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29/11/2006

De Mémoire

La question de la mémoire vient à l’esprit de beaucoup de spectateurs qui ne sont encore jamais montés sur scène pour y dire un texte.

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" Le Penseur " de RODIN

« La mémoire est un muscle », nous rappelait notre professeur de théâtre. Et il est vrai qu’après un peu d’entraînement, retenir un texte, même long, ne nécessite plus qu’un « simple » effort de travail ; travail étant pris dans le sens de labeur. En effet, il y a des jours où l’on est très motivé pour apprendre le texte que l’on va répéter ; on en profite pour le disséquer, y trouver des pistes pour notre personnage, peaufiner la diction, jubiler à l’avance sur certaines répliques particulièrement bien écrites. D’autres jours, en revanches, ce travail nécessaire devient une simple activité obligatoire, peu enrichissante, et l’on est tenté de trouver mille excuses pour faire autre chose.

En ce qui concerne mon expérience personnelle, mes observations sont les suivantes (J’ai bien dit que ces observations sont toutes personnelles. Toutefois, je crois que parmi les comédiens que j’ai pu croiser, plusieurs seront plutôt d’accords, même s’ils exprimeront différemment ces idées) :

Je crois qu’il y a deux facteurs essentiels dans le processus de mémorisation. Le premier est le temps qui court à partir du moment où l’on a commencé à apprendre un texte, et celui où l'on est en train de le dire (et non pas de le « réciter » !) Car je parle de la mémorisation d’un texte, qu’il s’agisse d’une pièce de théâtre, d’une chanson ou même d’un discours. Donc, ce temps joue pour nous, à la condition express que la personne travaille son texte régulièrement. Pas forcément intensément, mais régulièrement. Au début très souvent, puis de moins en moins. On est souvent très surpris par nos propres capacités de mémorisation. En effet, si les premiers jours sont laborieux, les semaines suivantes nous montrent bien, je l’ai dit, que le temps travaille à notre place, et qu’il suffit simplement d’entretenir l'effort des jours précédents pour renforcer la mémorisation du manuscrit. Le deuxième facteur important dans ce processus, c’est le travail effectué sur le texte par le comédien lors des répétitions, là où l’on associe d’autres éléments à ce qui est écrit. Car bien évidemment, le metteur en scène va donner toutes sortes d’indications à chacun, et tous vont devoir les mettre en pratique. Entrées et sorties, déplacements, état d’esprit, actions, accessoires et aussi jeux des autres partenaires ; toutes ces informations devront être intégrées comme le texte.

medium_Blogatoire-De_Memoire-03.jpgDurant ces répétitions, il y aura d’ailleurs un moment important : celui où l’on cesse de travailler avec le manuscrit à la main. L’instant où l’on range le texte et que l’on tente de jouer sans le secours des quelques feuillets avec lesquels on vit depuis plusieurs semaines. Ce moment, il ressemble un peu à celui où le petit enfant lâche la main de sa maman et fait ses premiers pas sans l’aide de personne. Passé ces instants, le texte est su plus que par cœur. « Par cœur », c’est suffisant pour jouer dans sa salle de bain, pas sur une scène, avec toutes les contraintes qui s’imposent ; là, il faut le savoir au-delà du par cœur.

Pour terminer cette rubrique, je laisse ici les liens vers quelques sites qui traitent de la mémoire, avec cette fois-ci un point de vue beaucoup plus scientifique (cliquez sur les titres).

« Disque dur et mémoire vive ? » par le mensuel de l’université de Liège « le 15ème jour » ;

« La mémoire » par le site suisse « Prévention » ;

« Mémoire (sciences humaines) » par le site encyclopédique WikipédiA.

 

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Toile de Dominique Albertelli

 

 

17/11/2006

Première et Beaujolais

Je vais essayer de ne pas enfreindre la règle que je m’étais fixée à la création de ce blog : ne pas parler de moi, seulement du Spectacle Vivant. Mais ce soir, ça y est, la première s’est bien passée. Ma première. Belle occasion pour parler de cette fête si particulière.

