17/03/2011
C’est pas facile, mais ça nous plait.
Je n’ai rien écrit après notre sixième répétition. La septième a été annulée. Ce n’est pas le métier de comédien qui nous fait vivre. Tous les quatre avons des plannings déjà remplis. Cela se ressent sur le rythme des répétitions.
Le théâtre Athéna attend que nous soyons prêts. Nous jouerons dès que nous serons prêts. Le théâtre qui nous accueille a ouvert récemment. Ils ont besoin de spectacles pour leur programmation. Ils ont des frais. Ils ont des responsabilités. Ils essayent de nouveaux créneaux horaires. Nous jouerons le mardi, à 19h00.
Cela va être difficile. C’est difficile pour tout le monde. Mais on le fait quand même. On ne peut pas s’en empêcher. On s’amuse bien pendant les répétitions. Savoir que je vais jouer ici me plait beaucoup.
Dans les Alpes-Maritimes, le nombre de théâtres a fortement augmenté ces vingt dernières années. Ce n’est pas surprenant, car ils se comptaient alors sur les doigts de la main. Le public, lui, ne s’est pas développé dans les mêmes proportions, loin de là.
Faire vivre un lieu, avoir sa propre salle, c’est un rêve commun à beaucoup d’artistes, mais c’est une tâche de plus en plus ardue.
On fonde un théâtre et on se dit « Je jouerai tout ce que je veux, je jouerai souvent, j’inviterai plein de compagnies ! » et on se retrouve la première année à ne remplir que des dossiers, à distribuer des tracs et faire de la pub sur le Net, à téléphoner, organiser, se ronger les ongles ; parfois même à se disputer…
Pas facile, pas facile, mais… quel beau rêve !
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24/02/2011
Je suis claqué
Pour cette 5ème répétition, nous commençons à entrer dans les détails. La mise en scène étant globalement en place, on travaille presque réplique par réplique.
Dès la deuxième répétition est apparue une difficulté que j’avais prévu : la claque.
Mon personnage s’en prend neuf à lui tout seul (je les ai comptées) ! S’il s’était agi de coups de poing dans la mâchoire, on aurait trouvé un procédé, mais pour une claque, on ne truque pas, ce n’est pas la peine.
Et c’est là qu’est la difficulté : pas pour moi, qui reçois ces soufflets, mais pour celle qui les donne. En effet, c’est toujours très gênant pour quelqu’un de distribuer des baffes lorsqu’on ne l’a jamais fait, alors que les recevoir ne pose aucun problème particulier.
Mais justement, pour donner de bonnes claques bien sonores qui ne font pas mal, il faut être détendu et décidé. C’est lorsqu’on est nerveux que l’on fait mal, lorsque la main est rigide, lorsque le bras ne fait pas un seul geste ample, lorsque la gène vous fait manquer la joue d’un ou deux centimètres trop haut ou bien lorsque ce sont vos ongles et non votre main qui touchent le partenaire.
Il a donc fallu qu’Audrey TORJMAN s’accoutume à ce geste, s’habitue à cette sensation bizarre. Ça sert aussi à cela, les répétitions.
Le comédien qui reçoit lui, ne doit pas anticiper, mais il doit tout de même laisser sa tête se détourner et accompagner le mouvement : non seulement le coup sera moins rude, mais cela donnera un meilleur effet visuel.
Alfred est-il content ? En tout cas, il est en forme…
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08/02/2011
Paresseux
Je viens de me rendre compte, à l’issue de notre quatrième répétition, combien je suis paresseux !
En effet, nous répétons une pièce dans laquelle j’ai déjà joué, mais dont la mise en scène sera différente, du fait notamment de la grande dimension du plateau.
Au lieu de profiter de l’aubaine et de donner à ALFRED mille propositions de jeu, j’ai traîné les pieds et tenté de revenir sans cesse à l’ancienne mise en scène.
Confortablement installé dans mon ronron douillet, je voulais juste profiter d’une recette facile parce que déjà utilisée !
