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10/07/2012

AURIBEAU SUR-HUMAINE

Je n’aurais pas cru qu’un tel niveau d’organisation soit possible. J’étais hier dimanche 08 juillet à Auribeau-sur-Siagne pour assister à la seconde et dernière journée du festival de théâtre Auribeau sur Scène.

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Une ribambelle d'affiches pour une kirielle de spectacle

Crée de toutes pièces (Ho ! Ho ! Ho !) par Christine BERNARD, cette première édition est parfaitement réussie. Pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, la grande variété et le nombre de spectacles proposés : 24 (comédies, drames, spectacles pour enfants…) auxquels il faut rajouter les lectures et les conférences. C’est la raison d’être d’un festival que de provoquer rencontres et découvertes. Parfois on adore, parfois c’est moins bien, mais on découvre !

L’accueil, primordial pour le bon déroulement de la manifestation, mais aussi pour l’ambiance. Ici, dans cette petite commune d’Auribeau, les visiteurs étaient tous chouchoutés par les nombreux bénévoles, présents aux trois billetteries, au buffet, à l’entrée de chacun des six lieux prévus pour recevoir les spectacles, sans compter les animations destinées aux plus petits et sans compter non plus les agents municipaux qui n’étaient pas là pour faire de la figuration.

Six scènes, dans le périmètre restreint de la commune, voilà qui permettait au public de se balader sans risquer de se perdre ou d’arriver en retard. Nous sommes ainsi passés d’une placette ombragée à une cour d’école puis à une salle polyvalente en passant par la place principale…

Des tarifs très attractifs : l’achat d’un billet à 8 Euros pour les adultes (5 Euros les scolaires et gratuit pour les enfants) permettait d’accéder à TOUS les spectacles de la journée. Pourquoi se priver ?

Plusieurs parkings ainsi qu’un navette gratuite avaient été prévus pour éviter l’engorgement du village par les voitures. Un fléchage et une signalétique omniprésents, un programme lisible et pratique et enfin des billetteries très efficaces puisque personne n’a jamais fait la queue alors même que chaque spectacle faisait le plein ! Énorme je vous dis.

Bien sûr, les très grosses structures comme 06 en Scène ou le Nice Jazz Festival sont des machines bien plus grosses, je ne prétends pas les comparer. (Encore que, dans ce genre de grand évènement, on fait souvent la queue, ce qui n’est pas arrivé du tout à Auribeau sur Scène… et paf !) Oh bien sûr, l’imprévisible arrive toujours. Cette fois-ci, j’ai entendu une personne sortir de la salle du Portail en demandant qui avait coupé l’électricité en pleine représentation. Mais les choses sont vite rentrées dans l’ordre et je ne peux que renouveler toutes mes félicitations à Christine BERNARD et à toute son équipe pour la qualité du travail accompli.

Et ces spectacles alors ? Je n’ai pu en voir que trois, n’ayant pas tout mon dimanche de disponible.

