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26/05/2012

EXTÉRIEUR

Affligeant 57ème Concours Eurovision de la Chanson. Pourtant, lorsque j’étais petit, j’étais vraiment fasciné par cette soirée. Est-ce qu’on nous servait les mêmes daubes ? Ai-je à ce point changé ?

Je serai vite consolé car demain, je vais à Antibes assister au 12èmes Déantibulations. Véritable festival de Spectacle Vivant en plein air. Attention, une fois de plus, je dois préciser qu’il ne s’agit pas de théâtre de rue à proprement parler. Les artistes de rue se produisent dans des lieux où le public ne les attend pas forcément, les passants ne sachant pas à l’avance qu’ils croiseront leur route. Dans des manifestations comme ces Déantibulations, beaucoup de spectacles se dérouleront à l’extérieur, mais dans des lieux réservés à cet effet.

Des compagnies très diverses, qui se produiront à partir de 15h30 et jusqu’à 23h00. Ceux qui sont intéressés pourront consulter le programme en cliquant ICI.

Accès libre.

Illustre-A l'affiche-Extérieur-Déantibulation-01.jpg


23/05/2012

LA LEÇON

Souvenez-vous, l’année dernière j’avais écrit un premier billet sur un spectacle réalisé par le collège Valéri à Nice (cliquez ICI pour relire cette note). A l’époque j’avais d’abord hésité à faire un article sur un travail de collégiens, qui pourtant le méritait bien.
Cette année c'est certain, je dois vous en parler car ce sont bien des élèves qui nous ont donné une leçon de théâtre. Et notamment Alice (s’agissant d’une mineure, je ne donnerai pas son nom de famille, appelons-la Alice Deneuve).

 

Et quelle leçon ? Celle où l’on apprend que le bonheur de jouer, cela se VOIT. Bien sûr, bien sûr, tout le monde, le corps enseignant comme les élèves, était très heureux de se retrouver là, mardi 22 mai, pour participer à cette soirée intitulée The Valeri’s Show.
Je ne parle pas de cela, je parle du bonheur de jouer au moment même où l’on est en train d’accomplir quelque chose. Les minutes qui précèdent, vous avez le droit de douter ; les secondes qui suivent, vous devez redevenir modeste. Mais PENDANT, alors là, soyez complètement mégalo, ne doutez de rien, soyez persuadé d’être le meilleur comédien du monde ! Soyez heureux et amusez-vous, comme Alice (pour ne pas l’indisposer, appelons-là Alice Adjani).

collège valéri,forum nice nord

Ce spectacle musical retraçait l’histoire du Rock au travers d’une quinzaine de standards, interprétés par la chorale ainsi que par quelques solistes, tous élèves du collège Valeri.
Entre chaque titre, une saynète jouée par nos jeunes comédiens chargés de divertir le public tout en livrant de réelles explications. Le fil rouge de ces sketches était un débat télévisé du genre Le Grand Échiquier.
Alice (pour simplifier, appelons-là Alice Cotillard) ayant le rôle essentiel de la présentatrice, s’est trouvée sur scène du début à la fin de ce show. La toute première minute pour évacuer le trac, se chauffer, et c’était parti ! Plus le temps passait, et plus elle s’enhardissait, plus sa prestation était fluide — alors même qu’il s’agissait d’une caricature, une présentatrice un peu fofolle.

 

Elle ne fut pas la seule à nous offrir de belles performances. Et si je ne perds pas de vue qu’il s’agit d’un spectacle d’élèves, avec son cortège de petits défauts, nous avons eu droit à de très bons moments.
Mais chez Alice (appelons-là Alice Testud) c’était évident, la joie l’emportait de plus en plus sur la peur et les difficultés.
C’est peut-être pour cela que ce genre d’événement obtient toujours l’adhésion du public. Ce n’est pas parce que ce sont nos enfants qui sont sur la scène, mais comme nous les connaissons bien, nous devinons mieux leur bonheur.