Je me promets de ne plus agir ainsi et de tout bousculer lorsque j’en aurai l’occasion.
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02/02/2011
Troisième
Déjà la troisième répétition, le temps file ! Nous avons fait des "allemandes", c’est à dire que nous disons le texte en effectuant les déplacements, mais sans jouer vraiment. Il s’agit de mettre au point la mise en scène et de mémoriser le texte.
Cette scène quatre fois plus grande qu’au Théâtre du Cours offre plus de possibilités, aussi ALFRED souhaite revoir l’ensemble des déplacements et des entrées et sorties.
Une "Allemande", on a vu qu'il s'agissait de dire le texte et de se déplacer, sans jouer vraiment ;
La "couturière", c'est la première répétition avec les costumes ;
La "Générale", c'est la dernière répétition avant la "Première", qui, comme son nom l'indique, est la première représentation donnée face au public.
Dans les grandes structures, les personnes invités à la Générale arrivent à remplir la salle entière. Dans les petits théâtres, la générale se fait pratiquement à huis clo, et c'est à la première que viennent tous les invités.
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23/01/2011
Répétoche : première !
J’inaugure ici une série d’articles consacrés à des répétitions auxquelles je participe. Jusqu’à présent, je rechignais à parler de ma personne, et les exceptions étaient rares. Mais comment rendre compte d’une séance de travail à laquelle je ne serais pas présent ? Or, il me semble que cela peut-être intéressant de montrer un processus de création parmi d’autres.
Je précise « parmi d’autres » car on comprend bien que chaque metteur en scène a sa façon de travailler, que chaque aventure est différente selon les personnalités réunies ou les œuvres choisies.
Dans notre cas précis, c’est mon camarade ALFRED qui m’a proposé de remonter les Escargots en Bavent aussi, pièce qu’il a écrite et que nous avons joué au Théâtre du Cours de novembre 2009 à janvier 2010. Nous répéterons, puis jouerons tous les mardis, au Théâtre Athéna, rue Alsace-Lorraine à Nice.
C’est une comédie avec quatre personnages, deux femmes et deux hommes. Alfred et moi endossons les rôles masculins. Les comédiennes qui tenaient les rôles féminins lors de la création n’ont pas pu être des nôtres cette fois-ci. Ce seront donc Valérie SCOTTO et Audrey TORDJMAN qui travailleront avec nous.
Nous sommes dans la configuration où des comédiens ont déjà joué la pièce tandis que d’autres viennent à peine de prendre connaissance du texte. C’est une situation qui n’est pas rare et qui a deux avantages : les comédiens qui savent déjà leur texte vont travailler avec d’autres personnes dans une mise en scène souvent modifiée, voire différente, renouvelant ainsi le plaisir de jouer ; tandis que les nouveaux arrivants pourront s’appuyer sur la solidité d’acteurs connaissant parfaitement leur rôle — 25 répétitions auxquelles s’ajoutent 40 représentations l’hiver 2009/2010.
Nous avons commencé mardi 18 dernier. Je connaissais déjà Valérie SCOTTO, mais sans jamais avoir travaillé avec elle. Quant à Audrey TORDJMAN, c’est ALFRED qui nous a présentés. Une cinquième personne nous rejoindra plus tard, lorsque les répétitions auront bien avancé : celui ou celle qui s’occupera de la régie. Nous nous enfermerons chaque mardi pendant deux heures, dans ce théâtre qui a ouvert il y a 18 mois à peine.
C’est une belle structure qui comporte une salle pouvant accueillir jusqu’à 96 spectateurs, une scène de 35 mètres carrés, de vraies loges (les théâtres plus petits n’offrent pas forcément un tel confort), une régie moderne ainsi que divers aménagements.
