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07/10/2011

L’Illustre Théâtre : un combat pour la compréhension ?

Jean-Pierre MARTINEZ, auteur dramatique, publiait le 26 septembre un article sur Facebook intitulé : SACD : UN COMBAT POUR LA CONTREFAÇON ?

Je reproduis ici ce texte, auquel je joins la réponse de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) que j’ai contacté spécialement pour cela, afin qu’elle nous apporte ses éclaircissements.

 

« SACD : UN COMBAT POUR LA CONTREFAÇON ?

Amis auteurs, sachez que si demain, pour votre malheur, vous veniez à découvrir qu’une de vos œuvres était exploitée depuis plus d’un an, dans un théâtre parisien et en tournée (province et étranger), par un contrefacteur lui même membre de la SACD, qui se serait contenté d’en changer le titre avant de s’en attribuer la paternité :

 

Vous ne pourriez attendre aucune assistance judiciaire de la part de la SACD : vous seriez seul dans ce combat pour rétablir vos droits et obtenir justice.

Après avoir obtenu, avec l’aide d’un avocat et à vos frais (plusieurs milliers d'euros), un jugement en référé consacrant vos droits et condamnant le contrefacteur, vous n’obtiendriez aucune réponse de la SACD à vos demandes de communication des documents en sa possession ayant trait à cette exploitation contrefaisante, et visant entre autres à évaluer le préjudice que vous avez subi.

Vous n’obtiendriez aucune réponse de la SACD à vos questions, plus de dix jours après les avoir formulées en recommandé, concernant les sanctions qu’elle envisage de prendre contre l’un de ses membres convaincu de contrefaçon.

 

Nous parlons ici d’une affaire bien réelle : la condamnation en référé du 01/09/2011 de Patrick Veisselier pour contrefaçon, sous le titre Attention au Départ, de la pièce originale de Jean-Pierre Martinez Eurostar.

 

La SACD est informée depuis début juillet de cette contrefaçon impliquant deux de ses membres, et une exploitation qui relève par définition de sa responsabilité (puisque tout membre a obligation de déclarer ses œuvres à la SACD et de faire percevoir ses droits par cet organisme). La SACD a été avisée du jugement en référé il y a près de deux semaines.

Sa seule réaction à ce jour est un mail datant de juillet et arguant de son incompétence en la matière. Pas même le prix d’un timbre a été engagé par la SACD dans cette affaire…

 

Un auteur, membre de la SACD, doit-il se contenter, pour toute réponse à ses demandes légitimes dans une affaire aussi grave, du silence assourdissant d’un organisme dont le slogan est : "un combat pour les créateurs" ? Si vous pensez que non, et afin de contourner une véritable censure institutionnelle, je vous invite à partager cet article afin d’ouvrir un débat démocratique sur ce qu’est devenue aujourd’hui la mission originelle de la SACD : la défense des auteurs, passant d’abord par le respect et le recouvrement efficace de leurs droits. »

 

La notion de « débat démocratique » me semblant inappropriée sur Internet, je me contenterai ici des propos de madame Sophie POINSOT, Directrice Juridique Adjointe à la SACD, qui a accepté d’apporter des précisions sur cette affaire ainsi que sur la position de la SACD en cas de contrefaçon entre auteurs membres de leur société :

 

« Il va sans dire que la SACD comprend parfaitement la colère de Monsieur Martinez, ainsi que plus généralement celle de tout auteur victime de contrefaçon, et partage entièrement son sentiment d’indignation.

 

Néanmoins, il n’est pas exact de prétendre que la SACD est restée silencieuse face à cette situation et n’a apporté aucune aide à Monsieur Martinez.

 

Bien au contraire. Dès qu’elle a été informée de ce cas de contrefaçon, la SACD a indiqué très clairement à l’auteur, tant verbalement que par écrit, la position qui est la sienne en pareil cas de contrefaçon entre auteurs et lui a prodigué des conseils juridiques pour lui permettre de faire valoir ses droits.

 

La position de la SACD en cas de contrefaçon entre auteurs membres

 

Comme précisé à l’auteur, la mission principale de la SACD est de négocier, percevoir et répartir les droits d'auteur de ses membres, mais la Société n'a pas qualité pour se prononcer sur les problèmes de contrefaçon entre auteurs. En effet, les sociétés de gestion collective n’ont aucune compétence juridictionnelle, les tribunaux étant seuls compétents en la matière.

 

La SACD peut toutefois proposer la mise en place d'une médiation avec l'aide du délégué aux affaires juridiques désigné par le Conseil d'Administration de la SACD pour tenter de trouver un arrangement amiable à la situation (indemnisation du préjudice moral et patrimonial de l’auteur victime de la contrefaçon). En l’espèce, Monsieur Martinez a écarté cette proposition.

 

En revanche, la SACD ne peut pas accorder d’assistance judiciaire à un auteur victime d’une contrefaçon. En effet, l’assistance judiciaire est réservée aux contentieux susceptibles de donner lieu à des décisions judiciaires sur des principes de droit ayant une incidence pour la collectivité des auteurs (par exemple un décret défavorable aux auteurs, une nouvelle norme technique dénaturant les œuvres, etc.).

