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09/11/2012

LE NEZ ROUGE AU MENTON

La compagnie l’Arpette, spécialisée depuis longtemps maintenant dans le travail de clown, produira bientôt un de ses spectacles au Lavoir Théâtre de Menton : La Vie en Douce.

« Rémy et Lionel Cachemire sont deux frères d'une quarantaine d'année. Ils vivent ensemble dans un appartement devenu la scène d'une véritable Odyssée du quotidien.
La vie de tous les jours devient pour ces deux frères un spectacle, une aventure, un terrain de combat, un numéro de cirque...
Ils sont beaux dans leur simplicité et leur maladresse mais brillent aussi par leur virtuosité à détourner avec panache l’insignifiant et l’ordinaire. »

Spectacle non pas "jeune public" mais "à voir en famille" car la Cie l’Arpette constate que les jeunes viennent rarement tout seul au théâtre…!

Illustre-A l'affiche-Nez rouge au menton-Affiche la Vie en Douce-01.jpg

Interprété par : Olivier DEBOS, Fabrice DOMINICCI et Wilfrid HOUSSIN
Mise en scène de Nathalie MASSEGLIA

La Cie l’Arpette est bien entendu en lien sur la Colonne de Gauche.

C’est au Lavoir Théâtre
Boulevard du Fossan à Menton
Le samedi 17 novembre à 20h30 et le dimanche 18 novembre à 15h30.
Renseignement / réservation au 04 93 41 41 55
Tarif : 14 € — Réduit 11 €

21/08/2012

GRANDE POINTURE

Voici une annonce de stage pour adulte, avant d’attaquer la rentrée.

A la rencontre de son clown…

au Théâtre Belle Cour - 14, rue Trachel à Nice
les Vendredi 24, Samedi 25 et Dimanche 26 août 2012
Renseignements au 04.93.87.08.86

Aller à la rencontre de son clown signifie « aller vers » le clown qui est en vous. Pour ce faire, un temps de préparation est nécessaire, il s’agira de se rendre disponible, de se préparer à cette rencontre en confiance, avec l’appui et la connivence d’un ou d'une partenaire et l’écoute et la curiosité du groupe.
· Relaxation, jeux collectifs et exercices seront les préalables d’un travail mené en duos, en connivence et en bienveillance.
· A partir du fil précieux de l’enfance, chacun, chacune fera naître son clown avec un tempérament, une force, une fragilité, une poésie qui seront siennes.
· Second objectif : faire se rencontrer les clowns et créer des duos. Chaque duo élaborera un récit imaginaire qui sera mis en jeu en interaction avec le groupe-public.

Conditions d’inscriptions : à partir de 18 ans
Nombre de participants : 12 maximum
Prix du stage : 120 € + droit d'entrée 25€ (assurance+membre)
Déroulement des trois journées : 18 heures
(Prévoir une tenue souple, des ballerines et un nez rouge !)

gwénaëlle laure,stage,clown

Matinées de 10H00 à 13H00
. Relaxation et training
. J1 - Recherche individuelle : « aller vers » son clown
. J2 - Recherche en connivence : les duos
. J3 - Mise en jeu des récits

Pause déjeuner

Après-midi de 14 H00 à 17H00
. J1 - Recherche individuelle « aller vers son clown »
Rencontres des clowns : improvisations thématiques
. J2 - Le clown et son acolyte
. J3 - Mise en jeu des récits
Chaque soir : retours, impressions de la journée

Formatrice : Gwénaëlle Laure
Comédienne et metteur en scène, formée au Cours Simon à Paris. Sa pédagogie découle de la diversité de ses expériences et de ses rencontres professionnelles : elle s’est exercée à l’improvisation, base du jeu de l’acteur, avec Philippe Naud à l’AIT - Atelier International de Théâtre, dirigé par Blanche Salant et Paul Waever. Elle a travaillé le jeu de l’acteur avec : Jean-Paul Denizon, pédagogue et comédien de la troupe de Peter Brook, puis avec les professeurs du GITIS de Moscou, disciples de l’Ecole de Stanislawski ; une rencontre avec Claire Heggen du Théâtre du Mouvement a stimulé sa recherche sur le « corps-instrument ». Sur son chemin d’artiste elle a abordé le jeu spécifique du clown avec le comédien Jean-Luc Launay. Plus récemment, elle a fait l’expérience de « la voix chantée » avec les spécialistes du Roy Hart.
Diplômée d’état de l’enseignement artistique, Gwénaëlle Laure enseigne l’art dramatique au Conservatoire de Saint Laurent du Var depuis 2007.
Au sujet de son travail dans ce conservatoire, (re)lire l'article que j'avais consacré à l'un de ses spectacles en cliquant ICI.

30/09/2010

Un bon mouvement.

C’est le deuxième opus de la compagnie le Cri du Chœur, presque une suite, qui mérite que l’on sorte de chez soi pour aller l’écouter… et le voir.
Car « 2ème Mouvement » est bien un spectacle où l’on chante, mais avec pour fils rouge le burlesque et l’univers clownesque.
Leur première production avait touché le public de Menton à Cannes puis avait largement dépassé les "frontières" de la région, avant de voguer vers d’autres pays.

J’ai pu découvrir leur second spectacle lors d’un festival cet été à Cagnes-sur-Mer. En effet, on ne peut pas parler de surprise lorsqu’on a déjà vu la première mouture. Et pourtant, la magie continue d’opérer.
Cela est dû en partie à la grande énergie qui est déployée par ces 4 comédiens-chanteurs, à la variété des costumes et autres déguisements ainsi qu’à une précision toute professionnelle (malgré la pagaille apparente qui règne sur la scène).