Tout d’abord, l’excellent Femme au bord de, écrit et interprété par Armelle BÉRENGIER, de la Cie LMNO.
Le public, une bonne soixantaine de personnes attroupées sur la placette du village, attend le, la ou les comédien(es). Nous nous doutons qu’il ou elle est parmi nous, mais nous attendons ; puis une femme (Ah, c’est une comédienne alors !) prend la parole en s’adressant tout d’abord à une seule personne. Elle lui demande de lui lire le SMS qu’elle a reçu et qu’elle n’arrive pas à comprendre : son patron l’a virée, elle, Madame Crami, elle qui a tout sacrifié, qui a tout écrasé pour arriver à ce poste élevé d’une grande entreprise. Après que ce spectateur l’ait aidée à différentes choses, notre Madame Crami entreprend de faire une psychothérapie, et demande pour cela à un homme et une femme de jouer pour elle la scène où le patron invective son employée. Quant à moi, j’ai été désigné pour être Arthur. Pas grand-chose à faire, il me suffit de l’écouter lorsqu’elle me parle yeux dans les yeux. (Je n’ai donc pas eu à parler, mais au cas où, je me tenais prêt à lancer : « Madame Crami, pour votre boulot, c’est cramé ! ») Puis de fil en aiguille jusqu’au final où l’ensemble du public est invité à participer à une séance de relaxation.
Spectacle bien écrit, bien articulé, très bien interprété. Plusieurs difficultés très bien maîtrisées.
Tout d’abord, le fait de jouer dans un lieu public ouvert à tout vent (d’ailleurs, deux promeneurs ont à un moment traversé la placette sans s’arrêter). Ensuite, la difficulté de gérer un public auquel on autorise d’intervenir. Car, si au début chacun est plutôt timide, les personnes choisies par la comédienne pour participer activement à la représentation s’enhardissent et il faut beaucoup d’habileté pour leur faire comprendre, sans dire un mot et sans brusquerie, que leur tour est passé et que l’attention se porte désormais sur d’autres que eux.
A l’aise avec sa voix, son corps, à l’aise avec un lieu qui change à chaque représentation, à l’aise enfin dans l’interaction avec un public toujours renouvelé, Armelle BÉRENGIER nous a proposé une pièce drôle sur un thème sérieux, une réflexion sans prise de tête. Du très bon théâtre.

Ensuite, nous étions plus d’une centaine à nous rendre dans la cour de l’école pour voir Après la pluie, de Sergi BELBEL et interprété par la Cie L’entrée des Artistes.
Le programme nous rappelait que cette pièce a obtenu un Molière du meilleur spectacle comique. Franchement, je n’ai pas compris pourquoi.
Rien de vraiment mauvais là-dedans, mais beaucoup de banalités, parfois même de vulgarité, sans que cela serve à quelque chose.
Cette pièce met en scène huit employés d’une grande société qui viennent tour à tour fumer en cachette sur la terrasse tout en haut de leur building.
Thèmes contemporains donc, celui de l’interdiction de fumer, de l’interdiction tout court, de la vie en entreprise… A mon sens, ce n’est pas parce qu’une pièce parle des problèmes d’aujourd’hui qu’il faut forcément avoir un langage quelconque et relâché. Dans les pièces des siècles passés, la plupart des personnages ne s’expriment pas comme leur contemporains.
Autre défaut, me semble-t-il, celui d’avoir voulu écrire une pièce qui soit à la fois une comédie où l’on se marre en se tapant sur les cuisses et une tribune pour énoncer des réflexions prétendument philosophiques et de grands sentiments. L’ensemble donne un patchwork artificiel, cela fait plaqué. La mayonnaise ne prend pas.
Voilà un texte que je n’aurais jamais choisi de mettre en scène.
Les comédiens devaient jouer en plein air, c’est le cas de le dire puisqu’il y avait du vent. Toutefois, était-ce une raison pour jouer à fond et tout le temps l’énervement, la colère et l’agressivité ? Je ne crois pas car cela aplatissait les différences entre les personnages et finissait surtout par lasser. D’autant que c’était surjoué, dans la crispation ; cela se rajoutait aux propos vulgaires, dans une surenchère à la provocation... une provocation de prisunic. C'est dommage, car les comédiens semblent avoir un potentiel bien supérieur. Plusieurs d'entre-eux ont montré qu'ils étaient capable de jouer fort bien : présence, créativité, justesse... alors pourquoi avoir accepté de jouer un texte pareil ?
Il y a eu tout de même de bons mots et de bons moments, mais pas assez pour me faire aimer cette pièce.

Le troisième spectacle était un très bon travail de la Cie Les Cinq d’à côté : From the wild west.
Olivier Martin, qui a écrit ce texte et l’a mis en scène, m’a confié qu’il avait besoin de sublimer et de porter à la scène des éléments de sa vie. Le meilleur parallèle auquel il ait songé est la correspondance adressée par Calamity Janes à sa fille Janey (correspondance qu’elle aurait écrite mais jamais envoyée).
Spectacle pour une comédienne, qui tantôt est à sa table d’écriture, tantôt boit du whisky ou bien conte ses aventures passées. Quelques clichés, un peu trop à mon goût, mais pourtant nécessaires. Une comédienne qui nous montre plusieurs facettes d’un personnage et qui semble aimer son rôle. Une mise en scène sobre mais qui fonctionne bien.
Je n’aurais peut-être pas fait les choses de la même façon mais pourtant, voilà un vrai travail de création qui m'a plu. Je suis heureux d’avoir pu approcher Calamity Janes d’un peu plus près.

