02/06/2006
Quel festival !
Lundi, dans le dernier article, je vous ai parlé du Festival Théâtre aux Arènes, au sujet de la pièce Marius, programmée samedi 03 juin. Ceux qui, parmi vous, auront eu la curiosité de cliquer sur le lien que j’y ai mis auront pris connaissance du programme complet, étalé sur quatre jours.
Ce festival commençait ce soir, avec un spectacle à 20h00 : les Copropriétaires, suivi à 21h30 des Bonimenteurs.
Le premier est un vaudeville sans grande originalité mais qui fonctionne pas trop mal. Il semble que les comédiens n’ont pas eu le temps de prendre leurs marques sur cette scène, montée pour l’occasion dans les Arènes de Cimiez. Mais les petits incidents ont été rares. Les amateurs de comédies dans le genre « Au Théâtre ce Soir » (l’émission télé des seventies !) auront sans doute apprécié. Les copropriétaires aussi. Car c’est là un des mécanismes du rire : mettre en scène des personnages et un univers où chaque spectateur peut reconnaître des situations de la vie réelle.
Le deuxième spectacle est réellement fabuleux. Il s’agit d’une performance accomplie par deux comédiens, et axée sur l’improvisation. Le principe n’est pas nouveau, mais il fait mouche à chaque fois, à condition que les artistes soient à la hauteur. Et ce soir là, ils étaient en grande forme. Le fonctionnement est simple. Avant de rejoindre sa place, chaque spectateur est invité à écrire un thème sur un bout de papier, qui sera plié et déposé dans une urne. Ensuite, le spectacle va se dérouler en une série de sketchs, dont les thèmes seront piochés au hasard parmi ceux proposés. Il y a bien sûr un fil rouge qui permet de relier tout cela. Enfin, pour surprendre encore d’avantage le public, la difficulté augmente à chaque étape. Un exemple : cinq thèmes à la fois, toujours dictés par le public, sont inscrits sur un tableau ; l’un des deux comédiens descend parmi les spectateurs chercher une volontaire (de force !) et la fait monter sur la scène. Il lui demande de décider quand et dans quel ordre les thèmes devront être traités. Elle dispose pour cela d’un gros klaxon, qui immobilise instantanément les comédiens lorsqu’elle le fait fonctionner. Ils redémarrent ensuite dans la même position, et doivent enchaîner ainsi les cinq situations dans une seule et même histoire. Tout le spectacle se passe à cent à l’heure, et les deux artistes semblent avoir avalé de la nitroglycérine. Rire assuré bien sûr, mais aussi poésie bien présente, on s'y laisse prendre. Le moteur de tout cela, c’est que le public est COMPLICE : il sait que ce qu’il va voir est une improvisation, et la perfection de chaque saynète ne fait que le renforcer dans l’idée qu’il s’agit d’un tour de force extraordinaire.
Bien sûr, l’on vous dira qu’il y a des techniques bien établies pour réaliser de telles performances improvisées. Qu’ils ont des canevas tout prêt qu’ils leur « suffit » ( ! ) d’accommoder. Qu’à force de s’entraîner ensembles, c’est normal qu’ils arrivent à faire tout ça. Que ceux qui improvisent sont ceux qui ne savent pas dire un texte… Bien sûr qu’il y a des techniques, bien sûr qu’ils ont beaucoup travaillé ensemble, et comme partout ailleurs ! Que l’on joue Phèdre à la Comédie Française ou une création expérimentale dans une rue piétonne, le comédien, quel qu’il soit, doit se PRÉPARER. Et nos compères étaient prêts. Je ne puis que saluer le résultat de leur travail et de leur talent conjugués.
Ils seront à Avignon du 06 au 30 juillet. J’espère avoir bientôt la suite de leur tournée, afin de pouvoir recommander sans réserve ce spectacle au plus grand nombre. L’improvisation elle aussi est un des multiples aspects du théâtre.
Publié dans Le rideau est tombé | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Théâtre | Facebook |
Commentaires
Merci L U C pour le programme.
Nous n'avons pu voir que la première pièce. Bof !
Oui, quelques scènes sympa mais dans l'ensemble, un peu déçus.
Malheureusement, nous ne sommes pas restés (fatigue pour certains et pas de petite laine pour d'autres). Il semble que nous ayons eu tort.
Ce soir, nous serons au CEDAC Cimiez pour le spectacle de l'atelier Théatre de mon fils (avec Miranda) donc pas d'arènes.
J'espère que nous pourrons aller voir Marius samedi.
A bientôt L U C
Écrit par : Claudiogene | 02/06/2006
En effet cher Claudiogene, il est dommage que vous n’ayez pu rester. Car la première partie était bien palote comparée à la seconde.
L’improvisation fait partie à cent pour cent de l’univers du théâtre, quoi qu’en disent certains. Il y a également un aspect « one-man-show » pour ce qui est du rapport au public. En France, il existe d’ailleurs la Ligue d’Impro, qui avait une antenne à Antibes (je ne sais plus s’ils s’y trouvent encore) mais toujours pas à Nice. Des comédiens comme Rufus soutiennent depuis longtemps cette activité.
Pour Marius, il faut espérer que la Compagnie Jean Franval saura éviter l’écueil d’une mise en scène orientée uniquement sur la « rigolade » et les clichés existants sur la Provence. Car, comme souvent chez Pagnol, le ton est celui de la comédie, mais le sujet est dramatique. Des deux représentations que j’ai pu voir, la première souffrait de ce défaut mais la deuxième était beaucoup mieux.
Et bien, samedi, n’oubliez pas de prendre un pull avec vous, car ce serait sympatique si nous arrivions à nous croiser dans ces arènes.
Écrit par : L U C | 02/06/2006
A samedi L U C.
Pour me reconnaître, c'est facile... ma femme, c'est la plus belle...
Bon au cas où, sait-on jamais, je prendrai "ma petite laine" orange, ça doit pas être si courant.
Écrit par : Claudiogene | 02/06/2006
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