30/03/2007
« Moins 2 » : 18 sur 20
Roger DUMAS avait eu le Molière "meilleur comédien second rôle" en 2006 pour son interprétation dans cette pièce [ cliquez ICI pour (re)lire l’article ]. Mais ce soir, une affichette nous annonçait que le comédien à la voix puissante et au timbre si particulier était encore malade. C’est Jean-Louis BÉRARD qui le remplaçait. Nous espérons bien sûr que Roger DUMAS va se rétablir prochainement. J’imagine qu’un tel changement a dû profondément changer la tonalité de la pièce. En effet, même si son remplaçant est tout à fait à la hauteur, son accent et sa prosodie font davantage penser à quelqu’un comme Fernand SARDOU plutôt qu’à Roger DUMAS.
Malgré cela, le tandem de ces deux caractères différents fonctionne parfaitement. En effet, cette pièce très bien écrite par Samuel BENCHETRIT fonctionne souvent comme un enchaînement de sketchs, presque un duo comique. Le fil rouge cependant est un sujet grave : la mort. La mort certaine et toute proche. Et l’amour aussi, l’amitié. C’est un système très efficace que d’aborder des sujets aussi sérieux en déclanchant le rire. Et ici, le rire flirte souvent avec l’humour noir ; le style de jeu habituel à Jean-Louis TRINTIGNANT est ici bien employé. Un autre système efficace est celui d’une scénographie réduite aux accessoires les plus essentiels, accessoires qui constituent presque à eux seuls le décor.
Tous les autres personnages sont joués par Alexandra LONDON et Manuel DURAND. Samuel BENCHETRIT, qui signe aussi la mise en scène, fait ici un choix qui n’est pas rare au théâtre. Il m’est déjà arrivé de jouer plusieurs rôles dans un même spectacle. Il s’agit souvent d’un clin d’œil, d’une manière de montrer que ce n’est pas tout à fait sérieux.
Le programme annonce un spectacle d’une durée de 1h40, mais ce soir là, c’était plus court. Il y avait bien 5 minutes de moins. Rires moins nombreux ? (si, si, ça agit sur la durée d’un spectacle, je peux l’affirmer), coupures volontaires ou pas dans certaines scènes ? Je pense plutôt que cela a été dû à quelque chose comme le rythme plus rapide de Jean-Louis BÉRARD par rapport à celui de Roger DUMAS.
Est-ce une déformation : au début du spectacle, je commençais déjà à me demander ce que j’allais écrire dans cet article, lorsque je fus gêné par la faible portée de la voix des comédiens. Je me disais que peut-être tout le monde s’était ajusté au volume le plus faible, afin de ne pas créer de différence perceptible. Mais tout de même, j’étais situé près de la scène, que pouvaient donc bien entendre ceux qui se trouvaient au Paradis ? (le « Paradis » désigne la galerie située tout en haut de la salle ; le tarif est moins cher et, souvent, lorsqu’on veut louer une place au dernier moment, il en reste toujours dans ces étages élevés…) Mais très vite j’oubliais ce problème, constatant que la salle toute entière riait de bon cœur à chaque occasion. Ce n’est qu’une fois dehors que je fus rejoint sur un passage clouté par un couple de personnes âgées. L’homme me dit, en attendant que le signal piéton passe au vert : « Dommage qu’on n’entendait pas trop bien, car cette pièce est vraiment bien écrite. »
Pour terminer ce compte-rendu, je vous invite à découvrir un commentaire très différent en cliquant ICI. Je n’ai pas eu le temps de chercher où cette spectatrice avait pu voir la représentation qu’elle commente.
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25/03/2007
Sur son 31
REGARD-Indépendant sur son 31 : courts métrages, danse et vidéo : une programmation de REGARD-Indépendant au théâtre TRIMAGE le 31 mars.
Le samedi 31 mars, l'association REGARD-Indépendant proposera quatre séances exceptionnelles tout au long de la journée autour du court métrage, de la vidéo expérimentale et de la danse.