Pour notre première "répétoche" (ou "répé" ou encore "répèt"), nous avons fait une simple lecture. Puis ALFRED nous a rappelé sa façon de travailler : le manuscrit de départ n’est pas gravé dans le marbre, il faut s’attendre à des modifications et des ajouts tout au long des répétitions. Chacun d’entre nous peut même proposer ses idées, nous les essayerons. C’est une gymnastique qui est bénéfique, me semble-t-il. Un comédien doit être souple, adaptable. A chaque fois qu’un metteur en scène vous propose quelque chose, vous donne une indication, il faut s’en réjouir, s’y accrocher comme à un os.
Nous avons fait aussi plus ample connaissance. Le travail de la scène crée rapidement des liens de complicité, et nul doute que dans quelques semaines nous formerons une équipe unie.
Affaire à suivre…
Alfred, Valérie et Audrey en train de faire semblant d'ignorer l'appareil photo.
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05/12/2010
Devant le Zinc, avec Émilie...
Émilie PIRDAS, comédienne aux facettes multiples, met en scène Cabaret Zinc. Spectacle basé sur le chant, on s’en serait douté, mais pas seulement. Un mélange comme elle semble les aimer.
Avant de nous en dire un peu plus, Émilie a accepté de répondre à quelques questions de l’illustre Théâtre.
L’Illustre Théâtre : Tu as commencé à prendre des cours de théâtre vers quatorze ans… quelle femme serais-tu devenue sans les arts du spectacle ?
Émilie PRDAS : Oui, j’ai commencé à quatorze ans, ensuite j’ai fait des études en option théâtre à Cannes. J’ai pas été à la fac, j’ai pas suivi mes copains qui étaient en licence… j’étais garde-malade. J’étais garde-malade pendant quelques années, je faisais du théâtre à côté dans la compagnie Act’ Libre. Avec Émilien. [Émilien URBACH, co-fondateur de la Cie Act'libre en 1997 et directeur artistique de la Cie Sîn. NdR] Donc je bossais 36 heures par semaine en garde-malade et j’allais trois fois par semaine à mes répét. On était amateur à l’époque mais on était à fond… une jeune compagnie…
Et bien je pense que je serais dans le social. Je parlais justement du projet palestinien, j’ai un côté… pas théâtre « politique », mais théâtre « social ».
Ce penchant pour le social, tu l’avais peut-être en toi sans l’influence du théâtre. Y aurait-il malgré ça moins d’humanité en toi si tu avais fait autre chose ? Quelle est la part du Spectacle Vivant dans ton épanouissement ?
Je serais peut-être un peu plus triste (rire). Non, je sais qu’à un moment donné, j’ai dû arrêter le théâtre pour des problèmes personnels… parce que, quand on n'est pas bien dans sa tête, on ne peut pas faire de théâtre. Moi, je reste persuadée que le théâtre, c’est pas une notion thérapeutique. Il y a beaucoup de gens qui utilisent aussi le théâtre de façon thérapeutique et moi je ne suis pas d’accord : il faut être bien dans sa tête pour en faire.
Le théâtre, ça m’a permis de prendre confiance en moi. Et tu sais, quand on est comédien, faut arrêter, quoi : on est mégalo, un petit peu, il y a un côté égocentrique. Pas « mégalo », mais c’est vrai : on a envie de se faire applaudir, on a envie d’être « aimée ». On est sur scène, on joue un spectacle, on a envie que ça plaise. Et c’est pour ça qu’il y a quelques années, j’ai arrêté. A un moment donné, j’avais envie d’être de l’autre côté. Après le Cri du Chœur (j’ai fait le Cri du Chœur pendant 8 ans, et donc on a bien, bien joué…) je ne sais pas pourquoi, c’était très étrange, sur scène, j’avais envie d’arrêter qu’on m’applaudisse, et j’avais envie de diriger, de passer à la mise en scène.
C’est la raison pour laquelle tu es passée à la mise en scène !