Le cri de Cagnes (10).JPG

Parmi ceux qui étaient présents cet après-midi là, certains ont pu regretter de moins rire que lors du premier spectacle. Mais il faut se rappeler que cette deuxième création est toute neuve, qu’elle n’était pas encore rodée cet été ; de plus, la compagnie se produisait en extérieur, sur une scène trop exiguë. Les représentations à venir seront parfaites.
A noter que la distribution de ce quatuor est légèrement modifiée : pour ce « 2ème Mouvement », Sylvia SCANTAMBURLO remplace Émilie PIRDAS, actuellement accaparée par ses mises en scène.

Ils se produiront à partir de ce week-end au Théâtre de la Semeuse à Nice les vendredi 1er et samedi 2 octobre, puis les 8,9,10 et les 15,16,17 octobre, les vendredi et samedi à 20h30 et les dimanche à 15h00.
Tarif : 15 Euros
Réservations (sur répondeur) : 04 93 92 85 08

Que le public d’Antibes ou bien de Grasse ne se sente pas oublié, après un séjour à Calvi, il est probable que ce spectacle tournera dans bien des salles de notre région.
En attendant, voici quelques images extraites de leur dossier de presse (sauf pour les images en extérieur, que j’ai prises à Cagnes-sur-Mer)

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Leur site est désormais en lien Colonne de Gauche. (La maquette est très belle, mais la navigation un peu lente !)

_______________________________________________

A la Semeuse également, une information beaucoup moins gaie nous a été communiquée : on se souvient qu’en mai de cette année, le spectacle camerounais « les Martyrans », de la compagnie Annoora, avait été annulé (cliquez ICI pour relire l’article).
Puis l’équipe en charge du théâtre nous avait alors expliqué : « … disons qu'au dernier moment le consulat nous a demandé un certain papier que nous n'avions pas. Nous avons fini par l'obtenir grâce à la Préfecture qui nous a beaucoup aidé. Une fois ce papier obtenu , à deux jours des représentations, le consulat a exigé que nous lui fournissions l'original ce qui en soit était impossible. […/…] le consulat français au Cameroun, du moins l'interlocutrice avec qui a traité Frédéric Rey, n'y a pas mis du sien du tout… au contraire… Nous essaierons de reprogrammer cette compagnie maintenant que nous sommes au fait des procédures et des caprices du Consulat. »
En bref, une histoire abracadabrantesque de visas distribués à certains danseurs mais pas à d’autres, selon une simple règle de quotas…
Enfin, jeudi 16 septembre, Frédéric REY nous informait qu’une nouvelle programmation ne serait pas possible cette saison : l’aventure précédente ayant été traumatisante pour la troupe camerounaise, il valait mieux différer d’une année la reprise des contacts. Affaire à suivre…

20/09/2008

C'est (déjà) la rentrée

En complément de l’article précédent, voici quelques spectacles qui s’annoncent.

 

PROF !

En entrant, j'ai compris, j'ai vu leurs jeans et leurs baskets, j'ai vu leurs fesses en équilibre précaire au bord des chaises, j'ai vu leurs torses affalés, et leurs chewing-gums, leurs yeux vides et leurs regards morts, une classe terminale !
Comme chaque premier jour d'une nouvelle année, je leur ai posé la question : « Qu'est-ce que ça veut dire, être prof de littérature ? » ; « De toutes façons — m'a dit un jour un élève — il y a des choses plus importantes ». Il avait raison, il y a tous les gens qui font la quête dans le métro ou sur le seuil des églises, il y a les stades de football qui tuent, et les enfants qui crèvent de faim, et la forêt d'Amazonie, le trou de la couche d’ozone, et la guerre… Ça, c'est important, Pas la vie d'un prof !

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Une pièce qui tape là où ça fait mal ! Pas pour régler des comptes à l'Éducation Nationale ! Ni pour faire une leçon de morale rétrograde, mais pour penser autrement ce qui fonde l'acte d'enseigner et d'apprendre. Une pièce écrite avec l'amour et la rage d'un passionné de la transmission, prof lui-même, passeur de textes. Quelqu'un qui réfléchit sur la place du théâtre contemporain dans les classes, humour féroce, corrosif et subversif, mais pas du tout donneur de leçons !
J’avais été voir cette pièce l’année dernière, aussi vous pouvez cliquer ICI pour relire le compte-rendu.


Auteur : Jean Pierre DOPAGNE
Mise en scène et interprétation : Stéphane KHEDIM
Durée : 01h30

 

Théâtre de la Cité (~ 180 places)

3, rue Paganini à Nice

Les mardi 14 et 21 octobre 2008 à 21h00
Réservation par téléphone au 04 93 16 82 69
Tarif : 10 €uros

 

Les Oiseaux de Movezogure

L’ouest de la ville de Nice est moins richement pourvu pour le Spectacle Vivant que le reste de la commune. On sait tous qu’il y a l’Espace Magnan, heureusement, mais quoi d’autre ? Peu de choses… La Cie Antipodes avait même essayé de créer un spectacle dans l’amphithéâtre du Parc Phénix, mais peine perdue, le public ne voulait pas aller se "perdre" si loin !
Depuis deux ans, une structure s’est installée boulevard de la Madeleine. L’année dernière, j’avais en main leur « flyer » (« prospectus », ça fait moins hype !) qui indiquait qu’un atelier d’improvisation allait y voir le jour. Alléché, j’ai appelé. Malheureusement, on m’a répondu qu’il n’y avait pas assez d’élèves et que certains membres de l’équipe travaillaient ailleurs cette année-là.
Je n’ai donc pratiquement aucune information à leur sujet, si ce n’est qu’aujourd’hui, ils semblent vouloir repartir du bon pied. Voici leur annonce :

 

Les programmations à l’Atelier 402 reprennent !
Venez découvrir :
AKWE les 25, 26 & 27 septembre à 21h00 !
Benoit et La Lune les 17 & 18 octobre à 21h00 !
(PLUME est reporté au 21 et 22 novembre à 21 h00)
(Boire un verre et manger un bout c’est possible à l’Atelier 402, réservez votre table !)

