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10/09/2007

Falicon

Comme je vous l’ai annoncé dans le dernier article, les « 5es Falicomédies » se sont déroulées pendant tout le week-end à Falicon, village situé à moins de 10 km de Nice, et qui tire son nom de sa situation haut-perchée (la même racine que « falaise », mais tout de même, c’est moins vertigineux).

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Les festivals ont le mérite, à mes yeux, d’amener leur public à plus de curiosité et plus de diversité grâce, justement, à leur touche festive. En effet, la plupart de ces manifestations incluent généralement au moins un apéritif offert, ou alors des "afters" très sympathiques synonymes de rencontres et de discutions.
Les organisateurs, les participants, les partenaires et les collectivités publiques y retrouvent une part du public venu chercher un peu plus que la simple diffusion d’une œuvre. Je n’ai alors pas de honte à employer l’expression « valeur ajoutée ». En effet, essayer de voir autre chose que les ternes émissions calibrées pour le Grand Public est une bonne chose. On peut aller plus loin, et tenter d’aller à des manifestations culturelles où il est possible de rencontrer les créateurs eux-mêmes. Et cela, les festivals le permettent souvent.
D’autre part, qu’il y ai un fil rouge ou pas, qu’un artiste soit à l’honneur ou bien un genre particulier, les programmateurs s’efforcent pour la plupart de proposer une palette suffisamment variée de spectacles mais aussi de lieux pour inciter le public à venir faire des découvertes.

20bfb15608352723c7ee03d50724bfb6.jpgAinsi, le festival de théâtre qui s’est déroulé de vendredi à dimanche à Falicon aura permis aux spectateurs de rencontrer Guy FOISSY, Gérard LEVOYER ainsi que d’autres auteurs dramatiques représentés lors de ces trois journées.
Je n’ai pu m’y rendre que le premier jour (il y avait l’apéritif, hé ! hé !) : la sangria fut précédée de discours fort drôles et sympathiques, mais pas vraiment utiles. Toutefois, un festival digne de ce nom laisse la parole à tous les intervenants et invités ; on remercie ceux qui le méritent, les locaux s’adressent aux élus, les artistes à leur hôte.
Après l’apéritif, nous avons eu droit à un spectacle en extérieur. Je ne dis pas « spectacle de rue » car cette dénomination sous-entend que n’importe qui peut aller et venir à tout moment sur l’aire de représentation. Hors, ici, ce n’était pas le cas : quoiqu’en extérieur, le public était cantonné d’un côté de la placette. Sur l’autre partie, évoluaient les six danseuses de la compagnie Dans’Emoi. Crée en 2004 à Paris, cette structure s’est installée à Cannes un an plus tard. Elle est dirigée par Adeline RAYNAUD.
Il s’agissait pour cette troupe de chorégraphier des phrases extraites de chacune des œuvres théâtrales proposées durant ces Falicomédies. De fait, cela donnait un spectacle assez long (40 minutes) mais pas ennuyeux du tout. L’esplanade André BONNY offrait un beau décor en pierre blanche où se détachaient les danseuses habillées de noir. Il se trouvait à cet endroit un monument aux morts : c’est un symbole très fort, que l’on soit patriote convaincu ou bien anti-militariste. Aussi, il aurait fallu traiter cet élément, inclus de fait dans le spectacle, d’une façon plus précise, plus réfléchie. Malgré certaines imperfections (très visibles puisque le public se trouvait tout près), ce spectacle de danse, plutôt jazz, m’a plut, et j’ai applaudi.
Dans l’assistance se trouvait une autre chorégraphe que je connaissais, et qui, le lendemain, a voulu tempérer mon enthousiasme : mauvaise exploitation de l’éclairage naturel, délimitation de l’espace mal gérée, actes gratuits… Mais bon, c’est une (excellente) professionnelle, elle n’a pas le même œil que moi.
Adeline RAYNAUD m’a confié qu’elle pensait retravailler une partie de ce spectacle dédié à ce festival, pour en faire un autre plus autonome.
Quelques minutes après le salut des artistes, nous étions invités à rentrer dans la salle polyvalente aménagée en théâtre (pas de reproche à faire aux organisateurs, si ce n’est l’inévitable absence de pente dans les gradins).
faeec3d3823d28b8e115b55cc9cf995c.jpgNous avons assisté à la représentation de « Rencontres », de Guy FOISSY. 3 pièces courtes d’un maître de l'humour noir, écrites avec talent. Talent aussi pour les deux interprètes, Emmanuelle LORRE de la Cie Épigramme [ cliquez ICI pour (re)lire l’interview ] et Philippe LECOMTE de la Cie l’Entrée des Artistes. C’est un spectacle qui "tourne" dans notre région et vous aurez, je crois, l’occasion d’aller le voir. Il s’agit de moments dans l’histoire d’un couple : la rencontre, le constat d’échec… Certains passages sont surréalistes, presque fous.
66ecc63606a04c62d3fb4cc161f308f2.jpgOn rit tout le temps… sauf à la fin où le spectateur se laisse surprendre par un changement dans le ton de la pièce. De belles et délicates choses tout à fait inattendues.
Un quasi sans-faute (le personnage masculin accrochait parfois le texte, mais cela restait acceptable) qui m’incite à vous recommander ces « Rencontres ».