 

Les conseils prodigués par la SACD en cas de contrefaçon entre auteurs membres

 

En pareil cas de contrefaçon entre auteurs, la SACD assure un rôle d’information sur les mesures qui s'offrent à l’auteur victime de la contrefaçon pour faire valoir ses droits en justice : si ce dernier possède suffisamment d'éléments prouvant la réalité de la contrefaçon, il peut saisir le juge des référés afin de faire interdire les représentations contrefaisantes. Il s'agit d'une procédure d'urgence pouvant être sollicitée à très brefs délais pour prévenir un dommage imminent ou faire cesser un trouble manifestement illicite. A défaut, l’auteur peut faire établir un constat d'huissier portant sur la matérialité et le contenu des représentations contrefaisantes aux fins d'agir ensuite devant le juge du fonds pour faire constater judiciairement la contrefaçon et obtenir réparation de son préjudice moral et patrimonial. Monsieur Martinez a suivi ces conseils, ce qui lui a permis d’obtenir rapidement l’interdiction des représentations ainsi que des mesures d’indemnisation de son préjudice moral et patrimonial. »

 

Ainsi, nous pouvons dire que, premièrement, il est vraiment très risqué de vouloir "pirater" une pièce d’un auteur ; les personnes malhonnêtes qui seraient tentées sont pratiquement sûres de se faire pincer et de passer en jugement, avec tous les déboires financiers que cela implique (cela se chiffre souvent en milliers d’Euros).

Enfin, que même si nous comprenons la colère légitime de Jean-Pierre MARTINEZ, la SACD ne peut pas se substituer à la machine judiciaire française.

 

Entre le moment où j’ai pris connaissance du billet de Jean-Pierre MARTINEZ et celui où j’ai reçu la réponse de la SACD, l’eau a coulé sous les ponts et je pense qu’un tribunal a dû rendre son jugement… dans tous les cas, le texte de ce billet a été légèrement modifié, cliquez ICI si vous êtes assez pinailleur pour aller constater les différences.

 

Sans vouloir déclancher ici un "combat démocratique", j’espère simplement que la SACD et monsieur Jean-Pierre MARTINEZ ne se quitteront pas fâchés et que cet article suscitera un dialogue constructif.

D’ailleurs, il me semble que peu de gens connaissent le fonctionnement de la SACD : cliquez donc sur l’image pour aller visiter leur site.

 

sacd, fraude, Jean-Pierre Martinez

 

01/10/2011

Enquête électronique

L’avenir du livre électronique est un vaste sujet. Je me limiterai ici aux textes de théâtre.
Il est aisé de trouver profusion de pièces de théâtre sur des sites, spécialisés ou non, qu’il s’agisse de pièces dites « du répertoire » comme celles d’auteurs moins connus. Une rapide recherche permettra à chacun d’en être convaincu.
La plupart de ces textes se présentent sous la forme d’un fichier "pdf" (lisibles avec le logiciel Adobe Acrobat Reader) ou d’un fichier "doc" (lisibles avec le logiciel Word) ou enfin d’un fichier "ePub" (standard de lecture des ebooks sur des appareils comme les smartphones ou les tablettes). On peut les télécharger après sélection dans un catalogue plus ou moins fourni, parfois spécialisé dans un registre précis.
Souvent (mais pas toujours), il s’agit d’un travail bénévole fourni par une association, un institut culturel ou même un seul individu.

On peut ainsi obtenir gratuitement un texte, mais attention : s’il s’agit d’un texte ancien (plus de 70 ans après le décès de l’auteur pour la réglementation française), il n’y a aucun droit à payer ; dans le cas contraire, l’auteur ou l’ayant droit en autorise la simple lecture privée, mais réclamera, comme d’ordinaire, des droits d’exploitation si la pièce est montée sur une scène.
Malgré cette gratuité, ces sites font appel à votre générosité, soit pour essayer de survivre, soit pour soutenir une cause.

Un bémol toutefois, et pas des moindres : certains manuscrits sont bourrés de fautes d’orthographe, d’erreurs typographiques (deux vers attachés l’un à la suite de l’autre…) et jusqu’à des inversions de paragraphes (cas relativement rare, heureusement !) ; il y a même parfois, dans certaines préfaces ou notices explicatives, des termes inappropriés (« dissyllabique » au lieu de « décasyllabique » par exemple) alors même que le document est présenté comme étant destiné à des étudiants ou bien des professionnels.
Attention, je ne veux surtout pas dénigrer ici ce travail offert gratuitement pour le bien de la culture publique. Si ces initiatives permettent à certains de découvrir la lecture, voire, pourquoi pas, le théâtre, je me frotte les mains.
Je veux juste mettre en garde les lecteurs sur ce petit problème de fiabilité (problème récurrent sur l’ensemble d’Internet) et conclure que, au cas où un texte plait particulièrement, s’il doit servir à monter un spectacle ou bien être l’objet d’une étude, il reste encore préférable d’en acquérir un exemplaire imprimé chez un éditeur classique. (Et en écrivant cela, je me rends compte que même dans une collection imprimée pour un grand éditeur, on trouve de plus en plus de coquilles et autres erreurs désolantes.)

