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12/04/2013

ACTES PREMIERS

Après avoir parlé ici des "petites répliques", après avoir dit que les plus belles tirades ne sont rien sans elles, je souhaite poursuivre en parlant des petites actions.
Là encore, si elles ne sont pas primordiales elles sont utiles. Or je constate, en jouant ici et là, en croisant les comédiens les plus divers, que beaucoup trainent les pieds lorsqu’il s’agit de régler avec précision le geste de boire un verre, celui d’ouvrir une lettre, de fermer une porte, de s’avancer vers un partenaire ou de s’en éloigner.
Et s’il me vient l’idée saugrenue de leur en faire la remarque, chacun a sa technique pour éluder le problème (car c’en est un).

Le plus souvent, on évoquera le fait qu'il ne faut pas tomber dans le moule d’une mise en scène trop rigide. Argument massue que je juge irrecevable, arguant à mon tour que, plus un comédien est contraint par un cadre étroit, et plus il a de possibilité de créer. De toutes façons, je fais partie de ceux qui préfèrent établir un jeu précis et rigoureux et, une fois toutes les contraintes de texte, de diction, de déplacement et d’action parfaitement intégrées, à ce moment là seulement, tenter de s’en écarter. Mais jamais avant !
On réfléchit, on échange, on teste, on suit des pistes, on sélectionne, on prend des décisions on réessaye puis on fixe des choses. Ces choses sont appelées à bouger par la suite, car il s’agit d’un art vivant, j’en demeure d’accord. Mais avant de se remettre à bouger, il faudrait qu’elles aboutissent à quelque chose de bien, que la première représentation ne ressemble pas à une blague de potache ou à un travail de fin d’année avec pour seuls spectateurs les parents d’élèves.

On rêvait de grandes envolées lyriques ou bien d’actions percutantes, et on vient vous embêter parce que vous êtes mal placé par rapport au projecteur… Et alors ? Si l’on ne règle pas tout cela, mille petites scories viendront parasiter la pièce. Et ll’on croira moins à ce beau garçon portant la jeune première dans ses bras.
Il faut répéter, répéter sans relâche, jusqu’à ce que tout soit su, archi su et intégré. Et quand le rôle sera semblable à un vieux pyjama que l’on enfile, alors seulement il sera possible de se laisser aller à sa fantaisie, sans risquer de détruire l’édifice
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