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30/09/2010

Un bon mouvement.

C’est le deuxième opus de la compagnie le Cri du Chœur, presque une suite, qui mérite que l’on sorte de chez soi pour aller l’écouter… et le voir.
Car « 2ème Mouvement » est bien un spectacle où l’on chante, mais avec pour fils rouge le burlesque et l’univers clownesque.
Leur première production avait touché le public de Menton à Cannes puis avait largement dépassé les "frontières" de la région, avant de voguer vers d’autres pays.

J’ai pu découvrir leur second spectacle lors d’un festival cet été à Cagnes-sur-Mer. En effet, on ne peut pas parler de surprise lorsqu’on a déjà vu la première mouture. Et pourtant, la magie continue d’opérer.
Cela est dû en partie à la grande énergie qui est déployée par ces 4 comédiens-chanteurs, à la variété des costumes et autres déguisements ainsi qu’à une précision toute professionnelle (malgré la pagaille apparente qui règne sur la scène).

Le cri de Cagnes (10).JPG

Parmi ceux qui étaient présents cet après-midi là, certains ont pu regretter de moins rire que lors du premier spectacle. Mais il faut se rappeler que cette deuxième création est toute neuve, qu’elle n’était pas encore rodée cet été ; de plus, la compagnie se produisait en extérieur, sur une scène trop exiguë. Les représentations à venir seront parfaites.
A noter que la distribution de ce quatuor est légèrement modifiée : pour ce « 2ème Mouvement », Sylvia SCANTAMBURLO remplace Émilie PIRDAS, actuellement accaparée par ses mises en scène.

Ils se produiront à partir de ce week-end au Théâtre de la Semeuse à Nice les vendredi 1er et samedi 2 octobre, puis les 8,9,10 et les 15,16,17 octobre, les vendredi et samedi à 20h30 et les dimanche à 15h00.
Tarif : 15 Euros
Réservations (sur répondeur) : 04 93 92 85 08

Que le public d’Antibes ou bien de Grasse ne se sente pas oublié, après un séjour à Calvi, il est probable que ce spectacle tournera dans bien des salles de notre région.
En attendant, voici quelques images extraites de leur dossier de presse (sauf pour les images en extérieur, que j’ai prises à Cagnes-sur-Mer)

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Leur site est désormais en lien Colonne de Gauche. (La maquette est très belle, mais la navigation un peu lente !)

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A la Semeuse également, une information beaucoup moins gaie nous a été communiquée : on se souvient qu’en mai de cette année, le spectacle camerounais « les Martyrans », de la compagnie Annoora, avait été annulé (cliquez ICI pour relire l’article).
Puis l’équipe en charge du théâtre nous avait alors expliqué : « … disons qu'au dernier moment le consulat nous a demandé un certain papier que nous n'avions pas. Nous avons fini par l'obtenir grâce à la Préfecture qui nous a beaucoup aidé. Une fois ce papier obtenu , à deux jours des représentations, le consulat a exigé que nous lui fournissions l'original ce qui en soit était impossible. […/…] le consulat français au Cameroun, du moins l'interlocutrice avec qui a traité Frédéric Rey, n'y a pas mis du sien du tout… au contraire… Nous essaierons de reprogrammer cette compagnie maintenant que nous sommes au fait des procédures et des caprices du Consulat. »
En bref, une histoire abracadabrantesque de visas distribués à certains danseurs mais pas à d’autres, selon une simple règle de quotas…
Enfin, jeudi 16 septembre, Frédéric REY nous informait qu’une nouvelle programmation ne serait pas possible cette saison : l’aventure précédente ayant été traumatisante pour la troupe camerounaise, il valait mieux différer d’une année la reprise des contacts. Affaire à suivre…

24/09/2010

Mi-saison

Jeudi 16, c’était la désormais traditionnelle présentation du programme de la saison pour le Théâtre de la Semeuse et le Centre Culturel de la Providence. Ou plus exactement, le programme de la mi-saison, jusqu’au 19 décembre.
Cette année, je me contenterai de vous diriger vers le site de l’association La Semeuse pour télécharger le détail de cette programmation (cliquez ICI). En effet, il y a plusieurs choses intéressantes, et je préfère y revenir plus en détail ultérieurement.