Tous les jours, depuis le 16 septembre, à toute heure, je vis avec un texte : « Un Grand Cri d’Amour », de Josiane BALASKO. Nous le jouons au Théâtre du Cours (cliquez ICI pour visiter le site), jusqu’au 28 janvier. Tous les jours depuis deux mois, je culpabilise lorsque je ne travaille pas ce texte ; tous les jours depuis le 16 septembre, je l’apprends, j’y pense, j’essaie d’y apporter quelque chose, de faire ce qu’attend de moi le metteur en scène, Henri MASINI. Je l’ai enregistré sur mon dictaphone, et lorsque je me rends à mon travail, je le passe en boucle dans ma voiture. Les répétitions quotidiennes, dimanche compris, se sont allongées, l’échéance approchant ; puis les choses sont allées très (trop ?) vite : derniers détails à régler, des accessoires, répétition avec les costumes (que l’on appelle « couturière », moins connue que la « générale » ou la « première »), dernières mises au point, derniers filages, dernières recommandations d’Henri. « Amusez-vous ; et Merde ! Merde ! Merde ! » Et nous voilà sur la scène, devant ce public d’amis, de connaissances, invités pour l’occasion dans ce théâtre devenu trop petit.

medium_Blogatoire-Premiere_et_Beaujolais-02.3.jpgBien sûr que nous sommes fébriles, que nous commettons de petites erreurs, bien sûr le public est content malgré tout ; nous saluons, étonnés nous-mêmes d’être arrivés si facilement à la fin. Ca y est, le moment tant attendu est arrivé. C’est maintenant la fête. Elle est d’autant plus bienvenue qu’elle coïncide avec l’arrivée du Beaujolais Nouveau. Chacun y va de son compliment sincère, ou bien de son avis autorisé sur telle question. Je veux surtout recueillir celui d’Henri. C’est tout de même l’avis du metteur en scène l’essentiel. Il me dit que ça va, malgré quelques erreurs. Que chacun a tenu son personnage. Ouf ! Buvons ! J’ai trop bu, je parle avec tout le monde, mais cela ne me suffit pas. J’ai envie d’ouvrir mon ordinateur, et de dire à tous ceux qui me liront que c’était un grand privilège pour moi que d’avoir fait tout cela. Un grand merci à toute l’équipe du Théâtre du Cours pour ces heures si précieuses, qui sont vitales pour mon équilibre. Merci au public de ce soir d’être venu à cette fête.

medium_Blogatoire-Premiere_et_Beaujolais-01.jpgJadis, les Grecs étaient les seuls au monde à pratiquer cette forme de communication collective. Ils nommaient « Barbares » ceux qui ne possédaient pas cette formidable invention qu’est le théâtre. « Quel est le rapport ? » allez vous me demander. C’est évident : ne perdons jamais cet héritage qui permet aux humains d’être plus proches, le temps d’une représentation (et ne buvons pas trop de Beaujolais Nouveau, c’est dangereux…).

Maintenant que j’ai plus de temps, c’est promis, je vais pouvoir terminer l’article entamé la semaine dernière et consacré à Marie-Pierre FOESSEL et Isabelle TOSI, toutes deux chanteuses.

11/10/2006

Pourquoi

C’est seulement aujourd’hui que j’ai trouvé le mot résumant la raison d’être de ce Blog : j’espère intéresser les lecteurs au spectacle vivant.

« INTÉRESSER » !

C’est à dire qu’il existe déjà des centaines et des centaines de magasines, sites Internet et autres rubriques critiques pour les sorties nocturnes dans chaque commune de France.

Mon souhait est ailleurs.

medium_applaudissements.gifJe suis persuadé que la plupart d’entre-nous ne demandons qu’à recevoir autre chose qu’une culture formatée, servie à domicile, bien à l’abris du voisin. Beaucoup aimeraient sortir plus souvent explorer d’autres horizons artistiques. Mais certains se disent « qu’ils n’y comprendront rien », d’autres qu’ils n’aiment que tel ou tel genre… Je veux ici les exhorter à changer leurs habitudes : prendre plus de risque, aller dans des lieux où l’on ne va jamais. Tenter un soir de voir quelque chose d’inhabituel… Et puis RENCONTRER. Rencontrer d’autres spectateurs, leur parler, échanger les impressions. Rencontrer les artistes aussi, c’est toujours possible. Faire vraiment partie de cette chose éphémère qu’est le public d’un soir.

