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30/12/2007

Dernières infos avant 2008

Avant les traditionnels vœux de nouvel an, voici les dernières infos de 2007, presque en vrac :

Lors de l’avant dernier article du 18 décembre consacré au casting pour « Manon des Sources », le Théâtre du Verseau n’avait pas précisé les conditions de rémunération. Cet oubli est réparé : chaque comédien recevra 75 €uros  par représentation.

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Au mois de mai, j’avais fait un compte-rendu d’un spectacle de chant reprenant le répertoire d'Édith PIAF ; j’avais également pu recueillir quelques propos de l’interprète, « Babeth »  (cliquez ICI pour relire l’article). Elle m’informe qu’elle remontera ce spectacle :
le dimanche 13 janvier 2008  à 15 heures,
au Théâtre Francis Gag,  rue St Joseph (Vieux Nice)
Renseignements - Réservations : 04.92.10.81.31 ou 06.18.01.19.44
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Ensuite, pour les Cannois ou tous ceux qui aiment la danse, le vendredi 18 janvier 2008, la Cie Humaine présentera sa nouvelle création : « LIBRE », au Théâtre la Licorne, à Cannes, dans le cadre de Made In Cannes.
En seconde partie sera donnée la pièce « Sarajevo's Diary » (2006).

 

LIBRE (création)
Chorégraphie: Eric Oberdorff
Musique : Giya Kancheli
Costumes : Philippe Combeau
Lumières : Bruno Schembri
Danseurs : Jeanne Chossat, Mayra Morelli, Audrey Vallarino, Gildas Diquero
Durée : 38 minutes
Coproduction : Cie Humaine - aides à la création de la Région PACA et de la DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur
Résidence de création : Théâtre La Licorne, ESDC Rosella Hightower

ENTR'ACTE

SARAJEVO'S DIARY
Mise en scène et texte : Eric Oberdorff
Chorégraphie : Jeanne Chossat, Gildas Diquero, Eric Oberdorff
Musique : Gypsy Brass, Preisner, Underworld, Waits, Gubaidulina, Zelbajan
Costumes : Philippe Combeau
Lumières : Bruno Schembri
Construction accessoires: Gilles Gianton
D
anseurs : Jeanne Chossat, Gildas Diquero, Mayra Morelli, Laurent Trincal, Audrey Vallarino
Durée : 1h

Coproduction : Cie Humaine / avec l'aide à la création de la Région PACA
Résidence de création : Espace Django Reinhardt

 

"Eric Oberdorff nous entraîne dans un voyage jusqu'au cœur de Sarajevo, par le biais d'un carnet de voyage écrit par le chorégraphe lui-même. Cinq personnages, au réalisme touchant, nous font partager les angoisses et les espoirs d'un peuple. Traces indélébiles pour certains qui, autrefois amis, se sont retrouvés ennemis. Souffrance inscrite au plus profond des âmes. Mais aussi soif de revivre." Valérie Juan in La Strada n°67

Renseignements :
Direction des affaires culturelles de la Ville de Cannes - téléphone 04 97 06 44 90
théâtre La Licorne - 25 avenue Francis Tonner, Cannes-La-Bocca
http://www.cannes.com

19h30 : Exposition de Véronique et Hamid Belatach - Accueil musical
20h30 : Spectacle, puis rencontre avec les artistes.

La Cie Humaine est une compagnie chorégraphique subventionnée par le Conseil régional PACA et le ministère de la Culture et de la Communication, soutenue par la Ville de Nice, la Ville de Cannes et le Conseil Général.
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Pour terminer,
j’ajouterai que beaucoup de théâtres programment des comédies ou des divertissements pour la soirée du 31 décembre ; une bonne manière de terminer l’année et de préparer la fête. [ Attention toutefois : le prix pour la location des places est souvent doublé, moyennant quoi l’accueil se fait généralement au champagne. ]

