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25/11/2011

Quel cirque !

Je viens de rajouter un lien dans la Colonne de Gauche : il s’agit d’un lieu situé à Nice, au 8, rue Scaliero (parallèle à Barla et non loin d’Acropolis) : le Jazz Comédie Club.

 

Je n’y suis encore jamais allé, mais je peux d’ores et déjà vous recommander un spectacle programmé les dimanche 27 novembre et 04 décembre à 16h00 et les vendredi 02 et samedi 03 décembre à 21h30.

 

Il s’agit d’une comédie signée Barry CREYTON et adaptée en France par Michèle LAROQUE et Jean-Michel RIBE : Cirque à Deux.

 

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J’avais déjà fait un compte-rendu lors da sa création aux 8èmes Falicomédies, en septembre 2010 (cliquez ICI pour relire l’article).

 

C’est vrai, parfois je râle de trouver un peu trop de comédies à l’affiche ; je tempête en pensant que le public se laisse aller et qu’on assiste à un formatage de la production théâtrale. Mais tout de même, il est bon qu’il y ait aussi des comédies, de bonnes comédies, bien écrites, bien mises en scène et bien jouées. C’est le cas de ce Cirque à Deux !

 

Réservation au 04 93 14 34 28

Tarif normal = 15 Euros

15/11/2011

Trois lettres… pas mieux

Trois lettres… pas mieux, voilà donc le titre de mon tout premier film, un court métrage tourné en Super-8 avec la contrainte du "tourné-monté".

 

Qu’est-ce que c’est le "tourné-monté" ? Pourquoi ai-je fait un film ?

 

Venez samedi 19 novembre prochain, à 20h30 au cinéma Mercury à Nice, assister à la première projection et vous comprendrez tout !

 

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Cliquez sur l'image pour lire le détail de la programmation.

Nombre de places limité : il est conseillé d'arriver une demi-heure à l'avance !

P.A.F. = 3 Euros

10/11/2011

Tiré d’une histoire vraie

Vous l’avez sans doute déjà lu ici ou là, qui sur la couverture d’un roman à succès, au générique d’un film ou d’une série télévisée ; inclus dans la bande-annonce du prochain thriller à 50 000 000 de dollars et même en guise de présentation de certaines BD : « Tiré d’une histoire vraie », « D’après des faits authentiques », « Inspirée d’événements réels », vrai, réel, véridique… Comme si la qualité d’une œuvre dépendait de la réalité de l’histoire qu’elle raconte !

Je trouve cela terriblement dégradant. On tire le public vers le bas, on développe chez le lecteur ou le spectateur sa médiocre attirance pour le sensationnel, au détriment du sensible et du sensé.

Quel enfantillage nous pousse à trembler davantage pour une histoire vraie que pour une histoire forte ? Le public tourne son regard vers ce slogan racoleur de la même façon qu’il ralentit sa voiture pour mieux contempler l’accident qui vient de se produire. Ah là là, quel frisson !

« Tiré d’une histoire vraie » ! Non mais, imaginez un peu la couverture du Tartuffe de MOLIÈRE, affublé de cette publicité : « Jean-Baptiste Poquelin vous présente son dernier chef d’œuvre : Le Tartuffe, pièce en 5 actes inspirée de faits réel » !

Et Tintin ? Pourquoi pas Tintin tant qu’on y est ? « Tintin et Milou, d’après des personnages ayant existé » ! Et aussi : « Harry Potter, l’histoire vraie qui a inspiré la saga »… « Exclusif : Jean de LA FONTAINE nous confie quel est le vrai corbeau qui lui a inspiré sa célèbre fable » !

 

J’avais réussi à convaincre ma compagne d’aller voir Intouchables plutôt que la Couleur des Sentiments. Je n’ai pas été déçu. Excellent travail de la part de François CLUZET, comédien que j’ai toujours admiré (oups ! c’est vrai qu’on ne dit plus « admirer », il faut employer le verbe « respecter » ; « admirer », ça fait con-con désormais, alors qu’avec « respecter », on préserve sa virilité…) François CLUZET donc, porte le film d’un bout à l’autre, avec l’aide d’Omar SY.

Oh, je ne pense pas qu’il s’agisse là du plus grand film que j’aurai vu cette année, mais tout de même, jusqu’à la fin, entendez bien, jusqu’à la fin ce film m’a plu.

 

Et puis patatras : « Tiré d’une histoire vraie ».

 

Vite, j’essaye de ne pas gâcher mon plaisir à cause d’une si petite phrase, je feins de ne pas avoir vu, j’essaye de regarder ailleurs ; de toutes façon, le film est terminé, non ? Non. Le film n’est pas fini, il a fallu subir quelques secondes de trop, de simples phrases inscrites à l’écran et rappelant que les deux protagonistes ont réellement existé, et qu’ils vivent aujourd’hui ici et là, et qu’ils ont depuis accompli ceci et cela. Pire : nous avons eu droit à des images les montrant tous deux, côte à côte.

Eh oui, parce que c’est bien connu, une image c’est forcément vrai… enfin, en tout cas plus vrai qu’un simple texte, non ? Et si jamais un spectateur ne le croyait pas que tout ça est « tiré d’une histoire vraie », quel malheur pour le 7ème art ! Alors vite, on en remet une couche. Puisqu’on vous le dit que c’est arrivé : regardez les images, elles le prouvent.

