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05/04/2008

Collectif

C’est à mes yeux une chose importante que tous les artistes puissent agir collectivement. Cette évidence malheureusement ne saute pas aux yeux de beaucoup. Il est pourtant vital de comprendre que le plus doué d’entre nous ne peut RIEN sans les autres. Consolons-nous, il existe dans les Alpes-Maritimes une réplique de la Réplique.
Résumons : à Marseille, il y a 25 ans, s’est crée un collectif de comédiens et de professionnels du cinéma et du spectacle, qui s’est baptisé « la Réplique » (sans doute par allusion aux textes composés de répliques, mais peut-être aussi parce qu’il fallait apporter une réplique aux problèmes que connaissent les gens du spectacle et du cinéma). Ils ont pour objectif de ne pas attendre qu’on vienne les solliciter pour un rôle, mais au contraire de prendre les devants et de réunir les compétences pour créer, pour faire, pour transmettre. Vous en saurez d’avantage en vous rendant sur le site de ce collectif en cliquant ICI.
Depuis un an maintenant, cette structure participe à la mise en place à Toulon et à Nice d’un dispositif équivalent. Premiers résultats concrets : trois courts métrages de très bonne qualité projetés hier soir au cinéma Ryalto, dans le cadre du 8è festival du court métrage à Nice, « Un Festival c’est trop Court ».

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Trois premières productions d’un nouveau collectif de comédiens, baptisé aussi « la Réplique » et basé cette fois à Nice. Espérons, c’est l’ambition de tous ceux qui ont participé au projet, que cette expérience pourra durer et s’épanouir. Ça marche à Marseille, leur travail commence vraiment à porter ses fruits. Les productions savent qu’ils peuvent compter sur un "vivier" de 300 comédiens ! Cela pourrait marcher à Nice et à Toulon.
Pour ces trois premiers courts métrages, les associations Héliotrope et Regard-Indépendant se sont joint à la Réplique de Marseille pour former le cadre des « Ateliers Courts ». Un appel à projet a été lancé, puis trois dossiers retenus. Les lauréats avaient à leur disposition comédiens, maquilleuse, techniciens du son et de l’image, locaux et caméras... Mais ces trois réalisateurs avaient plusieurs contraintes : ne pas faire un film de plus de 10 minutes ; travailler sur 2 lieux de tournages, pendant 2 jours seulement et avoir 3 comédiens principaux (la contrainte est souvent créatrice !) En revanche, ni dialogues ni même scénario n’étaient encore définitivement fixés. C’est un travail collectif qui a permis de finaliser cela. Soit par une série d’improvisations, soit par une réflexion autour d’une table ou bien par une séance de visionnage voire même un atelier d’écriture (dans ce dernier cas, ce fut très fertile mais aucun écrit n’a finalement été utilisé dans le film...). La méthode de travail variait selon les réalisateurs, certains étant débutant et d’autre chevronné.
J’ai entendu dire que ce projet d’un collectif était une des choses les plus intéressantes qui soit arrivée sur la région ces dernières années en matière de Culture. Il est vrai que j’ai souvent constaté le caractère égoïste et individualiste d’artistes à l’ego surdimensionné. Nous avons raison de nous plaindre du peu d’intérêt que les politiques portent aux professionnels du spectacle. Toutefois, j’ai souvent envie de crier : « torts partagés ! ». Dans le petit monde de la musique, de la danse, du théâtre, il existe encore des artistes — ou qui se prétendent tels — qui prônent haut et fort un monde d’entraide, de respect et d’ouverture, alors même qu’ils jalousent férocement la plus petite réussite d’un confrère. Seules leurs créations sont vraiment nécessaires, les autres n’étant là que pour égarer le public. Je veux croire qu’avec cette "Réplique", une telle page est définitivement tournée. Je suis persuadé que de plus en plus d’artistes vont se structurer de cette façon ou d’une autre. Une projection comme celle d’hier soir m’a rendu optimiste. Enfin du concret !

27/03/2008

Paradoxe

Non, il ne s’agit pas ici de parler du fameux « paradoxe du comédien ». Comme je vous l’avais annoncé avant-hier, je me suis rendu lundi à Acropolis pour profiter du festival « 06 en scène ».
Cet événement, organisé par le Conseil Général des Alpes-Maritimes, est une sorte de festival du spectacle, mais entièrement "indoor" comme on dit aujourd’hui. Et là, malheureusement, les locaux d’Acropolis son trop impersonnels, trop mornes même, pour arriver à créer une véritable atmosphère de fête.