Alors assez de lamentations ! Il ne se passe jamais rien dans les Alpes-Maritimes ? Ceux qui prétendent cela sont donc myopes ou bien sourds ! D’autres régions de France sont mieux desservies ? Ça c’est la vérité, mais soyons optimistes : je le répète encore, depuis une vingtaine d’années, l’activité culturelle s’est diversifiée, étoffée, qu’il s’agisse du nombre de lieux qui accueillent des spectacles, du nombre de compagnies qui travaillent ou bien sûr du nombre de spectacles qui sont proposés au public.

Je ne fais pas de l’autosatisfaction, je sais qu’il y a encore beaucoup à faire, mais il me semble qu’il y a trop de barrières imaginaires, trop de fossés creusé par notre seule ignorance des autres. « Diversité » ne doit pas signifier « clivages ». Je me lamente parfois sur mon sort : celui d’une personne qui n’a qu’un travail alimentaire, un job, qui lui permet de survivre pendant qu’il exerce sa véritable passion, celle d’être comédien. Mais je me reprends très vite, et me dis que cette situation, que j’ai choisit, me satisfait pour l’instant. Car, à vivre le cul entre deux chaises, paradoxalement, c’est ma vision qui s’est élargie. J’ai rencontré tant et tant de comédiens, metteurs en scènes et autres artistes du spectacles qui ont des idées bien arrêtées, qui vous démontrent que seuls leur art est véritable, même si, bien-sûr-allons-voyons, ils respectent – terme très vague ici – le travail de leurs confrères. Dois-je les brûler vifs ? Non, car la plupart sont pourtant des gens biens, quelques uns sont même mes amis. Et puis chacun d’eux m’a apporté des monceaux de culture. Mais moi j’aime le spectacle vivant tout entier, sous toutes ses formes.

J’ai relu tous mes comptes-rendus (« le Rideau est Tombé ») et je me rends compte que je n’ai jamais la virulence des critiques d’art. Mais je viens d’expliquer qu’il ne s’agit pas ici de critique au sens de critique engagée, mais au contraire d’article le plus factuel possible. Je n’ai même pas l’ambition d’être pédagogique, simplement montrer les choses de l’intérieur. Brosser un panorama le plus large que je pourrai. Provoquer un déclic.

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Oui, on peut aller rigoler en voyant une farce sans tourner le dos pour toujours à la tragédie, passer du classique à l’expérimental sans se fâcher avec personne, etc.

En guise de conclusion, je dirai ceci : n’hésitez plus, allez dehors voir ce qui se passe ! (et par la même occasion, ramenez moi quelques articles, cela ajoutera de l’eau au moulin, il vous suffira d’envoyer un e-mail à cette adresse : blog.theatre@hotmail.fr)

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12/08/2006

C’est la rentréeeeee !

Je l’avoue, j’ai laissé mon joli Blog en plan pendant 4 semaines… Promis, je ne vous laisserai plus sans nouvelle.

Car nouvelle il y a : nous avons un commentaire de M. CHRISTIAN RULLIER
, qui se rapporte à l’article « Dans le texte », du 05 juillet, et qui me semble très intéressant, aussi j’ai souhaité le reproduire dans cette note :