 

Alice (appelons-là Alice Ardant) sitôt sa prestation terminée, est redevenue une jeune fille posée et discrète. J’ai connu pas mal d’apprentis artistes qui attrapaient la grosse tête pour une seule petite photo d’eux dans la presse locale. De grands éclats avant et beaucoup de bla-bla après, mais un niveau d’énergie en retrait au moment de jouer, dû aux contraintes de la scène.
Quel dommage ! Je vous conseille plutôt de faire comme Alice (Alice Huppert) : travailler, se préparer, rester modeste et, une fois sur scène, et seulement à ce moment précis, se dire qu’on est la meilleure, se lâcher et laisser éclater sa joie. Bravo Alice pour cette leçon.

collège valéri,forum nice nord

collège valéri,forum nice nord

collège valéri,forum nice nord

Comme l’année dernière, les lecteurs qui souhaitent avoir des infos plus précises et des images de ce spectacle pourront consulter le blog de Dominique Boy-Mottard en cliquant ICI.
Les quelques photos que je publie dans cet article sont celles du Forum Nice Nord où s’est déroulée la soirée.
Son architecture très seventies abrite plusieurs ateliers d’activités diverses, ainsi qu’une salle de 295 places, parfaitement équipée et dans laquelle le public est assis confortablement (on a de la place pour bouger ses jambes, quel plaisir).
Très accessible — il est situé à 500 mètres de la sortie d’autoroute N°54 — mais pas forcément visible ni bien indiqué, ce lieu qui accueille du spectacle vivant n’est pas assez connu me semble-t-il. Sa page d’accueil est désormais en lien Colonne de Gauche.

collège valéri,forum nice nord

17/05/2012

3 JOURS 3 SPECTACLES

C’est le 300ème article de ce blog. Pour fêter ça, je vous propose 3 spectacles pour les 3 jours prochains.
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Demain vendredi 18 mai, à 21h00, la commune de Cap d’Aïl propose Désiré, une des pièces les plus connues de Sacha GUITRY.
L’entrée est gratuite. C’est dans le cadre de la 3ème édition des Soirées Sacha Guitry.
En effet, c’est la troisième année que l’on pourra se réunir autour de ce comédien et auteur — qui avait une très belle villa à Cap d’Aïl, une de celles qui surplombent le sentier de la mer.
Le spectacle se déroulera dans le cadre enchanteur du château des terrasses, 1 avenue du Général de Gaulle. (C’est la route que l’on emprunte pour descendre à la plage de la Mala !)

week-end,gratuit

week-end,gratuit

« Madame Odette Cléry est à la recherche d'un nouveau maître d'Hôtel lorsque se présente Désiré, valet modèle, muni d'excellents certificats. Malgré l'aveu de ce dernier d'avoir été renvoyé pour avoir malencontreusement séduit sa précédente patronne, il est tout de même embauché à la grande joie de Madeleine, la jolie femme de chambre, et d'Adèle, la cuisinière gouailleuse. Désiré a en effet assuré à Madame qu'elle n'est pas du tout son genre. Et pourtant… »

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Puis le samedi 19, au musée Picasso d’Antibes (château Grimaldi, place Mariejol — près des remparts) aura lieu une « lecture / manifestation théâtrale » par la Cie Voix Public et intitulée : Minos et Ariane, lectures dans l’Antiquité.

Un des épisodes les plus étranges dans l'histoire de la modernité européenne est l'improbable affinité entre le nouveau et l'antique, forgée par les modernistes les plus radicaux avant la Seconde Guerre mondiale. Cette exposition explore cette alliance telle qu'elle fut proposée par ces quatre figures emblématiques : Picasso, De Chirico, Léger et Picabia. C'est ce que vous feront découvrir les comédiens à travers des lectures déambulatoires.

L’entrée est libre et la manifestation dure 1 heure.

Voix Public est une compagnie fondée en 1993 et basée à Carros. Le lien du site est référencé en Colonne de Gauche, bien entendu.
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Enfin, dimanche 20, je vous recommande Cirque à Deux, comédie dont j’ai déjà parlé (cliquez ICI pour relire l’article) et qui mérite le détour.
Ce sera à 15h00 au théâtre du Bocal, 6 rue Prince Maurice à Nice — tarifs : 13 et 16 Euros.
Ce théâtre est également déjà référencé en Colonne de Gauche !

 

11/05/2012

LA VILLE D’EN FACE

(Roulement de caisse.) Mesdames et messieurs, la Cie de l’Arpette sera à Antibes du 25 au 28 mai, venez nombreux applaudir ces clowns du XXIème siècle ! (Encore un roulement de caisse.)

 

Lors du festival de rue Déantibulations, cette compagnie proposera son déballage.

Le dimanche 27 mai à 23h00 (rassurez-vous, le lundi 28 est férié) dans la cours de l’école Paul Arène :

 « Pour déballer, il nous faut… deux combinaisons, 1 chewing-gum, de la danse, de la jongle, un DJ. Et deux artistes multifonction.