Le contenu, cependant, était de meilleure qualité que lors des deux éditions précédentes. En effet, le public n’est pas vraiment informé du fait que les 100 spectacles annoncés durant ces trois jours représentent des productions professionnelles d’une part mais aussi des productions d’amateurs d’autre part. Attention, cela ne veux pas dire que les œuvres issues de structures non professionnelles soient mauvaises, surtout pas ! Tout simplement, la sélection a été plus rigoureuse cette année, voilà tout.
Venu seulement le lundi, dernier jour, j’ai surtout assisté à des projections de films d’animations (pour petits et grands enfants) proposés par l’association Héliotrope, et à des démonstrations de danse hip-hop. J’ai par contre eu la chance d’assister à la dernière partie de « Ad Libitum ». C’est un spectacle de danse contemporaine à l’esthétique déjà plus que parfaite, alors même que la Cie Antipodes, créatrice de cette performance, nous annonce qu’il ne s’agit que d’un spectacle en gestation ! Une salle trop petite les a contraints à devoir refuser du monde, quel dommage.

Et mon paradoxe alors ? Eh bien, il se résume à cette photo prise dans le hall du 1er étage. Nous y voyons une scène toute simple en apparence : M. Michel FRANCESCONI est assis à une table, avec devant lui un interminable rouleau de papier kraft ; à la main, un stylo-plume. C’est tout. Il a pris le parti d’écrire là, dans cet endroit improbable, en improvisant. Pour mieux expliquer son initiative, il m’a laissé reproduire ici son texte de présentation :

« VIDER UNE CARTOUCHE
La règle du geste est simple : il s’agit de vider un stylo-plume jetable en écrivant sur un rouleau de papier kraft ; écrire jusqu’à épuisement de l’encre, avec comme contrainte particulière de ne pas raturer. Ce déroulé calligraphique ne connaît pas le
pentimento.
En cela, ce geste d’écrire en public entretient peut-être moins de liens avec la littérature qu’avec les arts visuels. Cette entreprise est par-dessus tout affaire de traces laissées qui plus est par un objet dont la
qualité première, celle qui le distingue et l’identifie, est d’être jetable. J’aime à le prendre à contre-emploi, ce stylo-plume d’une seule cartouche, en faire l’instrument d’une œuvre potentiellement durable, fixée qu’elle est, promise au vieillissement du papier, au lent effacement de l’encre, à tous les aléas patrimoniaux, à la conservation curieuse, roulée dans un tube, comme le furent les plus anciens textes.
"Mais qu’est-ce que tu écris ? Mais t’écris quoi ?" A-t-on jamais demandé à un musicien ce qu’il allait jouer quand il saisit son instrument et improvise ? C’est bien ainsi que je pars à l’aventure de la page qui ne se tourne mais se déroule. Qu’est-ce que j’écris ? Je descends le filet d’encre en ses imprévisibles sinuosités, stagnations narratives et rebonds divaguant, traversées du désert du sens et moments de grâce inventive où les enchaînements sont des miracles maîtrisés, très présent à ce qui m’entoure ou au contraire à mille lieues d’être là. »

 

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Il y a bien là un acte, il se passe quelque chose ; il y a à voir. Il y a spectacle, et l’artiste qui en est le centre n’est habituellement pas sous les feux de la rampe. L’auteur n’est visible qu’en dehors des pièces qu’il écrit. Et s’il lui arrive de jouer lui-même ses propres textes, il est alors deux personnages à la fois : le comédien qui transpire sur la scène puis l’auteur qu’on salut à la fin.
Ici, Michel FRANCESCONI met en scène son propre acte de création. Dans un festival intitulé « 06 en Scène », on pouvait penser que l’écrivain devait rester en coulisse mais, paradoxalement, il est celui qui a attiré mon regard en premier…

22/03/2008

En vitrine

1981115250.jpgDepuis 13h00 a commencé « 06 en scène », troisième édition. Jusqu’à lundi soir, près d’une centaine de spectacles gratuits vont défiler à Acropolis. Le Conseil Général des A.M. nous offre un concept de festival un peu « usine et travail à la chaîne », mais c’est une règle du jeu qu’acceptent volontiers les participants, ravis de pouvoir montrer leur travail à un public vraiment nombreux et de faire leur vitrine avec un petit budget.
Je serai là-bas lundi après-midi, et j’espère bien en rapporter quelques commentaires des participants.