Spectacles vivants : CREATION // PROGRAMMATION // PRODUCTION // FORMATION

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Atelier 402
402, bd de la Madeleine 06000 Nice
Tél. / fax : 04 93 35 13 62

movezogure@atelier402.com

www.myspace.com/atelier402

www.myspace.com/lesoiseauxdemovezogure

www.atelier402.com (en construction !)

 

PETIT BOULOT POUR VIEUX CLOWN

Il y a dix jour, l’ami Claudio me signalait, en commentaire : Sur la place de l'Ile de Beauté, sur un échafaudage, j'ai vu une bâche annonçant : « Ouverture du Théâtre du Port ». Le spécialiste du spectacle vivant dans le 06 aurait-il des informations sur cet événement ? Vu que les théâtres normalement ça ferme, pourquoi celui-ci ouvrirait ?

 

C’est alors que le lendemain, j’ai reçu l’e-mail suivant : La Compagnie Arkadia est heureuse de vous inviter à découvrir l'un de ses derniers spectacles, dans un Théâtre tout nouveau, tout beau !

 

« Petit boulot pour vieux clown » de Matéï VISNIEC
Théâtre du Port
5, place Île de Beauté à Nice


Les 10/11 et 17/18/19 octobre 2008
vendredis, samedis à 20h30 et dimanche à 16h00
Réservations : 06 62 58 55 05 (bientôt un téléphone fixe : c’est le début, hein, il faut tout brancher !)

compagnie.arkadia@gmail.com

 

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 « Inviter » ne signifie pas que l’entrée est gratuite, seulement une formule pour annoncer la pièce. Les prix restent cependant raisonnables : 15 €uros plein tarif et 10 €uros tarif réduit.

 

S’il est un spectacle à ne pas manquer à la rentrée, c’est bien celui-ci. Je l’ai déjà vu l’année dernière (cliquez ICI pour relire l'annonce) ; un spectacle très touchant, fait surtout pour les grands, même si l’on y parle de clowns, mais accessible au plus jeunes jusqu’à 10 ans.

 

J'ai honte, j'me suis marié !

Illustre-Affiche-07.jpgJ'aime la femme... les femmes et plus encore ! Un humour décapant, un one man chauve mené tambour battant, bien ficelé, dynamique et généreux. A voir absolument surtout si vous êtes en couple.

 

Je l’avoue, je mentionne ce spectacle que je ne connais pas principalement pour que chacun découvre ce lieu situé à Clément Roassal.

 

Artistes : Arno DUTEIL
Durée : 01h30
Théâtre Le Village (~ 70 places, grâce à un astucieux système qui permet d’agrandir ou de rétrécir la salle !)
51, rue Clément Roassal à Nice

 

Les vendredi et samedi 19/20 et 26/27 septembre – 03/04 octobre à 21h00
Tarif : 15 €uros

 

Elisabeth Piron réchauffe la planète

Royale dans " LES FEMMES DU PRESIDENT " où elle campait sept personnages drôles et attendrissants, la voilà de retour sur les planches dans un nouveau one woman chaud bouillant, enrichi en light. Elisabeth Piron réchauffe la planète. Un spectacle énergiquement modifié.

 

Illustre-Affiche-08.jpgJe n’ai pas vu ce spectacle, mais son metteur en scène, Olivier DEBOS, n’est autre que le fondateur de la Cie de l’Arpette, structure professionnelle spécialisée dans le travail de clown.
Pour en savoir plus sur cet artiste, allez faire un tour sur ce lien
en cliquant ICI (tiens, il faudra que je l’intègre dans ma belle "colonne de gauche"…)

 

Auteur : Pierre BALLAY
Artistes : Elisabeth PIRON
Metteur en scène : Olivier DEBOS

 

Durée : 01h15
Théâtre des Oiseaux (petit théâtre privé, ~ 50 places)
6, rue de l'Abbaye à Nice

 

Les samedi 20, jeudi 25, vendredi 26 et samedi 27 septembre à 21h00
Tarif : 15 €uros

 

L’AIGLE A DEUX TÊTES

Cocteau met face à face une reine, veuve, vierge et déjà virtuellement morte, et son assassin, un jeune poète anarchiste venu pour la tuer.

On connaît la mort étonnante de Louis II de Bavière, [WIKIPEDIA nous apprend que, déposé par un coup d'État du gouvernement en 1886, il est déclaré fou et son oncle nommé régent le 10 juin 1886. Il est interné au château de Berg, au sud de Munich, où il décède trois jours plus tard, ainsi que son médecin, dans des circonstances jamais élucidées : leurs corps sont retrouvés dans le lac de Starnberg, à proximité de la berge. Officiellement, le roi s'est suicidé après avoir étranglé son médecin ; cependant, les hypothèses de l'assassinat ou de la tentative d'évasion ont été évoquées.] l'énigme qu'elle pose et les innombrables textes qui cherchent à la résoudre. J'ai pensé, en relisant quelques-uns des textes, qu'il serait intéressant et propice au grand jeu du théâtre, d'inventer un fait divers historique de cet ordre et d'écrire ensuite une pièce pour en dévoiler le secret. Ces lectures de livres sur la mort du roi m'avaient replongé dans l'atmosphère de cette famille qui, faute de pouvoir créer des chefs-d’œuvre, en voulait être, et même qui se terminassent le plus mal possible, comme il se doit. J'imaginai donc de mettre en scène deux idées qui s'affrontent et l'obligation où elles se trouvent de prendre corps. Une reine d'esprit anarchiste, un anarchiste d'esprit royal, si le crime tarde, s'ils se parlent, si ce n'est plus le coup de couteau dans le dos de l'embarcadère du lac de Genève, notre reine ne sera pas longue à devenir une femme, pas long notre anarchiste à redevenir un homme. Ils trahissent leurs causes pour en former une.
[Jean COCTEAU]

