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25/02/2010

Que choisir ?

Que choisir ce week-end à Nice, parmi ces deux productions ?


Le centre culturel La Providence / La Semeuse présente :

 

LE CABINET DES CURIOSITES DE WILLIAM SHAKESPEARE

par l'Attraction Compagnie
Mise en scène, Jean-Jacques MINAZIO
Dramaturgie, Frédéric DE GOLDFIEM

 

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Lors de cette exploration intime et poétique étroitement associée à l'espace de La Providence, William Shakespeare nous accueille en personne dans son fascinant cabinet de curiosités, témoignage à la fois baroque, singulier et incongru de sa pensée, de sa vie, et de son oeuvre.

« Au croisement du théâtre, du déambulatoire et de l’installation, un objet atypique, une exploration intime et poétique, une rencontre organique entre un lieu magique et un texte poétique, entre des spectateurs et des acteurs. Un théâtre de proximité dans lequel acteurs et spectateurs entrent dans une relation de confidence, se côtoient et s’observent, en toute intimité. Mais, qui sont-ils réellement ? C’est tout l’enjeu de ce huis clos étrange et déroutant fondé sur la question qui ouvre l’histoire d’Hamlet : who’s there ? Qui est-là ? Jean Jacques Minazio, le grand manitou de ce work in progress.
Really fantastic, isn’it ? » Jacques Barbarin

Je rajouterai simplement qu'un «cabinet des curiosités» est un peu l'ancêtre du musée. 

Durée approximative : 1h15

 

vendredi 26 février à 20h30

samedi 27 février à 20h30

Tarif normal : 15 Euros — réduit : 10 Euros

 

Au Centre Culturel La Providence

8 bis rue Saint Augustin

06 300 - VIEUX-NICE

04 93 80 34 12

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LES 4 BARBUES

« Pari audacieux que celui de la Cie Unepetitevoixmadit et des quatre comédiennes et chanteuses : faire revivre, et ce en version féminine, l’esprit et le répertoire des Quatre Barbus, sorte de Frère Jacques déjantés et anarchisants, dont les textes, signés Pierre Dac et Francis Blanche, ou encore Boris Vian, jonglaient avec l’absurde mais dont la critique sociale n’était jamais absente. Pari tenu que de retrouver les beaux jours ce cette gouaille, cet esprit frondeur, si nécessaire en ces temps étouffants et politiquement corrects, où la moquerie et la fantaisie ne sont plus de mise.
Et bravo à ces jeunes femmes pour avoir tenu cette gageure : ressusciter ce qui était somme toute les prémisses de modernité. »
Gilbert D’ALTO (pour La Strada)

Je connais bien Isabelle SERVOL, pour avoir joué avec elle. Je ne sais pas en revanche ce qu'elle est capable de donner dans cet exercice chanté. C'est une voie (sans jeu de mot) qu'elle semble en tous cas vouloir suivre, et elle a beaucoup travaillé pour cela.
D'autre part, la collaboration de Clément ALTHAUS donne un gage supplémentaire de sérieux.

 

Quatuor vocal à rebrousse poil

Spectacle musical tout public

D'après l’œuvre des 4 Barbus

 

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Avec : Angélique BÈS, Oriane PONS, Isabelle SERVOL, Sabine VENARUZZO

Au piano : Elodie VÉLIA

Arrangements et Direction musicale : Bruno HABERT

Textes : Isabelle SERVOL (et ses muses)

Création Lumières : Michaël CREUSY

Mise en sons : Clément ALTHAUS

 

vendredi 26, samedi 27 février 2010 à 20h00 et dimanche 28 février 2010 à 15h00

ESPACE MAGNAN
31 rue Louis de Coppet, NICE
04 93 86 28 75

vous pouvez regarder un extrait des répétitions en cliquant ICI.

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Pour le mois de mars, nous aurons le plaisir de déguster une nouvelle comédie de la Compagnie Arkadia :

Adultères

de Woody ALLEN
Mise en scène : Stéphane EICHENHOLC
Avec : Aline ROSSIGNOL, Jean-Louis STORA, Véronique BOILLARD, Christian PASTORINO, Alizé ANUNCIACAO

 

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Central Park West, l’appartement des Riggs est sens dessus dessous : dans la bagarre, une statuette a même perdu son pénis... Arrivent leurs meilleurs amis. Adultères, mensonges et autres trahisons domestiques sont au programme de cette comédie humaine à la légèreté décapante. « Toi et ton impuissance, c’est comme essayer de fourrer une huître dans un parcmètre. » Voilà comment Carol explique son infidélité à son mari. Réponse d’Howard, écrivain raté et dépressif : « Carol n’est pas conne, elle a du mal à assimiler les connaissances. » Les dialogues sont enlevés, les vacheries volent. Du Woody Allen, et du meilleur !