 

J’ai testé, pour l’instant, trois sites différents :

 

IN LIBRO VERITAS (.net)

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Cliquez sur l'image pour acceder au site.

Ce site propose un catalogue de plus de 18 700 livres, classés par catégorie, dont 273 pièces de théâtre.
Depuis la page d’accueil, il suffit de cliquer à gauche sur une catégorie, parmi une liste ; on peut ensuite classer les ouvrages par popularité ou par date de publication. Sur la colonne de droite, il est même possible de n’afficher que les œuvres comportant un certain nombre de pages.
On peut enfin entrer un nom ou un titre depuis la case [Recherche], en haut à gauche.

L’œuvre peut-être téléchargée sous différents formats : « Lire gratuitement » affiche simplement le texte à l’écran ; « Télécharger gratuitement » permet de le télécharger en format "pdf" ou "epub". Il y a même un format "epub" prévu pour la lecture sur iPhone, iPad, smartphone Android… etc.
Si l’on n’est pas un membre inscrit (comme sur beaucoup de sites), il faut recopier le code qui s’affiche : le téléchargement s’effectue aussitôt.

Comme sur la plupart des sites, il est possible de laisser un commentaire, un simple avis ou bien de donner une note (mais est-ce une bonne idée d’instaurer cela ?)

Quelques erreurs constatées :
les vers des poèmes sont recomposés, par exemple le vers N°2 est collé à la suite du N°1, sans respecter la rime.
La mise en page est acceptable, mais on regrette qu’il manque quelques sauts de ligne, voire qu’il n’y ait aucune ligne vide pour séparer les répliques des différents personnages (Cyrano de Bergerac) ; ainsi que l’absences de caractères gras ou italiques qui permettraient une lecture plus fluide, par exemple pour différencier les didascalies du texte lui-même, car cela gène parfois la lecture (On ne Badine pas avec l’Amour et Cyrano de Bergerac) ; des tirets sont rajoutés un peu partout dans les dialogues (On ne Badine pas avec l’Amour).
Sur certains textes, les fautes d’orthographes sont INNOMBRABLES (alors que d’autres, curieusement, sont quasiment parfaits de ce côté-là). Certaines fautes changent le sens du mot : « souillait » au lieu de « soufflait » (On ne Badine pas avec l’Amour).

Monsieur Mathieu PASQUINI, gérant et fondateur de la société qui exploite le site, a accepté de répondre par e-mail à quelques questions :

 

L’Illustre Théâtre :
Qui êtes-vous ? Comprenez : Quel parcours vous a conduit à pouvoir éditer des textes de façon électronique, et quel moyen avez-vous pu y mettre ? En effet, les métiers de l’édition nécessitent des moyens très divers, comme des correcteurs ou bien des commerciaux par exemple.

 

Mathieu PASQUINI :
Nous sommes une société : REVERBERE sarl. Nous avons fait ce site comme vitrine de notre savoir faire en tant que créateur de site internet et imprimeur. Et nous souhaitons donner à tous la possibilité d'écrire et lire en ligne.

 

L’Illustre Théâtre :
Ma deuxième question concerne les ouvrages de théâtre : lorsqu’il s’agit d’un texte classique, dit « du répertoire », qui est chargé du travail de recopie ? Est-ce un groupe de personnes bénévoles ? Sur quels manuscrits le travail est-il basé ?

 

Mathieu PASQUINI :
C'est la communauté qui met ses livres en ligne, comme Youtube pour les vidéos.

[Voilà qui explique les différences constatées d’un ouvrage à l’autre !]

 

L’Illustre Théâtre :
Ensuite, les ouvrages imprimés sont-ils strictement identiques aux versions « pdf » et « epub » ? (car sur ces supports électroniques, on constate diverses petites fautes d’orthographe et quelques problèmes typographiques.)

 

Mathieu PASQUINI :
Identiques oui.

 

L’Illustre Théâtre :
Je me suis demandé enfin si les "majors" voyaient d’un bon œil votre façon nouvelle de concevoir l’édition. A-t-on tenté de vous intimider, de vous décourager ? Ou au contraire avez-vous reçu le soutien de collectivités, de politiques ou bien d’artistes reconnus ?

 

Mathieu PASQUINI :
Elles ne pensent rien de moi : elles ne me connaissent pas… Nous n'avons pas de soutien particulier.

 

LE PROSCENIUM (.com)

 

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Cliquez sur l'image pour acceder au site.

 

Ce site se présente en énonçant les chiffres suivants :
3 440 textes — 742 auteurs
31 134 téléchargements en sptembre 2011
3 410 créations — 11 349 représentations

Cette présentation se place en haut à droite de la page d’accueil. Mais elle sert également de menu !
Si vous cliquez sur « textes », vous obtiendrez un formulaire permettant une recherche par critères. (titre, genre, durée… etc.)
Si vous cliquez sur l’intitulé « auteurs », la liste alphabétique complète s’affichera.
 