Citons pêle-mêle : le Théâtre du Cours avec « T’es Laid Réalité » (j’ai moi-même participé à d’autres spectacles, lors des trois réveillons précédant, et l'ambiance était vraiment très sympathique...) ; le Théâtre Trimage, avec « Folle Amanda » (spectacle en chanson) ; le Théâtre l’Impasse, avec « C'est ma Tournée » (un style plutôt cabaret et qu'on a pu voir sur M6 avec l'émission « Incroyables Talents ») ; le Théâtre de la Cité avec « 3 Z'en 1 » (de et avec Richard CAIRASCHI et aussi Martine PUJOL : simple suite des célèbres « Chaises de la Promenade », « 100 ans de Gym » et « Festin »)...
Mais la liste serait trop longue pour la faire tenir ici, je ne peux que vous encourager à vous renseigner dans votre commune.
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Je souhaite à tous les lectrices et lecteurs de ce blog de passer de bonnes fêtes de fin d’année, et leur donne rendez-vous en 2008 pour d’autres articles sur le Spectacle Vivant.

27/12/2007

H E L P ! ! !

Ca y est, c’est arrivé ! Nous aussi ! Nous aussi nous avons annulé une représentation… Samedi dernier, c’était une représentation de « Fando & Lis » qui avait été supprimée, et bien, cela m’avait fait tout autant de peine que pour nous. Je ne supporte pas l’idée que le public soit devenu trop rare au point de devoir clairsemer les représentations.

Je sais, je sais, on me l’a déjà dit : en période de fête, les gens sont moins disponibles pour aller voir un spectacle ; et c’est vrai… en partie.

Je me souviens qu’il y a cinq ans, lorsque approchait la Noël, les réservations se faisaient moins nombreuses, et nous savions que nous allions jouer devant des salles moins remplies. Mais il y avait suffisamment de monde pour maintenir la programmation. On n’annulait pas parce que c’était la Noël !

Non, c’est une certitude et beaucoup de professionnels le disent : la fréquentation des lieux de spectacle est en baisse. Affichage, annonces, horaires adaptés, tarifs avantageux, parking aussi parfois ; rien n’y fait. Les gens préfèrent rester chez eux.

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Ce n’est pas une mauvaise chose en soi que de rester à la maison, et même, tenez, je suis prêt à l’avouer : moi aussi il m’arrive de regarder « Qui veut gagner des millions ». (Mais oui, quelques fois, après le travail, j’ai besoin de me délasser un peu en regardant un divertissement télévisé…) Mais tout de même, dès que j’ai la possibilité d’aller voir du beau, de l’intelligent, de l’humain, de l’art, dès que mes maigres moyens me permettent d’aller à la rencontre de spectacles vivants, j’en profite ! Je ne perds pas une occasion de profiter des ces moments où des femmes et des hommes qui ne se connaissent pas forcément ont décidé de partager ensemble un moment très spécial : la Grande Cérémonie, celle du dialogue collectif.

Que dites-vous ? Ah ! Oui ! C’est vrai, les gens n’ont plus de sou… Vous avez raison de le rappeler. Enfin, presque, car permettez-moi d’évoquer ici le très grand nombre d’écrans de toutes sortes vendus cette année : 71af74ca618ab74431223a40f8f728c3.jpgTV bien sûr, mais aussi portables, consoles de jeux et autres MP4… Même lorsque ce n’est pas raisonnable, il nous reste toujours un petit peu d’argent pour s’offrir de quoi s’occuper les yeux avec de jolis pixels. Et puis, je vous le répète, il ne s’agit pas d’aller toutes les semaines hanter les lieux de spectacles, surtout lorsque les places sont hors de prix (avec un seul billet pour un concert à Nikaïa, on peut s’offrir facilement quatre places de théâtre, même au TNN, voui voui !) Non, disais-je, il ne s’agit pas d’achever de se ruiner sur des sièges parfois inconfortables, il s’agit juste de penser à consacrer deux ou trois soirées par an à découvrir des spectacles aussi beaux qu’étonnants ; à redécouvrir l’émotion partagée et les applaudissements qui partent tout seuls (je sais, je sais, parfois ils ne partent pas tout seul, il y a la « claque », les copains qui viennent à deux ou trois pour rajouter de l’ambiance lorsqu’on est pas trop sûr du résultat).