Illustre-Affiche-03.jpg

Auteur : Jean COCTEAU
Metteur en scène : Claude CATULLE
Durée : 02h30

 

Théâtre de la Licorne (~ 500 places !)
25, avenue Francis Tonner (et non pas « Tonnerre » comme on l’écrit trop souvent !) à Cannes
Le mercredi 15 octobre 2008 à 15h00

 

Réservation au 04 93 48 97 34
Tarif : 20 €uros

 

Avant de terminer cet article consacré aux annonces, la Cie Antipodes nous signale que son nouveau site est enfin en ligne (cliquez sur l’image pour y accéder, ou bien sur le lien en colonne de gauche).

Illustre-Site Internet-01.JPG

 

La présentation est plutôt jolie, l’ergonomie facile, la petite animation sympa. Un dernier conseil toutefois : coupez le son si vous comptez y rester plus de trois minutes, car la musique qui agrémente ce site est sans doute formidable et originale, mais elle tape sur les nerfs au-delà de quelques clics !

13/10/2007

Petit boulot pour vieux clown

C’est le titre d’un spectacle qui se joue au Théâtre de la Cité, pendant trois semaines.

Le texte a été écrit par Matéi VISNIEC, historien et philosophe de formation né en Roumanie en 1956. Il publiera ses premiers poèmes en 1972 et passera ensuite au théâtre, mais sera censuré par le régime communiste. En 1987, il demandera l'asile politique en France et obtiendra la nationalité française en 1993. Il écrira alors une dizaine de pièces en français.
Mais « Petit boulot pour vieux clown » a été commencé en Roumanie et terminé en France ! L’auteur en dit d’ailleurs ceci : « C’est une pièce qui m'a accompagné dans mon errance à travers l'Europe, de l'Est à l'Ouest, durant mon passage d'un monde à l'autre, de ma langue maternelle vers la langue française, dans ma recherche d'une nouvelle identité. J'ai commencé à l'écrire à Bucarest, en 1986, et je l'ai terminée à Paris, en 1987. »
0855e81da036de27f85448c9a7e72430.jpgIl nous dit aussi : « Pourquoi j'ai écrit cette pièce sur des clowns? Parce que j'aime les clowns, sans doute. Parce que, dans ma jeunesse, j'ai été beaucoup impressionné par un film de Fellini, Les Clowns, bien sûr. Parce que dans mon enfance, passée dans une ville sans couleur au fin fond de la Roumanie, le seul moment de l'année où la vie devenait pétillante, c'était lorsque le cirque arrivait… J'ai écrit cette pièce parce que pour moi le clown est un personnage qui rit en pleurant et pleure en riant ; il est en même temps le bouffon du roi qui se moque de son maître et le fou qui dit la vérité; il est le miroir impitoyable de son temps et l'écho enfantin du temps qui passe… ».

La pièce parle de trois clowns, autrefois partenaires de jeu, qui se retrouvent dans une salle d'attente pour passer une audition. Ils sont vieux, dépassés, et attendent désespérément cette audition de la dernière chance. Chacun persuadé de son talent, tente d'imposer sa supériorité à ses amis. Tout est bon pour ces trois clowns passés de mode pour essayer d'intimider les autres : menaces, hypocrisie, flatterie, trahison, mensonges.

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La mise en scène est de Stéphane EICHENHOLC. J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ici ce comédien. Mais il est également écrivain pour le théâtre (notamment avec Noëlle PERNAT), professeur et, donc, metteur en scène.
Depuis qu’il a fondé la Cie ARKADIA, en 1998, il n’en est plus à son premier essai : « Moulin à Paroles » ; « Un Riche, Trois Pauvres » ; « Les Diablogues » de Roland DUBILLARD ; « Acrobates » d’Israël HOROVITZ etc.
Dès le début, ses spectacles portent sa griffe : une mise en scène épurée, une recherche efficace sur l’expression corporelle, un éclairage très soigné  quand on le connaît un peu, on voit bien qu’il lui plait de faire joujou avec les projecteurs !

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Les trois comédiens présents sur scène sont Sylvain GUINÉ, Jean-Louis STORA et Eric GUYONNEAU. Ils se connaissent bien et ont déjà travaillé avec Stéphane. Aussi, je compte bien aller voir ce spectacle vendredi prochain, et je peux d’ores et déjà me joindre à tous ceux qui l’ont recommandé auparavant. En espérant bien sûr recueillir quelques propos du metteur en scène.

 


« Petit boulot pour vieux clown » au Théâtre de la Cité
les jeudis, vendredis et samedis à 21h00 et les dimanches à 15h00, du 11 au 28 octobre (3 semaines).

Tarif : 15 €uros

Durée du spectacle : 01h30 environs

Renseignement / réservation au 04 93 16 82 69

27/06/2007

LOL !