Ainsi, c’est bien d’un festival qu’il s’agit : chaque spectateur est reparti en se disant qu’il avait vu de bonnes choses et d’autres un peu moins bonnes. Toutes et tous avons pu nous reposer dans les terrasses des cafés. C’était la fête du Théâtre et je ne regrette pas ma journée.

C’est très sincèrement que je vous remercie, Christine (permettez-moi de vous appeler par votre prénom, cela me valorise aux yeux des lecteurs).

Je n’ai pu me résoudre à ne sélectionner qu’une seule des photos prises ce dimanche. Une fois de plus, j’ai dû créer un album. Cliquez sur la photo du haut pour y accéder.

Je ne terminerai pas cet article sans exposer ici les exigences de ce blog:
« Nous, l’Illlustre Théâtre, blog consacré depuis six ans au Spectacle Vivant, exigeons que le festival Auribeau sur scène soit reconduit l’année prochaine.
Nous exigeons également que la deuxième édition dure au moins un jour de plus, afin de régaler plus ! »

06/07/2012

QUE LE CUL VOUS PÈLE

Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas : il y en aura pour tout le monde ! Vous n’aurez plus d’excuse pour ne pas aller voir un spectacle cet été.

La saison estivale est une véritable floraison de festivals de théâtre.

Dès demain, déjà, démarre un tout nouveau festival à Auribeau-sur-Siagne : Auribeau sur Scène. La première mouture semble alléchante. Il vous suffit de cliquer ICI pour aller consulter le programme de ce festival créé par Christine BERNARD, fondatrice également de la compagnie les Mots en Scène.

Pour ma part, je ne pourrai pas y être les deux jours à la fois, et c’est donc dimanche que j’irai assister à From the Wild West et à Antigone ainsi probablement qu’à une lecture ou une conférence. Mais l’ensemble de la programmation est suffisamment éclectique pour attirer le public le plus large. D’autre part, Météo-France prévoit un plein soleil durant tout le week-end.
Le seul conseil que le site ne mentionne pas : pour ceux qui viennent de loin, sortir de l’autoroute à Mandelieu, sortie N° 40 — et non pas Cannes-la-Bocca, N° 41 — c’est le plus simple lorsqu’on ne connais pas bien la route.

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Ensuite, ce même week-end (toujours ensoleillé) se terminent les 2èmes nuits de l’Arlequino, à Biot. Souvenez-vous, cet article que j’avais posté ICI l'année dernière. Les habitants d’Antibes et de sa région peuvent encore profiter de ce festival. Cliquez ICI pour obtenir les renseignements pratiques.
Un seul regret, les organisateurs n’ont pas pu réaliser un site vraiment dédié à leur manifestation. Leurs infos sont hébergées sur le site de la commune de Biot. Lorsqu’on organise un festival, il est préférable d’y consacrer au moins un blog, c’est plus pratique pour tout le monde.

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Et puis, tous les jeudi du mois de juillet et août, encore du Spectacle Vivant à la grotte de la Baume Obscure, sur la commune de Saint-Vallier–de-Thiey.
Guitare et chants polyphoniques, et aussi des œuvres de Jean-Paul SARTRE — Huis clos ; de Gérald SIBLEYRAS — Le Banc ; deux pièces que j’ai déjà pu voir et que je vous recommande.
Leur site (www.baumeobscure.com) ne semble pas donner d’informations autres que spéléologique, mais les spectacles auront bien lieux dans ce site exceptionnel.
Le plus simple est de se renseigner ET DE RÉSERVER en téléphonant au 04 93 42 61 63.
Tarifs : 10 et 6 Euros.