Allons, dans les Alpes-Maritimes, des salles, il y en a ; des compagnies, il y en a, des spectacles aussi, des volontés, des talents, tout ça se trouve chez nous. Il y a même des programmes, des affiches en quantité, des billetteries, des flashs à la radio ou parfois à la télévision ; on ne manque pas de festivals ni de manifestations culturelles. Tiens, et si on lançait le « Chèque Cadeau Spectacle Vivant » ?

Bon, et bien, ça va mieux moi. J’avais un gros cafard après cette annulation, mais d’en avoir parlé, ça m’a un peu soulagé.

Je vous le répète, pour ma petite personne, ce n’est vraiment pas grave, c’est cette tendance générale qui m’inquiète fortement.

18/12/2007

Manon des Sources

Une nouvelle rubrique viens de faire son apparition ici ! Vous allez très vite deviner de quel sujet elle traitera…

URGENT : Le Théâtre du Verseau de Cannes recherche pour « Manon des sources », d'après Marcel PAGNOL :

 

- 1 comédienne pour le rôle de Manon
Age : 20 ans
Blonde ; Sauvageonne
Minimum 2 ans d'expérience

- 1 comédienne pour un double rôle (Delphine / Amélie)
Age : entre 60 et 75 ans

- 1 comédien pour le rôle d'Ugolin
Age : 30 ans
Brun
Minimum 2 ans d'expérience

- 1 comédien pour le rôle de Bernard (l’instituteur)
Age : 30 ans
Brun
Minimum 2 ans d'expérience

- 3 comédiens entre 45 et 55 ans pour les rôles de Pamphile (un villageois), Philoxène (le Maire) et l'ingénieur

 

Casting :

samedi 12 janvier 2008 à partir de 14h30 (sur rendez-vous)
7, rue d'Oran 06400 CANNES

 

Répétitions :

à partir du 6 février à CANNES

 

Premières représentations :

30 et 31 mai 2008 à l'espace Miramar à CANNES
juin-juillet-aout « Estivales » Conseil Général 2008
tournée prévue

 

Contacter :
Philippe LECOMTE
metteur en scène
06 20 10 23 04
ou
Gilles GAUCI
30, avenue du Camp long
Les Jacarandas B
06400 CANNES
gcigilles@aol.com
06.82.14.34.52

 

Pour vous faire une meilleure idée de cette compagnie, allez donc jeter un œil sur leur site en cliquant ICI. (Ce site va rejoindre ceux déjà inscrits sur la désormais familière colonne de gauche « Les Artistes, les Compagnies, les Salles »)

Je terminerai le premier article de cette rubrique en disant que l’expérience d’un casting est toujours positive, même lorsque l’effort n’est pas couronné par l’obtention d’un rôle. En effet, il est bon de se retrouver confronté à ce genre d’exercice, à ses exigences très diverses. Cela permet de remettre les choses à leur place et de garder les pieds sur terre.

Et puis, toutes proportions gardées, c’est un peu comme un coureur cycliste qui participe au Tour de Suisse pour préparer le Tour de France. Le casting peut être, pour certains, éprouvant : après une telle pression, aucun public ne paraîtra aussi impressionnant.

Attention, je n’ai pas dit qu’il fallait envoyer n’importe quel élève débutant se faire flinguer, la fleur au fusil. Mais c’est plus une question de maturité que d’expérience ; de solidité mentale face à une remise en question parfois un peu brutale.

16/12/2007

Stéphane KHEDIM

A la mi-septembre, j’avais annoncé mon intention d’aller voir le spectacle de Stéphane KHÉDIM, puis de lui demander de nous confier quelques mots (pour relire l’article, cliquez ICI).
Seul en scène durant un peu plus d’une heure, il nous dit ce texte de Jean-Pierre DOPAGNE, qui raconte comment un professeur a pu devenir fou au point de massacrer une classe entière ! Rassurez-vous, s'il se déclare lui-même monstrueux au tout début du spectacle, le comédien, qui s’adresse directement au public, véhicule tout au long du spectacle une sorte de gentillesse et de raffinement. Ainsi qu’un amour visible pour tout ce qui touche au théâtre.