Et à propos de commentaire, en voici un glané ça et là et que je souhaitais reproduire ici :
« Un budget culturel insignifiant pour une cinquième ville de France, l'inexistence de projets en cours à dimension européenne et la non prise en compte des citoyens en tant qu'acteurs culturels dans la cité », telles sont les raisons officieuses justifiant l'éviction de Nice comme capitale européenne de la culture ! »

Même dans le cas où ce commentaire ne reflèterait pas la réalité (ce qui m’étonnerait un peu), il mérite qu’on s’y1572661915.jpg attarde quelques minutes : « ... prise en compte des citoyens en tant qu'acteurs culturels ... ». Cette notion peut avoir un sens différent selon qui l’énonce. La piste que suit actuellement Mme Christine ALBANEL, ministre de la culture, c’est l’idée que la production artistique, la création, convienne à un maximum de personne. Que l’argent public ne soit plus jeté par les fenêtres et ne serve qu’à des spectacles qui plaisent immédiatement à un public nombreux.
Mais l’autre sens que l’on peut donner à « acteur culturel », et que je préfère, c’est : continuons à faire de l’art, continuons à créer sans savoir à l’avance si cela plaira à beaucoup de gens, bref, prenons des risques ; ensuite, et ensuite seulement, laissons le citoyen-acteur-culturel faire sa critique. Laissons lui le travail de digestion. Et le temps nous dira si telle œuvre était géniale ou pas.
Cela coûte cher, bien sûr, comme tout ce qui améliore la vie de humains...
Si le Spectacle Vivant doit faire son ménage, il vaut mieux alors songer à améliorer le système de répartition des ressources publiques.
Lors de manifestations culturelles organisées par les collectivités publiques, certaines compagnies sont elles-mêmes désignées comme organisatrices de la partie Spectacle Vivant, et à ce titre sont chargées de la programmation. Le résultat étant, oh surprise, que quatre spectacles sur cinq présentés sont produit par ces compagnies.
Même choses aussi pour les salles : dans une petite commune proche de Nice, l’unique lieu de représentation abrite deux troupes permanentes : elles ont été fondées par des membres directs de la famille du gérant responsable de la salle.
Souvent dans notre département mais aussi ailleurs, chacun des dispositifs d’aide à la culture est trop souvent détourné par des petits barons. La disproportion énorme entre les subventions allouées aux associations est plus qu’éloquente : un rapport de 1 à 20 n’est pas rare, pour deux structures équivalentes.

14/03/2008

Michel BOUQUET

Je suis en train de lire La Leçon de Comédie, entretiens très intéressants avec le comédien Michel BOUQUET. Bien entendu, je n’ai pu résister au plaisir de vous en livrer quelques passages.

227840330.jpg« … Mais ce n’est pas le personnage qui me retient. Je ne suis pas attaché forcément au capitaine Edgar, pas plus qu’au neveu de Rameau ou au Pozzo de Beckett. C’est comme fruits de la création de l’auteur que tout à coup ces personnages me parlent. Je suis donc attaché sentimentalement à l’œuvre et à l’auteur plus qu’au personnage.
C’est d’ailleurs pourquoi je me moque tellement des personnages et que je n’ai pas de peine à les rendre cruels, stupides ou ridicules. Vous m’avez fait mettre le doigt dessus et je suis obligé de le voir alors que je n’y ai jamais pensé, mais c’est vrai : je ne suis jamais un personnage pour le personnage… »

Ce premier extrait, je tenais à le reproduire ici parce que, moi aussi, je viens de réaliser à l’instant combien c’est vrai. On croit être amoureux d’un personnage et en réalité on est bouleversé par le drame qu’il vit — et qui est la justification de son existence !
Cette constatation est à rapprocher de cette autre citation, de Luigi PIRANDELLO cette fois-ci, dans sa préface à Six Personnages en Quête d’Auteur : « Pour exister, tout être imaginaire, toute créature de l’art doit avoir son drame, c’est-à-dire un drame dont elle soit un personnage et qui fasse qu’elle est un personnage. Le drame est la raison d’être du personnage ; c’est sa fonction vitale : nécessaire pour qu’il existe. »

L’extrait suivant est un compliment un peu hâtif, me semble-t-il : « … Il y a aussi une qualité que j’aime beaucoup chez les comédiens, c’est l’humour qu’ils exercent à leur encontre. En tournée, après la représentation, les acteurs vont souvent dîner ensemble. Il est courant de les entendre s’exclamer : "Oh, ce soir j’étais pas fameux." Ils se critiquent, se ridiculisent eux-mêmes de ce qu’ils ont cru mal faire au cours du spectacle. Je ne sais pas si vous avez la même impression que moi mais j’ai vu peu de gens s’autocritiquer après une journée de bureau… »

C’est un comportement que j’ai pu vérifier, mais toutefois, je rajouterai que ce n’est pas l’apanage des seuls comédiens, mais des personnes (très rares) qui ont la chance d’aimer le métier qu’elles font (et puisque personne ni aucun système n’a jamais forcé quelqu’un à devenir comédien, ce sont donc des gens qui ont au moins cette chance-là d’aimer passionnément ce qu’ils font !)