« Bonjour, bonjour. Arrivé sur cette page par le hasard d'une vague, je me permets d'apporter une petite correction, de vous poser une question inquiète et de vous inviter, en tant que passionné par la lecture du livre de théâtre, à découvrir un site. Une correction, d'abord : la SACD, dont je suis Vice-Président pour le Théâtre, n'est en rien un "méchant gendarme", mais une société de perception et de répartition des droits d'auteurs. Elle protège les auteurs contre l'utilisation non rémunérée de leurs oeuvres, notamment, dans le cas du Spectacle Vivant, en percevant les droits d'exploitation auprès des Compagnies et des théâtres, droits qui sont ensuite reversés aux auteurs (moins la retenue statutaire). Elle n'a nullement vocation à vous attirer des "ennuis" pour la reproduction d'extraits de pièces, courts ou longs. Ce n'est pas son domaine !! Les ennuis, en revanche, c'est avec les éditeurs des oeuvres que vous pourriez les rencontrer, dès lors que l'extrait dépasserait 6000 signes (espaces inclus), ainsi peut-être qu'avec les auteurs ou leurs ayant droits...
Une question inquiète ensuite : hormis Shepard et Arrabal, aucun auteur contemporain vivant francophone ne figure dans vos recommandations (auxquelles je souscris bien volontiers par ailleurs)... Est-ce un rejet, un oubli ou une méconnaissance ? Votre réponse m'intéresse beaucoup.
Une invitation, enfin, à découvrir un site gratuit et entièrement dédié aux livres de théâtre : www.scenepremiere.com. Nous l'avons créé il y a presque deux ans, et plus de 1500 auteurs y sont répertoriés. J'espère que cela vous intéressera.
Bien amicalement.
Christian »


Merci a vous d’avoir pris la peine de rédiger ce commentaire. En effet, la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatique), comme la SACEM, sont des organismes dont on connaît surtout le nom, et moins le fonctionnement. Voilà donc vos précisions bienvenues, et j’invite nos lecteurs à cliquer ICI pour faire connaissance avec votre société, fondée par Beaumarchais (lisez l’historique, il est très instructif).
Enfin, je souhaite répondre à votre question afin de calmer vos inquiétudes. Il est vrai que peu d’auteurs contemporains apparaissent dans cette liste, mais, comme je l’avais précisé, il ne s’agit surtout pas d’une « recommandation », encore moins d’une liste exhaustive. Je désirais juste faire partager cette expérience que beaucoup d’entre nous avons faite : apprendre par cœur, sans s’en apercevoir, des lignes entières d’un auteur qu’on aime, simplement parce que, puisqu’on l’aime, on le relit souvent. J’aurais voulu que certains soient plus hardis et nous confient à leur tour quels étaient les auteurs dramatiques qu’ils lisaient le plus volontiers. C’est aussi cela, l’esprit d’un blog : la participation volontaire, la réactivité.
Je souhaitais également évoquer ce quasi-paradoxe : lire un texte qui a été écrit pour être représenté. J’aime lancer ainsi un sujet ouvert (les notes de ce genre sont regroupées sous la rubrique ENTRACTE ou bien POINT DE VUE).

Il n’y a donc aucun rejet de ma part soyez-en certain. Méconnaissance des auteurs contemporains, c’est plus plausible. Ma modestie m’oblige à reconnaître que je ne les connais pas tous, loin de là. Si le « hasard d’une vague » vous a conduit jusqu’ici, je serais ravi qu’un autre reflux vous ramène bientôt sur ces quelques pages, afin que vous puissiez apporter vos éclaircissements à de futurs articles.

23/06/2006

Avignon

Si ce blog avait vu le jour deux mois plus tôt, j’aurais suggéré à ceux qui ne connaissent pas encore la magie d’Avignon d’y aller cet été. Mais les campings et les hôtels étant très vite bondés, il était déjà trop tard pour en faire la réclame. Toutefois, évoquant les « Bonimenteurs » lors de leur passage aux Arènes de Cimiez, j’avais ajouté qu’ils feraient partie de la programmation « OFF » cette année. Puis mon esprit a vagabondé, il est retourné près de soixante ans en arrière…

 

medium_Blogatoire-festival_Avignon-03.jpgLE FESTIVAL D’AVIGNON a été crée en 1947 par JEAN VILAR, acteur, metteur en scène et directeur de théâtre. Avant cela, celui-ci avait déjà tenté de populariser l’art dramatique, c’est à dire de le rendre accessible au plus grand nombre sans faire de concession sur les œuvres produites. Il avait déjà également en tête l’idée de rapprocher le public avec les comédiens. Mais les moyens lui avaient jusqu’alors manqué.

