18/04/2007
Double face
Les avantages de l’Internet sont nombreux. Entre autres, il est possible aujourd’hui de visionner un extrait d’un spectacle de chant, avant de décider d’aller le voir, comme vous pourrez le faire en cliquant sur le lien proposé par l’annonce ci-dessous. Beaucoup d’entre vous se sont habitués à consulter ces vidéos miniatures à la qualité approximative.
Est-ce réellement un plus ? Faut-il visionner un morceau de tous les spectacles que l’on souhaite aller regarder ? N’est-ce pas là une habitude qui risque de tuer la curiosité ? Ou au contraire, cela va-t-il permettre, à ceux qui n’osaient pas risquer une soirée sur une programmation inconnue, de franchir le pas en se rassurant avec une vidéo de présentation ?
Nos outils modernes gardent un point commun avec les premiers bifaces des hommes des cavernes : ils sont à double tranchant.
BABETH CHANTE PIAF
Un spectacle pour tous, en chansons, en émotions, en danses
Une grande voix, celle de BABETH
Une vie racontée, celle de LA MÔME
Des chansons éternelles, celles de PIAF
Des ballets pour réver, ceux de la Cie CHRYSALIDE
CLIQUEZ ICI POUR ACCEDER A LA VIDÉO DE PRÉSENTATION
L'IMPASSE - THEATRE
Cie Céliandre
Rue de la Tour - L'Impasse
06300 VIEUX NICE
Réservation: 06.70.62.19.34- 04.93.92.66.25
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14/04/2007
Avez-vous remarqué ?
Avez-vous remarqué ? Il y a du nouveau sur la colonne de gauche. J’ai commencé à y mettre les liens de tous les artistes, toutes les compagnies ou toutes les salles qui disposent d’un site ou d’un blog. Cette liste va grandir au fur et à mesure dans les prochains jours, pour essayer de devenir la plus exhaustive possible.
Les Cies ALCANTARA et ARKETAL ont déjà été évoquées dans nos colonnes [Cliquez ICI et LA pour relire les articles ] ; de la Cie la CITADELLE, j’ai déjà cité un des membres (Stéphane EICHENHOLC). La Cie de l’ARPETTE était programmée au Théâtre de l’IMPASSE, mais tous ses spectacles ont été annulés ! Il nous reste le site… L’Ensemble Orchestral et Choral des Alpes-Maritimes (EOCAM) fera bientôt l’objet d’une interview. Le CERCLE MOLIERE est une des structures les plus anciennes sur la région, presque une institution – ce qui, chez certains, passe pour un défaut. Enfin, le Théâtre de l’ALPHABET est parmi les tous premiers théâtres à éclore sur Nice. Il y a plus de 20 ans, il n’y avait pratiquement aucune salle "indépendante" (quoique subventionnée en partie par des collectivités publiques) : le Théâtre 12, qui a fermé depuis (son créateur, Meyer COHEN, a ensuite fondé le Théâtre de la Cité, rue Paganini) ; le Théâtre du Cours, fondé par Henri MASINI et Jacques FENOUILLET ; le Bar des Oiseaux, rendu populaire grâce à Noëlle PERNAT ; et, donc, le Théâtre de l’ALPHABET. Installé initialement rue de Roquebillière, dans de grands locaux, il dut être déménagé au 10, bd Carabacel. La programmation d’alors était davantage axée sur le théâtre d’avant-garde, elle se tourne aujourd’hui vers les "classiques". Le lieu fait partie de ces petites salles dans lesquelles il reste possible de jouer (presque) comme au cinéma.
P.P.P. (Petite Parenthèse Pognon) : lorsqu’une salle contient officiellement plus de 49 places, il faut obligatoirement la présence d’un pompier pour assurer la sécurité, au-delà de 99 places, il faut deux personnes, et ainsi de suite par tranche de 50 places. Ainsi, pour des raisons évidentes de coût et d’organisation, les petites salles font souvent moins de 50 places (du moins officiellement !).