 

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Qu’est-ce qu’on en a à faire du talent de François CLUZET, d’Omar SY et de tous ces personnages secondaires qui mériteraient pourtant qu’on les admi… pardon, qu’on les respecte ? « Inspiré de personnages ayant réellement existé », c’est bien la seule chose qui compte, n’est-ce pas ? Et tant pis pour les choix esthétiques, les cadrages, le montage, la direction d’acteur, l’éclairage… tout ça n’est rien. Le scénario ? Les dialogues ? Laissez moi rire, cela ne compte pas face à cet argument massue : « d’après une histoire vraie ».

 

Je m’y engage solennellement aujourd’hui : je ne veux plus lire que des œuvres « inspirées de faits réels ». De toute mon existence, je ne veux plus entendre parler des tragédies antiques, encore moins de celles de CORNEILLE et de RACINE. Plus jamais je ne lirai le Songe d’une Nuit d’été de William SHAKESPEARE. Je tourne définitivement le dos aux Caprices de Mariane d’Alfred de MUSSET et refuserai obstinément de lire Ubu roi d’Alfred JARRY.

 

Et qu’on se le dise, cet article est lui-même inspiré de fait réels : celui d’un gars qui en a marre de ces slogans qui nous tirent vers le bas.

 

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En lien, un article du journal Rue-89 au sujet du film Intouchables ; cliquez ICI.

07/11/2011

En générale

J’étais invité, la semaine dernière, à la générale de l’Impromptu de Versailles, qui se joue jusqu’au 19 novembre au TNN, salle Michel Simon (la "petite" salle de 350 places).

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La générale est la dernière répétition, juste avant la première représentation devant le public. Mais dans les grosses structures, il est d’usage d’inviter des personnes pour y assister.

Les usages, les traditions, il en est parfois question dans cet Impromptu, et Paul CHARIÉRAS, le metteur en scène nous l’a rappelé à la fin du spectacle, alors que le public applaudissait : il s’agit d’une répétition, donc les comédiens ne viennent pas saluer sur le devant de la scène.

Peu importe, chaque invité connaissant au moins un membre de l’équipe, nous avons pu prolonger la soirée en discutant un peu.

 

En traversant les cercles de conversation, j’ai pu me rendre compte de l’accueil mitigé de cette interprétation de la pièce de MOLIÈRE.

 

Dans le dossier de presse lui-même, on explique qu’il s’agit « d’une pièce unique et totalement atypique dans l’œuvre du plus grand homme de théâtre qu’ait connu le XVIIè siècle » (je ne suis pas entièrement d’accord, Don Juan me semble aussi une œuvre à part).

Elle est surtout atypique dans sa raison d’être. En effet, MOLIÈRE a écrit ce texte pour répliquer aux attaques qui fusaient de toutes part. Il a répondu à sa façon, avec ses armes à lui. Est-ce à dire que le résultat n’est pas une pièce de théâtre ? Si, si, bien sûr. Toutefois, certaines bases sont bousculées. Et pas des moindres.

 

Il est un principe, notamment, qui veut que souvent — pas toujours mais souvent — une pièce doit montrer une évolution, un cheminement. L’action, un ou plusieurs personnages, quelque chose doit partir d’un point A pour arriver à un point B. Pour cela, elle peut d’abord passer par petit a puis petit b, c et d… Bref, le spectateur doit constater que, même immobiles, les personnages ne sortent pas indemnes du drame ou de la comédie qui vient de se dérouler.

Hors, dans cet Impromptu de Versailles, c’est moins évident. Jean-Baptiste POQUELIN, qui se met lui-même en scène avec sa troupe de comédiens, montre à son public les difficultés de son métier, et tout le talent qu’il faut pour proposer au roi, en un temps record et dans l’urgence, un spectacle qui tienne la route. Tout occupé à expliquer ses théories sur le théâtre et à répondre à ses adversaires, il a délaissé ce principe de progression.

 

Ainsi, il était difficile pour les comédiens du TNN de tenir le public en haleine durant une heure et quart. Paul CHARIÉRAS qui signe la mise en scène endosse également le rôle principal, celui de Jean-Baptiste POQUELIN. Et si son jeu est acceptable, parfois très bon, il n’a pas réussi à éviter la monotonie. Une monotonie bien camouflée, dissimulée sous les pirouettes et surtout d'excellents décors très bien conçus — des décors qui montrent… l’envers du décor !

Ajoutons à cela que quelques comédiens semblent un peu "verts" et cela plombe davantage le rythme.

Et pourtant, ce spectacle n’est pas loin d’être au point. Il contient quelques très bonnes scènes avec de bonnes performances. Il y a des trouvailles. Il ne faut pas le remanier, juste le retoucher.

 

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Ce texte n’est pas le premier tir de mortier, MOLIÈRE avait auparavant composé l’École des Femmes, pièce qui avait suscité de nombreuses critiques, notamment de la part de Donneau de Visé. MOLIÈRE répliqua alors avec la Critique de l’École des Femmes, laquelle ne diminua pas ces pamphlets et autres caricatures. MOLIÈRE écrivit alors l’Impromptu de Versailles, en précisant cette fois qu’il ne prétendait « faire aucune réponse à toutes leurs critiques et leurs contre-critiques… », bien que ses adversaires aient continué leurs attaques.

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Pour plus de détails sur les horaires et les tarifs, le site du TNN est en lien Colonne de Gauche.