La batterie de mon appareil photo était presque déchargée, aussi, peu d’images de la soirée, mais quelques commentaires, apportés tout d’abord par Aline DI MAGGIO, qui s’occupe des relations publiques.

l’Illustre Théâtre : Bonjour Aline, j’ai une question bien précise à te poser, mais tout d’abord, peux-tu nous résumer le parcours qui t’a conduit jusqu’ici ?

Aline DI MAGGIO : À la base, j’ai une formation de comédienne. Je fais du théâtre depuis toute petite ; j’ai commencé, j’avais six ans. J’ai jamais arrêté. J’en ai fait à Nice, j’en ai fait à l’école, au collège… J’en ai fait aussi à la Semeuse ; pas très longtemps parce que j’ai dû "arrêter" pour mes études. Et très rapidement je me suis rendue compte que je ne pouvais pas faire autre chose que ça.
Donc je suis parti à Paris ; j’ai fait le Cours Florent… Je suis restée cinq ans là-bas ; j’ai monté une troupe, j’ai essayé de jouer : ça a été une expérience très enrichissante mais très difficile.

l’Illustre Théâtre : On s’imagine qu’à Paris, il y a plus de monde, plus de spectateurs, que ça "bouge" plus, et donc que c’est plus facile qu’en province !

Aline DI MAGGIO : En fait, c’est pire… c’est un monde fermé…

l’Illustre Théâtre : Un système de réseau ?

Aline DI MAGGIO : Voilà. Si tu ne connais pas les bonnes personnes, déjà c’est impossible. Nous, ça nous a coûté de l’argent pour jouer… on était bien obligés de louer les endroits… Donc à un moment donné, j’ai été assez dégoûtée de ce milieu — du "milieu parisien".

l’Illustre Théâtre : C’est quand même formateur comme expérience.

Aline DI MAGGIO : Ah ! oui, c’est très enrichissant et puis ça apprend à avoir la rage, à se battre… et puis, même, le fait de jouer devant peu de personnes, ça apprend plein de choses.

l’Illustre Théâtre : Alors après, tu es employée par la Semeuse…

Aline DI MAGGIO : Je me suis dirigée vers l’enseignement du théâtre. C’est vrai qu’en travaillant à la Semeuse, ça m’a permis de rencontrer des gens, et ça m’a donné envie de me relancer là-dedans ; mais ça reste pour l’instant quelque chose… pour le plaisir. Voilà, il y a ce projet qu’on me propose, « AL », j’ai adoré la pièce en la lisant…

l’Illustre Théâtre : J’en viens justement à ma question, puisque tu vas jouer dans cette pièce : lorsqu’on donne des cours d’art dramatique à des élèves, et puis que l’on monte sur une scène pour endosser un rôle, que l’on risque ainsi de se trouver sous le regard de ses élèves, est-ce qu’on a le sentiment de se mettre encore plus en danger ? Qu’est-ce que ça fait d’avoir ses élèves parmi le public ?

Aline DI MAGGIO : Ça fait peur. Ça fait peur et en même temps, je pense que c’est important. Moi, ça m’a apporté… de remonter sur scène en étant en parallèle enseignante pour le théâtre ça m’a apporté plein de choses parce qu’il y a certains trucs qu’on oublie quand on ne monte plus sur scène. On dit à ses élèves « il faut faire ça, il faut faire ça… », et en remontant sur scène, on se rend compte de ce qu’on a pu leur dire.

l’Illustre Théâtre : Un prof doit jouer.

Aline DI MAGGIO : Un prof doit jouer. Je trouve que c’est important de continuer à apprendre. Moi par exemple, je donne des cours ET je prends des cours. C’est un métier qui ne s’arrête jamais : on n’est jamais parfait.

l’Illustre Théâtre : Une dernière question : est-ce qu’à la Semeuse, vous prévoyez une action culturelle qui dépasse le simple cadre annuel, un projet qui soit plus ample que la seule programmation pour la saison ?

Aline DI MAGGIO : On en parle. On aimerait, mais cela n’est même pas à l’état de projet, par manque de moyen. On en est parfois à gérer l’urgence : la programmation, par exemple, est faite pour la moitié de la saison seulement.