Ces trois lettres sont bien connues de ceux qui fréquentent les tchats : ce sont les initiales de « Laughing Out Loud » (rire à gorge déployée), version anglaise de « Mort De Rire » (MDR). Ici, je n’emploie jamais ce substitut écrit d’une hilarité naturellement sonore. Ce qui ne veut pas dire que les interviews réalisées pour ce blog soient dépourvues de franche rigolade, bien au contraire. Avec certains artistes, s’il fallait retranscrire tous les éclats de joie qui émaillent l’entretien, le texte serait composé pour moitié de « lol » et de « mdr » — je pense notamment à Marie-Pierre FOESSEL, par exemple, et aussi à Magali BÉNÉVENT, dont voici enfin la deuxième et dernière partie de l’interview commencée à la fin du mois précédent.

Qu’est-ce que vous prévoyez de faire ces temps prochains ?
Magali :
On fait aussi beaucoup de stages pour des amateurs ; alors des gens soit qui sont dans des cours de théâtre, soit qui n’ont jamais rien fait d’ailleurs, mais qui sont des amateurs et qui ont envie de se mettre au clown. Donc on commence à avoir autour de nous… allez on va dire trente personnes, quarante personnes qui ont suivi depuis… allez trois ans les stages de l’Arpette, et donc qui commencent à toucher un p’tit peu quoi, qui commencent à être bons. Et donc moi il m’est venu l’idée (parce que bon moi j’ai toujours des envies citoyennes… enfin, « citoyennes » : politiques au sens : « je m’inscris dans la vie de la ville », voilà, dans ce sens là quoi) donc j’ai décidé de monter une tribu de clowns. Donc là, on a une vingtaine de clowns, et je vais les sortir en tribu, donc ça je pense que ça va quand même bien dépoter quoi. On a des fois des commandes pour des événementiels où on nous demande de faire… je n’sais pas, il n’y a pas longtemps l’inauguration de la salle de répét. de la mairie de Nice, des choses comme ça, donc on est venu à deux clowns pour couper un ruban… c’était très officiel…

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Vous êtes les « fous du Roy »…

Magali : C’est exactement ça, on est les fous du Roy… Les « commandes », les fameuses commandes ! Et donc là, je me suis dis : tant qu’à faire, autant monter un vrai projet avec, au lieu de répondre comme ça, avec des ficelles etc. Et donc, là, on aurait une tribu d’une vingtaine de clowns. Donc, ça c’est l’avenir proche, j’espère que ça va bien démarrer ; à vingt clowns, ça…

Ca serait dommage que tu arrêtes maintenant toi ! Est-ce que tu es relativement optimiste pour l’avenir, le tien bien sûr mais aussi pour le Spectacle Vivant en général ?

Magali : non.

Tu es pessimiste ?

Magali : Oui.

Oh !

Magali : Les compagnies… C’est difficile… C’est sûr qu’il faudrait repenser tout le système en France quoi, parce que là c’est vrai que le système des Intermittents — on peut parler de ça, il y a eu un nouveau protocole — le système des Intermittents, après tout on peut poser la question : pourquoi est-ce que ce sont les entreprises du privé qui payent le chômage des artistes alors que… Bon, soit il y a une grande politique culturelle et on décide que la Culture comme l’Éducation est quelque chose qui est rentable à long terme parce que c’est un truc de société, ou rentable dans les festivals en été parce que c’est ce qui fait marcher le commerce ou le tourisme etc. Mais si c’est pas cette direction là, en ce moment, c’est vrai que lorsque les ASSEDIC nous payent, ce sont les entreprises du privé qui payent. Alors pourquoi les salariés du privé… Au bout d’un moment, je comprends que ça puisse être mis en cause. On le pose jamais sous cet angle là, le problème.

Très courageux de ta part d’en parler…

Magali : Tu marque pas mon nom !

Seulement ton adresse…

Magali : L’adresse, la photo, la totale… non bien sûr tu peux, j’assume ! Ça pour moi c’est des vraies questions à se poser. Alors que c’est vrai qu’après on dit « ça peut pas se pérenniser comme ça et tout » : oui, pourquoi pas ; « il faut rentabiliser » : non, moi je ne suis pas d’accord. Parce que la Culture comme l’Éducation, c’est un truc à long terme.

On ne sait pas exactement ce que cela va donner…

Magali : Ben on sais ce que le Siècle des Lumières nous a apporté aujourd’hui quoi. Alors je ne dis pas que faire le clown ça apporte autant de lumières, c’est pas ça ; mais en tout cas, c’est en entretenant ce bouillon de culture qu’on arrive à avoir des fondement fort dans la société, enfin ça c’est ce que je pense, moi… Par contre, il y a de moins en moins de moyens pour les compagnies, ça c’est évident, il y a de moins en moins de moyen pour les programmateurs, ça c’est évident aussi, et c’est vrai qu’on a de plus en plus de mal à jouer quoi. Je vais donner un exemple basique : nous on fait avec les spectacles pour enfant des tournées dans les écoles en décembre, ou les tournées d’arbre de noël, etc. enfin pour les spectacles enfants le gros moment c’est décembre… et bien les écoles elles n’ont plus un rond à consacrer à ça. Alors je ne dis pas qu’elles ne doivent avoir que ça mais enfin, c’est pas remplacé par autre chose.

Globalement c’est moins bien qu’avant ?

Magali : Globalement, on a de plus en plus de mal, oui, il faut qu’on se batte de plus en plus. Alors c’est vrai qu’on est précaire dans le temps, peut-être pas trop financièrement (enfin, on gagne pas trop bien…) mais c’est dans le temps : c’est de se dire toujours en permanence « Et demain ? Et demain ? Et demain ?… » quoi, ça c’est assez difficile…

Je me suis toujours montré optimiste sur ce blog en expliquant que, depuis vingt ans, le nombre de lieux, de compagnies et de spectacles n’a cessé d’augmenter…

Magali : Alors, c’est vrai quand même qu’il y a un peu plus de lieux qu’il y a vingt ans, mais enfin souvent les lieux qui se sont crées fonctionnent quand même à la recette, et la recette, pour les compagnies professionnelles, c’est ce qu’il y a de plus terrible. Parce que c’est vrai que maintenant, on pourrait remplir notre carnet et jouer toutes les semaines, mais à la recette… Tu fais vite un calcul : un théâtre même de 200 places — ce qui est déjà un beau théâtre, déjà correct ; 200 places et 10 €uros l’entrée — c’est cher dans le spectacle pour enfant ; ça fait 2000 €uros, tu partages avec l’organisateur en 70 / 30, il te reste 700… ou 600 €uros…

Oui, c’est ça !