Autre morceau choisi : « … Si un jour on devait perdre la culture du théâtre, ce serait, je crois, la mort de la liberté et2002043434.jpg de la démocratie dans le monde. Très vite. Si beaux et si spectaculaires que soient les sports, ils ne donnent pas ce que peut offrir le théâtre, presque toujours, ils donnent même le contraire ! Le théâtre est l’endroit de la Cité où un homme peut s’adresser à elle. Et à tout l’univers s’il est puissant. C’est le cas de Beckett. Les hommes du monde entier ont entendu l’homme-Beckett. Le théâtre est une tribune cent fois plus forte que les tribunes des parlements parce qu’elle s’adresse à la bonne volonté des hommes et à ce qu’il y a de plus profond en eux… »

C’est également ma conviction, à ces deux mots près : « très vite ». En effet, je pense que l’inertie de l’énorme machine que constitue notre société retarderait le drame et que la mort du théâtre ne sonnerait pas immédiatement le glas de nos libertés et de notre démocratie. Ce qui serait pire car, ne voyant aucune menace survenir immédiatement, nous laisserions le mal s’installer sournoisement.

Dernier extrait pour cette première partie (eh oui, cela ferait trop long en une seule fois, d’autant que j’ai deux ou trois annonces à faire ensuite !) : « … Un acteur, c’est l’humain général et c’est en cela qu’il n’est rien. C’est un réservoir des rêves et des cauchemars de l’espèce humaine, un homme sans qualité particulière parlant à d’autres hommes qui sont eux aussi des acteurs. [ … / … ] Le comédien, au fond se caractérise par une extrême normalité — d’où la déception de qui s’en approche dans la vie — et par sa capacité de faire sentir aux autres qu’ils ont en eux cinquante millions d’existences différentes… »

C’est promis, un autre article suivra celui-ci, et d’autant plus volontiers que nous savons désormais que la S.A.C.D. n’est pas un méchant gendarme (cliquez ICI pour relire l’article : c’est en fait le 4e commentaire, écrit par M. Christian RULLIER, qui est important) et que nous avons le droit de reproduire jusqu’à 6000 caractères, espace compris, d’une œuvre écrite.

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Et maintenant, trois annonces pour ce week-end :
 

Ad Libitum - Cie Antipodes - 06 en scène
Etape 2 : Palais Acropolis – Nice
Lundi 24 mars, Salle Galieni AB, 14h00, 15h00 et 16h00

"Une envie simple, impérieuse et évidente de passer de l'autre côté du mur. Au-delà d'un transitoire qui s'étire inexorablement…"
La Cie Antipodes vous invite à partager une étape de travail dans son voyage qu’est la création.

L'héritage  : 14h00
Le défit     : 15h00
Le lien       : 16h00

Trois rendez-vous chorégraphiques tout au long de la journée dans une installation scénographique aux résonances nomades et atemporelles.

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Simon Labrosse, si sa vie vous interesse...

"Simon Labrosse cherche désespérément à entrer dans un système qui l'étouffe, un monde pourri sur lequel il pleut des briques. Sa générosité se confronte sans cesse à la réalité de nos sociétés compétitives qui ne laisse aucune place aux improductifs."
"Je m'appelle Simon Labrosse. Je suis sans emploi, mais je travaille très fort pour m'en sortir. Mes amis et moi on va vous raconter ma vie. Vous ne regretterez pas d'être venus. Vous allez voir, ma vie, c'est passionnant. Tous les problèmes que j'ai, ça va vous réconforter. Parlez-en à vos amis, je voudrais ne pas vous mettre trop de pression mais ça presse un petit peu…"


Auteur : Carole Frechette
Artistes : Frédéric Fialon, Emilie Jobin, Christian Guerin
 
Scéance à 20h30 (Durée : 01h20)
Tarif : 12 €uros

Théâtre des Oiseaux (~ 50 places)
6, rue de l'Abbaye
Nice

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l'Espace A VENDRE propose...

Vendredi 14 mars à 20h30 :

Sur une proposition de Johanna PIRAINO
Répétition publique à l'entrepont
Halles Spada (salle de répétition de la Cie Grain de Sable)
avenue Denis Semeria
Nice

« Troupe d’intervention féminine » : travail d’écriture, théâtre d’image, performance, chansons.
Huit femmes se réunissent pour réfléchir et exploiter quelques thèmes qui leur tiennent à cœur :
le PC, les magazines, les hommes, le corps. Elles sont folles et elles ont bien raison.


Avec : Emilie Atlan, Elise Clary, Bérengère Humblet, Magali Maria, Anne Molenat, Sophie de Mongolfier, Johanna Piraino, Sophie Sergio.