 

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Il me reste à féliciter les organisateurs de ces Falicomédies, cinquièmes du nom, ce qui est déjà un beau tour de force — mon expérience personnelle en matière d’organisation de festival me permet de le dire. Encore bravo à Françoise et à Philippe.

07/09/2007

Mais ça n'arrête paaas !

En septembre, chacun y va de son annonce pour signaler la reprise des activités (alors qu’en réalité, pratiquement personne ne s’est arrêté de travailler !)

En voici quelques unes :

Tout d'abord la commune de Falicon, qui continu ses « Falicomédies » :
POUR UNE RENTREE TOUTE EN DOUCEUR ET PLACEE SOUS LE SIGNE DE LA COMEDIE BIENTOT LE 5ème FESTIVAL DE THEATRE DE FALICON, DU 7 AU 9 SEPTEMBRE
  9 AUTEURS CONTEMPORAINS
  1 EXPOSITION DE PEINTURE
  1 SPECTACLE DE DANSE
  7 PIÈCES DE THÉÂTRE
  4 LECTURES D'AUTEURS

BUVETTES ET PETITE RESTAURATION ASSURÉES
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VENEZ NOMBREUX......
PROGRAMME DETAILLÉ SUR NOTRE SITE
www.lentreedesartistes.org
Contact : Françoise OLIVIER 06 17 13 42 39 / 04 93 51 41 17
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J’ajouterai qu’un festival est souvent l’occasion de découvrir des œuvres ou même des genres que l’on n’aurais pas eu l’idée d’aller voir s’il s’était agit d’une action "isolée". La dynamique d’un festival permet au public de se lâcher un peu. J'en reparlerai très prochainement.
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Ensuite, frédéric REY, responsable de la programmation artistique de l’Association « la Semeuse » nous envoie le communiqué suivant :

C'est la rentrée et déjà certains d'entre vous pensent à s'inscrire ou à se réinscrire à une activité. L'association La Semeuse propose, comme chaque année, un large panel d'activités sportives, culturelles, socio-éducatives et de vacances. Pour découvrir toutes ces activités vous pouvez vous rendre directement sur notre site internet :
http://www.lasemeuse.asso.fr/act.htm
nb : du 10 au 21 septembre 2007
'Portes ouvertes'
vous pouvez essayer les activités gratuitement !
Si vous souhaitez télécharger la plaquette d'activité ainsi que les programmes du Théâtre de la Semeuse et du Centre Culturel de la Providence, vous pouvez aussi vous rendre sur la page :
http://www.lasemeuse.asso.fr/tele.htm
Pour tout renseignement, contactez le sécrétariat de l'association
de 9h à 12 et de 14h à 19h du lundi au vendredi (18h30 le vendredi)
Tel. : 04 93 92 85 00
ASSOCIATION LA SEMEUSE
2 montée Auguste KERL
06300 NICE