Merci Aline pour ces précisions.

Puis c’est Frédéric REY, responsable de ce lieu, qui me précise un point de vue qu’il venait d’énoncer durant sa présentation :

l’Illustre Théâtre : Peux-tu ré-expliquer pour nos lecteurs le point de vue esthétique que tu as abordé tout à l’heure ?

Frédéric REY : J’aime voir les comédiens en trois dimensions. J’aime le jeu qui est à 360°, j’aime que ça joue large, que le jeu soit partout.

l’Illustre Théâtre : Le jeu "en frontal", comme dans un théâtre à l’italienne, pose problème ?

Frédéric REY : Oui, parce que ça t’oblige à voir quelque chose qui est comme sur un écran : tu es là [geste de la main vers la gauche] il sont là [geste de la main vers la droite].

l’Illustre Théâtre : Le fameux quatrième mur…

Frédéric REY : Lorsque le public est tout autour de la scène, tu es obligé, toi, en tant qu’acteur, de donner énormément de ta présence, dans tous les sens.

Merci à toute l’équipe pour son accueil ; nous reviendrons bientôt sur certains spectacles prévus ici et qui valent le déplacement.

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Le parvis de La Providence est aménagé pour recevoir des spectacles en extérieur, ce qui était prévu ce soir-là. La pluie arrivant, les musiciens qui devaient clôturer cette soirée ont malheureusement dû se réfugier à l’intérieur et se livrer à un rapide montage/démontage de toute leur sono !

17/09/2010

Silence !

L’été s’achève bientôt, mais les propositions de stages continuent.
La Cie La Voix du Silence organisera, au théâtre Athéna à Nice, deux stages de théâtre.

 

Le week-end des 23 et 24 octobre 2010 :

« Anamorphose d'acteur » — théâtre traditionnel.
Ces 2 jours se travail aborderont les phases essentielles du jeu de l'acteur :
1) La relation au partenaire
2) La relation corps/voix
3) l'improvisation
4) L'émotion et la sincérité sincère

Le week-end des 30 et 31 octobre 2010 : « Commedia dell'arte »
La commedia dell'arte est la discipline de l'acteur complet. Pendant ces 2 jours d'initiation seront abordés les thèmes suivants :
1) Techniques d'improvisation
2) Initiation à l'escrime théatrale
3) Mise en place de canevas
4) Le corps en espace
5) Masques et personnages traditionnels

 

Les tarifs : chaque stage d’un week-end est proposé à 120 €uros.
Mais ceux qui s’inscriront aux 2 stages auront une réduction de 25% sur le prix du 2ème, à savoir 90 €uros au lieu des 120.

Chacun de ces 2 stages seront animés par Didier DUPUIS, comédien et metteur en scène professionnel. Formé dans les centres internationaux de théâtre — notamment l’école Russe de l'acteur et Carlo Boso pour la Commedia dell'arte.

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Pour ma part, j’ai déjà vu jouer cette compagnie au Théâtre de Verdure. Ils nous proposaient l’Avare, de MOLIÈRE, dans une version moitié classique et moitié Commedia dell'arte (ce qui se fait souvent aujourd’hui), et j’en garde un très bon souvenir.
D'autre part, une des comédiennes professionnelles qui a travaillé avec lui m'a répondu qu'il était d'un très bon niveau.

Le site de la Cie La Voix du Silence est en lien dans notre Colonne de Gauche depuis longtemps (même si je le trouve uin peu compliqué !) ; le site du Théâtre Athéna vient de s’y ajouter.

15/09/2010

Tout bouge, tout change

En effet, nous aurons eu cette année pas moins de trois changements de salles de théâtre, pour la seule ville de Nice.

On se souvient qu’au mois de juillet, Henri LEGENDRE a fermé son théâtre de l’Alphabet, ouvert 26 ans auparavant — les locaux étant repris par le théâtre de l’Eau Vive (cliquez ICI pour lire l’article).