Samedi 15 mars à 18h00 :

Lecture de Cécile Mainardi
A l’Espace A VENDRE
17 rue Smolett
Nice
04 93 79 83 44 - 06 11 89 24 89

Cécile Mainardi est née dans la région parisienne où elle a passé son enfance et son adolescence, un oeil néanmoins toujours tournée vers le sud, l’horizon italien… Après de brèves années d’enseignement dans la région de Nice, un livre chez Jean-Michel Rabaté et François Dominique l’emmène à Rome à la Villa Médicis, elle y passe six années. De retour en France, elle se réinstalle dans le sud, où sa fréquentation des artistes modèle sans nul doute son inventivité et son rapport à l’écriture. Hésitant toujours entre trouver/révéler/générer de la poésie dans sa propre vie, et susciter de la vie dans sa poésie, elle recharge ou crispe/aère chacune tour à tour de cette hésitation.

Livres :
* Grièvement, éditions Telo Martius, 1992.
* L’Armature de Phèdre, éditions Contre-Pied, 1997.
* La forêt de Porphyre, éditions Ulysse Fin de Siècle, 1998.
* La blondeur, éditions Contre-Pied, 2004.
* Point Of View, livre de collaboration avec l’artiste photographe A. Gomez de Tuddo, Albatross, Rome, 2005.
* La Blondeur, les Petits Matins, Paris, 2006.
* Je suis une grande Actriste, l’Attente, 2006.
* L’eau super-liquide (à paraître en 2007).

05/03/2008

Que faire ?

Cliquez ICI : C’est le lien vers un article publié sur un blog dont l’adresse m’a été indiquée récemment. Les auteurs de ce site (ils sont plusieurs) se présentent ainsi : « Bienvenue sur ce blog ouvert sur le théâtre vivant. Vie, avis et projets d'une troupe d'étudiants en formation de comédien à l'atelier théâtre de l'ENMDT Mantes-la-Jolie. »

On s’aperçoit que ce qui est dit dans cette dépêche (un peu longue, mais c’est que le sujet est grave) rappelle parfois ce qui a été évoqué ici. Mais on apprend aussi d’autres nouvelles, qui vont rejoindre la triste liste des « choses qui ne vont pas dans le monde du Spectacle Vivant ».

Aujourd’hui, je ne vois pas comment ces choses pourraient s’améliorer. Je pense même qu’elles risquent de se dégrader encore davantage. En effet, il sera difficile de faire comprendre à une majorité de gens que la culture n’est pas un investissement à terme. Il n’existe aucun moyen de quantifier quoi que ce soit dans ce domaine et pourtant, on sait que se priver de culture, ou simplement l’amoindrir est nocif pour l’ensemble de la communauté. (Qu’est-ce que je suis gai moi, ce soir !)

Je n’ai pas trouvé le temps de parcourir tout ce blog, car il a une "arborescence" assez touffue. A première vue, il semble réellement être rédigé par des élèves respectueux de leur sujet et de leurs lecteurs.

29/02/2008

Le travail d’acteur

Il y a quelques semaines, je lisais une interview consacrée à Johnny DEPP. Je souhaite citer ici deux passages parmi les quelques réponses qu’il avait bien voulu fournir :

1454899870.JPG« … Le plus difficile, c’était de mettre de la mousse à raser sur les visages et de faire semblant de les raser. C’est très désagréable de raser un adulte. Mais là non plus, je n’ai pas suivi de préparation spécifique ni d’entraînement particulier. Est-ce que l’on va prendre des cours de crime avant de jouer un criminel ?... »
Cette réflexion me plait. En effet, un comédien professionnel est censé pouvoir jouer (et non pas « faire semblant » !) n’importe quelle situation sans avoir à s’entraîner avec toute une batterie de moyens. Je n’aime guère ces artistes qui racontent volontiers leurs longues journées passées dans un commissariat, pour essayer de coller le plus possible à la réalité d’un personnage flic qu’ils doivent jouer. La réalité exacte et factuelle, retranscrite avec une minutie laborieuse, est rarement utile. La seule réalité importante est celle de l’artiste. Et à trop vouloir faire vrai, on ennui tout le monde, le public s’en va. Bien sûr, ce n’est pas une raison pour camper des personnages improbables à force d’invraisemblance, mais je crois que Johnny DEPP fera un bon barbier tout à fait convaincant sans avoir passé le moindre diplôme de raseur.
Sur ce sujet, mon ami Vincent JOURDAN (oui, de REGARD-Indépendant, en lien ICI), me citait l’anecdote suivante : Laurence OLIVIER voit Dustin HOFFMAN quitter le lieu du tournage pour aller faire trois tours de pâté de maisons en courant. Une fois de retour, on demande à l’acteur légèrement essoufflé quelle mouche l’a donc piqué. Il répond que, dans la scène qui va être tournée dans un instant, il doit être essoufflé. Et Laurence OLIVIER lui répond alors : « Mais vous ne pouviez pas simplement le JOUER ? »