La Semeuse, qui a une large activité consacrée au théâtre, gère aujoud’hui deux salles, toutes deux dans le Vieux-Nice, près de la colline du Chateau : « Le théâtre de la Semeuse », structure d’environs 85 places dotée d’une vraie régie (ce qui n’est pas évident…) et d’une vraie loge (ce qui est encore moins évident…) et « La Providence», ancienne église déssacralisée il y a une quinzaine d'années.
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Le Théâtre du Cours, quant à lui, programme pendant le mois de septembre :

"Simon Labrosse si sa vie vous intéresse"
D'après "Les 7 jours de Simon Labrosse" - Satire sociale de Carole Fréchette

e3dae6920d53a9bfd71ea27862150669.jpgPrésenté par La Cie "Une petite Voix m'a dit"
Avec Christian Guérin, Frédéric Fialon et Emilie Jobin
Musique Michaël Creusy

[ Simon Labrosse, sans emploi, convie le public à assister à quelques tranches de sa vie. Il cherche désespérément à entrer dans un système qui l'étouffe, un "monde pourri sur lequel il pleut des briques". Sa générosité se confronte sans cesse à la réalité de nos sociétés compétitives qui ne laisse aucune place aux improductifs. Venez rire avec lui de ses tentatives désespérantes d'insertion sociale. ]
Théâtre du Cours
Du 6 au 30 Septembre 2007
5, rue de la poissonnerie - Cours Saleya - Vieux Nice
jeudi, vendredi, samedi à 21h - dimanche à 18h
Réservation / renseignements au 04.93.80.12.67
tarif réduit en réservant par mail : theatreducours@orange.fr


Henri MASINI, qui dirige ce petit théâtre, présente ses spectacles (toujours des comédies !) de novembre à mai. Le reste de l’année, il programme d’autres compagnies, en fonction des rencontres et des coups de cœurs.
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Enfin, la Cie BAL, déjà annoncée plusieurs fois ici, reprend son  spectacle : « Le Tour de l'Infini {comédie jardinière} » au Domaine du Rayolv- Le Jardin des Méditerranées, le 15  septembre à 17h00.
Attention, compte tenu du caractère déambulatoire du spectacle le nombre de place est limité : réservation au 04 94 05 63 07
Pour en savoir plus :
http://www.domainedurayol.org
http://www.compagniebal.com
Cie B.A.L. [bal d'arts légers]
Thierry Vincent
06 13 59 10 78
bal@compagniebal.com

02/09/2007

Colonne de gauche

Hé bien, c’est la rentrée pour tout le monde, même pour les feignants qui auraient délaissé leur blog pendant quelques semaines estivales.
Pour sortir de cette léthargie passagère, j’ai souhaité compléter plus sérieusement la liste des liens vers des sites relatifs au Spectacle Vivant.

D’abord, un lien vers un site qui n’a rien d’azuréen : www.cyranodebergerac.fr ! Donc, un site plutôt international — car la renommée d’Edmond ROSTAND passa rapidement les frontières. Des sites consacrés à un auteur ou à une œuvre ne sont pas rares, j’en rajouterai probablement d’autres. Celui-ci semble être mis à jour assez régulièrement, ce qui n’est pas négligeable.
Puis, un site relatif à un équipage dont j’ai déjà parlé : « le Navire ». Le site arbore en sous-titre « production spectacle ». Il est vrai qu’ils regroupent à eux seuls metteur en scène, administratrice, scénographe, technicien multimédia, musiciens, comédiennes et comédiens. J’ai eu la chance d’assister à un de leur spectacle [ cliquez ICI pour (re)lire l’article ], j’en garde encore aujourd’hui un excellent souvenir.
Ensuite le site de la compagnie "la Voix du Silence", qui travaille sur la Commedia dell’arte, facette du Spectacle Vivant encore riche en ressource, bien qu’elle soit née il y a plus de quatre siècles déjà, lorsque les troupes de comédiens italiens furent obligées de s’exiler pour survivre (après, la situation s’arrangera, mais l’Europe de la Renaissance aura eu le temps d’adopter cette forme d’art).
Ensuite, le site d’une association de production basée à Marseille. Ce n’est pas dans le 06, là encore, je sais, mais ils présentent souvent des spectacles dans notre département (ils sont passés à Nice au début de juin lors du festival « Théâtre aux Arènes »).
Enfin, le lien vers l'Espace Magnan, l’un des lieux culturels devenu incontournable à Nice (Nice-ouest, c’est important de le souligner, car les salles et autres ateliers sont encore inégalement répartis)

Tous ces liens rejoignent donc la colonne de gauche, à la rubrique « Les Artistes, les Compagnies, les Salles ».