Magali : Tu payes tes charges sociales, on est 4, il y a le metteur en scène, un technicien etc. on a même plus de quoi se payer au SMIC. On est même plus dans le cadre légal de pouvoir faire un travail payé. Donc : oui, ça s’est multiplié, oui il y a plus de choses mais… on a du mal à en vivre de plus en plus quand même, voilà. Il faut dès fois qu’on fasse quatre dates pour avoir un cachet quoi ; donc quand tu sais qu’il faut en avoir, pour simplement être au minimum pour faire tenir ton statut, il faut entre cinq et six cachets par mois, si tu comptes quatre dates pour un cachet c'est-à-dire que tu joues tous les soirs et c’est pas possible ! Ou alors t’es acheté, dans des bonnes conditions…

On parlait de ta formation au début de l’interview : est-ce qu’il est dans tes projets de rajouter une corde à ton arc ?

Magali : Oh ouiiiiiiii !

La réponse est : « Oh ouiiiiiiii ! »

Magali : Moi, bon, j’ai chanté un petit peu, j’ai fait un petit peu de…

Ca, tu l’as fait, mais qu’est-ce que tu voudrais faire d’autre ?

Magali : Ouais, ouais, ouais… j’aimerais savoir me servir de mon corps !

Ah ! Aaaaaaaaaah ! Là je coupe !

Magali : Non, non, parce que je suis totalement… on dit « dyslexique du corps » quoi, et c’est quand même un outil de travail. Donc c’est vrai que dès fois… en répétition, après ça va, mais quand tu es en recherche, souvent, pfuit ! Ça part dans tous les sens ; j’aimerais que ça soit un peu plus facile… Et puis, là, ça fait un moment que ça me titille, j’aimerais bien faire des voix de doublage. Parce ça c’est un truc aussi que j’aime bien, c’est le travail de la voix.

Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose ?

Magali : Nice a postulé pour être Capitale Européenne de la Culture. Alors, j’espère que ça va développer des choses qu’on va vraiment prendre en mains ; il y a plein de structures qui existent à Nice qui sont sous exploitées par rapport au potentiel qu’il y a. Et bien, espérons que la dizaine de théâtres moyens qui existent à Nice (en dehors de ceux qui tournent déjà, des petits théâtres privés) soient utilisés… et qu’on ne postule pas pour rien !

Magali, je te remercie pour ta disponibilité (et longue vie aux clowns).

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29/05/2007

« Nez pas gourmand qui veut »

Elles sont deux, elles ont écrit, mis en scène et réalisé ce spectacle. C’est du « Clown de théâtre », du « nouveau clown », comme nous l’expliquera Magali BÉNÉVENT ; mais c’est surtout pour les petits ET pour les grands. Car les bases de l’univers clownesque sont là malgré tout : absence du quatrième mur – les comédiens s’adressent au public et jouent avec lui ; un tandem composé d’un personnage trop sûr de lui et qui commande tout le temps, et d’un autre qui apparaît comme plus fragile et moins raisonnable – mais à la fin la situation se renversera, la morale sera presque sauve ; il y a enfin le fameux nez rouge, symbole même du clown, et partie intégrante de sa personne (on dit que le comédien qui incarne un clown ne doit jamais se toucher le nez, sous peine de discréditer son personnage et de ne montrer que l’image d’un comédien débutant).

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Les deux artistes auraient déjà dû présenter leur spectacle « culinaire » au Théâtre de l’Impasse, mais il avait à l’époque été annulé, faute de réservation ! Et c’est bien dommage, car le spectacle a très bien été accueilli par le public de Gattières, ce jeudi après-midi. C’était dans le cadre des « 11èmes Siacreries », que j’avais annoncées lors de l’article précédent.
Rien que du très efficace. Même les incidents techniques du début sont passés, pour la plupart, inaperçus : les techniciens, arrivés avec un léger retard, n’avaient pas de câble pour relier les micros HF ! Imperturbable, Nathalie MASSEGLIA, déjà métamorphosée en Mazarine Brillat-Savarin, son personnage, a entamé une improvisation, au milieu du public assis par terre.
1229a3b2cbe90765fb557e8ab09b0d7d.jpg[Nous étions dans une cours d’école : ne l’oubliez pas, comme je l’ai dit, c’était un festival de théâtre de rue, et dans ces occasions, tous les lieux publics, les places et les rues sont évidemment investis par des artistes de scène !] Puis les deux comédiennes ont enchaîné avec le spectacle proprement dit : une méditation gastronomique où l’art culinaire est revisité par des clowns lors d’une conférence sans grumeau, grâce aux talents de Mazarine Brillat-Savarin et de sa commise. Un tourbillon qui nous entraîne dans ¾ d’heure d’une drôlerie intelligente.
La représentation une fois finie et les clowns démaquillées, Magali BÉNÉVENT m’a laissé lui poser quelques questions et elle a même accepté d’y répondre !