Oui ! j’avais envie de faire une pause. Parce que j’étais tout le temps dirigée, et je commençais, pendant que j’étais comédienne, à m’imaginer comment je pourrais mettre en scène les spectacles dans lesquels je jouais. Je respectais le metteur en scène, je ne lui disais rien, mais je me disais « ah ! oui, moi je ferais ça plutôt… »
Et maintenant… ça ne m’empêche pas de jouer : je joue un spectacle depuis 2002 (on évolue dans un processus sur la situation en Israël et en Palestine) ; là, en ce moment, je fais une parade de Noël avec la compagnie Main d’Œuvre, donc avec Caroline FAY, Thomas GARCIA et Ludovic VIOLET du Cri du Chœur…
Tu continues d'être comédienne…
Complètement, ça ne m’empêche pas.
Tu as co-écrit pour la Cie Sîn, tu mets en scène, tu chantes et tu joues… Selon toi, un intermittent du spectacle doit-il avoir plusieurs cordes à son arc pour survivre ?
C’est une question de caractère. Moi je sais que je suis quelqu’un qui aime bien changer, qui aime bien rencontrer des gens. J’étais un peu enfermée avec Act’ Libre et Émilien… pas « enfermée », mais on est resté dans une notion de troupe pendant des années, on était vraiment comme une secte, selon des gens.
Voilà, je pense qu’avec l’âge, on a envie de rencontrer des nouvelles personnes et s’épanouir autrement. J’aime bien la nouveauté en fait. Le Cri du Chœur, bon, ça a été huit ans, et c’est formidable : là je les retrouve avec plaisir sur la parade de Noël, donc la pause a été bénéfique…
Après, les Intermittents, c’est compliqué : moi, je donne beaucoup de cours de théâtre, donc ça me permet de vivre ; mais il y a des intermittents qui n’ont le choix que de faire des plans "alimentaires", des choses qu’ils n’ont pas forcément envie de faire.
Mais effectivement, je pense qu’il faudrait chanter, toucher à la mise en scène, être comédien ; et faire des stages ! Et je pense qu’on manque de stages.
Des stages AFDAS… [Fonds d'assurance formation qui gère, sur le plan national, l'ensemble du dispositif de la formation professionnelle des secteurs de l'audiovisuel, du cinéma, de la publicité, des loisirs et du Spectacle Vivant. Cliquez ICI pour visiter leur site. NdR]
Voilà, des stages AFDAS. J’ai fais un stage l’année dernière avec des professionnels : une russe pour la voix ; Christophe MARCHAND, qui est de Paris quand même, à l’École Lecoq ; Alain TERRA de Cannes pour la diction… Et moi, ça m’aide énormément pour mes cours aussi : ce que je transmets aux enfants, ben c’est ce que moi j’apprends. Et moi qui n’ai pas pris les cours à la fac, j’ai constamment besoin de me nourrir d’autres personnes.
Et quand t’es comédien, par expérience, c’est vrai que des fois tu es sur tes acquis… un acrobate ou un jongleur, il travaille tous les jours ; je pense qu’un comédien, il a ce travail là à faire.
Quelle est la raison de ton implication dans la Cie Sîn ?
Sîn, c’est la suite de la Cie Act'libre, donc avec Émilien URBACH. Émilien et moi, on travaille depuis 1996 ensemble ; et après, on est parti sur un projet en Palestine, avec des artistes palestiniens.
C’est très étrange… ce sentiment… mais… ma grand-mère est décédée en Israël… je suis orthodoxe par mon père et protestante par ma mère, et je sais pas pourquoi, il y a la notion de « conflit », conflit familial. Je le mets en parallèle avec le conflit Israëlo-palestinien. Et avec Émilien, on travaille actuellement sur des témoignages intimes, c’est à dire que c’est notre propre témoignage en tant qu’artiste français, nos propres problèmes en tant qu’artistes français, et comment, eux, là-bas, en situation occupée, ils vivent leur situation de comédien en Palestine.
Et ça m’a vachement attirée : comment on peut être comédien dans un pays en guerre ? Et cette notion là, l’intimité, comment on ressent les choses en tant qu’humain, ça m’a vraiment intéressée.