29/07/2007

Ailleurs

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 Une fois n’est pas coutume : je vous montre un théâtre qui n’est pas situé dans notre département. Pas même dans notre région ni en France, il est situé à ЗаЛорοжье (prononcer Zaparojié) ville d’Ukraine qui compte un million d’habitants.
Dans cette commune comme à Kiev, la capitale, je n’ai pas pu trouver de festival d’été ou autre manifestation estivale mettant le théâtre à l’honneur. Est-ce à dire qu’en juillet les artistes se reposent ? Peut-être tout simplement que le manque de temps ne m’a pas permis de dénicher de spectacle.

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17/07/2007

Quelques dates à retenir pour ces prochains jours

Parmi les spectacles proposés lors du 3ème festival de théâtre à Colomar « les Colo’comédies 2007 », il y en a deux qui me paraissent intéressants :

Le samedi 21 juillet, à 20h30 – « Rencontres », de Guy FOISSY (l’affiche mentionne Guy FOSSY, mais c’est sûrement une erreur…), interprété par la Cie l’Épigramme, dont j’avais autrefois interviewé l’une des comédiennes (cliquer ICI pour relire l’article).

Le dimanche 22 juillet, à 20h00 - « Les Fourberies de Scapin », de MOLIÈRE, interprété par la Cie La voix du Silence, que j’ai vue à l’œuvre dans « l’Avare », du même auteur. Je peux dire que leur version Commedia dell’Arte est excellente, on voit que c’est un style qu’ils travaillent depuis longtemps. Renseignements au   04 92 15 17 34   ou   06 03 13 86 14
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Marie-Pierre FOESSEL Chante Gainsbourg
d’une façon très personnelle dans son excellent récital « l’O à la bouche ».

En juillet, les mardi 17 et mercredi 18 puis les mardi 24, mercredi 25 et jeudi 26 ; à 21h00.
Au Théâtre du Cours, salle de l’Atelier (rue de la Barillerie)
Renseignements – réservations au 04 93 80 12 67

Enfin, une comédie "jardinière" et "déambulatoire" : « le Tour de l’Infini », de Thierry VINCENT, interprété par la Cie BAL.

Cela fait deux fois que j’essaye d’assister à une de leurs représentations, mais à chaque fois mes essais sont contrariés. Donc, pas vu. Malgré tout, leur programme me met l’eau à la bouche.

Si quelqu’un parmi vous souhaitait aller voir ce spectacle (pour petits et grands), qu’il n’hésite pas ensuite à nous en faire un commentaire, je le reproduirai ici volontiers.

C’est à 19h00, les jeudi 19 et mardi 24 juillet, au Trophée des Alpes de La Turbie ;

ou les vendredi 20 et samedi 21 juillet, toujours à 19h00, à la Serre de la Madonne, à Menton.

L’entrée étant gratuite et le nombre de places limité, les réservations sont obligatoires, au 06 20 78 54 60.

Ainsi, l’été, beaucoup de spectacles se passent en plein air, dans des structures construites pour cet usage, ou bien dans des lieux détournés de leur fonction habituelle. Le public est souvent plus décontracté, les imprévus sont plus nombreux (bruits provenant du voisinage, animaux intempestifs…)

Que l’on ne s’imagine pas pour autant reproduire les mêmes cérémonies que nos prédécesseurs de l’Antiquité : à cette époque, les spectacles étaient joués en fin d’après-midi, vers le mois de mars. De plus, d’après ce que j’ai lu, le public était beaucoup moins discipliné que de nos jours…

Qu’à cela ne tienne, profitons de l’été pour aller au spectacle, découvrir de nouvelles choses.