Lorsque je t’ai rencontrée la première fois, tu n’avais pas encore les capacités pour faire un travail de clown ; quelle formation t’es-tu donnée depuis pour arriver à produire un spectacle comme celui que nous venons de voir ?
Magali : Alors d’abord une formation théâtrale puisque je suis comédienne depuis… ça doit faire douze ans que je suis Intermittente du Spectacle… quelque chose comme ça.
Tu as réussi à garder ton statut pendant douze années consécutives ?
Magali : Oui, Monsieur !
70f2af71398df4a63cf913ec894882f2.jpgÇa donne espoir à ceux qui liront cet article.
Magali : Ça donne un peu d’espoir, oui. À la base je suis comédienne, et puis… ça fait maintenant quatre ans, donc au bout de huit ans comme comédienne, j’ai eu envie de continuer à me former, quoi, par le biais de stages, etc. Et une fois il y avait un stage avec un grand ponte du clown qui s’appelle Alain GAUTRAY, qui est parisien. Un stage de clown donc, sur Valbonne, réservé justement aux Intermittents du Spectacle. Et je me suis dis : tiens, je vais y aller, pour voir ; en fait c’était pour apprendre des nouvelles techniques, mais sans à priori ou sans envie forcément de devenir clown moi-même. C’était vraiment pour continuer la formation, pour ne pas rester sur les acquis, quoi. Et puis, finalement ça m’a plu. C’est ça qui s’est passé ! Et comme ça m’a plu j’ai refait un stage et puis j’ai refait un stage et puis j’ai commencé à travailler avec la Compagnie de l’Arpette, qui est une compagnie niçoise qui est spécialisée dans le clown de théâtre, le « nouveau clown ».4b9f237dd1730421ccab347fb1ab057e.jpg
Tu as donc rejoint une structure, tu n’as pas voulu créer la tienne.
Magali : Non, j’ai pas créé de structure. Moi j’avais… enfin nous avions notre structure – on était à plusieurs – qui s’appelait « le Théâtre de l’Éclat de Bois », puis « Artistes Représentants Associés », puis « l’Attraction ». Ça c’est le dernier nom ; tous les dix ans ça change de nom et comme c’est une vieille structure… Après j’ai quitté cette structure, et puis en ce moment je travaille quasiment qu’avec l’Arpette et avec d’autres compagnies ; en ce moment je suis pas mal dans le spectacle pour enfants, depuis que j’ai des enfants.
Est-ce que tu as dû faire des concessions pour rester Intermittente ?
Magali : J’ai fait aussi des concessions.
Lesquelles, Peugeot, Renault ? (Cet humour, c’est dingue !)
Magali : J’ai fait du théâtre jetable.
C’est à dire ?
Magali : Non, non, ça je raconte pas…
Allez !
Magali : Si ? Alors dans les périodes hyper creuses, il y a longtemps, j’ai fait de la figuration, alors ça c’est jamais rigolo. J’ai fait des trucs pires : ça m’arrive de faire encore du théâtre dans les entreprises, genre coacher des matchs d’improvisation, des choses comme ça, je me vends au grand capital aussi.

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Mais tu n’es pas la seule à faire ça…
Magali : Non, non, je ne suis pas la seule… Des trucs en entreprise… l’ouverture d’une banque… bon après, ça nous arrive aussi de bosser sur des événementiels, mais quand il y a la période artistique qui suit ça va. S’il y avait assez de structures pour pouvoir jouer partout, si je pouvais ne faire que jouer et mettre en scène je serais la plus heureuse…
Tu as fait de la mise en scène ? Ça t’est venu comment ?
8fcac89b21a8e52c664ac4820531d396.jpgMagali : Ca m’est venu petit à petit, je pense la première mise en scène que j’ai faite – bon j’ai commencé des petites mises en scène pour mes travaux d’atelier avec les enfants – et puis après ça a été sur une reprise d’un spectacle pour enfants qu’on faisait avec le théâtre de l’Éclat de Bois, où il m’a dit : tiens, j’aimerais bien que tu mettes en scène avec moi et que tu amènes ta fraîcheur etc. – et c’est sûr que j’étais toute fraîche ! Et puis ça a commencé comme ça, et puis ça m’a plu, et après j’ai fait plein – enfin plein ! J’ai pas soixante ans de carrière ! Mais souvent j’ai fait pas mal de co-mises en scène. En fait j’aime bien le travail en équipe, mais que ce soit dans la création en tant que comédienne ou même metteur en scène ; j’aime bien travailler à deux et envoyer les idées et monter un tas de choses…
Mais cela ne crée pas de conflit ?
Magali : Si tu es sur la même ligne artistique, si au départ tu as bien discuté et que tu veux bien la même chose, c’est un régal. C’est un régal parce que justement tu te renvoies des choses, parce que ce que dit l’un parle à l’autre et ce que dit l’autre parle à l’un, et que du coup… ça développe vachement plus de choses que quand tu es tout seul dans ton monde avec tes petites idées, quoi.
Ce spectacle n’a pas été créé spécialement pour l’extérieur, il vous faut souvent l’adapter ; cela vous pose-t-il des problèmes particuliers ?
d39205b4265835b50d486cbf5b524ff4.jpgMagali : Il y a des endroits où il est complètement injouable, ça c’est évident. Ici ça se joue avec un micro parce que c’est le plein air… on a des petits micros-cravates parce que le son se perd, et qu’en plus le public n’est pas vraiment discipliné, il n’y a pas de mur derrière, il y a le vent les oiseaux etc. là on avait besoin d’un p’tit soutien son. Sinon, ça nous arrive de jouer en extérieur, mais c’est quand même un spectacle qu’on a créé au départ à l’intérieur, pour le théâtre ; on a joué tout d’abord en salle et puis on nous l’a demandé plusieurs fois en extérieur. Donc on a commencé, la première fois c’était dans des conditions les plus horribles, ça nous a bien… y avait une tempête de vent, genre avec des rafales à 150 : y avait tout qui s’envolait, on n’avait pas de micro, on n’avait pas de loge et on n’avait pas de fond. Et on lui disait : bon ben peut-être, vous savez quoi : on revient le jouer une autre fois. « Non ! Pitié ! Jouez ! Jouez ! » Et ça a été joué dans un truc ! On avait tout qui volait quoi, on voyait rien, la nappe partait, on avait essayé de tout scotcher, de tout gaffer : pffft ! Rien à faire. Et là on s’est dit : bon, si on a passé le truc aujourd’hui, après, dans d’autres conditions, on pourra vraiment le jouer en extérieur.
Il a été baptisé, quoi… Il y a marqué sur le programme : « co-écrit », vous avez tout fait toutes seules ?
Magali : Oui ; au début, on voulait partir sur une comédie musicale… grotesque, mais vraie. On avait écrit des chansons, tout ça, c’était un spectacle culinaire, parce qu’on est intéressées toutes les deux par la cuisine, on aime ça – bon on a les vieilles obsessions qui ressortent hein… Et puis, on l’a présenté trois fois puis on s’est dit que c’était vraiment trop pourris, quoi… Bon ça va, ça passait, mais c’était quand même de qualité assez médiocre. Et donc, on a fait appel à Olivier DEBOS, qui a créé l’Arpette, il y a dix ans. De toute façon, on le faisait dans sa compagnie : il nous avait déjà filé un coup de main sur la mise en scène etc. Puis là on lui a dit : écoute, nous ça nous convient pas, ça nous plaît vraiment pas, on est pas contentes du résultat. Donc on lui a dit : écoute on va y aller en clown direct, quoi ; puisque c’étaient des personnages clownesques mais on travaillait sans nez. Et puis voilà, on a totalement remis en scène, totalement réécrit. Alors il ne restait plus beaucoup de chansons !