Puis suit un texte expliquant le fonctionnement :
« Ce site est dédié à la publication de textes de théâtre d'auteurs contemporains francophones vivants afin que le plus grand nombre puisse en profiter au sein de la Francophonie : les metteurs en scène, les troupes et bien entendu le public.
Le site est doté d'un moteur de recherche multi-critères qui permet aux visiteurs de trouver les textes qui conviennent à leurs contraintes, comme par exemple la distribution, la durée, le thème, le genre…
Chaque texte est inscrit et décrit par l'auteur lui-même, il fournit un extrait ou la totalité du texte pour permettre aux visiteurs de découvrir ses textes. »

 

Ainsi, ce site est dédié uniquement au théâtre. Il s’agit d’auteurs peu ou pas connus, mais qui méritent peut-être de l’être. Vu le nombre de textes proposés, je laisse à chacun le loisir de fouiner.

En bas de cette même page d’accueil, le plan du site, avec l’ensemble de l’arborescence. Cela semble clair et complet.
Lorsque vous choisissez un texte, vous obtenez tout d’abord une fiche de renseignement complète, et vous pouvez télécharger — au format "pdf" seulement, mais c’est le plus répandu.
En cliquant sur « Télécharger le texte » il s’affiche d’abord un message de rappel des principales règles de fonctionnement du site et des usages légaux. Il faut alors re-cliquer sur « Télécharger le texte » pour l’obtenir.
De ce que j’ai pu voir, je pense que les mises en page sont entièrement réalisées par les auteur(e)s eux-mêmes. Ainsi, la qualité est variable d’un document à l’autre : police, présentation, orthographe… etc.

 

Là encore, l’équipe du Proscenium a accepté de répondre par e-mail à ma question (Une seule car les réponses aux trois premières questions sont dans les explications qui précèdent !) :

 

L’Illustre Théâtre :
Les "majors" voient-ils d’un bon œil votre façon nouvelle de concevoir l’édition ? A-t-on tenté de vous intimider, de vous décourager ? Ou au contraire avez-vous reçu le soutien de collectivités, de politiques ou bien d’artistes reconnus ?

 

Le Proscenium :
Les "majors", encore que dans le théâtre cela reste un terme peu adapté, n'ont rien fait ou dit, à ma connaissance, pour ou contre le site.
Je pense que le monde de l'édition théâtrale est ignorant (par crainte, par paresse ou par passéisme) du monde de l'Internet.
Si vous regardez leurs sites, c'est consternant de médiocrité dans la présentation des textes et des auteurs.
Le monde de l'édition théâtrale vit majoritairement des subventions publiques. Le fait que les livres soient achetés puis que les pièces soient jouées est assez secondaire pour eux. [ …/… ]
Le site leproscenium.com a vocation à proposer des textes destinés à être joués devant le public. Les visiteurs sont plutôt des troupes amateurs qui ne trouvent pas chez les "majors" des textes adaptés à leurs besoins et à leurs contraintes.

Bref, ils ne se préoccupent pas vraiment de ce que je fais.
De toute façon, les textes publiés sur le site (en moyenne 2 par jour) sont des textes dont ils n'ont pas voulu. Le site ne leur fait donc aucun tort. Et si un auteur parvient à faire éditer un texte qui était préalablement sur le site, le texte est retiré. Si l'auteur et l'éditeur le souhaitent, la page descriptive du texte reste avec ses références bibliographiques et un lien vers le site de l'éditeur. C'est donc tout bénéfice pour l'auteur et l'éditeur.

Mais la plupart des éditeurs n'ont pas compris l'intérêt d'être présent sur un site où il y a entre 400 et 1 000 lectures de textes par jour.

Quelques rares auteurs "reconnus" ont apporté leur soutien au site de manière officieuse, mais sans prendre le risque d'y mettre ne serait-ce qu'un extrait d'un de leur texte.

 

EBOOKS LIBRES ET GRATUITS

 

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Cliquez sur l'image pour acceder au site.

Il s’agit là encore d’un site qui n’est pas spécialisé uniquement dans le théâtre. La page d’accueil explique longuement le but de ce site, qui fait quoi et ce qu’ils proposent.

Il y a même une page (une longue page) détaillant le processus de numérisation d’un texte, en voici l’extrait principal :

 

« L'édition d'un ebook est le produit d'un processus qui se déroule en 4 ou 5 phases, et qui fait intervenir plusieurs personnes :

Phase 1 : Elle se décompose en 2 sous phases.

- Phase 1.1 : Scan d'un livre papier et/ou OCR («PDF image» de Gallica) et/ou construction de documents. Il faut donc en général posséder un scanner ou un logiciel d’OCR (bien que deux de nos membres actifs saisissent les livres au clavier...).

- Phase 1.2 : Correction de niveau 1 et remise en forme. Cela consiste à corriger mot à mot en comparant le texte obtenu par OCR avec l'image issue du scan ou avec le "PDF image" et à remettre en place les paragraphes et les phrases coupés. C’est un boulot assez long et ardu. En général, la phase 1.2 est assumée par la même personne que la phase 1.1, mais ce n'est pas obligatoire.

Phase 2 : Mise en page, correction de niveau 2 et mise en forme typographique. Phase obligatoire pour tous les livres avant relecture. Cette phase, très technique et nécessitant une grande diversité de connaissances, est pour l'instant réservée à Jean-Marc et Coolmicro.