14h30 : Pour la première fois à Nice « L'Orchestre », le clip géant de Zbignew RYBCZYNSKI, immense artiste polonais à l'imagination visuelle et à l'inventivité sans limite, oscarisé en 1983 pour son court métrage « Tango ». Vidéaste génial, il propose avec « L'Orchestre » l'un des sommets de son œuvre, allégorie sur l'histoire de son pays en 6 tableaux illustrés par la musique classique (MOZART, BRAHMS, RAVEL…) et des ballets éblouissants : MOZART, CHOPIN, ALBINONI, ROSSINI, SCHUBERT, RAVEL. A l'origine de « L'orchestre », 6 morceaux de musique classique célèbres. chacune de ces musiques, "Zbig" va les mettre en image comme un homme de théâtre met en scène un texte ou son acteur favori - tantôt chef d'orchestre, tantôt magicien. Les décors sont tournés en France, la mise en scène avec les acteurs et les danseurs se passe dans son studio de New York. La technologie haute définition permet à Zbig d'aller encore plus loin dans l'exploration de l'image.
15h45 : Sélection de courts métrages en super 8 de l'association Straight Eight, petits bijoux d'originalité, présentés par Andréa STAERKE + les Squatteurs (« A la recherche de la nouvelle blonde » et « Le petit camion vert » - clips) + Philipp Virus (vidéos musicales).
17h00 : Carte blanche à l'association Imagespassages d'Annecy : « Nice is Nice ». Programme de vidéos d'art proposé et présenté par Annie AGUETTAZ + « Ombres », court métrage réalisé par Élisabeth VISSIO, projeté en présence de la réalisatrice . Imagespassages est une association intervenant dans le champ de l'art contemporain par des œuvres vidéo : programmation et installation. Pour REGARD-Indépendant à Nice le 31 mars 2007, imagespassages a réalisé une sélection d'environ une heure à partir d'œuvres courtes reçues et présentées cette saison à Annecy.
18h30 / 20h30 : Un apéritif convivial sera organisé pour les spectateurs et les intervenants à la cave ROMAGNAN. Une consommation gratuite sur présentation de son billet d'entrée.
21h00 : Un spectacle total mêlant danse, vidéo et performance, avec la Cie Antipodes et « La chair de Galatée » de Sébastien ANTOINE.
Samedi 31 mars 2007
Théâtre TRIMAGE
17, rue d’Alsace-Lorraine – Nice
Tarif pour la journée : 5 € / 3 € réduit
Renseignements public : Vincent Jourdan 06 23 07 83 52
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21/03/2007
S.O.S.
Lors d’un récent repas pris en famille, j’ai dû subir les attaques de toute la tablée :
« Alors Luc, quand est-ce qu’on te voit dans une autre comédie ?
- Eh bien, après « les Femmes Savantes », je vais jouer dans une pièce de FASSBINDER, « Gouttes dans l’Océan », c’est un très beau drame qui est …
Et là on m’a coupé la parole : Ah mais alors c’est pas une comédie – Ah mais alors on rie pas ! Ah mais alors ça va être "prise de tête" - Ah moi si on rigole pas je viens pas… etc. Combien de temps encore devrais-je entendre qu’un spectacle, s’il ne fait pas rire, est forcément difficile à comprendre et ennuyeux. Les choses douloureuses, les choses d’apparence complexe, les choses graves n’engendrent pas forcément des spectacles rébarbatifs et incompréhensibles bon sang !
Au secours ! Tous ceux qui pensent que la Culture ne peut pas être monochrome, répétez-le autour de vous : que l’on cesse d’imaginer que les pièces de Jean-Paul SARTRE sont des casse-tête pour intello ! Cela n’a rien à voir. Chacun d’entre nous, quels que soient son éducation et ses goûts, peut aller voir ce genre de spectacle. Il ne s’agira pas pour lui d’aller se creuser la cervelle ou perdre son temps, il s’agira pour lui de recevoir ce qu’on lui donne avec sincérité et amour ; et même de participer à une grande et belle cérémonie : celle de la communication collective. Excusez du peu !