Le deuxième extrait que je retiens est plus douteux :
« … Il ne faut pas avoir peur de s’enlaidir. Tous les gens que j’admire dans mon métier sont des acteurs de composition. Après tout, c’est notre rôle de se cacher dans des personnages extravagants et de se déguiser avec des accoutrements fantaisistes… »
En effet, point de coquetterie lorsqu’on est comédien. Là-dessus, je suis entièrement d’accord (encore que j’ai rarement vu Johnny DEPP particulièrement enlaidit par ses déguisement). La fin de sa réponse me paraît en revanche réductrice. Donner vie à un personnage n’est pas forcément synonyme de déguisement. J’irai même jusqu'à dire que cela va en contradiction avec ce qu’il a dit dans le premier extrait. Car on peut très bien être barbier et ne pas se promener dans la rue avec un bol de savon, être policier et être en civil etc.

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Avec l’annonce suivante, nous revenons à la scène :

La Cie Le Théâtre du Fou propose
« Arlequin Serviteur de deux Maîtres »
De Carlo GOLDONI

 

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Mise en scène : Bernard DORÉ
Avec : Christine BIAGINI, Sabrina BREZZO, Bernard DORÉ, Robert DUVAL, Frédérique FERRIÉ, Marjorie COURBET et dans le rôle-titre Arnault SOULABAILLE.
Durée du spectacle : 2h00

"Arlequin travaille pour un maître qui le laisse affamé. Aussi, a-t-il l'idée de se mettre sous les ordres d'un second maître, sans qu'aucun des deux n'en soit averti. Mais, n'a-t-il pas trop préjugé de sa débrouillardise ?"

296002852.jpgCette pièce a été écrite par GOLDONI, auteur Italien né à Venise en 1707 (mais mort à Paris en 1793, car il s’exila en France à la suite de désaccords avec d’autres confrères)
Comme Molière avant lui, il reprend les codes de la Commedia Dell’Arte non pas avec un canevas éternellement renouvelé mais avec un texte réellement construit, et un plus grand réalisme.

Ce spectacle sera joué à l’Espace Magnan
31, rue Louis de Coppet
NICE (Nice-Ouest, proche de la piscine "Jean Médecin")
Du 28/02/2008 au 09/03/2008 : les jeudi, vendredi et samedi à 21h00 et les dimanche à 15h00
Salle Jean Vigo
Tarif Normal : 15 € - Tarif Réduit : 10 €

La Cie Le Théâtre du Fou a été crée en 1989 par Bernard DORÉ, comédien et metteur en scène.
Elle réside à l’Espace Magnan, où elle a monté une trentaine de pièces.

20/02/2008

TUTTI

Pour ceux qui sont rentrés de vacances ou bien ceux qui ne sont pas partis (comme moi !) voici quelques annonces de spectacles :


Au théâtre
TRIMAGES :

 « 
Folle Amanda » de Pierre BARILLET et Jean-Pierre GRÉDY
"Un grand succès du Boulevard, drôle et cocasse :
Ancienne vedette du Music-Hall, Amanda a vécu en cigale et connaît maintenant des jours difficiles. Elle a gardé intacts sa joie de vivre et le dynamisme qui firent sa gloire. Incurable optimiste, elle compte sur la publication de ses Mémoires et sur son come-back sous les feux de la rampe pour se renflouer. La visite de son ex-mari, devenu un ministre très en vue, compromet ses plans et bouleverse une seconde fois son existence..."

Mise en scène : Marie-Claire BLANCO
Avec : Emmanuelle LORRE, Pierre TODO, Yvette STEVE, Moussa BA, Marc BRET, Jean-Robert THIERRY, Michel BLANCK et Nathalie ROBERT
Chansons : Michel EMER - Arrangements : Michaël CREUSY

Les jeudi 21 à 19h30, vendredi 22 à 20h30 et samedi 23 à 18h00
Plein tarif : 14 € / Tarif réduit : 10 € (étudiants, chômeurs, seniors, adhérents Trimages, FNAC, Virgin, CE, associations, groupes de 10 personnes)
Réservations : téléphone 04 93 16 89 36 - mail
infos@theatretrimages.com 

Emmanuelle Lorre, chargée de communication
Théâtre TRIMAGES
17, rue d'Alsace-Lorraine
06000 NICE
Tel 04 93 16 89 36