27/06/2007

LOL !

Ces trois lettres sont bien connues de ceux qui fréquentent les tchats : ce sont les initiales de « Laughing Out Loud » (rire à gorge déployée), version anglaise de « Mort De Rire » (MDR). Ici, je n’emploie jamais ce substitut écrit d’une hilarité naturellement sonore. Ce qui ne veut pas dire que les interviews réalisées pour ce blog soient dépourvues de franche rigolade, bien au contraire. Avec certains artistes, s’il fallait retranscrire tous les éclats de joie qui émaillent l’entretien, le texte serait composé pour moitié de « lol » et de « mdr » — je pense notamment à Marie-Pierre FOESSEL, par exemple, et aussi à Magali BÉNÉVENT, dont voici enfin la deuxième et dernière partie de l’interview commencée à la fin du mois précédent.

Qu’est-ce que vous prévoyez de faire ces temps prochains ?
Magali :
On fait aussi beaucoup de stages pour des amateurs ; alors des gens soit qui sont dans des cours de théâtre, soit qui n’ont jamais rien fait d’ailleurs, mais qui sont des amateurs et qui ont envie de se mettre au clown. Donc on commence à avoir autour de nous… allez on va dire trente personnes, quarante personnes qui ont suivi depuis… allez trois ans les stages de l’Arpette, et donc qui commencent à toucher un p’tit peu quoi, qui commencent à être bons. Et donc moi il m’est venu l’idée (parce que bon moi j’ai toujours des envies citoyennes… enfin, « citoyennes » : politiques au sens : « je m’inscris dans la vie de la ville », voilà, dans ce sens là quoi) donc j’ai décidé de monter une tribu de clowns. Donc là, on a une vingtaine de clowns, et je vais les sortir en tribu, donc ça je pense que ça va quand même bien dépoter quoi. On a des fois des commandes pour des événementiels où on nous demande de faire… je n’sais pas, il n’y a pas longtemps l’inauguration de la salle de répét. de la mairie de Nice, des choses comme ça, donc on est venu à deux clowns pour couper un ruban… c’était très officiel…

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Vous êtes les « fous du Roy »…

Magali : C’est exactement ça, on est les fous du Roy… Les « commandes », les fameuses commandes ! Et donc là, je me suis dis : tant qu’à faire, autant monter un vrai projet avec, au lieu de répondre comme ça, avec des ficelles etc. Et donc, là, on aurait une tribu d’une vingtaine de clowns. Donc, ça c’est l’avenir proche, j’espère que ça va bien démarrer ; à vingt clowns, ça…

Ca serait dommage que tu arrêtes maintenant toi ! Est-ce que tu es relativement optimiste pour l’avenir, le tien bien sûr mais aussi pour le Spectacle Vivant en général ?

Magali : non.

Tu es pessimiste ?

Magali : Oui.

Oh !

Magali : Les compagnies… C’est difficile… C’est sûr qu’il faudrait repenser tout le système en France quoi, parce que là c’est vrai que le système des Intermittents — on peut parler de ça, il y a eu un nouveau protocole — le système des Intermittents, après tout on peut poser la question : pourquoi est-ce que ce sont les entreprises du privé qui payent le chômage des artistes alors que… Bon, soit il y a une grande politique culturelle et on décide que la Culture comme l’Éducation est quelque chose qui est rentable à long terme parce que c’est un truc de société, ou rentable dans les festivals en été parce que c’est ce qui fait marcher le commerce ou le tourisme etc. Mais si c’est pas cette direction là, en ce moment, c’est vrai que lorsque les ASSEDIC nous payent, ce sont les entreprises du privé qui payent. Alors pourquoi les salariés du privé… Au bout d’un moment, je comprends que ça puisse être mis en cause. On le pose jamais sous cet angle là, le problème.

Très courageux de ta part d’en parler…

Magali : Tu marque pas mon nom !

