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18/05/2006

Nous ne faisons pas le même métier Mon Cheeeeer…

C’est une amie qui m’a rapporté cette brève réponse.

Il s’agissait de deux galeristes, l’un exposant des tableaux de peintres expressionnistes, l’autre montrant des œuvres dites d’avant-garde. Le premier des deux (celui des expressionnistes, les paysages quoi, vous suivez hein ?) voulant aborder des questions relatives à ce qu’il croyait être leur même profession, s’entendit donc répondre cette énorme sentence : « Mais nous ne faisons pas le même métier ! »

Après tout, on pourrait se dire que cette réflexion n’est pas si fausse que cela, invoquer mille prétextes pour montrer ces prétendues différences. Que celui qui vend des paysages et autres motifs pour tapisserie n’apporte pas la même chose que celui qui propose des toiles d’un peintre expérimental, car lui il ne « vend » pas, il « fait découvrir » !

Vous l’avez compris, ce que je reproche à ce genre de réflexion, ce n’est pas qu’elle soit fausse, bien au contraire ; c’est le ton un peu hautain qui s’en dégage.

Si je vous tiens la jambe avec mes histoires de peintres (véridique !), c’est qu’on en trouve l’équivalent dans le monde du spectacle. Et d’ailleurs, cet épisode des galeristes, mon amie me l’avait raconté pour bien me faire comprendre toute la différence qu’elle faisait entre certains metteur en scène montant toujours des classiques et d’autres, expérimentant toujours plus. Là encore, je dois reconnaître qu’elle avait raison, mais chez elle aussi, j’ai cru déceler une once de dédain envers les théâtres qui ne présentent que des pièces dites pour le grand public.

Si le public est « grand », est-ce parce que l’œuvre est bonne, ou bien est-ce que la majorité des spectateurs n’est capable d'appréhender que des créations médiocres ?

L’art dans son ensemble est une chose tellement irrationnelle, que je me demande comment on peut songer à établir une classification. Qui a le plus de talent ? Celui qui fait rire le public du samedi soir ou celui qui se risque dans des spectacles expérimentaux ?

Je crois que cette question ne mérite pas d’être posée. Je crois que tous font le même métier. Malgré les grandes différences qui existent entre eux, ils font tous le métier de faiseur de rêve, de poseur de questions, de fabricant de rire et d’empêcheur de penser en rond.

Je pense qu’il serait bon de récolter vos avis sur ce sujet. En effet, je dois avouer ici qu’à plusieurs reprises, j’ai décelé dans le milieu du spectacle, ce genre de jugement. L’un raille l’autre, qui le moque en retour. (Chacun des deux prenant bien soin de souligner qu’il respecte beaucoup l’autre !)

Fort heureusement, ces attitudes ne sont pas légions, et de grandes amitiés naissent aux détours d’une pièce de théâtre.

Commentaires

En préalable, veuillez accepter mes propos comme ceux d'un ignare du domaine artistique.

Il me semble qu'est "Art" quelque chose qui sort le participant de sa condition et de ses préoccupations du moment tout en lui faisant cotoyer un peu de l'universel.

Dès lors, une oeuvre d'art ne l'est d'abord que par son public, même si ce dernier, très clairsemé au départ, met plusieurs siècles pour se rassembler.

Pour autant, toute lecture d'un roman ou d'un poème, tout spectacle vivant ou figé, tout écoute d'une musique peuvent-ils être assimilé à des activités artistiques?

A mon avis, il y a quelque part ce qui s'apparenterait à une "sélection naturelle" par la communauté des artistes. Ce sont eux qui en dernière analyse décideront si c'est de la littérature ou du roman de gare, si c'est un oeuvre d'art ou un barbouillage d'amateur, si c'est du théatre ou du simple divertissement, quoiqu'il existe d'authentiques ouvres d'art dans les comédies.