Tout ce travail accompli depuis des années avec la Cie Sîn, les spectacles déjà produits, tout cela te donne-t-il l’impression d’une action efficace ou bien d’un coup d’épée dans l’eau ?
Alors, moi je pense qu’on n'a pas de leçon à donner, on n’est pas israéliens, on n’est pas palestiniens, on n’a pas à faire de la politique… alors, le mot « politique », c’est compliqué : c’est politique ce qu’on fait, forcément, mais nous, on est des comédiens, et avant tout, on veut parler de notre intimité. Je parle de moi en tant qu’artiste française qui vit bien confortablement en France, qui arrive en Palestine et qui est juste une bouche témoin, tout simplement. Je suis juste témoin d’un artiste palestinien, d’un soldat israélien qui a déserté, d’un enfant qui vit dans un camp.
Et je n’ai pas à donner de leçon ; je peux juste donner mon sentiment… Et si ça peut aider que je donne un témoignage en France, pour moi c’est gagné. Il y a beaucoup de gens en France qui ont des idées arrêtées sur la Palestine, il y a des gens qui croient qu’ils sont tous barbus. Mais c’est vrai, réellement ! Et tu leur dis « mais non, il y a des chrétiens, il y a des musulmans ». Oui, effectivement, il y a une situation peut-être par rapport au mariage qui est différente, mais comme dans d’autres pays musulmans. Mais il y a plein d’artistes, il y a des gens qui se battent aussi pour faire des festivals de rue, il y a le Hamas qui s’impose…
On ne se met pas d’un côté ou de l’autre, voilà, on critique même le Hamas — c’est à dire que j’ai pris un témoignage d’une femme palestinienne et on se retrouve avec des associations palestiniennes un peu sur notre dos. Donc on est vraiment entre deux murs, c’est exactement ça.
Et là, on part sur une nouvelle création : on va faire un village de tentes de réfugiés, ça va être destiné à l’espace public. Et on va justement nourrir ce village de réfugiés d’odeurs, de textes, de sons, de danses, de théâtre… et même partir sur un imaginaire, peut-être sur une mythologie… voilà, peut-être partir sur des choses oniriques, on va voir.
Comment choisis-tu les projets dans lesquels tu t’impliques ?
Je me suis retrouvée embarquée dans « Cabaret » parce qu’on m’a demandé d’en faire la mise en scène, parce qu’on m’avait vu dans le Cri du Chœur et on m’avait vue à la mise en scène de « Paquita » [Solo Para Paquita : cliquez ICI pour relire le compte-rendu de ce spectacle de très bon niveau.]
Donc, Corinne RAYMOND, elle avait bien aimé. Elle m’a demandé : « est-ce que tu veux mettre en scène ; bon, j’ai pas de moyens mais on fera en sorte de te payer… »… j’ai dit oui parce que j’avais envie de repartir sur un spectacle musical, et j’ai un gros projet dans ma tête…
« Cabaret », ça l’a un petit peu retardé, mais en même temps, ça me fait travailler. Alors oui, effectivement, je ne suis pas rémunérée, mais ça me fait travailler ; il y a des pros et des amateurs dans Cabaret Zinc, ça me fait bosser avec sept personnes sur scène.
Dans « Paquita », je n’étais qu’avec une seule personne — je suis très prudente moi, je commence par un monologue, je mets en scène une personne, je fais les choses par étapes, je ne me presse pas.
Il est question de chant dans Cabaret Zinc, quelle est ta formation dans ce domaine ?
C’est… un peu de chorale — à l’église anglicane (et ce qui est très drôle c’est que Corinne a chanté à l’église anglicane) ; et aussi le Cri du Chœur ; quelques cours de chant ; et Corinne RAYMOND qui est chanteuse professionnelle me donne maintenant des cours particuliers.
N’est-il pas difficile de diriger des artistes qui ont une avance technique sur toi ?