Seulement ton adresse…

Magali : L’adresse, la photo, la totale… non bien sûr tu peux, j’assume ! Ça pour moi c’est des vraies questions à se poser. Alors que c’est vrai qu’après on dit « ça peut pas se pérenniser comme ça et tout » : oui, pourquoi pas ; « il faut rentabiliser » : non, moi je ne suis pas d’accord. Parce que la Culture comme l’Éducation, c’est un truc à long terme.

On ne sait pas exactement ce que cela va donner…

Magali : Ben on sais ce que le Siècle des Lumières nous a apporté aujourd’hui quoi. Alors je ne dis pas que faire le clown ça apporte autant de lumières, c’est pas ça ; mais en tout cas, c’est en entretenant ce bouillon de culture qu’on arrive à avoir des fondement fort dans la société, enfin ça c’est ce que je pense, moi… Par contre, il y a de moins en moins de moyens pour les compagnies, ça c’est évident, il y a de moins en moins de moyen pour les programmateurs, ça c’est évident aussi, et c’est vrai qu’on a de plus en plus de mal à jouer quoi. Je vais donner un exemple basique : nous on fait avec les spectacles pour enfant des tournées dans les écoles en décembre, ou les tournées d’arbre de noël, etc. enfin pour les spectacles enfants le gros moment c’est décembre… et bien les écoles elles n’ont plus un rond à consacrer à ça. Alors je ne dis pas qu’elles ne doivent avoir que ça mais enfin, c’est pas remplacé par autre chose.

Globalement c’est moins bien qu’avant ?

Magali : Globalement, on a de plus en plus de mal, oui, il faut qu’on se batte de plus en plus. Alors c’est vrai qu’on est précaire dans le temps, peut-être pas trop financièrement (enfin, on gagne pas trop bien…) mais c’est dans le temps : c’est de se dire toujours en permanence « Et demain ? Et demain ? Et demain ?… » quoi, ça c’est assez difficile…

Je me suis toujours montré optimiste sur ce blog en expliquant que, depuis vingt ans, le nombre de lieux, de compagnies et de spectacles n’a cessé d’augmenter…

Magali : Alors, c’est vrai quand même qu’il y a un peu plus de lieux qu’il y a vingt ans, mais enfin souvent les lieux qui se sont crées fonctionnent quand même à la recette, et la recette, pour les compagnies professionnelles, c’est ce qu’il y a de plus terrible. Parce que c’est vrai que maintenant, on pourrait remplir notre carnet et jouer toutes les semaines, mais à la recette… Tu fais vite un calcul : un théâtre même de 200 places — ce qui est déjà un beau théâtre, déjà correct ; 200 places et 10 €uros l’entrée — c’est cher dans le spectacle pour enfant ; ça fait 2000 €uros, tu partages avec l’organisateur en 70 / 30, il te reste 700… ou 600 €uros…

Oui, c’est ça !

Magali : Tu payes tes charges sociales, on est 4, il y a le metteur en scène, un technicien etc. on a même plus de quoi se payer au SMIC. On est même plus dans le cadre légal de pouvoir faire un travail payé. Donc : oui, ça s’est multiplié, oui il y a plus de choses mais… on a du mal à en vivre de plus en plus quand même, voilà. Il faut dès fois qu’on fasse quatre dates pour avoir un cachet quoi ; donc quand tu sais qu’il faut en avoir, pour simplement être au minimum pour faire tenir ton statut, il faut entre cinq et six cachets par mois, si tu comptes quatre dates pour un cachet c'est-à-dire que tu joues tous les soirs et c’est pas possible ! Ou alors t’es acheté, dans des bonnes conditions…

On parlait de ta formation au début de l’interview : est-ce qu’il est dans tes projets de rajouter une corde à ton arc ?

Magali : Oh ouiiiiiiii !

La réponse est : « Oh ouiiiiiiii ! »

Magali : Moi, bon, j’ai chanté un petit peu, j’ai fait un petit peu de…

Ca, tu l’as fait, mais qu’est-ce que tu voudrais faire d’autre ?

Magali : Ouais, ouais, ouais… j’aimerais savoir me servir de mon corps !