Le Théâtre de l’ALPHABET a été fondé par Henri LEGENDRE et Catherine MEUNIER, qui en assurent aujourd’hui encore le fonctionnement : cours pour enfants, adolescents et adultes ; mises en scène des spectacles qui y sont produits… L’enseignement d’Henri LEGENDRE trouve son fondement dans le système mis au point par Constantin STANISLAVSKI : travail sur la concentration, sur les souvenirs personnels et sur l’engagement du comédien ; mais sa pédagogie est davantage basée sur sa propre vision du théâtre et son expérience de la scène. Avant de devenir directeur de théâtre, on m’a dit qu’il avait tenu une librairie et, c’est un avis personnel, cela ne me surprend pas : sa connaissance de la chose littéraire est assez conséquente.
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04/04/2007
Annulation (nouvelle question " transversale ")
Pour cet article, j’ai souhaité poser une question à certains artistes qui ont été partie prenante de la mésaventure suivante :
« S’il vous est déjà arrivé d’annuler un de vos spectacles, ou bien de jouer dans un spectacle annulé pour une raison ou pour une autre, comment avez-vous vécu un tel coup ; et surtout, surtout, le travail accumulé pour ce spectacle a-t-il été perdu ou bien a-t-il pu servir de matière pour autre chose ? »
Emmanuelle LORRE (Cie l’ÉPIGRAMME) : Oui, ça m'est déjà arrivé d'annuler. Mais une date (ou quelques dates) seulement. Pour cause de maladie (grave) ou par manque de réservations. J'ai connu des projets qui ne voyaient pas le jour, mais je n'ai jamais été, en tant que comédienne, sur une pièce qui finalement ne s'est pas jouée après avoir été travaillée.
Mais en tant que metteur en scène oui. J'avais l'an dernier été appelée par une compagnie pour faire une mise en scène. Et, en cours de route, à environ un mois de la 1ère, les 2 comédiens m'ont fait savoir qu'ils renonçaient au projet dans l'immédiat et annulaient les dates prévues. Ils estimaient ne pas pouvoir être prêts à temps. J'ai très mal vécu cette expérience. C'est douloureux. Tu as l'impression d'être rejetée, trahie, d'avoir fait du sale boulot. D'autant plus que les 2 comédiens ne m'avaient pas fait par de leurs doutes, de leurs craintes, avant de prendre cette décision. Ils en ont parlé entre eux, se sont bien monté la tête, ont pris leur décision dans leur coin, puis m'ont mise devant le fait accompli. Sans que je puisse rien dire, rien faire, rien changer. Ca m'a laissé un goût amer. Et au final, l'impression d'avoir perdu mon temps. De m'être trompée aussi. Donc, pour le moment, je ne peux pas dire que le travail accumulé sur ce spectacle me serve de matière pour une autre création.
Sophie SERGIO (Cie ALCANTARA) : Il m'est arrivé qu'un spectacle soit carrément annulé (et jamais repris) après des mois et des mois de répétitions ; c'est très douloureux, mais j'ai enchaîné aussitôt avec mon premier bébé, j'avais donc d'autres préoccupations ! Il nous est arrivé également d'annuler des dates, fautes de réservations, c'est moins grave car tu sais que le spectacle sera quand même joué ultérieurement.
Quant à Lysie PHILIP (Cie ANTIPODES), elle m’affirme n’avoir jamais vécu ce genre de situation, que son expérience et encore plus son flair l’ont pour l’instant mise à l’abri de ce genre de mauvaise surprise.
Nous terminons avec le très prolixe Noël DUCHÊNE (Cie CÉLIANDRE) : Je dirais d'abord qu'il faut évoquer les motifs d'une annulation ! Comédien malade ou public absent, dans la plupart des cas !
Encore que nous ayons vécu à l'IMPASSE le cas du comédien ET du public absent… moins gênant !… sauf pour boucler le budget !
Le cas du comédien qui te tient en bateau aussi jusqu'au dernier moment… etc. etc. mais ce sera un prochain blog !
