Bonne prestation aussi pour Michel Blanck, qui nous montre un Chrysale pleutre et pourtant sympathique.
Enfin, bravo à Jean-Robert Thierry pour son Trissotin fourbe et creux à souhait. Comme le répétait mon professeur de théâtre, Henri Legendre : « Il faut beaucoup d’intelligence pour jouer les imbéciles ». Et il n’est pas facile de jouer un personnage excentrique et improbable sans en faire trop (car je pense que si je devais le jouer, j’en ferai beaucoup, beaucoup, rien que pour le plaisir).
Les personnages dits "secondaires" sont bien campés, ce qui n’est pas évident lorsqu’on ne dispose que d’une ou deux petites scènes.

Quelques trous de mémoire, rien de bien catastrophique, quelques placements à revoir, mais l’ensemble donne un spectacle qui ne trahit pas l’auteur et qui montre qu’on peut se divertir tout en réfléchissant.

Enfin, Pierre Castello prouve que la mise en scène permet au théâtre de se renouveler sans cesse.
Les jeunes du collège Valeri vous le diront : Molière, ça roxe du poney !
Pour le vérifier, il vous reste encore aujourd’hui samedi, à 21h00 et demain dimanche à 15h00, toujours au théâtre de la Tour Gorbella à Nice.
Tarif = 13 Euros — réduit = 10 Euros

05/04/2013

AVANT L'ÉTÉ

Le théâtre Antibéa à… Antibes (15, rue Georges Clémenceau) programme sa dernière création :
Phèdre
de Jean Racine, dans une mise en scène de Dominique Czapski — qui est également le directeur artistique de ce lieu.

« Formé à l’exigeante école de Julien Berthau, Dominique Czapski a gardé de ses études théâtrales, le goût pour les grandes œuvres du répertoire classique. Côté auteurs étrangers il n’a pas hésité à s’attaquer à des monuments de la littérature anglaise (Hamlet) ou russe (Oncle Vania). Il affiche avec superbe son engouement pour le théâtre racinien : Britannicus, Andromaque et Bérénice ne lui ont pas échappé. Cette année il met en scène un des sommets de l’excellence classique. »
Ce sera les 05 – 06 – 07 et 12 – 13 – 14 avril, les vendredi et samedi à 20h30 et le dimanche à 16h00.
Tarif = 16 Euros — réduit = 13 Euros

racine,phèdre,sourd,signe

L’Espace Magnan au… quartier Magnan 31, rue Louis de Coppet à Nice programme lui un spectacle bilingue français / langue des signes :
Sourd et alors ?
« Percutant et drôle Jean-François Piquet, alias Jef'S, nous fait découvrir la Langue des Signes et le monde des sourds dans une création toujours mouvante, inspirée de sa vie quotidienne, de ses réflexions et de nos absurdités. Accompagné de Patrick Gache, son interprète — notre interprète ? — il nous transporte dans un spectacle qui s'adresse à tous, qu'on soit sourd, entendant, vieux, jeune ou blonde… »
Ce sera ce samedi 06 avril à 20h30.
Tarifs : de 4 à 18 Euros (selon abonnements, réductions et âge).

racine,phèdre,sourd,signe

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La météo nous a privé de soleil ces dernières semaines mais, avant d'étancher notre soif de lumière cet été, allons assister à quelques derniers spectacles avant la saison estivale, avant la saison des festivals.

29/03/2013

LES STANCES DU BLOG

Cet article n’est que la synthèse de deux autres, parus en octobre et novembre de l’année dernière (cliquez ICI et LA pour les relire). Toutefois, j’éprouve une forte envie de reparler d’un sujet qui me trotte dans la tête ces derniers temps.

Car en rejouant ces deux dernières semaines Deux sur la Balançoire, l’idée s’est précisée davantage et je vous l’expose ici d'une façon que j'espère concise :
les plus belles tirades ne sont rien sans l’énorme édifice qui les supporte, sans les mille petites répliques, les innombrables petits riens qui leur servent d’écrin — ou plutôt d’échafaudage.
C’est toute la différence entre un bijou et une pièce de théâtre : le diamant le plus pur comme le saphir le plus quelconque peut briller tout seul, même s’il n’est pas enchâssé dans un bijou monumental.
Mais une tirade, qu’elle soit de Musset, de Molière ou de Tennessee William, ne peut pas survivre en étant détachée du texte. Et j’avoue aujourd’hui que je prends désormais plus de plaisir à assembler ces tous petits morceaux de phrases de rien du tout plutôt que de dire les grandes répliques du répertoire.