Phase 3 : Relecture du livre mis en page, au format Word, pour débusquer les dernières fautes.

Phase 4 : Conversion aux différents formats. Phase finale réservée pour l’instant à Fred et Coolmicro.

Phase 5 : Publication »

 

Ces explications nous font prendre conscience que ce travail bénévole n’en est pas moins long et ardu.

J’ai donc mauvaise conscience de pointer du doigt les quelques petites erreurs de mises en page, mais je me mets à la place des comédiens qui doivent apprendre leur texte ainsi que celle du metteur en scène qui doit le décortiquer : il faut que les didascalies (les indications scéniques de l’auteur) et le nom des personnages devant chaque réplique soient inscrits dans un style différent du texte lui-même ! Par exemple, souvent, les didascalies sont en italique et le nom des personnages sont en lettres capitales ("haut de casse" en typographie). Cela rend vraiment service et fluidifie la lecture. Lorsqu’il s’agit de pièces en vers, en alexandrin, il arrive souvent qu’un seul de ces vers soit morcelé en deux, trois ou même quatre répliques ; là encore, pour faciliter le travail, il n’y a pas un retour à la ligne pour chacune des parties du vers. Chaque pied (à peu près l’équivalent d’une syllabe) occupe visuellement la place qu’il occuperait si le vers n’était pas morcelé.

Une fois de plus, certains textes seulement sont concernés : Le Tartuffe, de MOLIÈRE, mériterait d’être remanié, alors que Cyrano de Bergerac, d’Edmond ROSTAND, est parfait en tout point.

 

Autrement, il ne me semble pas qu’il y ait d’écarts par rapport aux textes originaux. Il semble même qu’on ait voulu rester fidèle aux formes anciennes comme les finales en ois/oit au lieu de ais/ait : « Je voi / Si quelqu'un n'est point là qui pourroit nous entendre ».

 

Ce site fonctionne de façon plutôt simple. Depuis la page d’accueil, il vous suffira de cliquer sur [Rechercher les ebooks], écrit en gros caractères bleus en haut à droite, ou bien sur [Ebooks], toujours à droite et encore plus haut. Dans les deux cas, vous arriverez sur la même page de recherche. Là, vous renseignerez un formulaire selon simplement quatre critères : Titre, Auteur, Catégorie et Genre. Le résultat de vos recherches s’affichera en dessous de ce formulaire.

 

Que les autres sites proposant des textes de théâtre me pardonnent de ne pas les citer maintenant : cela demande du temps que de tous les visiter et les tester. Je ne manquerai pas de vous faire part de mes prochaines investigations.

Si les personnes collaborant aux trois sites que je viens de décrire, ou à d’autres site que je n’ai pas encore exploré, souhaitent compléter mes propos, ou bien nous éclairer davantage, qu’ils n’hésitent pas à laisser leurs commentaires ici.

22/09/2011

Photos de famille

C’est devenu au fil des ans un rendez-vous attendu : l’apéritif de lancement de la saison du théâtre de la Semeuse et du centre culturel la Providence. De l’aveu même de Frédéric REY, le chef d’établissement et coordinateur, il y avait pour cette édition 2011 plus de monde que d’habitude.

C’est une bonne nouvelle. Car je le répète, il ne s’agissait pas d’un spectacle ! Bien sûr que c’était un événement festif, au cour duquel nous avons pu entendre quelques extraits des spectacles à venir ; c’est vrai que la soirée s’est terminée par un concert de musique celtique sur le parvis de la Providence. Tout de même, de 18h00 à 19h30, il s’agissait pour le public de prendre connaissance de la programmation pour les trois mois à venir, ce n’était pas un spectacle.

Ainsi, toutes et tous sont venus parce qu’ils se soucient du fonctionnement de LEUR théâtre.

 

Je vais tenter ici une comparaison avec l’univers de la politique : il y a ceux qui se contentent de voter, « vaguement persuadés que cela sert à quelque chose » comme le disait Pierre DESPROGES ; et il y ceux qui savent que ce n’est pas suffisant, qu’il faut prendre une part plus active dans la construction de la société, qu’il faut se documenter, débattre et agir, bref, qu’il faut s’investir.

Ma foi, l’ancienne chapelle désacralisée de la Providence n’aurait pu accueillir toute la population des Alpes-Maritimes ; et les lecteurs de ce blog apprendront avec plaisir que non seulement ils peuvent consulter sur le site de la Semeuse la programmation détaillée de la mi-saison, mais que désormais, ils pourront réserver un spectacle en ligne !

Il n’empêche, plus de monde ce mardi 20 au soir, cela veut dire que davantage de personnes souhaitent en savoir plus, s’intéressent de plus près à la marche de la vie culturelle, font un effort de plus.

 

J’étais venu avec mon appareil photo dans le but d’agrémenter cet article de deux ou trois images représentative de cette réception. Mais rapidement, j’ai compris que la seule façon de décrire cette soirée était de vous montrer un album complet — celui de toute la famille. 

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Cliquez sur l'image pour atteindre l'album
puis sur [Visualiser l'album]
et enfin sur [Diaporama]

 

Avant de quitter ce parvis de la Providence où se prolongeait la soirée, j’ai souhaité poser une seule et même question à diverses personnes.