Dans ces années d’après-guerre, les festivals n’existent pratiquement pas, ou plus. Encore moins lorsqu’il s’agit de théâtre.

Jean Vilar lui-même ne se lancera dans l’aventure du Théâtre National Populaire (T.N.P.) qu’en 1951. Aussi, pour un grand comédien d’alors, il était suffisant de se concentrer sur Paris et de se moquer du reste. Ce qui semble aujourd’hui une institution était alors une RÉVOLUTION.

C’est donc en 1947 qu’on demande à JEAN VILAR d’aller en Avignon, dans le cadre d’une exposition de peinture, jouer une seule représentation de Meurtre dans la Cathédrale, de THOMAS STEARNS, dans la cour d’honneur du Palais des Papes. Dans un premier temps, il repoussa l’idée d’aller se produire dans un lieu aussi inhabituel pour l’époque. Puis il changea d’avis, mais aussi de projet : ce fut ainsi la Semaine d’Art en Avignon. Au début du mois de septembre, une expo., deux concerts et trois pièces de théâtre, jouées plusieurs fois.

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Au total moins de 5000 entrées contre environs 400 000 rien que pour le « IN » et 700 000 pour le « OFF » aujourd’hui. Mais l’idée était née, et bien née (aujourd’hui, on dirait le « concept »). Et l’année suivante, cette semaine devint le 2ème Festival d’Avignon, replacé pour l’occasion au mois de juillet.

medium_Blogatoire-festival_Avignon-02.jpgDès les premières années, de grands noms comme GÉRARD PHILIPPE, MARIA CASARES, ALAIN CUNY, MICHEL BOUQUET, et aussi ROBERT HIRSCH, JEANNE MOREAU ou DANIEL SORANO participent à ce festival. Hormis l’interprète de Fanfan la Tulipe, ils n’étaient pas encore, pour la plupart, des monstres sacrés, mais de très jeunes comédiens.

Puis, remanié, recrée par Jean Vilar, le Théâtre National Populaire unira son destin à celui du festival, jusqu’en 1963. Avignon et T.N.P. relanceront la décentralisation du théâtre.

Car, en 1963, Jean Vilar abandonne la direction du T.N.P. (reprise par le comédien GEORGES WILSON) pour se recentrer sur le festival. Il « doit » inventer un autre Avignon. En effet, si le nom de la ville se confond avec son festival, c’est parce qu’il est devenu extrêmement populaire, trop. La légende est devenue une institution qui peut ressembler à une étape touristique.

Mais dès 1966, la transformation se fait d’elle-même : plusieurs lieux de représentation à la place de la seule Cour d’Honneur, plusieurs troupes (Théâtre de la Cité de Villeurbanne à égalité avec le T.N.P.) et plus seulement du théâtre. Car la danse investie les lieux avec MAURICE BÉJART et CAROLYN CARLSON. Et même le cinéma l’année suivante (JEAN-LUC GODARD) ! Puis en 1968, la contestation arrive de New-York avec le Living Theatre, de JULIAN BECK et JUDITH MALINA. 1969 voit l’arrivée d’ARIANE MNOUCHKINE. Il y a désormais le « IN », le festival « officiel », et le « OFF », qui déborde de toutes part des murs d’Avignon et accueille des troupes de tous horizons dans les lieux les plus hétéroclites (chapelles, hangars, carrières, rues, et même des théâtres !). Toutes ces manifestations s’écoulent désormais durant tout le mois de juillet. La transformation du festival est donc achevée lorsque décède son fondateur, le 28 mai 1971, à l’âge de 59 ans.

Depuis, même si Avignon ne représente plus le seul laboratoire de création théâtrale, il reste le plus grand festival de théâtre du monde. Sur deux critères au moins : le nombre de spectacles présentés et la fréquentation d’une part ; et la couverture médiatique d’autre part.