Comment vit-on le coup ?
D'abord, y a pas mort d'homme !
Ensuite ça arrive à tous !…?… Sauf de très rares exceptions et qui doivent avoir une volonté de fer ! Car ce qu'on vit le plus durement et le plus souvent dans nos petites salles, c'est sûrement l'absence de public… ou peu de public… "y a 4 personnes que fait-on?"… 5 ? 6 ?… 10 ?… 2 ? ! [ la règle la plus simple en général étant la suivante : au moins autant de spectateurs dans la salle que de comédiens sur la scène. NdR]
On se pose plein de questions… Sur soi…"Ça plait pas ?"… "Pas assez bon ?"… Sur eux… "Mais y sont où ?… " Ils sont tous devant la télé nos chers spectateurs ?"…
Le comédien malade, tu lui apportes des vitamines, tu te fais une raison, un peu comme un accident… Ou tu le remplaces au pied levé et le "spectacle continu"… Te souviens-tu dans "ZOO" ? On a traversé une époque de grippe et chacun notre tour on défaillait… Ou en remplaçait ! Mais on n'annulait pas !
Le public absent… Ça c'est le pire… Là tu sens bien le poids de ton travail sur les épaules, tout ce que tu voulais donner montrer partager… Il te reste là, sur le ventre avec en plus le poids du trac que t'avais avant d'apprendre que c'est annulé !… Tu ne regrettes pas le temps que tu viens de passer en répétition, en préparation ou en concentration… Tu regrettes de ne pas pouvoir vivre ce moment auquel tu t'es préparé, ce moment que chacun d'entre nous, comédien, savoure comme une liqueur ou un élixir… Le plaisir d'être sur scène devant un public et encore une fois ce partage de vibrations, d'émotions…
Alors ce public, c'est combien ?…
il m'est arrivé de jouer, il nous est arrivé de jouer pour 4… moins, c'est un exercice difficile… L'appréhension, le trac ne suit pas de règle mathématique, tu peux avoir peur devant 10 ou devant 10000 mais 4, c'est très flippant… Tu sais que tu dois jouer comme si la salle est pleine ta pièce et en même temps tu sais qu'il n'y a que 8 yeux, tu veux pas non plus les mettre mal à l'aise (car pour le public, c'est pas évident non plus !) en t'adressant qu'à eux, tout le temps (ça fini par te faire croire que tu fais le forcing pour les emmener ou les tenir dans tons univers)… C'est bizarre comme sensation et en même temps cela peut être encore plus stimulant, au risque de tomber dans une surabondance d'énergie… Mais c'est pas le sujet ! Autre blog !
Annuler pour "public absent" et définir la limite du jouera-jouera pas, c'est relatif d'un comédien à l'autre, d'un spectacle à l'autre, d'une motivation à une autre, d'un théâtre à l'autre… C'est aussi souvent le coté pécuniaire qui l'emporte (les recettes moins les frais de régie, location, éclairage… ça peut coûter cher de jouer pour 2 !)…
On peut annuler… mais ce qui en ressort le plus souvent comme sentiment, et ce sera ma conclusion, c'est de la MOTIVATION ! "jamais cela ne se reproduira " "je vais contacter tous les gens que je peux" " je vais afficher" "je vais bouger" "et la semaine prochaine, même s'il y en a un spectateur de moins, je jouerai et je donnerai tout ! Car alors, la fois d'après, y en aura sûrement un de plus !"
Peut-être que certains lecteurs de ce blog ont vécu eux aussi ce genre de situation malheureuse. Il serait sûrement intéressant de rajouter ici leur témoignage à la suite des quatre premiers. C’est la raison pour laquelle j’ai ajouté, dans la colonne de gauche, sous la photo qui sert d’emblème à ce blog, une adresse e-mail pour permettre à chacun de me joindre sans avoir à poster un "commentaire". Comme par exemple, ici, pouvoir apporter sa réponse à la question posée.
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