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Ensuite, un spectacle que l’on sert à table : c'est-à-dire que des comédiens sont mêlés au personnel d’un restaurant et accomplissent de petites scènes entre deux plats, voire en les apportant.
Il s’agit essentiellement de monologues et de dialogues extrait de textes d’Eugène DURIF et de Rémi DE VOS (c’est une simple coïncidence avec la programmation au Théâtre de La Semeuse, voir plus bas)

Ce sera les

Mardi 26 février au « DÉMODÉ », rue Benoît BUNICO à NICE
Jeudi 20 mars au « PÊCHEURS », 18 quai Docks à NICE
Puis les
Mardi 29 avril au DÉMODÉ
Mardi 27 mai au DÉMODÉ
Mardi 10 juin au DÉMODÉ

Le tarif est de 20€ avec le repas, sans compter le vin et le café, mais avec un apéro offert. (On m’indique qu’il faut payer à l’entrée, on me précise même qu’il y a 5 €uros pour la Cie du Lundi, et 15 €uros pour le restaurant !)

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Puis, au TEOCALI, nous avons deux dates à retenir :

Le
vendredi 22 février :
« Que braià mi meti ?»
One man show de et par XAVIER BORRIGLIONE
"Toinou,  vieux berger et joueur de fifre de la Vésubie, mène une vie simple et paisible, assis au bord du monde dans sa ferme de Gaudissart. Un jour, au hasard de la vie, son chemin va croiser celui de Kamel, un jeune délinquant de la cité. De cette rencontre, improbable et décalée vont naître de grands moments de partage que Toinou vous livre à travers un récit tour à tour hilarant, délirant et émouvant."

Le samedi 23 février « Kaena Colora » (flamenco)
Pascal GOMEZ, Melina RUIZ (danse) -  El Quino (guitare) - Miguel FERNANDEZ, Laura  SCIBETTA (chant) - Dito MALEN (percussions, palmas et jaleos)
"Le flamenco est un art créé par le peuple gitan et andalou, sur la base d'un folklore populaire issu des diverses cultures qui s'épanouissent au long des siècles."

Réservations / renseignements au 04 93 62 91 18 ou 06 60 91 39 68
teocali@tiscali.fr

www.leteocali.com/

Café-théâtre LE TEOCALI
16, rue Benoît BUNICO
06300 (VIEUX) NICE

Et dans cette même salle, les vendredi 29 février et samedi 1er mars à 20h30 :
« TANO »
One man show de et par TANO
"Plus que des sketchs, ce qu’il écrit ressemble à des petites comédies. TANO a la maîtrise des coups de théâtre et l’art du développement. Il sait tirer un argument à sa chute, sans jamais l’étirer. Entre le rire et les larmes il parle de nos obsessions, de nos tabous. Acerbe et cynique, il regarde le monde avec humour et tendresse."
A son actif : Prix du Jury au Festival de Villeurbanne en 2006 ; vainqueur à Monaco aux Sérénissimes de l’Humour 2007 ; Prix du Jury 2007 au Réservoir à Paris au festival organisé par Juste pour Rire…

Retrouvez tout TANO sur
www.tano.fr/


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Il n’y a pas qu’à Nice où l’on peut trouver des spectacles vivants et intéressants : au théâtre ANTIBÉA par exemple.
"Après son succès au Festival OFF d'Avignon 2007, venez (re)découvrir la fantaisie musicale « Prévert & Imprévus »".

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les vendredi 22 & samedi 23 février à 20h30 et le dimanche 24 février à 16h00
Tarif normal : 15 € - réduit : 12 €

Théâtre ANTIBÉA
15, rue Georges Clémenceau, ANTIBES
Réservation au 04 93 34 24 30

La Cie Une Petite Voix m'a Dit
12, rue Delille 06000 NICE
06 20 72 37 27
Contact : Sabine

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Toujours en dehors de Nice, nous avons la commune de LA GAUDE qui accueille la
Cie ARKETAL

J’ai déjà parlé de cette structure qui s’est spécialisée dans l’univers de la marionnette (cliquez ICI pour relire l’article), son site reste en lien dans la fameuse "colonne de gauche".
Ils se produisent bien au-delà des Alpes-Maritimes, mais régulièrement petits et grands du 06 peuvent admirer un de leurs spectacles. Notez donc leur prochain rendez-vous :

« L'OEIL DU LOUP »
D'après Daniel PENNAC
Le 7 mars 2008 à 10h30 et 14h00
La Coupole - 06610 LA GAUDE
Tel. 04 93 24 49 81