Je suis peut-être le plus petit comédien du monde, mais j’ai l’immense prétention de penser que chaque chose de moi que je lance sur scène finira bien un jour par porter ses fruits. Attention, je ne suis pas naïf : un spectateur un peu trop économe qui irait voir « l’Avare » de MOLIÈRE n’en ressortirait pas moins avare ! Bien sûr que non. Mais, tout ce qu’on lâche lors d’une représentation finit tôt ou tard chez l’un ou l’autre des spectateurs, d’une façon imprévisible. IMPRÉVISIBLE mais POSITIVE.
« Combien de gens ne sont abstraits que pour paraître profonds » disait… je ne sais plus qui. Et l’art en général est victime de ces usurpateurs, qui ont rendu le public méfiant. Il y a, parmi les liens proposés sur la colonne de gauche, celui du blog de Christian, qui nous raconte la vie à la campagne, avec ses ânes. Et bien, ce blog est donc monotone et triste ? Il ne faut pas aller le visiter ? On risque de s’y ennuyer ? Il ne se passe jamais rien dans les collines désertées par les hommes ? J’ai eu la chance d’être invité à passer une journée "la haut" avec ces ânes. Là-bas, pas de centre commercial, pas de bar, de pub, pas de plage ni de rue animée ; pas la peine d’emporter de l’argent. La photo qui orne le papier peint de mon PC représente mon fils guidant une des ânesses sur un chemin caillouteux. Le bonheur qui se lit sur son visage est sans égal, un bonheur différent.
Allez donc voir des pièces de ANOUILH, FASSBINDER, IONESCO ou SARTRE et goûtez enfin des moments différents.
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14/03/2007
B r è v e s - I I
Une fois de plus, l’actualité d’une part et mes envies de l’autre font que j’ai plusieurs petites choses à inscrire ici.
Commençons par les annonces.
La première provient du théâtre Trimage :
« Rencontres »
de Guy FOISSY, avec Emmanuelle LORRE et Philippe LECOMTE, direction d’acteurs Corinne RIVIĖRE.
A l'occasion de ses 50 ans de théâtre, 3 pièces courtes du maître de l'humour noir, dont 2 en création :
Mort aux laids (création) Un couple de comédiens refuse de jouer ce soir... Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Qui sont ces laids qui les tétanisent ?
Annonce matrimoniale Petits arrangements avec la vie, l'amour, la mort et autres impondérables. Ils se rencontrent par une petite annonce. Elle aime tuer les chats, il aime tuer les enfants. Dans un climat d'humour noir, ils vont peu à peu se dévoiler, s'affronter et peut-être s'aimer...
Dépositions (création) Un homme et une femme font une déposition sur la déchéance de leur couple. Où sont-ils ? Se connaissent-ils ? Sont-ils le chacun ou la chacune de l'autre ? Ou...
Un spectacle grinçant, touchant… profondément humain.
Du 16 au 24 mars (vendredis et samedis à 21 h 00, dimanche 18 à 17 h 30)
Théâtre Trimages
17, rue d'Alsace-Lorraine 06 000 Nice
04 93 16 89 36
www.fnac.com - www.billetreduc.com - www.ticketnet.fr
Plein tarif 14 euros / réduit 10 euros (étudiants, chômeurs, seniors, adhérents Trimages, FNAC, Virgin, FNCTA, CE, groupe de 10 personnes)
La deuxième annonce vient de la Cie Baie des Anges :
« FOLIES COMIQUES »
avec : Béatrice Strim (Paula) Candide Portes (Lydia) Valérie Kirkorian (Kiki )
L’AUTEUR ZAZO CHICO est un dramaturge connu, traduit en plusieurs langues qui a choisi d'écrire sous un pseudonyme et pour son plaisir des textes burlesques dans la lignée des MARX BROTHERS. Il a notamment écrit des textes pour Raymond DEVOS, Philippe NOIRET,Jean POIRET, Michel SERRAULT, Jacques MARTIN.