Le résultat est un show 'roll', à couper le souffle sur la musique électro-disco d’un musicien live enragé. Ils déballent à tout va sous l’oeil "emballé" de leur metteur en scène.

Ce spectacle sans parole basé sur un visuel déjanté et très stylisé conduit le public dans un univers hors norme.»

 

Avec Nathalie MASSEGLIA et Fabrice DOMINICCI

Illustre-A l'affiche-La ville d'en face-Arpette-01.jpg

Mais la troupe sera également représentée durant tout le festival par la gesticulante et encombrante Mazarine (bruit de tambour).

« Hier, elle était guide historique dans un monastère ; avant hier présentatrice dans un concert de punk ; avant, avant hier animatrice à la fête du beaujolais et un peu plus tard conseillère en communication dans un meeting politique.

Mazarine sera l’hôtesse d'accueil en charge de guider les festivaliers dans leurs déambulations. Elle saura vous apporter à vous, spectateurs novices, les clés de compréhension nécessaires pour apprécier n'importe quel spectacle. De la tarte à la crème au silence existentiel qui questionne le sens de la vie, Mazarine a réponse à tout, alors laissez vous guider…»

Illustre-A l'affiche-La ville d'en face-Arpette-03.jpg

Ce festival des 9èmes Déantibulation, avec son programme bien garni, fera l’objet d’une prochaine annonce ! (Son de trompettes.)

 

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Petite note historique : Antipolis signifie bien « la ville d’en face ». Toutefois, ce nom n’a pas été choisi parce qu’elle semblait être en face de Nice, mais en face de la Corse, car les bateaux venaient de quitter cette île pour cingler vers les rivages d’Antibes.

06/05/2012

SUITE DE L’ÉTUDE

Je viens de terminer la lecture d’une étude commandée par la Direction Générale de la Création Artistique et dont j’avais commencé de parler dans un article du 13 avril (cliquez ICI pour le relire).

Après une analyse critique du mode de fonctionnement économique du Spectacle Vivant et de son développement historique — qui a tout de même eu l’immense avantage de permettre une croissance et une vitalité de ce secteur d’activité — la suite du document rappelle qu’un brassage croissant des logiques de marché et des logiques de service public, ainsi qu’une importance accrue d’un troisième secteur, d’initiative privée mais producteur de biens et de services à buts non lucratifs, rendent ce petit monde encore plus complexe.
Les compagnies théâtrales et chorégraphiques ont du mal à maîtriser la complexification des différentes phases, étroitement imbriquées, de leur filière d’activité.

De plus, les revenus issus des recettes propres ont une fâcheuse tendance à se concentrer davantage vers les établissements qui diffusent les spectacles plutôt que vers les compagnies qui les produisent et en assument les risques.
Enfin, les compagnies critiquent la tendance à une industrialisation de leurs rapports avec les établissements artistiques ou culturels, sous la forme d’une uniformisation des programmations et d’une marchandisation de la diffusion vers le public.

Ces lieux justement, qui sont-ils ? Les auteurs ont étudiés de façon précise ceux situés en région Francilienne (un tiers du Spectacle Vivant). Les chiffres sont clairs : 700 lieux non "labellisés" pour 50 seulement "labellisés" par le ministère de la Culture ; ces scènes nationales programment de 10 à 16 fois moins de spectacles que leurs consœurs aidées par les régions et les communes ; les lieux non labellisés ont attirés 5 à 8 fois plus de spectateurs.
Et pourtant, les spectacles qui y sont programmés le sont moins longtemps (la moyenne est de 2 jours à peine !) et une grande disparité existe entre eux : seuls 2,1 % des spectacles ont été programmés 10 fois et seuls 2,3 % ont été diffusés dans plus de 5 lieux différents. Ainsi, la concentration de la diffusion sur quelques spectacles seulement induit une très forte inégalité selon les œuvres proposées et les compagnies considérées.
Quoiqu’il en soit, ces lieux "territorialisés", aidés par les collectivités locales, occupent désormais une place stratégique tant pour la diffusion du Spectacle Vivant que pour l’action culturelle, l’accueil des compagnies et donc pour la production de spectacles.