Vous allez me dire qu’il suffit de prononcer les quelques mots « Rome, l'unique objet de mon ressentiment… » pour que chacun se remémore avec enthousiasme la suite des vers de Corneille :
« Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! »
Mais là, il s’agit d’une pièce et d’un auteur qui ont été étudiés dans le monde entier par des générations d’élèves de tous âges. Et en extraire quelques vers pour les citer équivaux à les replonger instantanément dans l’œuvre d’où on vient de les tirer. Vous pourriez les imprimer sur une boite de camembert ce serait pareil, c’est vers-là ne pourront plus jamais être isolés, comme le diamant que l’on ne pourrait plus arracher à sa bague.
Mais les autres, toutes les autres, toutes ces tirades, ces monologues, récits, stances et autres répliques fameuses, elles sont parfois nécessaires à la pièce, mais elles n’en sont que rarement la clé de voûte. Elles sont situées tout en haut d’une solide charpente… qui tient toute seule et n’a pas forcément besoin d’un ornement supplémentaire.

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Loin de moi l’idée d’être iconoclaste et je ne crache pas sur les plus beaux textes du théâtre, je dis simplement que les bons auteurs dramatiques savent faire autre chose que de jolies phrases. Et c’est heureux pour les comédiennes et les comédiens. Imaginez notre impatience s’il nous fallait attendre à chaque représentation d’arriver enfin à la "grande scène du II" pour pouvoir nous régaler d’être sur scène !

20/03/2013

TITILLEUR

Et voilà donc mon premier teaser ("titilleur" en français), déjà sur Facebook et désormais sur l'illustre blog.
Je n'ai rien à rajouter, toutes les informations utiles sont mentionnées à la fin.

16/03/2013

SEUL EN SCÈNE

Les vendredi 22 et samedi 23 mars, vous pouvez aller au Jazz Comédie Club, 8 rue Scaliéro à Nice, voir Stan dans son spectacle :

Stan n'est pas dupe

Le dossier de présentation me dit que « Stan prend ses premiers cours de théâtre en 1996 et écrit rapidement ses premiers sketchs.Ne souhaitant pas se cantonner au registre humoristique, il passe un bac option théâtre puis entre au conservatoire national de région d'art dramatique de Marseille en 2001.
En 2008, il écrit son premier seul en scène et fait ses premiers pas devant la caméra en incarnant le lieutenant Linspec dans Le débarcadère des anges de Brigitte Rouan. Aujourd'hui, il est en tournée avec son spectacle dans toute la France, participe à des festivals d' humour où il obtient de nombreux prix, anime des cours de théâtre enfants et adultes et travaille parallèlement sur des pièces classiques et contemporaines ainsi qu'au cinéma et à la télévision.
En 2011, nous avons pu le retrouver à l’affiche du film d’Olivier Baroux les Tuche et en 2012 à celle de Chercher le garçon de Dorothée Sebbagh ainsi que dans la série No limit produite par Luc Besson et réalisée par Didier Lepêcheur et Julien Despaux. »

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Le CV complet est vraiment… très complet ; de quoi se laisser convaincre. Mais ce n’est pas cela qui m’a donné envie d’annoncer son spectacle. Je n’ai pas non plus été impressionné par les multiples récompenses engrangées par cet artiste.
Non, j’ai surtout été intéressé par l’expression « seul en scène » qu’il emploie souvent au lieu de « One Man Show ». Cela suppose que le comédien écrit et pense autrement ce genre de spectacle. D’ailleurs, la suite du dossier semble confirmer mon impression :

« Il s'agit d'un spectacle de théâtre et d'humour avec plusieurs personnages qui racontent chacun un bout de leur existence, cela donne vie à des sketchs très différents, certains sont axés davantage sur le texte, d'autres sur le visuel et une forme d'absurde néanmoins concrète qui s'ouvre sur une autre logique de l'imagination, il y a également de la danse et du chant.
L’important est d’agir sans aucune vulgarité et sans aucune méchanceté envers les gens ; bien au contraire, ses personnages sont les gens que l'on croise dans la vie de tous les jours mais qui cette fois ont l'occasion de s'exprimer devant une assemblée, ils n’essaient pas d’être drôles mais c’est la situation dramatique dans laquelle ils sont plongés qui devient risible. Le comique de situation demeure davantage percutant que le comique volontaire. »

Renseignements et réservation au 04 93 14 34 28, le N° du Jazz Comédie Club.
Pour vous faire une idée du lieu, allez visiter le site, en lien Colonne de Gauche à la rubrique [Lieux].
Le site « officiel » de Stan est désormais en lien à la rubrique [Artistes], toujours sur la Colonne de Gauche.