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14/03/2011

Elle ne m’a pas déçu.

L’Illustre Théâtre est un blog qui a lui aussi des artistes qu’il soutient régulièrement. C’est le cas pour Marie-Pierre FOESSEL ; et cela me fait plaisir de constater que, année après année, elle ne me déçoit jamais.
Bien sûr, bien sûr, on peut ne pas aimer le jazz, la pop ou la variété, mais on est obligé de reconnaître que cette chanteuse a une voix très travaillée, maîtrisée, capable de tout.
A cela s’ajoute la fantaisie, celle qui crée et qui ajoute le petit plus qui manque à la seule technique.

foessel,chant,loop,première

C’était la première de son spectacle Nina des Oursins vendredi soir, et je pense que je pourrai le recommander à chaque fois qu’il y aura des dates.
Seule en scène, s’accompagnant d’un piano qu’elle maîtrise bien ainsi que d’un « loops », ou plutôt de la machine qui sert à les produire (ce sont de brefs morceaux chantés ou joués, et qui sont répétés en boucles, pour accompagner l’artiste).
Elle alterne ainsi chansons de couleur pop et variété française, ascendant années-d’après-guerre, avec des compositions très modernes, le tout servi avec des textes réjouissants.
La seule remarque que je lui ai faite est une baisse dans le rythme du spectacle lui-même : elle est tout à fait d’accord pour le reconnaître et pense rajouter une ou deux chansons pour redynamiser l’ensemble.
Longue vie à Nina (et à ses Oursins ?)

13/10/2010

FALICOMÉDIES

C’est avec un mois de décalage que je parle de ce festival organisé sur la commune de Falicon du 8 au 12 septembre.
C’était le 8ème ! Huit années consécutives, c’est déjà une performance lorsqu’on sait toutes les difficultés qu’il faut surmonter.

Début septembre, les soirées sont encore belles, même si on sent qu’elles sont plus courtes. Mais pourtant, Mme Françoise OLIVIER (Cie l’Entrée des Artistes), l’organisatrice de ces rencontres, pense qu’elle décalera la prochaine édition au mois de juin, en partie pour des raisons de financement (les collectivités concernées seront plus promptes à aider financièrement si ce festival a lieu pendant la saison touristique). Rien de sûr pour l’instant, et quelle que soit la période choisie, je ne manquerai pas de vous l’annoncer, car la programmation est bonne dans l’ensemble, et le lieu très agréable.

J’ai ainsi pu assister à la première de Cirque à Deux, comédie écrite par Barry CREYTON (acteur et auteur dramatique australien). La pièce a été traduite et adaptée par Michèle LAROQUE et Jean-Michel RIBES.
« Alexandra et Georges se retrouvent par hasard, quelques années après leur divorce houleux. C'est le point de départ pour une suite de malentendus, quiproquos et gags débordant de tendresse et à l'efficacité imparable, ponctués de séances chez leur psy respectif.

Le parcours mouvementé d'un couple hors normes qui ne peut vivre ni ensemble, ni séparé. L'implacable efficacité des comédies anglo-saxonnes du remariage. »

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Si le sujet n’est pas très original, les dialogues sont très bien écrits et la pièce est très drôle, très fine ; les deux comédiens, Emmanuelle LORRE et Marc BRET, sont parfaits dans leur rôle.
Et encore, c’était la première ! Une bonne première, déjà au point, sans accroc particulier.

C’était la troisième fois que la Cie l’Épigramme venait produire ses créations  durant ce festival (en effet, l’an dernier, c’était la première pour Fable de ma Fontaine, d’après des chansons de Claude NOUGARO et, précédemment, la première pour Rencontre, de Guy FOISSY — par ailleurs président d’honneur de ce festival).
Aussi ai-je demandé à Emmanuelle LORRE, comme une boutade, si elle avait décidé de faire toutes ses premières ici, à Falicon. Elle m’a répondu qu’elle n’était pas contre, et qu’elle se sentait bien dans cet endroit.

Ce spectacle est appelé à tourner dans différentes salles de notre région. Il sera notamment à l’affiche du Théâtre de l’Impasse, à Nice, tous les week-ends du mois de novembre, les vendredi et samedi à 20h30 et les dimanches à 17h00.
Renseignements, réservations et tarifs au 04 93 16 17 51 (portable : 06 84 35 62 77).

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01/05/2008

L’Amoureuse

C’est le titre d’un spectacle écrit et mis en scène par Luce COLMANT et interprété par Marie TEISSIER. Avant, je citais volontiers Dario FO, disant qu’une pièce de théâtre géniale lors de la lecture n’est jamais extraordinaire une fois montée sur scène. Mais, ce vendredi soir à la Semeuse (dans le Vieux-Nice), en assistant à la première de cette « Amoureuse », j’ai dû reconnaître que le texte était aussi beau à la lecture que mis en scène.
Je ne savais pas que Luce COLMANT écrivait. À la fin de la représentation, elle m’a confié que c’était la troisième fois qu’elle s’essayait à ce genre d’exercice et que son premier texte était un spectacle pour enfant.

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Un jour, en discutant avec Frédéric REY, responsable du théâtre de la Semeuse (ainsi que du Centre Culturel la Providence), Luce évoquait le désir d’y monter un spectacle. Il lui répondit qu’il restait quelques dates encore disponibles. Elle accepta aussitôt et travailla pour achever son texte avant la date butoir. Puis des répétitions, du travail, des doutes et des joies. Un dernier filage (on joue la pièce sans interruption) et voilà la compagnie ’TAIM qui débarque à Nice pour la première de leur spectacle.
C’est une première très solide, et même si Luce COLMANT pense que la pièce va encore mûrir, on voit bien qu’il y a déjà un travail de pro (dans le bon sens du terme : il n’y a pas de vieille recette, rien de téléphoné qui puisse ronronner, mais rien non plus qui soit laissé au hasard).