En effet, dès le mois de septembre, il est question du mois des celtes et de l’Irlande, octobre sera celui du Japon, puis ce sera le tour de… Nice ! C’est donc tout naturellement que l’on a parlé de folklore. C’est l’objet de la question que j’ai posée à cinq personnes ce soir là :

« Fais-tu une différence entre culture et folklore ? Établis-tu une hiérarchie entre les deux ? Le terme de folklore est-il péjoratif ? »

 

Le premier à me répondre fut Kitman, membre du groupe « les Squatters » :

Je crois que le folklore est complètement culturel et la musique folklorique fait partie intégrante des racines et des origines et des différents peuples qui la jouent et qui la perpétuent ; donc pour moi ce n’est pas péjoratif tout ce qui est folklorique, au contraire ; et je crois que c’est une part intégrante d’une tradition culturelle qu’il est important de faire perdurer.

 

Ce fut le tour d’Aline di Maggio, professeur de théâtre à la Semeuse :

En fait, j’intègre le folklore à la culture. Tout ce qui est folklore est plus de l’ordre de la tradition mais ça reste culturel.

 

L’Illustre Théâtre : Mais la tradition est-elle une chose figée, ou bien est-ce vivant comme la culture ?

 

Je pense que c’est un élément de la culture ; et je ne suis pas certaine que ce soit figé, cela dépend de qui s’en sert et comment : le spectacle qui se fera autour de la tradition niçoise, on a essayé de l’incorporer dans quelque chose de moderne. Enfin, je trouve que ça évolue continuellement et c’est le regard de chacun à chaque génération qui reprend ces folklores et qui en fait ce qu’il veut.

 

Puis Jocelyne, chargée de l’accueil :

A priori, le folklore est plus festif…

 

L’Illustre Théâtre : Christy MacNamara, qui joue des airs irlandais à l’accordéon, c’est du folklore ou bien de la culture ?

 

Les deux !

 

Jean-Claude, spectateur :

Il y a une différence et il n’y en a pas, en ce sens que l’un contient l’autre. Mécaniquement il y a une différence : la définition n’est pas la même ; mais le folklore est représentatif d’une culture, et dans une culture il peut y avoir autre chose que le folklore.

 

L’Illustre Théâtre : Mais le folklore est-il momifié ou bien est-il vivant ?

 

C’est quelque chose de très vivant, évolutif. Forcément, si on veut l’enregistrer, évidemment il va être figé, mais s’il continue de vivre il est évolutif…

 

Puis enfin Frédéric REY :

Je pense que le folklore fait partie de la culture et pour moi il n’y a pas de hiérarchisation entre les deux. Je crois qu’en France on a cette vision un peu agaçante qui tend à dire que ce qui est folklorique c’est gentil, c’est mignon mais c’est un peu poussiéreux, et un peu gnangnan et un peu figé. Non ! Je pense que le folklore c’est ce qui fait partie du peuple, c’est la culture du peuple… et la culture du peuple c’est important de la relayer. Par exemple, les Allemands n’ont pas du tout la même vision que nous. Quand nous parlons de culture nous parlons de haute culture, c'est-à-dire que l’on parle des arts "savants", on parle de la musique classique, de choses comme ça, mais on n’inclus jamais la musique traditionnelle etc. Mais il ne faut pas oublier que les musiques classiques sont énormément inspirées des musiques traditionnelles. La Danse Hongroise de DVORAK, elle est complètement inspirée de ce qui se passait dans le peuple… Le folklore est une part de la culture et une part très importante.

 

L’Illustre Théâtre : Une part vivante alors ?

 

Une part vivante bien sûr puisqu’elle appartient au peuple.

 

Merci à vous cinq d’avoir accepté de répondre à cette question.

_________________________________________

 

Vous pouvez cliquer sur le lien de la Semeuse, Colonne de Gauche, pour aller découvrir ce programme.
Personnellement, j’aimerais bien aller voir King Lear — fragments, d’après Shakespeare, car je connais bien le talent des deux comédiens, Frédéric FIALON et Jérôme KOCAOGLU, et de la metteur en scène, Caroline FAY.

15/09/2011

Faits divers

Il m’arrive parfois de reproduire ici de vieux articles extraits d’un journal intitulé l’Illustration, qui parut une fois par an de 1843 à 1944.

Aujourd’hui, je souhaite vous livrer quelques extraits qui semblent certes plus légers, mais qui proviennent cette fois-ci du journal Le Petit Niçois (Rubrique Nouvelles des théâtres et concerts) et que je suis allé chercher aux Archives Départementales.

Ce journal parut de 1879 à 1944, date à laquelle il fut fermé pour fait de collaboration. Ses archives seront mises sous séquestre et seront déposées par la Société Nationale des Entreprises de Presse.

 

Ces trois articles qui suivent concernent un lectorat disparu depuis longtemps déjà et nous replonger là-dedans nous permettra peut-être de mieux saisir les mentalités de la société à la fin du XIXème siècle.