LA PIECE
« FOLIES COMIQUES » est une satire souriante des tendances intellectualistes qui régissent l’art dramatique actuel. 3 filles, fans de théâtre se trouvent à la tête d’un lieu minuscule de 27 places, et découvrent qu’un lieu théâtral a besoin pour exister d’une pièce. Tant pis, elles en bricoleront une elles même. Et nous voilà emportés dans une folle parade, truffée d’effets burlesques où les fantômes des MARX BROTHERS se sont donnés rendez-vous. Une force comique pure éclate à tout instant, bousculant les lois du genre au point de nous donner l’impression de marcher sur la tête mais finalement tout s’imbrique harmonieusement, tout est plié, réglé, car derrière ces personnages désopilants se cachent des solistes virtuoses.
Hôtel Le Scribe
20, av. Georges Clemenceau (angle rue Paganini) à NICE
Mars et Avril, samedi à 21h00 et dimanche à 15h00
Réservations au 06 64 68 79 19
Enfin je vous rappelle que, comme annoncé lors d’un précédent article [cliquez ICI pour le (re)voir] , les journée « POËT POËT » à l’Impasse, c’est aujourd’hui jeudi.
En plus de ces annonces, je souhaite maintenant évoquer un phénomène qui touche la population féminine du monde du spectacle.
Au fil de mes diverses expériences, j’ai pu constater que beaucoup de comédiennes font preuve de coquetterie. Les personnes concernées auront beau s’en défendre, je répondrais que je crois ce que je vois. En effet, j’ai déjà vu une comédienne refuser de dire une réplique parce que celle-ci donnait une image vulgaire du personnage qu’elle interprétait, alors que précisément, c’était un des traits importants du personnage. (Et elle argumentait la bougresse !) ; j’ai déjà vu une comédienne refuser de porter des lunettes afin de ne pas donner une image d’elle trop vieillie ; j’en ai même vu une vouloir paraître plus jeune que sa camarade qui jouait pourtant le rôle de sa fille !
A toutes celles qui acceptent de s’enlaidir, de devenir vieilles, de paraître grotesques ou vulgaires ; à toutes celles qui, oubliant ce qu’elles sont deviennent ce qu’on leur demande d’être, A toutes celles-là, je leur dis qu’elles ont l’engagement qu’il faut pour arriver à faire de l’art véritable, et je leur adresse un salut respectueux.
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08/03/2007
Marie-Ségolène présente
Aujourd’hui, Je vous propose simplement de lire la transcription du sujet abordé par la candidate PS sur CANAL + à 19h45. C’est l’artiste CALI qui a soulevé la question. Était également présente la comédienne Jeanne MOREAU.
CALI : [ … Le statut des Intermittents ] est l’aide la plus efficace pour le monde artistique. Et, évidemment, il y a donc un déséquilibre financier, on le sait, mais on sait aussi, c’est terrible, que c’est dû à des abus d’entreprises, des entreprises de télévision ou des entreprises de production, des entreprises même publiques, qui n’hésitent pas à payer comme des Intermittents des présentateurs, des réalisateurs, des techniciens alors que ces gens là ont des contrats à durée déterminée, ont des contrats à long terme et, évidemment pour ces entreprises, c’est beaucoup plus avantageux pour payer les journées de congés ou les jours de repos, de faire payer ça à la collectivité. Mais c’est quand même scandaleux aujourd’hui de voir que ce sont les artistes qui sont dans la précarité, les plus démunis, et qui sont les vrais représentant de la culture en France, qui subissent ces abus, ces abus qui sont… ont va dire tolérés. Alors aujourd’hui… enfin ça fait cinq ans quand même que le gouvernement n’a pas fait grand chose, tourné autour du pot ; il a fait des mauvaises propositions. Et ça fait cinq ans qu’il y a un vivier d’artistes qui est en train de se tarir en France et c’est dramatique et dangereux. Alors ma question est simple : si vous êtes élue, que ferez-vous pour le statut des Intermittents du spectacle ?