Ah ! Aaaaaaaaaah ! Là je coupe !

Magali : Non, non, parce que je suis totalement… on dit « dyslexique du corps » quoi, et c’est quand même un outil de travail. Donc c’est vrai que dès fois… en répétition, après ça va, mais quand tu es en recherche, souvent, pfuit ! Ça part dans tous les sens ; j’aimerais que ça soit un peu plus facile… Et puis, là, ça fait un moment que ça me titille, j’aimerais bien faire des voix de doublage. Parce ça c’est un truc aussi que j’aime bien, c’est le travail de la voix.

Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose ?

Magali : Nice a postulé pour être Capitale Européenne de la Culture. Alors, j’espère que ça va développer des choses qu’on va vraiment prendre en mains ; il y a plein de structures qui existent à Nice qui sont sous exploitées par rapport au potentiel qu’il y a. Et bien, espérons que la dizaine de théâtres moyens qui existent à Nice (en dehors de ceux qui tournent déjà, des petits théâtres privés) soient utilisés… et qu’on ne postule pas pour rien !

Magali, je te remercie pour ta disponibilité (et longue vie aux clowns).

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04/06/2007

Canon

Il n’y a pas que chez les clowns que le quatrième mur disparaît et que le comédien peut s’adresser au public : c’est également une des bases de la Commedia dell’Arte, univers que j’avais déjà évoqué lors d’un article précédent (cliquez ICI pour relire l’article).
0492912fcdfdef1676568a0d50a4dd2f.jpgJ’y parlais de Dario FO, un des grands maîtres contemporains de cet art particulier. Il est, avec sa femme Franca RAME, à la fois auteur, metteur en scène et acteur ; et le dramaturge italien le plus joué dans le monde avec Luigi PIRANDELLO.
Un de ses textes, « Récits de femmes et autres histoires » était mis en scène dans le dernier spectacle du "6ème Festival de Théâtre aux Arènes". Ce n’était déjà plus exactement de la Commedia dell’Arte (pas de masque, personnages n’appartenant pas au répertoire classique, monologue compréhensible et non pas grommelot…) et le texte était parfois remanié, adapté voire tout simplement ajouté.
Ce n'était pas trahir l’auteur car justement, l’esprit de la Commedia dell’Arte (qui, depuis qu’elle existe, n’a cessé d’évoluer) c’est aussi l’improvisation, basée sur des canevas mainte fois travaillés ou sur l’actualité de la région où se déroule le spectacle ou même sur les menus incidents qui peuvent survenir durant la représentation. Il n’y a donc pas de "canon" de la Commedia, figé dans le marbre.

Spectacle très au point, parfaitement maîtrisé d’un bout à l’autre. Aucune pause ne fut accordée au public, qui était emporté dans ce tourbillon où ont défilé une ribambelle de personnages, tous interprétés par le même comédien : Remy BOIRON, de la Cie Humaine (Cliquez ICI pour visiter leur site.)
Ce dernier a été également mime durant plusieurs années — la aussi aptitude très utile chez les clowns comme pour la Commedia dell’Arte. Et pour terminer en beauté, l’artiste nous a gratifié d’un résumé du spectacle (pratique utilisée aussi par Dario FO). Nous avons découvert alors, en raccourci et en mime, le spectacle qui venait de se dérouler l’instant d’avant. La joie de décoder tous ensemble les différentes scènes passées au rouleau compresseur, raccourcies, épurées par une gestuelle d’une efficacité prodigieuse, était jubilatoire.

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Mais, comme je l’ai dit, ce spectacle comporte aussi des éléments plus universels, se rapportant aux codes du théâtre. Ainsi, l’artiste fait osciller les spectateurs entre rire et larme (les moments drôles qui suivent les instants douloureux font alors office de soupapes, et le public rit encore plus volontiers, afin d’évacuer le trop plein de chagrin accumulé par empathie pour le personnage qui souffre sur la scène). On frôle le frisson poétique.

 

Un dernier conseil : pour ce genre de spectacle, mieux vaut ne pas se trouver au premier rang, sous peine d'y participer, bien malgré soi !