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Luce connaissait Marie TEISSIER depuis longtemps lorsque celle-ci a rejoint la capitale un peu avant elle. Pour ce projet, elles ont travaillé quinze jours non-stop, huit heures par jours, plus quelques journées par-ci par-là, ce qui n’est pas si énorme pour une compagnie professionnelle. Ainsi, cette impression de spectacle abouti est également due à leurs expériences passées, à leur "épaisseur", bagage qui représente lui aussi beaucoup de travail.
La metteur en scène étant aussi l’écrivain, elle m’a confié que ce n’est qu’au moment de porter à la scène son texte, en le triturant, qu’elle a pleinement réalisé certaines choses qu’elle avait dites inconsciemment. «C’est carrément schizophrénique» a-t-elle conclu en souriant.

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Le résultat de cette aventure, c’est un spectacle qui parle de l’amour, du désir, de la passion qu’une femme a éprouvée, et qu’elle aurait «tué» (mais y a-t-elle réussi vraiment ?) Cela prend la forme d’un monologue, véritable logorrhée servie par Marie TEISSIER qui, malgré cela, ne lasse pas une seconde. Ce torrent de parole qu’elle déverse sur son lit (unique élément du décor qui sert aussi d’accessoire, efficace !) on ne veut pas en perdre une goutte. Alternant discours narratif avec quelques paroles chantées, adoptant une gestuelle tantôt classique tantôt proche de l’expression corporelle, le personnage passe par des états de franche gaîté, de doute ou de rage, et tout simplement revit sa passion amoureuse.

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Ce texte ne s’adresse pourtant pas qu’aux femmes. J’ai assisté à ce spectacle avec mon amie : nous étions blottis l’un contre l’autre et à chaque phrase qui faisait mouche, nous avions le sentiment que c’était nous qui nous parlions. Qu’il se disait des choses que l’on se contentait de sentir. Que notre histoire était étalée là, sur ces draps, sous cette lumière, par cette « Amoureuse ».
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Espérons que cette pièce crée à Nice fasse un retour triomphal sur Paris.
Espérons que la Cie ‘TAIM revienne bientôt dans les Alpes-Maritimes nous offrir d’autres créations.

17/11/2006

Première et Beaujolais

Je vais essayer de ne pas enfreindre la règle que je m’étais fixée à la création de ce blog : ne pas parler de moi, seulement du Spectacle Vivant. Mais ce soir, ça y est, la première s’est bien passée. Ma première. Belle occasion pour parler de cette fête si particulière.

Tous les jours, depuis le 16 septembre, à toute heure, je vis avec un texte : « Un Grand Cri d’Amour », de Josiane BALASKO. Nous le jouons au Théâtre du Cours (cliquez ICI pour visiter le site), jusqu’au 28 janvier. Tous les jours depuis deux mois, je culpabilise lorsque je ne travaille pas ce texte ; tous les jours depuis le 16 septembre, je l’apprends, j’y pense, j’essaie d’y apporter quelque chose, de faire ce qu’attend de moi le metteur en scène, Henri MASINI. Je l’ai enregistré sur mon dictaphone, et lorsque je me rends à mon travail, je le passe en boucle dans ma voiture. Les répétitions quotidiennes, dimanche compris, se sont allongées, l’échéance approchant ; puis les choses sont allées très (trop ?) vite : derniers détails à régler, des accessoires, répétition avec les costumes (que l’on appelle « couturière », moins connue que la « générale » ou la « première »), dernières mises au point, derniers filages, dernières recommandations d’Henri. « Amusez-vous ; et Merde ! Merde ! Merde ! » Et nous voilà sur la scène, devant ce public d’amis, de connaissances, invités pour l’occasion dans ce théâtre devenu trop petit.

medium_Blogatoire-Premiere_et_Beaujolais-02.3.jpgBien sûr que nous sommes fébriles, que nous commettons de petites erreurs, bien sûr le public est content malgré tout ; nous saluons, étonnés nous-mêmes d’être arrivés si facilement à la fin. Ca y est, le moment tant attendu est arrivé. C’est maintenant la fête. Elle est d’autant plus bienvenue qu’elle coïncide avec l’arrivée du Beaujolais Nouveau. Chacun y va de son compliment sincère, ou bien de son avis autorisé sur telle question. Je veux surtout recueillir celui d’Henri. C’est tout de même l’avis du metteur en scène l’essentiel. Il me dit que ça va, malgré quelques erreurs. Que chacun a tenu son personnage. Ouf ! Buvons ! J’ai trop bu, je parle avec tout le monde, mais cela ne me suffit pas. J’ai envie d’ouvrir mon ordinateur, et de dire à tous ceux qui me liront que c’était un grand privilège pour moi que d’avoir fait tout cela. Un grand merci à toute l’équipe du Théâtre du Cours pour ces heures si précieuses, qui sont vitales pour mon équilibre. Merci au public de ce soir d’être venu à cette fête.

medium_Blogatoire-Premiere_et_Beaujolais-01.jpgJadis, les Grecs étaient les seuls au monde à pratiquer cette forme de communication collective. Ils nommaient « Barbares » ceux qui ne possédaient pas cette formidable invention qu’est le théâtre. « Quel est le rapport ? » allez vous me demander. C’est évident : ne perdons jamais cet héritage qui permet aux humains d’être plus proches, le temps d’une représentation (et ne buvons pas trop de Beaujolais Nouveau, c’est dangereux…).

Maintenant que j’ai plus de temps, c’est promis, je vais pouvoir terminer l’article entamé la semaine dernière et consacré à Marie-Pierre FOESSEL et Isabelle TOSI, toutes deux chanteuses.