Et puis, et puis, et puis. Chaque commune, même petite, a désormais "son" festival consacré au Spectacle Vivant. Partout où vous serez cet été, vous ne pourrez pas dire qu’il n’y avait rien à voir.
Et nous pourrons conspuer ceux qui auront fuit les théâtres et les cours d’école en leur chantant : « que le cul vous pèle !  »

27/06/2012

HOMÉRIQUE

Depuis plusieurs années, créations, productions et compagnies extérieures sont parfois accueillies hors les murs du Théâtre National de Nice, sur les scènes "décentralisées" du théâtre Lino Ventura, du Centre Culturel de la Providence et du Théâtre Francis Gag à Nice ; du Lavoir Théâtre à Menton (et un partenariat étroit avec le futur Théâtre Communautaire d’Antibes qui verra le jour au printemps).

D’autre part, certains spectacles sont pressentis pour être montrés aux élèves des collèges et lycées de la région. C’est la raison pour laquelle le TNN invite le personnel enseignant à sa présentation de la saison, puis à des avant-premières.
Et samedi 23 juin au soir, c’était l’Odyssée d’après HOMÈRE qui était proposée au Centre Culturel de la Providence.

Je prétends souvent que les textes anciens ont été écrits pour un public disparu depuis 25 siècles. Les civilisations, les sociétés étant différentes, il est aujourd’hui difficile d’en retrouver sinon le sens, du moins les effets.

Le travail de conteur est peut-être la réponse la plus appropriée à ce problème. En proposant aux spectateurs des procédés les plus primitifs, peut-être se laissera-t-il happer par la force épique de l’histoire d’Ulysse et de ses argonautes tentant de regagner l’île d’Ithaque.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Jacques BELLAY s’est efforcé de n’employer que des accessoires simples qu’auraient pu se procurer les conteurs de la Grèce Antique. Par exemple des silhouettes d’objets emblématiques de cette époque (trirèmes, casques, masques…) brandies au bout d’un bâton.

Un seul accessoire venait tout droit de notre monde moderne. Ou plutôt un dispositif de projection : une première projection sur une toile de fond, devant laquelle œuvrait le comédien ; et devant lui, un miroir semi-transparent réfléchissait une deuxième projection d’images.

Jacques BELLAY se trouvait ainsi pris en sandwich entre deux images vidéo, recréant l’atmosphère fantastique du texte d’Homère.

homère,odyssée,jacques bellay

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Il y avait ainsi une sorte de naïveté dans le procédé, et cela a fonctionné. On peut regretter quelques maladresses de l’artiste lors de la manipulation des accessoires, vite effacées par la grande maîtrise vocale de Jacques BELLAY.

L’architecture de l’ancienne chapelle désacralisée faisait trop résonner sa belle voix, laissant perdre certaines informations du texte. Lors de la vraie première, en janvier, des toiles seront tendues devant les murs afin de rétablir une bonne acoustique.

Qu’en disent les enseignants ? J’étais accompagné de quatre professeurs. Chacune a pensé que ce spectacle pouvait convenir à leurs élèves des classes de sixième, pourvu qu’ils aient été préparés à cette œuvre.
Encore faudra-t-il que les collèges et lycées puissent acheter ce spectacle, dont je ne connais pas le prix.

Notez dès à présent les dates de cette Odyssée : du 29 janvier au 16 février 2013, toujours au Centre Culturel de la Providence.
Durée ~ 01h10.
Tarifs : de 11 à 15 Euros.

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23/06/2012

CALVITIE PRÉCOCE

Le Théâtre de la Huchette, situé au 23 rue de la Huchette à Paris dans le 5ème, est menacé de fermeture. Plus exactement d’expulsion.
Ce théâtre devenu mythique car on y joue les deux pièces les plus connues de IONESCO — La Cantatrice Chauve et La Leçon — depuis près de 55 ans sans interruption, n’arrive plus à payer un loyer en constante augmentation.
Le prix des places (23 et 16 Euros) étant déjà assez élevé, il n’est pas possible de l’augmenter sans risquer de perdre les deux tiers du public (jeunes, étudiants, familles).
Les institutions publiques ont cessé de verser des subventions —environs 10 000 Euros si j’ai bien compris.