Lorsque tu diriges un comédien c’est plus facile parce que c’est que du texte ; le problème d’un chanteur… c’est pas la même chose, c’est qu’il y a quand même une mélodie… C’est ce que j’ai remarqué dans « Cabaret » : c’est que parfois, ils ont du mal à associer la gestuelle au chant, à la mélodie, à l’articulation. Mais ça se travaille, et moi, dans le Cri du Chœur, j’ai appris à le faire parce que j’ai été dirigée aussi.
Après, ce ne sont pas tous des professionnels comme je le disais tout à l’heure, mais ils sont bons, ils sont présents quoi.
Quels a été ton parti pris, quel axe de travail as-tu choisi ?
Alors : on m’a demandé de mettre en scène des chansons des années trente.
C’était ça, le projet de Corinne RAYMOND…
Voilà. Elle voulait être dedans, Corinne RAYMOND, et elle ne se sentait pas de diriger. Et elle a eu bien raison parce que c’est très compliqué de jouer et d’être sur scène. C’est quelque chose que j’évite… Il y en a qui le font, je respecte, mais moi j’ai du mal, t’as trop de regard sur scène.
Comme Henri MASINI… Pourquoi y a-t-il un remerciement à Henri MASINI d’ailleurs ?
Parce que justement il a été super sympa : il m’a prêté le Théâtre de l’Atelier pour répéter.
C’est vraiment très sympa !
Mais il est adorable. Et le Lavoir pareil, parce qu’on y va souvent. [le Théâtre du Lavoir, à Menton. NdR]
Pour en revenir à ton prochain spectacle, il y a plusieurs formes d’art qui se rejoignent (photo, comédie, chant…) Y a-t-il un support qui prédomine ?
Oui, j’avais envie de mettre des photos en temps réel…
Mais quel est l’univers qui domine ? Ce n’est pas le chant ?
Si, si, c’est le chant qui domine. La photo en temps réel, elle est quand même définie dans le spectacle, on a quand même calé des moments, ça laisse une liberté d’improvisation à Olivier s’il se sent de prendre une photo pendant le spectacle — il fait des mises en abîme aussi (il prend une photo, puis il fait une photo de la photo etc. … le personnage peut être six fois sur la même photo).
J’aime beaucoup la photo parce que ça fige un instant. La photo en temps réel, c’est une photo dans le présent qui devient passé, et je trouvais ça intéressant par rapport à Cabaret Zinc et les années trente…
Je vois que ça démarre à la toute récente Black-Box de Nice (quartier Bon-Voyage) puis que vous continuez le week-end suivant à la Providence, ancienne chapelle désacralisée. Est-ce que c’est facile d’adapter un spectacle à des lieux aussi différents ?
Alors, Cabaret Zinc peut se jouer en rue si on a des micros (et nous avons fait une demande de subvention pour acheter des micros !) Par contre, c’est un peu plus difficile à la Providence… Pour la Black-Box, c’est une super salle.
Pour rester dans ce que je pense être l’esprit du blog, acceptes-tu de faire ici la pub pour un spectacle ou pour une compagnie qui n’ont aucun lien direct avec toi, ton entourage ou ton travail ?
Je suis très amoureuse d’une compagnie. C’est la Cie Accrorap. Elle est effectivement très connue. C’est de la danse… et justement, comme j’aime les choses un petit peu mélangées, c’est plein d’artistes — des danseurs, et il mélangent la Capoeira, de la danse africaine, du break… Allez voir le site, c’est assez merveilleux. [Cliquez ICI pour voir ce site.] C’est Kader ATTOU, il est algérien. Ils tournent partout dans le monde.
Ils ont tourné ici ?
Oui, ils ont joué à Grasse. Moi, je les ai vu deux fois à Grasse.
Merci à toi Émilie !