 

Jeudi 11 janvier 1883

 

« Un triste accident a marqué la représentation du 2 janvier au théâtre de l’Ambigu, au Havre :

Au moment où l’acteur jouant le rôle de Morjaunt, dans les Mousquetaires, armait un pistolet, le coup partit, faisant balle, et broya deux doigts de la main gauche de l’artiste.

Le pauvre garçon s’étant trouvé mal, une vive émotion se manifesta dans la salle : on croyait l’acteur tué. Heureusement, il n’en était rien : mais on craint d’être obligé de faire l’amputation des deux doigts mutilés. »

 

A l’époque, on savait faire des effets spéciaux 3D mieux qu’au cinéma !

 

Mardi 16 janvier 1883

 

« A Bruxelles il y a procès entre Mme Olga Léant, directrice des Fantaisies-Parisiennes et l’agréable Mme Numa Dalbret.

L’ex-pensionnaire de l’Opéra-comique ayant eu à se plaindre de divers procédés trop autoritaires, aurait, dans le feu d’une violente prise de bec, mis son poing mignon sous le nez de Mme Olga. Celle-ci, furieuse, congédia immédiatement sa chanteuse, sans tenir compte de son engagement. De là, intervention des juges, qui, en première instance, on décidé que Mme Olga était tenue de conserver Mme Dalbret, en lui payant 700 fr. par mois.

La directrice des Fantaisies, ayant toujours sur le cœur le coup de poing qu’elle dit avoir reçu sous le nez, en a appelé de ce jugement. L’arrêt sera rendu à huitaine. »

 

C’est clair, le chroniqueur en pinçait pour cette « agréable Mme Numa Dalbret » avec des poings si « mignons »… Que l’on se rassure, les tensions qu’animent des passions exacerbées sont encore aujourd’hui fréquentes, même si les coups de poing « sous le nez » sont plutôt rares.

 

Vendredi 9 février 1883

 

« Il existe actuellement 1457 théâtres en Europe, qui se répartissent ainsi :

318 en Italie, 337 en France, 194 en Allemagne, 160 en Espagne, 150 en Angleterre, 132 et Autriche, 44 en Russie, 34 en Belgique, 22 en Hollande, 20 en Suisse, 16 en Portugal, 10 en Suède, 10 en Danemark, 9 en Norvège, 4 en Turquie, 4 en Grèce, 3 en Roumanie et 1 en Serbie. »

 

Le texte qui précède montre plusieurs choses : tout d’abord que la Suisse et la Turquie étaient considérées, par le rédacteur de cet article, comme des pays d’Europe, sans distinction particulière ; ensuite, que l’on disait encore, il y a 128 ans, « EN Portugal » et « EN Danemark » (j’ai reproduit ici la "coquille" du « et » au lieu de « en » devant « Autriche ») ; enfin, dans cette liste classée par ordre décroissant, l’Italie, moins bien dotée pourtant se trouve citée en premier, devant la France ! Réminiscence d’un passé récent qui a vu s’affronter les partisans du rattachement à la France contre ceux qui convoitaient l’unification italienne ?

07/09/2011

Hadopi — un nom rigolo !

C’est en tout cas le sentiment de Jean-Michel JARRE, interviewé au micro de LaChaîneTechno. Cet auteur-compositeur, qui est également ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, déclare le plus sérieusement du monde qu’il aime bien le terme « Hadopi » parce que cela fait penser à un petit animal australien !

Imaginons un instant les débats à l’Assemblée Nationale si les seuls arguments avancés par les députés étaient la sonorité des termes employés. Imaginons un moment un responsable politique nous dire : « peine-de-mort », moi je trouve que ça sonne bien, c’est mignon…

 

Mais ce qui suit est encore plus consternant. Pour justifier l’injustifiable, voici ce qu’il nous dit :

 

« Au XVIIIème siècle, on a décidé de manière assez subjective que le droit d'auteur, le copyright, aura une durée de vie de 50 ans. Pourquoi ? Parce qu'à cette époque-là, l'espérance de vie d'un être humain était de 50 ans. Aujourd'hui, on est deux siècles plus tard et il est temps de se dire pourquoi on n’appliquerait pas ce qui existe dans l'industrie, c'est-à-dire le brevet ?

La philosophie du brevet c'est que c'est absolument infini et qu'on le renouvelle tous les 20 ans. Et moi, je suis absolument pour le fait d'élargir et d'allonger beaucoup la durée de vie du copyright ce qui permettrait, et c'est pas pour des problèmes de succession et des ayants droit de la famille de l'auteur, d'introduire dans la tête de chacun dans notre société aujourd'hui, le fait que le geste de création est quelque chose qui a une valeur inestimable.

Aujourd'hui, personne d'entre nous ne peut rêver de se payer Mona Lisa. En revanche, la 9ème de BEETHOVEN ne vaut rien. Est-ce que ça veut dire que BEETHOVEN est un artiste mineur par rapport à Léonard de VINCI ? C'est toute la question… »

 

TROIS ! Ce pauvre monsieur JARRE commet ici trois erreurs fondamentales.