Face à cette situation difficile, quelques solutions commencent à émerger.
● Par exemple, externaliser les tâches administratives : cela permet à la compagnie de se recentrer sur ses activités artistiques en partageant avec d’autres troupes des compétences spécialisées. La tarification des prestations devant être à la fois supportable pour la troupe et viable pour la structure administrative, ce qui n’est pas gagné…
● Pour tenter de sécuriser l’emploi dans les compagnies — afin de permettre leur développement dans un contexte de grande "flexibilité" — les aides publiques à l’emploi peuvent constituer une solution mais, à ce jour, les emplois artistiques et techniques restent structurellement dépendants de l’emploi intermittent. Les auteurs de l’étude plaident pour que ces aides soient « au moins adaptées et étendues aux directeurs artistiques, pivots essentiels mais très souvent en situation de grande fragilité économique ».
● Le mécénat, on l’aurait deviné, ne semble tourné que vers les compagnies et les structures à forte notoriété, et le plus souvent orientées vers des projets plus éducatifs et sociaux qu’artistiques.
● Enfin, les services ministériels ont élaboré 4 scénarii qui ne sont pas expliqués dans cette étude, mais dont les intitulés parlent d’eux-mêmes : l’« exception continuée », le « marché culturel », l’« impératif créatif » et la « culture d’identités ». Cette dernière possibilité s’appuie sur une segmentation de l’intervention publique entre un État modeste, qui aiderait les fleurons artistiques de la nation, et des collectivités territoriales qui soutiendraient un art plus éducatif et social. Pourquoi pas ? Mais quid de la République ? Je veux dire que je m’inquiète de la grande disparité qui existerait entre les différentes régions de France, dues aux différentes politiques menées par les différents élus. On me répondra que c’est déjà un peu le cas, mais justement, ne poussons pas du côté où l’on risque de tomber.

Daniel Urrutiaguer, Philippe Henry et Cyril Duchêne, les auteurs de l’étude, soulignent ensuite que les spectateurs ont tendance à concentrer leurs choix sur les spectacles ayant la plus forte notoriété, et que cela pose la question du soutien à de nouveaux types de mise en relation des personnes avec les œuvres, de leur "éducation" — mais aussi la question de l’instauration de relations plus symétriques entre professionnels et amateurs, c’est à dire leur participation aux différentes phases du processus (depuis la phase de recherche jusqu’à la diffusion ? cela n’est pas écrit.) et des modalités concrètes de cette coopération.

La rémunération du travail de transmission et de partage artistique et culturel entre artistes et non-professionnels (milieu scolaire, associatif…) comme revenu ordinaire des intermittents du spectacle est souhaitée par plusieurs sociologues et des artistes qui ont déjà développé leurs activités pédagogiques, tandis que d’autres artistes rejettent cette perspective afin de ne pas dénaturer, selon eux, leur mission de création.

Les auteurs soulignent ensuite « un défaut de responsabilisation des employeurs du spectacle vivant vis-à-vis de la prise en charge du déficit du régime d’assurance-chômage spécifique des intermittents par la solidarité interprofessionnelle, source de la désintégration du marché du travail artistique ». Manière neutre et polie de dire que certains gros producteurs font supporter le coût des congés payés par ce régime d’assurance chômage : au lieu d’employer des techniciens en CDI/CDD, on les emploie à plein temps, mais avec le statut des Intermittents du Spectacle…

Certains ont proposé une modification des subventions publiques, qui verrait les collectivités territoriales prendre entièrement à leur charge le financement des bâtiments culturels, tandis que l’intervention de l’État se recentrerait sur la « coopération artistique » : des structures d’une dizaine d’artistes salariés pour 3 ou 4 ans, réunis autour d’une personnalité artistique. Cela permettrait de relâcher la double pression concurrentielle du marché ET de l’aide publique. Pression conduisant à multiplier les créations et à limiter les temps de recherche artistique des compagnies.

Enfin, d’autres propositions visent à mieux redistribuer les profits dus aux recettes, afin de rediriger la trop grande part dévolue aux diffuseurs de spectacles vers les compagnies. Cela passerait notamment par une taxe sur la billetterie. Si des initiatives locales voire régionales existent déjà, l’extension de la taxe fiscale sur la billetterie des spectacles au secteur subventionné, suggérée lors des entretiens de Valois en 2009, a été repoussée notamment par les organismes de gestion mutualisée du secteur privé (on peut les comprendre, surtout que de fortes disparités sur le foncier existent d’une région à l’autre : l’emplacement n’a pas le même prix sur la Côte d’Azur qu’en Bretagne).