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Avant de nous installer tous les deux sur des chaises, pour commencer l’interview, nous étions accoudés avec d’autres personnes devant le petit bar, fermé à cette heure. Devant quelques amis venus le féliciter, j’ai demandé à Stéphane s’il considérait son spectacle comme étant du théâtre pur ou s’il pensait qu’il y avait une part de one-man-show. Devant sa réaction d’incompréhension stupéfaite, presque d’indignation, j’ai compris que ces expressions n’avaient pas la même résonance chez lui que chez moi. Ainsi, une fois seuls, je changeais la première de mes questions :

Pourquoi considères-tu résolument qu’il s’agit de théâtre, et surtout pas de one-man-show ?
Stéphane : Parce que d’abord il y a toute une culture théâtrale à travers le texte, il y a des personnages et des pièces importantes qui sont cités par l’auteur. C’est super bien écrit, c’est sans vulgarité, c’est intelligent.
Tu ne varies pas le texte d’une soirée à l’autre, tu ne peaufines pas les gags comme on le fait pour un one-man-show ? Là, tu as définis ton spectacle ?
Stéphane : J’ai mon spectacle, mais souvent, comme le public est différent chaque soir, je m’adapte au public. Parfois nous avons un public de connaisseurs, je sais qu’il y a des comédiens, des gens de théâtre, donc je prends le temps de poser des choses, je peaufine mon jeu. Et des fois, nous avons un public, comme hier soir, qui vient vraiment par curiosité, pour voir du théâtre, à quoi ça ressemble, et là je m’adapte à leur niveau.
La mise en scène est de ?...
Stéphane : C’est moi qui aie fait la mise en scène.
Houlà ! C’est difficile de jouer et de se mettre en scène en même temps, d’avoir un regard extérieur, non ?
Stéphane : Déjà, ce spectacle m’a pris un an de préparation. Donc pendant cette année-là je cherchais des idées, j’ai cherché… parce que les idées ne viennent pas tout de suite : il faut des semaines et des mois pour que les choses viennent ; une idée en entraîne une autre… J’ai beaucoup d’imagination, ça m’amuse beaucoup de faire de la mise en scène… et c’est un texte qui est tellement bien écrit qu’il y a plein de choses à faire.
Et justement, pourquoi as-tu choisi ce texte ? Comment l’as-tu découvert ?
Stéphane : D’abord c’est un texte qui a été récompensé en 1999 par le Ministère de la Culture — en Belgique, parce que l’auteur est belge — donc ça a été aussi un des arguments. Il a été joué par de grands comédiens, comme Jean PIAT, qui le joue aussi régulièrement. Bien, comme ça fait plus de dix ans que je fais de la scène, presque quinze ans même, je voulais faire un truc tout seul ; parce que depuis le temps que je fais du théâtre les gens me suivent partout, ils sont fidèles, et je suis très touché par ça. Et donc, pour récompenser mon public, je voulais leur offrir un spectacle où je m’investissais totalement de A à Z. Et d’ailleurs je suis très heureux parce qu’ils me suivent encore maintenant… Donc, je cherchais un texte super bien écrit, quelque chose de beau, de culturel, avec beaucoup d’émotions, parce que moi j’aime bien l’émotion… C’est qu’on peu aussi rire mais aussi pleurer.
Oui, ce n’est pas un spectacle où l’on ne fait que se taper sur les cuisses.
Stéphane : C’est une comédie immortelle, c’est une comédie masquée hein, parce qu’il y a beaucoup d’émotion.
Veux-tu rajouter quelque chose ?
Stéphane : Voilà, je voulais te remercier d’être venu voir ce spectacle, parce que je suis très touché quand les gens viennent voir mon travail. Pour un artiste c’est ce qu’il y a de plus important.
Merci Stéphane d’avoir pris le temps de me répondre.