 

Premièrement, peu importe que l’être humain vive 50, 80 ou même 120 ans. En effet, il s’agit ici de prolonger la durée des droits APRÈS la mort du compositeur. Car dans le système actuel, personne ne remet en cause le droit qu’ont tous les musiciens de vivre de leur art. Et pour l’instant, leurs droits sont garantis 50 ans APRÈS leur mort, ce qui est déjà « Kolossal » (pour parler comme BEETHOVEN…)

 

Deuxièmement, la durée de vie d'un brevet est de 20 ans maximum, à la condition qu’il soit renouvelé chaque année. Ensuite, le procédé entre dans le domaine public. Il n’est en aucun cas « infini » (entre parenthèse, Jean-Michel JARRE parle indifféremment de copyright et de droit d’auteur, c’est une grande confusion : le copyright concerne le droit américain tandis que les droits d’auteur sont régis par le droit français ; deux conceptions absolument différentes).

 

Dernière erreur, la plus perverse à mon sens : personne, mais absolument personne n’a jamais pu se payer la 9ème de BEETHOVEN. Elle n’est pas à vendre. Tout au plus peut-on envier les rares personnes ayant pu manipuler les manuscrits authentiques de ce génial compositeur. Ce qui ne coûte pas cher, en revanche, c’est l’interprétation de l’œuvre et sa reproduction. Et c’est d’ailleurs la matière dont traite le droit d’auteur : la reproduction, l’interprétation, la diffusion…

Et n’importe qui peut admirer, moyennant le seul prix d’entrée au musée, la Joconde qu’a peint Léonard de VINCI. Et puisqu’il est aussi question d’Internet, il me suffira de taper « Mona Lisa » sur un moteur de recherche et je pourrai gratuitement en admirer la reproduction.

Ainsi nous voyons bien que Ludwig Van BEETHOVEN et Leonardo da VINCI sont sur un pied d’égalité : un accès universel… et qui doit rester gratuit tant leurs œuvres sont importantes.

Je laisse ici le lien pour vous permettre d’admirer l’interview de l’auteur d’Oxygène. Son élocution étant tellement chaotique, je me suis demandé s’il ne s’agissait pas en fait d’Azote…

31/08/2011

Du côté du théâtre

Aujourd’hui mercredi 31 août, c’est la journée mondiale du blog. Excellente occasion de me remettre à l’ouvrage.

 

La plupart des lecteurs de ce blog ont sans doute entendu parler du « côté Cour » et du « côté Jardin », termes qui servent à désigner chacun des deux côtés de la scène au théâtre, quelle que soit notre orientation.
« Regardons la scène, et projetons-y les initiales de Jésus-Christ, nous saurons où est le côté Jardin et le côté Cour. » expliquait Paul CLAUDEL.

 

Sur le blog de Dario LAROUCHE, Les Clapotis d’un Yoyo II, en lien Colonne de Gauche, on peut y lire l’explication extraite du Dictionnaire Encyclopédique du Théâtre (dictionnaire très fourni et rempli d’anecdotes) :
« Cette appellation vient de la salle des Machines, construite en 1659-1662 par Gaspard VIGARANI dans le palais des Tuileries, située entre cour et jardin. Avant la Révolution, on se servait des termes côté du roi (jardin) et côté de la reine (cour). En Angleterre, on désigne la position en fonction de l'ancien emplacement du souffleur : prompt side (du côté du souffleur) pour la cour, opposite prompt side (du côté opposé), pour le jardin. »

 

Ce même blog nous apprend aussi que le machiniste qui est à la Cour est un courier, celui qui est préposé au côté Jardin s'appelle un jardinier.

 

Je rajouterai que ce procédé en rappelle un autre : les « bâbord » et « tribord » des navires. La similitude entre l’univers du théâtre et celui de la marine ne s’arrête pas là, puisque les premiers machinistes qui furent employés dans les grandes salles de spectacle dites "à l’italienne" étaient pour l’essentiel d’anciens marins, recrutés pour leur aptitude à manipuler des cordages et à travailler perchés sur des hauteurs. Ils y ont ainsi importé certaines habitudes et même des superstitions, comme ne jamais prononcer le mot « corde » par exemple !

Illustre-Ca et là-Du côté du théâtre-01.JPG 

La « Salle Smetana » — en l'honneur du musicien Bedřich Smetana — peut accueillir 1200 spectateurs pour, entre autres, les concerts du festival du Printemps de Prague (en réfection lors de la prise de vue).

13/08/2011

Divadlo

Cela veut dire « théâtre » en tchèque. Celui que vous voyez sur les photos est le Théâtre National de Prague. Théâtre national mais d’envergure internationale, il fut construit entre 1868 et 1881. Malheureusement, quelques mois plus tard un incendie le détruisit en partie. Le peuple tchèque uni face à cette catastrophe rassembla la forte somme nécessaire à sa reconstruction : deux ans plus tard le théâtre rouvrit ses portes. Ainsi, ce bâtiment compta beaucoup dans l’histoire de l’émancipation du peuple Tchèque, par l'affirmation d'une culture à laquelle chacun tenait beaucoup.

théâtre national,prague,patrimoine 

Cet édifice ne se visite pas, il faut assister à un spectacle pour y entrer, ce dont je n’ai pas eu l’occasion. La photo de nuit a été prise par votre serviteur, les deux autres proviennent du site de ce théâtre.

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