Le théâtre de la cité, à son tour, devrait changer de direction. Jeune homme de 75 ans, Meyer COHEN en fut son fondateur et infatigable animateur depuis 1994. Cette année-là, il installait son théâtre dans les locaux de l'ancien cinéma REX, après une première expérience théâtrale, de 1976 à 1991, avec le Théâtre 12.
Cette salle — qui jauge presque 200 places — devrait être reprise par la Cie Miranda. Affaire à suivre…

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Le théâtre Trimages, c’est plus triste, fermera définitivement à la fin de l’année 2010. Marie-Claire BLANCO, qui fonda ce lieu 20 ans auparavant, nous explique que des travaux de réfection, nécessaires mais trop onéreux, l’obligent à stopper cette aventure.

10/09/2010

Les bons plans

Toutes ces années passées à côtoyer le Spectacle Vivant m’ont permis, parfois, de me retrouver dans des "bons plans". Je me souviens notamment d'une escapade aussi soudaine qu'inattendue :
Au début de la saison 1999-2000, vers la fin du mois de septembre, le père d'une de mes amies appela sa fille à la rescousse. Il était alors conseiller municipal de la ville de Cuneo, dans le Piémont, en Italie. Son équipe était en train de mettre sur pied le premier festival transalpin du livre de Cuneo. Il avait été prévu, entre autres, des animations assurées par une compagnie locale.
Cette compagnie s'était désistée au dernier moment. Le papa-conseiller municipal, sachant que sa fille s'intéressait de près au théâtre, lui avait alors demandé de recruter ses connaissances pour assurer au pied levé les animations prévues. C'est ainsi que je me retrouvais dans un groupe de cinq personnes, avec seulement trois jours devant nous pour préparer un travail présentable.
Il y avait plusieurs tâches à prévoir, dont une improvisation menée sous le chapiteau principal, et qui consistait en un débat entre de faux écrivains. (Le public n'avait pas été avertit, il devait se rendre compte lui-même de la supercherie au fur et à mesure que le débat prenait un ton surréaliste et burlesque.)
Puis, le samedi soir, nous fumes conviés au Théâtre Municipal Giovanni Toselli, magnifique théâtre à l'italienne (avec les étages de balcons en demi-cercle, le parterre, la décoration rouge et or...) Il s'agissait pour nous d'interpréter les textes d'auteurs absents, ou bien ne souhaitant pas le faire eux-mêmes, le tout devant une assemblée d'écrivains italiens et français.
L'un des textes qu'on nous avait donné à interpréter (trois jours plus tôt) était parfaitement incompréhensible, ou du moins n'évoquait rien pour nous, sinon qu'il semblait parler de l'artiste devant sa feuille blanche.

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Nous étions donc là, ce samedi soir, derrière le rideau, au milieu des techniciens… et habillés de notre plus beau costume. En effet, notre amie nous avait prévenu, à Cuneo on a l'esprit un peu bourgeois : hors de question de monter sur une scène ou même un podium sans être vêtu correctement. Tailleur donc pour les filles ; et pour les hommes, costume cravate. Oui mais voilà, ce n'était pas encore assez, et arrivé devant l'entrée du théâtre, on me fit remarquer que mon costume était clair, et qu'il fallait un costume sombre ! Plus le temps d'en trouver un de rechange.
Comme le disait Jean COCTEAU, « Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur. » Nous primes le parti de partager le texte en deux moments : celui où l'écrivain pensait, et celui où l'écrivain... écrivait. Lorsqu'il pensait, je disais le texte, en voix off, caché dans les coulisses ; et lorsqu'il écrivait, mes camarades restés sur la scène prenaient le relais, incarnant la plume et les mots.
Moi, petit comédien débutant, invité à jouer en Italie dans le cadre d'un festival, dans un magnifique théâtre, et ne pouvant absolument pas me montrer — même pour les saluts ! La chose fut à la fois frustrante et pourtant tellement féerique.
J'eus malgré tout ma récompense car, dans les couloirs, alors que j'essayais difficilement de participer aux conversations — en italien, le plus souvent — les spectateurs qui entendaient ma voix la reconnaissaient et me serraient chaleureusement la main pour me féliciter.
Pour terminer ce récit, je tiens simplement à renouveler ma gratitude envers tout le personnel du Théâtre Municipal Giovanni Toselli pour son accueil et son aide, ainsi qu'à la ville de Cuneo qui nous a reçu comme des princes. Ces remerciements sont un peu tardifs mais très sincères.