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Le
Théâtre L'IMPASSE programme un one-man-show :
« FIGURES LIBRES » de et par Jean-François SANTOLINI
2deb653f763069640df0fdf808faa59a.jpg"C'est une galerie de portraits déjantés et surréalistes d'individus qui peuplent un univers à peine plus fou que le vrai... Ce sont donc des personnages en liberté, affranchis des barrières du possible, qui caricaturent jusqu'à l'absurde nos comportements et poussent des situations quotidiennes dans leurs retranchements les plus grotesques. Après ça, vous n'achèterez plus jamais votre pain comme avant…"


du 21 au 28 février ; jeudi, vendredi et samedi à 21h00, dimanche à 20h00
Tarif : 15€ - Réduit : 12€ - Car'1Passe : 10€

L'IMPASSE-THEATRE
Rue de la Tour
06300 (VIEUX) NICE
Tram: Cathédrale Vieille Ville
Réservation au 06.70.62.19.34 ou 04.93.92.66.25
contact@theatredelimpasse.com


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Le théâtre de La Semeuse, quant à lui, nous propose :
« Projection Privée », de Rémi DE VOS
"Un homme rentre tard chez lui et trouve sa femme devant la télévision. Ils échangent quelques mots ; ça ne prête pas à conséquence, puisque le film n'a pas encore commencé. L'ennui, c'est que l'homme n'est pas seul : l'accompagne une fille rencontrée au Copacabana quelques heures plus tôt. Et là, ça na va plus. Car… comment regarder tranquillement la télévision dans ces conditions ?"

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Avec Aline ROSSIGNOL, Jean-Louis STORA et Valérie CECCHINI
Mise en scène de Stéphane EICHENHOLC

les 6, 7, 8 et 9 mars puis les 14, 15 et 16 Mars
Jeudi, vendredi, samedi à 20h30 et dimanche à 15h00
Réservations au 04 93 92 85 08

Théâtre de la Semeuse
2, Montée Auguste Kerl - Vieux Nice


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« Nez pas Gourmand qui Veut »
(cliquez ICI pour relire l’article)
Ce spectacle de clown est autant pour les enfants que pour les grands, vraiment.

Le 22/03/2008 à 13h30 à la salle Hermès d’ACROPOLIS
Téléphone : 04 93 92 83 00

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Au Théâtre de la Cité

« Mystère Bouffe », comédie de Dario FO & Franca RAME.
"Prix d'interprétation au Printemps des Comédiens. Ralph SCHÜTTE brûle littéralement les planches… " Nous annonce-t-on. Et c’est vrai. J’avais déjà cité Ralph, lors de l’avant-dernier article, comme professeur de théâtre à l’Atelier du Cours. Mais il est avant tout comédien, et même bon comédien. Il y a deux ans, à La Semeuse, j’avais déjà vu ce spectacle drôle, proche de la Comedia del Arte ; j’avais passé une très bonne soirée. Plus tard, j’ai eu la chance de jouer avec lui dans « Un Grand Cri d’Amour », de Josiane BALASKO. Et bien, non seulement c’est un bon comédien, mais en plus c’est un gars très sympathique.

« Mystère Bouffe », c’est du vendredi 29 février au samedi 08 mars
Tarif normal : 15 € - comité d’entreprise : 12 € - réduit : 10 €
Renseignements et réservations 04 93 16 82 69
Théâtre de la Cité
3, rue Paganini à NICE
 
Ce même théâtre programme, les 14, 15, 16 et 17 mars (du vendredi au lundi) « Couple ouvert à deux Battants », une autre comédie de Dario FO & Franca RAME.
"Sur le thème du couple et de ses contradictions, cette comédie satirique drôle et vive qui décortique la traditionnelle scène de ménage, pousse jusqu'à la caricature l'hypocrisie du mâle, la rouerie de la femelle, la ruse des deux. Un homme trompe sa femme : jusque là, rien d'anormal. Ils représentent, finalement, le joli couple fermé, dit "traditionnel". Sa femme, follement désespérée, tente, avec enthousiasme, drôlerie et dynamisme de se suicider, sans accepter pour autant de se laisser suicider par son mari. Sourd à son appel au secours, le mari lui propose une union libre dans laquelle « Ô ! Liberté ! », serait possible d'aller voir ailleurs à son gré. C'est l'exceptionnel couple ouvert !"

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Adaptation : Valéria TASCA
Mise en scène : Stéphane EICHENHOLC
Distribution : Claire TULOUP - Denis DUTHIEUW
Décors : Patrick SCARRONE
Participation musicale : Stéphane BRUNELLO - Bande son Studios MDS


Enfin, pour les pauvres malchanceux qui, pour une raison ou pour une autre, ne pourraient absolument pas sortir ces prochaines semaines, allez donc écouter un extrait du répertoire de Marie-pierre FOESSEL en cliquant sur ce lien :
www.myspace.com/foessel