Marie-Ségolène ROYAL : D’abord c’est vrai que… il faut déplorer qu’un système qui fonctionnait bien ait été cassé ; même si, comme tout système, il a besoin d’être réformé : s’il y a des choses qui ne fonctionnent pas bien réformons, mais ne cassons pas. Donc, je reprendrai la discutions avec les organisations des Intermittents du spectacle, parce que je crois qu’il y a un paradoxe assez terrible : d’un côté une société qui a soif de culture – il n’y a pas assez de culture, il faut la mettre massivement dans tous les rouages de la société – et de l’autre, des artistes qui sont au chômage. Donc il y a quelque chose qui ne va pas, et je crois que la valeur artistique n’a pas le droit d’être gaspillée. Et moi je veux une société qui intègre à tous les niveaux de l’activité la dimension culturelle. Et donc ce que je veux aussi c’est que les Intermittents trouvent du travail, trouvent des activités, que les entreprises de spectacles soient florissantes, et on l’a vu lorsqu’il y a eu les grèves des Intermittents, on a vu à quel point la culture était aussi une filière de développement économique, sociale et culturelle très importante, avec beaucoup d’emplois à la clé. Des développements des territoires considérables ; je le vois moi avec les Francofolies de La Rochelle, par exemple, ça fait vivre la restauration, l’hôtellerie, donc ça créé des emplois secondaires. Très très important : tous les festivals, aujourd’hui, partout sur le territoire, les festivals constituent des points d’appuis très fort du développement économique. Je ne veux pas dire que la culture ça n’est que le développement économique, mais on a trop souvent marginalisé ou dénigré ces aspects culturels que moi je veux les remettre au premier plan d’une dynamique d’un pays qui se relève. Et en tout cas les négociations seront reprises très très vite.
Jeanne MOREAU : [ … ] Le marché du cinéma s’est transformé avec les nouveaux débouchés, avec Internet et tout ça. Donc c’est un équilibre très délicat. Et il y a aussi le financement du cinéma français qui est perturbé, qui est transformé. Donc c’est pas seulement ne pas employer les artistes qui ont du talent ou mal les employer, mais il y a toute une organisation de production, et d’ailleurs Pascal FERRANT en avait très très bien parlé…
Je rajouterai, pour terminer, que ce problème du financement des Intermittents est antérieur aux cinq dernières années, mais qu’il s’est encore aggravé par le manque de réponse appropriée de la part du gouvernement.
Enfin, on ne peut résumer le déséquilibre financier du système au seul emploie quasi frauduleux de certaines maisons de productions. Des abus ont parfois été le fait d'artistes qui ont su profiter de ce système.
Cette question des Intermittents prend de plus en plus des allures d’usine à gaz. C’est la raison pour laquelle je suis resté sur ma faim, car j’espérais une réponse plus approfondie et surtout plus concrète de la part Marie-Ségolène ROYAL.
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02/03/2007
Le grand écart
Celui qui fait la démarche de prendre des cours d’art dramatique ne peut pas avoir une attitude de « consommateur ». Il ne lui est pas possible de se dire qu’aujourd’hui, il va aller recevoir l’enseignement de l’un, puis dès le lendemain aller voir ce qui se fait chez l’autre. Même et surtout si cet un et cet autre sont de bons professeurs.
En effet, cours de théâtre, ateliers d’improvisations, stages divers, tous cela est dispensé par des enseignants qui sont eux-mêmes, dans leur grande majorité, des artistes de scène. Ils ont une vision, leur vision du métier. Ils ont leur conception de l’art dramatique. Ils ont leur méthode pour former leurs élèves. Ils sont parfois aux antipodes les uns des autres, chacun ayant en lui une vérité, un parti pris, une conviction profonde. L’élève débutant qui promènerait d’un cours à l’autre n’additionnerait pas, par une arithmétique naïve, l’expérience des uns et des autres. Au contraire, sans un minimum d’expérience de la scène, les leçons prises ici iraient en déduction de l’enseignement pris auparavant. Il y a souvent, en apparence, des contradictions dans les propos des différents intervenants, qu’ils soient professeur mais aussi metteur en scène.
Ce n’est qu’en forgeant sa propre expérience que l’on peut enfin profiter des leçons de tous. D’ailleurs, un débutant peut progresser fortement les deux premières années avec un seul professeur si celui-ci est bon. Je pense même qu’il faut avoir une confiance totale dans celui qu’on a choisi pour ce genre de formation. Après, oui, après, on peut faire le grand écart.
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