Mutualiser les risques et les ressources n’est pas une chose si évidente que ça. Le Spectacle Vivant est, je le répète, un univers complexe. Complexe et surtout très morcelé, sans une vision d’ensemble qui inciterait à plus de coopération entre les différents acteurs de la filière.
Cette étude n’apporte pas de révélation extraordinaire, mais elle a l’avantage de mettre des chiffres concrets, précis et significatifs sur des problèmes que beaucoup ressentent confusément. Espérons que cette pierre contribuera à l’édifice d’un meilleur réseau.

26/04/2012

MISSING

Quelques uns des liens qui se trouvaient en Colonne de Gauche ont disparu, momentanément je l’espère.


En effet, cette colonne contient des liens vers les sites des différentes compagnies et salles du département.


Lorsque le site semble à l’arrêt depuis longtemps, je préfère le retirer.


Toutefois, j’essaye toujours de contacter l’administrateur pour connaître les raisons de cet arrêt.


Il s’agit des Cies Arnika, Debi-debo et La Voix du Silence, ainsi que des théâtre de la Traverse et de l’Inattendu.


Affaire à suivre…

23/04/2012

PUBLIONS LE BANC

Voilà un compte-rendu tardif, mais j’ai voulu le publier quand même. En effet, le spectacle que j’ai pu voir au Théâtre de la Tour, dimanche 15 avril à Nice, méritait certains éloges. Il s’agit de d’une pièce de théâtre écrite par Gérald SIBLEYRAS : le Banc.


J’avais déjà évoqué cet auteur le mois dernier. Une douzaine de pièces à son actif, dont la moitié co-écrites, notamment avec Jean DELL. Plusieurs distinctions, méritées me semble-t-il, car ses textes sont fins, ses pièces fonctionnent bien, il sait se renouveler… bref, il a du talent.


Restait à donner vie à ce fameux Banc. C’est ce qu’ont fait les deux comédiens Norbert JOUVE et Gérard-Philippe SÉLLÈS, qui signe également la mise en scène.

La mise en scène, justement : elle n’était pas minimaliste, certes, mais simple et sans esbroufe. Ce n’était pourtant pas si facile, car il s’agit d’une pièce où le texte compte beaucoup et où l’action est en retrait. Ce n’était donc pas gagné de conserver un rythme et de capter l’intérêt du spectateur.

Et pourtant, le public riait parfois, souriais souvent, écoutait toujours.

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Il écoutait le dialogue entre Paul et Vladimir, pianistes formant depuis vingt ans un duo à quatre mains. Depuis vingt ans assis côte à côte sur un banc de 1m10. La reconnaissance du public et une récompense pour leur dernier disque…

Lorsque la pièce commence, ils prennent possession de leur chalet au Tyrol, qu’une fondation met à leur disposition afin de préparer une grande tournée au Japon. Mais au lieu de travailler, ils vont se parler, ils vont vider leur sac.

Dans cette fable fantastique, le banc rétrécit et symbolise la trop grande et trop longue promiscuité. Un excellent huis clos au milieu de la montagne autrichienne.

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Un jeu très naturel, voila ce qui qualifierait le mieux le jeu des deux comédiens. Le naturel n’est pas forcément le meilleur choix à faire, être naturel ce n’est pas tout. Il faut être naturel "à la manière de" son personnage. Si le metteur en scène décide qu’il faut un jeu naturel, cela ne veut pas dire que les comédiens vont être réellement naturels !

Dans ce spectacle, il y avait une légère pointe d’accent du Sud, un rien de Fernandel, un tout petit soupçon de Pagnol. Mais si peu ! Si peu que cela semblait naturel… mais que cela relevait considérablement la saveur de ce dialogue. Une truculence jamais démonstrative.

Être haut en couleur sans en faire trop, garder un tel jeu pendant plus d’une heure, ce n’était pas facile.

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La seule petite — toute petite — critique que je peux faire concerne les moments où les comédiens doivent accomplir une action concrète précise (jouer ensemble sur un clavier imaginaire, modifier le décor, planer dans le ciel…).

Pour tous ces gestes à accomplir, on ressentait de la maladresse, de l’imprécision.

Il en était de même du décor : quelques accessoires réellement présents sur la scène, tout le reste peint sur une toile entourant les trois côtés. Le style était plaisant, mais les dessins semblaient réalisés par un amateur — c'est-à-dire la même chose que si c’était moi qui avait tenu le pinceau…


Cela n’a pas entamé la qualité du spectacle, et j’espère que la Cie Le Solstice pourra bientôt représenter ce Banc sur les scènes du département. Je ne manquerai pas alors de vous le conseiller.

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