Plusieurs journaux, sites, et autres blogs en ont déjà parlé. Certains se font le relais de l’appel lancé par le Théâtre de la Huchette (cliquez ICI.)
J’ai beaucoup hésité avant d’en parler à mon tour. Tout simplement parce que je croyais qu’il s’agissait de sauver non pas ce théâtre, mais les deux pièces qui y sont représentées. Ou plutôt que certains semblaient plus attachés à cette sorte de record de longévité, façon TF1, qu’à l’œuvre elle-même. Pour un art réputé éphémère, est-ce bien raisonnable ?

huchette,ionesco,cantatrice chauve

Puis je me suis dit que cette volonté de ne pas rompre la chaîne était aussi une volonté de résister, de préserver une chose bien plus délicate et fragile ; un besoin de protéger le théâtre dans son ensemble, à une époque où l’avenir du Spectacle Vivant est devenu incertain. Un acte symbolique.

Je me suis aussi rendu compte, en allant me promener sur le site du Théâtre de la Huchette, que IONESCO n’était pas le seul auteur à être joué là-bas, et qu’une longue liste de pièces diverses et variées avaient été montées dans cette salle jaugeant 90 places, et employant plusieurs comédiens et techniciens du spectacle.

Une représentation d’une pièce de théâtre peut-elle appartenir à notre patrimoine culturel ? Attention, je ne parle pas du texte imprimé, mais bien du spectacle lui-même. J’ai beaucoup réfléchi disais-je, et n’ai pas trouvé la réponse.
Ceci étant posé, il serait dommage qu’un théâtre cède la place à une boutique de prêt-à-porter ou à un fast-food, que ce soit à Paris ou en province.
Espérons donc que les pouvoirs publics, à commencer par le Ministère de la Culture et Communication, aient un geste pour ce lieu connu dans le monde entier — évitant ainsi au Spectacle Vivant une calvitie précoce. (ho ! ho ! ho !)

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Beaucoup de sites nous livrent une explication du choix du titre de la pièce la plus connue d’Eugène IONESCO. La pièce s’appelait à l’origine L’anglais sans peine, puis aurait ensuite changé plusieurs fois de nom. Mais le comédien qui interprétait le capitaine des pompiers, Henri-Jacques HUET, aurait commis un lapsus au cours d’une répétition et aurait prononcé « cantatrice chauve » au lieu de « institutrice blonde » et c’est ce titre qu’aurait retenu l’auteur de la pièce.

Cette explication "tirée par les cheveux" (re ho ! ho ! ho !) est pourtant répétée partout et semble vraie. Malheureusement, le comédien concerné étant décédé en 2009, il sera difficile d’obtenir confirmation d’une anecdote survenue il y a plus de 50 ans.

Autre précision, beaucoup affirment que la Cantatrice Chauve détient le record mondial du nombre de représentations, 17 300 environs. Ce n’est pas vrai, le record appartient à The Mousetrap (La Souricière) pièce de théâtre d’Agatha CHRISTIE, d’après une de ses propres nouvelles. Jouée depuis maintenant 60 ans, elle totalise 23 000 représentations.

12/06/2012

C'EST PAS LA CATA

En feuilletant mon Dictionnaire de la Langue du Théâtre, j’ai pu y lire que le mot catastrophe vient du théâtre ; plus précisément du grec katastrophê.
Ce mot désignait alors un bouleversement, un renversement. Ce mot fut ensuite utilisé au théâtre, après 200 avant J.C., pour désigner un changement décisif, un "renversement" vers la fin de la pièce.

Comme il s’agissait d’une tragédie, ce mot évoquait quelque chose de malheureux, mais plus tard, les latins lui donnèrent un sens plus large : celui du dénouement d’une tragédie OU d’une comédie.