C'est la même chose en sciences, n'est validé découverte scientifique que ce qui fait l'objet d'un large consensus dans la communauté scientifique. Et ce au prix quelquefois de polémiques et de batailles épiques.

Il ne faut donc pas, à mon avis, craindre les polémiques, les "batailles", ..., dans le domaine artistique, au contraire. Et ce même si une certaine critique médiatique déraille quelquefois.

Écrit par : Garibaldo | 18/05/2006

Cher Garibaldo, pour un « ignare du domaine artistique », comme vous vous surnommez, vos commentaires sont toujours d’intéressantes mises au point !
En effet, une certaine confrontation est salutaire, et pas seulement dans le milieu de l’art. Toute la difficulté réside dans la bonne fois de celui qui critique, et dans la capacité de chacun à éviter que cela ne déraille vers un dénigrement réciproque.

Écrit par : L U C | 19/05/2006

cher L U C, pour ma part, je différencie l'art, qui est reconnu tel par d'autres, communauté artistique, critiques, visiteurs, acheteurs... et la création qui, tout simplement, est la naissance de quelque chose qui n'existait pas avant et qui donne satisfaction (ou pas) à son créateur.
Evidemment, je suis un farouche partisan de la seconde vision et, heureusement, beaucoup de travaux se retrouvent dans les deux catégories.

Pour le côté hautain du "nous ne faisons pas le même métier", j'avoue qu'autant, dans tous les domaines j'accepte la critique de ceux qui ont les moyens de la faire, autant, voir des gens qui ont si peu de mérites faire les malins, sans aucune humilité, et en plus, donner des leçons m'irrite vraiment et je me demande s'ils ne méritent pas de temps en temps qu'on les remette à leur juste place.

En ce qui concerne la peinture, modeste barbouilleur du dimanche, surtout la semaine, je n'ai aucun talent figuratif, mais, vraiment aucun, pourtant je considère, excusez ma vanité, que l'inspiration, carburant de mes réalisations abstraites a plus de valeur que le coup de crayon fut-il parfait d'un copiste ou de certains techniciens de la peinture.

Bon moiniversaire L U C

Écrit par : Claudiogene | 20/05/2006

c'est un sujet auquel je n'ai jamais trouvé de réponse: où commence l'art?
c'est une activité intellectuelle propre aux humains, ça c'est sûr . elle est inutile à la survie de l'espèce et pourtant que serait un monde sans art: invivable.
quelquefois je me place du côté des purs et durs: tous ceux qui écrivaillent, peignottent, chantonnent etc n'attendent qu'un peu de gloire, d'argent et n'apportent rien à leurs contemporains
quelquefois je me gausse des intellos intégristes qui ne trouvent de bien que ce qui donne du sens.
que veut le véritable artiste: faire passer un message,une émotion, une vision du monde, il veut partager,il cherche le parfait, l'idéal.
si l'émotion rassemble la multitude , tant mieux après tout mais que penser de ceux qui exploitent le filon, sans respecter le spectateur?
ce sont ceux-là qui ne font pas le même métier, ils font des études de marché.
Pour l'art, il faut de la technique, et une inspiration, je ne sais pas si c'est de la création car tout est déjà là;il sufit de le révéler (comme avait dit un enfant à un sculpteur célèbre: comment tu le savais qu'il y avait un cheval dans la grosse pierre?)
j'ai connu César et surtout Arman, ils avaient tous deux une technique sans faille, à mille coudées au-dessus de leurs amis des Beaux-Arts, et ils ont eu l'inspiration, la vision avant les gens du commun de ce que devenait notre monde de consommation:ils savaient faire du beau et faire de la recherche et faire de la recherche belle.
je ne crois pas qu'Arman ait jamais dit à quelqu'un "nous ne faisons pas le même métier..."
la preuve, c'est qu'il recevait dans son atelier chaussé de ces abominables mules en éponge bleu ciel, c'est pas de l'art, ça!

Écrit par : martine soeur de | 22/05/2006

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