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Ce spectacle est amené à « tourner » et il sera certainement programmé de nouveau dans une salle de la région.
Avant de terminer cet article, je ne peux que vous conseiller d’aller consulter une courte biographie de l’auteur, en cliquant ICI.

09/12/2007

Le temps des souffleurs

C’est un phénomène qu’ont vécu la plupart des comédiens : lors des premières répétitions, lorsqu’on commence à travailler sur un texte, on se trouve soudain frappé d’amnésie.
Mais pas n’importe quand. Au début, tout va bien, si l’on a correctement appris son texte, on peu le restituer — d’une façon un peu mécanique certes. Puis vient le moment précis où l’on commence à jouer vraiment et à se concentrer sur le travail que nous demande le metteur en scène. C’est à ce moment là que l’on perd le fil, temporairement bien sûr.
On nous interrompt dix fois ; on doit reprendre trois lignes en arrière ; on saute une scène, ou un acte ; on doit jouer d’une façon puis d’une autre ; on nous demande d’effectuer une action difficile et en même temps de respecter les placements et la diction tout en écoutant le partenaire…
Quelles associations sont nécessaires à notre cerveau ? Quel travail ? Je ne le sais pas. Mais, même avec un texte appris « plus-que-par-cœur », les pannes arrivent très souvent. Tout se passe comme si l’apprentissage du texte devait inclure une chose invisible, non écrite sur la feuille de papier, mais qui a besoin tout autant que les mots d’être structurée et assimilée.

De cette constatation, deux conséquences à prévoir :
il vaut mieux arriver à la première répétition avec le texte su parfaitement, même lorsqu’on sait que l’on va pouvoir le modifier plus ou moins librement. Ne pas compter, comme c’est trop souvent le cas, sur les premières séances de travail pour terminer de l’apprendre — ce qui en plus plombe le travail des autres !
Ensuite, il faut répéter suffisamment pour pouvoir digérer toutes les nouvelles contraintes qui viennent s’additionner au texte, et ainsi se sentir suffisamment prêt pour ne plus avoir peur du fameux trou de mémoire. Car plus on a peur de se planter, et plus cela risque d’arriver !
Pourtant, j’ai pu remarquer que nombre de metteurs en scène limitaient sciemment le nombre de répétitions. Ils pensent, et n’ont pas tort, que cela permet d’une part de ne pas trop s’enfermer dans une mise en scène définitivement figée, trop difficile à remettre en cause ; et d’autre part, en se mettant en danger, de travailler avec une énergie différente, de trouver d’autres façons de jouer, de prendre des risques.
Je pense que cela est bon si le metteur en scène a, en plus, le talent de savoir avec qui il peut s’amuser à ce jeu-là.

Comme beaucoup l’auront remarqué, elle est révolue l’époque où le comédien à la mémoire défaillante pouvait se rapprocher discrètement du trou du souffleur. Encore un métier disparu, un métier d’autrefois ;)
Aussi, pour conjurer cette fichue peur du blanc, qui nous prend souvent au moment de monter sur scène, chacun sa méthode : certains vont discuter de tout et de rien jusqu’à la dernière minute, d’autres vont pratiquer toute une série d’exercices respiratoires, relaxants, dynamisants ; il y en a qui vont aller faire quelques pas dehors ; d’autres vont rester assis à lire pour la centième fois leur texte qu’ils connaissent pourtant sur le bout des doigts ; pour ma part, dix minutes avant de commencer, je me répète en boucle les deux trois premières répliques jusqu’à ce que je doive rentrer en scène…