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CABARET ZINC
Mise en scène : Emilie Pirdas
Pianiste : Mathieu Geghre
Photographe : Olivier Baudoin
Chanteurs comédiens : Brigitte Baurens, Mariette Bousquet, Joëlle Goiran, Alexandre Lamia, Corinne Rémond
Création Lumière : Boris Burasovitch
Régisseur son : Martial Gauthier
Costumes : LCS
Mardi 7 décembre 2010 à 21h00
Salle de la Black Box / CAL Bon Voyage
2, pont René Coty à NICE
Réservations : 04 92 00 75 60 ou 06 63 71 18 82
Tarif : 10 Euros
Samedi 18 décembre 2010 à 20h30
Centre culturel de la Providence
2, rue Auguste Kerl Vieux Nice
Réservations : 04 93 80 34 12
Tarif : 15 et 10 Euros
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04/12/2009
Don Bosco
J’ai récemment rencontré une enseignante du lycée Don Bosco, qui s’occupe également de l’option « Théâtre ».
Elle a accepté de répondre à quelques questions (assez brièvement, car il s'agit d'une correspondance électronique !)
Comment est né le projet ?
Quand je suis arrivée l’option était déjà créée mais j’avais la volonté de m’ouvrir à un nouveau domaine.
Quel(le)s sont vos collaborateurs dans ce travail ?
Un intervenant du Théâtre National de Nice.
Quel cursus avez-vous suivi ?
Cursus très banal, fac de lettres : lettres modernes + Français Langue Étrangère + concours.
Quels sont les moyens financiers mais aussi matériels mis en œuvre ?
Une partie est prise en charge par le Rectorat et une autre par l’association Don Bosco, nous avons à notre disposition une « salle de théâtre ».
Quels sont les objectifs de départ — et sont-ils toujours les mêmes ?
Avoir le théâtre comme option et essayer d’avoir le maximum d’élèves pendant 3 ans. Bien évidemment, il a fallu s’adapter et certains élèves prennent l’option seulement la dernière année. Mon prédécesseur axait son travail sur les pièces classiques et je préfère le contemporain ce que j’ai donc mis en place.
Quel est le contenu de votre enseignement ?
Histoire du théâtre,
Lecture de pièces classiques et contemporaines avec travail sur les mises en scène,
Découvertes de spectacles vivants variés,
Réalisation d’un carnet de bord en vue du bac,
Réaliser un compte rendu de spectacle,
Jeux de rôle, d’improvisation…
Visites de théâtres,
Rencontres acteur, metteur en scène…
Quels élèves sont attirés par cette option " théâtre " ?
Les élèves qui ont toujours fait du théâtre, les élèves curieux, et les élèves à qui cela permettra d’obtenir des points en plus pour le bac.
Quelles sont les réactions des élèves, puis leur évolution ; sont-ils déçus, découragés ou au contraire enthousiasmés ?
Les réactions varient et évoluent chaque année, difficile de répondre mais au final c’est très positif !
Votre travail est-il évalué par le rectorat — et si oui comment ?
Travail évalué par l’inspectrice en assistant à un cours.
Merci Madame Sandra BICAIL pour vos réponses.
Pour avoir quelques infos supplémentaires, vous pouvez consulter le site du lycée, à la page « théâtre » en cliquant ICI. (choisissez ensuite [Lycée général et tech.] puis cliquez sur la "puce" bleue [Option Théâtre])
Le théâtre est une option que l’on rencontre fréquemment dans l’enseignement public. Il y a même des stages prévus pour certains professeurs afin qu’ils aient les compétences pour enseigner cette matière.
En effet, « enseigner le théâtre » est un vaste programme, difficile à appliquer. La plupart des élèves, jeunes, ont une culture minimale de cet art, voire pas de culture du tout. D’autres au contraire ont un savoir universitaire, appris dans les livres ; lire est une bonne chose, mais insuffisante en matière de Spectacle Vivant, car il faut surtout s’entraîner, pratiquer.
D’autre part, peut-on enseigner TOUT le théâtre ? Poser des bases est déjà un projet d’envergure. Et quelles bases ? Question difficile, tant l’art est affaire de parti pris.
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