Car la plupart des compagnies théâtrales vont là-bas afin de montrer leurs spectacles aux nombreux professionnels en quête d’une programmation. Monter une pièce de théâtre à Avignon peut coûter cher, certains lieux pouvant se louer 10 000, 20 000 €uros, parfois plus. Sans compter toute la campagne de communication et les défraiements. Aussi, c’est souvent à perte que l’on se rend dans la Cité des Papes. Mais c’est pour beaucoup l’espoir d’un tremplin.

Enfin, si j’en juge par les conversations que j’ai pu entendre, se produire dans un tel festival est aussi le rêve de beaucoup d’artistes.

P.P.P. : Petite Parenthèse Pognon

Du point de vue du spectateur, IN ou OFF, aller ne serais-ce que 3 ou 4 jours à ce festival nécessite un minimum de finance : Trajet aller/retour essence + péage, hébergement (le camping de l’Île de la Barthelasse est très bien tenu et comporte même une piscine ; pour les hôtels, c’est plus cher !) repas (on est enclin à la fête, à Avignon…) et bien sûr location des places pour les quelques spectacles que vous aurez choisis.

Et comment aurez-vous choisi un spectacle parmi la myriade proposée ? La première semaine, il faut se fier aux critiques et à son flair. Mais très vite, il y a le fameux bouche-à-oreille qui se met à fonctionner.

Il y a aussi désormais les traditionnelles campagnes faites à travers la ville par les artistes eux-mêmes, et qui valent parfois leur pesant d’or. De véritables mini-spectacles, destinés à attiser l’envie du public d’aller rire ou pleurer ici plutôt que là. C’est en quelque sorte l’équivalent de la bande-annonce au cinéma.

Depuis, bien d’autres festivals de théâtre ont vu le jour, comme le Festival de Théâtre de Rue, à Aurillac. L’été, le spectacle vivant ne part pas en vacances, il les illumine.

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20/05/2006

Kyaï !

L’idée de mêler des artistes d’univers différents est presque obsessionnelle chez moi. J’ai été jusqu’à imaginer qu’on pouvait réaliser un spectacle mêlant arts martiaux et danse.

En effet, le terme parle de lui-même : dans « ART martiaux », il y a au moins 50 pour 100 de… de… enfin de euh… bref, ce n’est pas seulement que du combat ! Ce soir, je vais voir une soirée de gala, organisée par le club de Karaté où est inscrit mon fils (passage de grade, remises des ceintures et des récompenses, on motive les enfants…). Chaque année, les démonstrations de katas synchronisés sont superbes. D’ailleurs, ce club avait même participé à la Nuit des Arts Martiaux à Acropolis. Lorsque je les regarde, je me dis qu’il y a sûrement matière à faire quelque chose de nouveau. Un spectacle à part entière, où danseurs et karatékas se découvriraient, et offriraient au public une œuvre étonnante.

Mais je me rends bien compte que mon idée est incomplète : la mixité ne peut pas être la seule justification d’un spectacle, on sombrerait dans l’événementiel purement commercial. Il reste à trouver un moteur, un parti pris, une motivation. De plus, la réalisation se trouverait confrontée à plusieurs difficultés : gestion d’un grand nombre d’intervenant, manque de technique dans l’une ou l’autre des deux disciplines…etc…

Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai encore jamais osé en parler, ni à un club de karaté, ni à une compagnie de danse. Pour le moment, je me tiens tranquille.

19/05/2006

Happy Anniversaire !!!

C’est l’anniversaire de l’Illustre Théâtre ! Enfin, un tout petit anniversaire, puisque ce Blog a tout juste un mois. C’est plutôt un moinniversaire.
Je ne ferai pas dans l’originalité ce soir : UN GRAND MERCI à tous les visiteurs qui m’ont fait l’honneur de venir ici, à tous ceux qui ont participé et même à ceux qui étaient là par hasard, et qui sont repartis (je suis de bonne humeur).
A très bientôt.
                                 L U C