02/12/2007

J’aurais aimé qu’il soit là ce soir…

… Celui qui a écrit « Fando & Lis », et beaucoup d’autres pièces encore, jouées dans le monde entier. Dans son essai sur le théâtre Arrabalien, Alain SCHIFRES écrit : « Le 17 juillet 1936, à Melilla, Maroc Espagnol, éclate une guerre civile. Le lieutenant ARRABAL est arrêté dans son lit ; son fils Fernando a trois ans. Ils ne se reverront plus. » Quelques semaines après avoir publié ces lignes, Fernando ARRABAL sera arrêté et jugé à Madrid, victime d’une provocation.
Cet auteur devenu célèbre au milieu des années 60 a vraiment eu une existence douloureuse, marquée par la disparition mystérieuse de son père. Écrivain hanté par son enfance et qui n’en sortira pas vraiment, il ne cessera jamais de porter sur la scène ses obsessions : univers de l’absurde, de la poésie et du rêve opposé à celui des adultes, des « grands » ; adulte resté enfant ; sentiment d’être laid, petit, différent ; sentiment de la Faute, du Pêché ; le « théâtre panique » enfin, issu lui-même du « mouvement panique » crée par Roland TOPOR, Alejandro JODOROWSKY et, donc, Fernando ARRABAL (pour plus de précision sur cet « anti-mouvement », lisez l’article en cliquant ICI).

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« Fando & Lis » est une pièce qui parle de… beaucoup de choses : dépendance, désespoir, errance ; les personnages souffrent beaucoup, s’obstinent malgré tout.
« Fando & Lis » raconte l’histoire d’une fille, Lis, et d’un garçon, Fando, qui font route pour Tar, ville mythique où tout sera mieux pour eux. Mais ils n’arrivent jamais à atteindre cet Eden, et reviennent malgré eux toujours au même endroit. Fando sent bien qu’il n’est pas à la hauteur, qu’il ne sait pas faire grand-chose. Lis aimerait bien que son compagnon soit à la hauteur, l’aime-t-elle ? En tout cas, elle n’a que lui. Ils croiseront un troisième personnage, encore plus dément, et qui a le même problème qu’eux : il n’arrive pas à rejoindre Tar et retombe toujours au même endroit.
La pièce, qui finit plutôt mal, n’est pas faite pour engendrer le rire et la bonne humeur.
Et pourtant.
Pourtant, je voudrais tant vous convaincre d’aller voir ce spectacle, qui se joue encore la semaine prochaine au Théâtre de la Semeuse. C’est émouvant, fascinant et fort. Oui, c’est vrai, on sort de là avec un poids sur la poitrine, mais ça vaut le coup.
La compagnie SÎN nous propose un spectacle de qualité, à la mise en scène précise et fouillée. Les trois comédiens portent le texte et donnent une vie aux personnages, avec une mention spéciale à Caroline FAY, pour son jeu sobre et sa concentration sans faille, qui arrive à nous tordre le ventre. Frédéric FIALON nous montre un Fando aussi désespéré qu’irresponsable et Gérôme KOCAOGLU incarne un Toso presque inquiétant de folie.
Le texte original a été légèrement modifié pour une raison structurelle : dans la mise en scène d’Emilien URBACH, Fando et Lis ne rencontrent qu’un seul personnage, Toso, alors qu’ARRABAL lui avait adjoint deux autres compagnons de route : Mitaro et Namur. Le dialogue de trois protagonistes étant fondu en un seul, le sens en est profondément modifié. Là où les trois personnages formaient un groupe un peu fou certes mais plutôt sympathique, Toso tout seul devient quelqu’un d’halluciné et peu rassurant.
En bavardant avec le metteur en scène, celui-ci m’a appris que Fernando ARRABAL avait une image un peu poussiéreuse aujourd’hui. J’en ai été stupéfait. Il est vrai que son théâtre, et même l’ensemble de son œuvre, sentent bon les sixties et les seventies. Je répondrai en disant tout simplement qu’il serait triste, oui, il serait bien triste que la salle ne soit pas comble le week-end prochain.

« FANDO & LIS »
au Théâtre de la Semeuse
2, montée Auguste Kerl
(anciennement rue du Château)
Réservation au
04 93 92 85 08
(secrétariat 04 93 92 85 00)
Tarif : 15 €uros (10 €uros tarif réduit)

J'ai tellement aimé ce spectacle que je me suis même fendu d'un album photos rien que pour lui ! (cliquez ICI pour le visualiser)