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Le spectacle évolue au fil du temps ?
Magali : Oui. Là, ça fait… deux ans… un an et demi qu’il tourne. Mais bon il n’était pas pareil il y a un an et demi ; et puis on le retravaille au moins une fois par an, voire deux fois par an : on le rebosse, on remet en scène, on rechange des morceaux ; enfin, on est en perpétuelle ouverture.
Quelle(s) projection(s) fais-tu pour la suite ? Est-ce qu’il t’est déjà venu à l’esprit de faire un jour autre chose ?
Magali : Oui, ça m’est déjà venu à l’esprit parce que c’est quand même pas facile. C’est un vrai métier de plaisir, avec ses difficultés – mais je pense que c’est dans tous les métiers pareil. On est quand même dans la précarité permanente [notez ce magnifique oxymore !] : avoir le Statut d’Intermittent c’est bien mais le Statut d’Intermittent il faut savoir que ça dure huit mois.
Tu travailles dix mois pour huit mois de décomptés ?
Magali : Oui, enfin… ils peuvent remonter à dix mois pour voir ce que tu as fait, mais tu as 243 jours d’indemnités, ce qui tombe à huit mois. Alors après c’est reporté, etc. donc tu peux arriver à dix mois ; mais enfin ça veut dire que de dix mois en dix mois tu sais pas de quoi tu boufferas l’année d’après. Alors c’est vrai que moi c’était pas des questions que je me posais quand j’avais vingt cinq ans, mais là j’en ai trente neuf, bientôt ; j’arrive à la quarantaine, j’ai deux gosses et j’ai pas envie de leur faire subir cette précarité-là, quoi. Et donc c’est vrai oui, depuis que j’ai des enfants… d’abord ça m’a mis au spectacle pour enfants parce que j’ai envie de partager avec eux ; et ça m’a fait poser des questions, dans les périodes de creux, oui, je me dis : qu’est-ce que je pourrais faire d’autre ? Dans quel autre métier j’aurais du plaisir ?
Et tu as une réponse à cette question ?
Magali : Ben je ne sais rien faire ! … Ah si ! La cuisine… mais bon…

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Par contre, si tu continues (puisque tu aimes ton métier) quelle sera la suite du programme ?
Magali : Ben, là j’ai pas de projet à long terme… alors si, j’ai des trucs en cours : là en ce moment, avec l’Arpette on est en train de monter une « tribu de clowns ». Parce que l’Arpette est vraiment spécialisée dans ce qu’on appelle le « nouveau clown », comme il y a le « nouveau cirque »…
Il y a quand même toutes les bases du clown classique, non ?
Magali : Oui, mais le nouveau clown travaille beaucoup sur le pathos, sur le mal-être qu’il a… Et puis c’est beaucoup plus fin. Le clown traditionnel c’est un clown de cirque on va dire, qui est fait pour un public qui est à 360°, qui travaille beaucoup en visuel. Le nouveau clown d’abord il peut parler, beaucoup. Ben on voit, Mazarine elle tchatche beaucoup, ça se voit rarement dans les numéros de cirque – sauf quand le clown blanc était le présentateur lui-même, ce qui arrive. Puis c’est un travail de théâtre, donc on est pas dans le même rapport avec le public. Le public est présent, hein, il n’y a pas de quatrième mur, le clown est présent face à son public etc. mais ce sont des choses qui peuvent être plus fines, plus petites, et des fois plus décalées aussi.

Merci à Magali pour ces réponses. L’interview n’est pas finie, la deuxième et dernière partie paraîtra bientôt. En attendant, admirons cette coupure de presse, où l’on peut voir que c’est une photo de « Nez pas gourmand qui veut » qui a été choisie pour illustrer un article sur ces 11èmes Siacreries !

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