Pendant de long siècles, ce mot conservera cette acception avant de revenir à un sens plus terrible.

catastrophe,grèce

Théâtre d'Épidaure (Épidavros)

01/06/2012

LES CAPRICES DE L'EAU

Ironie du sort. Il y a quatre jours, je déplorais que la pluie ait interrompu les fameuses Déantibulations 2012 à Antibes. Et voilà que la Cie Antipodes demande à la ville de Nice de rouvrir les robinets des fontaines, pour les besoins de son spectacle.

 

En effet, cette compagnie propose au public une « répétition ouverte » du spectacle de danse intitulé Dernier Rendez-vous.
La Cie Antipodes, qui s’est fait une spécialité des spectacles de danse en extérieur, explore ici les possibilités qu’offrent les fontaines des villes. Les danseurs transpireront peu, mais mouilleront malgré tout leurs costumes…

eau,antipodes,danse

Mise en scène de Lisie PHILIP Avec Morena DI VICO et Michaël PASCAULT
C’est aujourd’hui à 15h00, place Fontaine du Temple, à Nice Nord (presque au bout de la ligne de tramway).
La fiche technique annonce une durée d’environs ¼ d’heure.

 

La photo, signée Richard COVELLO, montre une fontaine classique de type monumental. Les jets d’eau de la place Fontaine du Temple offrent une disposition différente puisqu’ils sont à même le sol de la place, et qu’on peut les programmer pour varier les effets.

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En avril, j’avais parlé d’une étude sur l’état du Spectacle Vivant. Celle-ci décrivait la différence structurelle entre les compagnies à rayonnement régional et celles à rayonnement trans-national (cliquez ICI et pour relire les deux articles).

 

La Cie Antipodes fait partie de la deuxième catégorie. C'est-à-dire qu’elle arrive à montrer ses productions hors des frontières de la France, mais aussi sur tout le territoire national.
Pour autant, son siège social reste à Nice. Et cette « répétition ouverte » d’aujourd’hui a lieu à deux pas de leur domicile… et du miens !

29/05/2012

PLEIN AIR PLEIN D’EAU

Nous sommes allés à Antibes dimanche dernier assister à ces fameuses Déantibulations-2012. Malheureusement, la pluie s’est invitée et les divers spectacles ont du être reportés ou annulés.
J’espère de tout cœur que la météo de lundi a été plus clémente et a permis au public de découvrir tout le talent de ces compagnies.

J’ai parlé, dans l’article précédent, de la différence entre le vrai théâtre de rue et le spectacle de plein air. Il me reste maintenant à évoquer les similitudes : "plein air" ou "de rue", on est à la merci de la météo (pluie, mais vent aussi).
Bien sûr, s’il ne pleuvait jamais, s'il n'y avait aucune prise de risque, ce genre de manifestation n’aurait plus la même valeur… Tout de même, ça m’a fait mal au cœur de voir les membres de la Cie les Philébulistes devoir replier toute leur installation pour cause d’orage (orage qui s’est transformé en pluie régulière, ininterrompue).

Nous avons juste eu le temps de voir le premier spectacle de la journée, un numéro de trampoline sur des musiques des Blues Brother’s. Puis la pétillante Mazarine était là, son nez rouge bien en place, pour guider le public d’un point à l’autre du Vieil Antibes. Nous nous sommes assis en rond par terre puis il a plu.

Illustre-Le rideau est tombé-Plein air plein d'eau-Déantibulation-12.jpg

Organiser un festival de cette envergure demande de grands efforts à toute une équipe, ainsi que des moyens financiers bien sûr, sans parler de la collaboration des collectivités locales. Toutes les compagnies invitées doivent se préparer, s’organiser… Bref, la pluie est une chose terrible dans ce cas.

Les quelques clichés que j’ai eu le temps de prendre sont rassemblés dans un album que tiens à dédier à toutes celles et à tous ceux qui ont œuvré pour ce festival. Pour y accéder, cliquez sur l’image.