Du 5 au 21 mars 2010
Théâtre de la Semeuse2, Montée Auguste Kerl - Vieux-Nice
Réservations au 04 93 92 85 08 - 04 83 50 52 25

21/02/2010

Petite affaire

Je vais peut-être commettre une maladresse : faire de la pub pour un texte que je n’aime pas. Mais c’est plus fort que moi. Voici ce dont il s’agit :
En m’aidant à faire des recherches sur le Tartuffe, de MOLIÈRE, ma compagne a fini par trouver la retranscription d’une interview diffusée sur Europe-1 en octobre 2007. C’était une émission de Franck FERRANT qui s’entretenait avec Denis BOISSIER. (cliquez ICI pour lire le texte complet)
Ce dernier était venu présenter le résultat d’un travail mené par lui-même et par une équipe de chercheurs, une « thèse » comme il l’indique, selon laquelle MOLIÈRE n’aurait jamais écrit une seule ligne, la plupart des œuvres ayant alors été écrites par Pierre CORNEILLE.

Ce qui me déçoit, ce n’est pas le manque d’originalité (il est de bon ton, pour se faire connaître, d’attaquer MOLIÈRE ; et il existe déjà quantité de livres sur diverses "révélations")

Je ne suis pas non plus agacé par l’idée que l’auteur du TARTUFFE est peut-être CORNEILLE.
Comme le remarque Denis BOISSIER lui-même, la notion de droit d’auteur n’existait pas encore, et MOLIÈRE comme beaucoup d’autre ne cachait pas les emprunts qu’il faisait aux autres écrivains.
Écrire et créer une pièce de théâtre, ce n’est pas du tout le même processus. Il faut l’avoir fait au moins une fois pour s’en rendre compte. Jean-Baptiste POQUELIN était le maître d’œuvre d’un travail collectif, et quels que soient ses emprunts, les pièces sont de lui.

Je ne dénigre pas le travail d’historien fait par cette équipe. La mise en perspective du XVIIème siècle avec la vie de MOLIÈRE est très intéressante. Toutefois, ce point de vue est incomplet, il manque le point de vue des gens du spectacle.

Non, ce que je regrette le plus, c’est le côté racoleur. On se croirait presque sur M6 (« restez avec nous : tout de suite le récit incroyable de… ») Le journaliste n’économise pas les adjectifs comme « incroyable », « étonnant » ou encore « excellent » ; on se demande même s’il n’invite pas un pote à l’antenne afin qu’il puisse faire la pub et trouver un éditeur. D’ailleurs, à l’en croire, personne ne veut prendre le risque d’éditer un livre aussi explosif !
Peut-être que plus simplement, un pétard mouillé ne peut pas devenir une bombe.

Car cette étude a le défaut d’enfoncer des portes ouvertes :
Denis BOISSIER nous explique qu’à diverses époques, on a dû instaurer un culte de MOLIÈRE, et donc idéaliser sa vie et sa carrière, en faire un mythe. Jusque là, tout va bien, on tend l’oreille (ou plutôt l’œil).
Mais il indique, par exemple, qu’on a réussi à faire croire que MOLIÈRE était beau ! Or, dans tous les "petits classiques" que chaque collégien a eu un jour en main, il est indiqué qu’il avait les traits épais, qu’il était courtaud et peu gracieux.
C’est tout juste si la populace ignore que MOLIÈRE fut d’abord Jean-Baptiste POQUELIN, et qu’il n’a pas crée sa troupe, mais qu’il a simplement rejoint celle de Madeleine BÉJARD.

On fait du sensationnel avec rien. Dommage, car nous avons affaire à de vrais historiens. Dommage, car ce genre de document fait appel à la joie mauvaise des auditeurs, à leur côté le plus obscur, celui qui se régale du spectaculaire et de la déchéance d’une idole plutôt que de se satisfaire d’une rectification historique.

« La joie mauvaise, c’est le bonheur des cons » disait REISER, qui avait oublié de l’être.

12/02/2010

Vive l'eau

Bonne nouvelle : un nouveau lieu a vu le jour en décembre dernier. Il s’agit du Théâtre de l’Eau Vive.
Il est situé face à l’hôpital St Roch, au 19 rue Delille, à Nice. D’après le plan disponible depuis leur site, c’est une salle qui jauge 42 places, comme de nombreuses autres structures.
En effet, au-delà de 49 places, la réglementation impose un pompier de service, au-delà de 99, il faut en compter deux et ainsi de suite.
D’autre part, dans une zone de forte agglomération, il est toujours possible de remplir ce genre de théâtre. Pour une salle de moyenne importance, c’est déjà moins évident ; or, posséder un salle bien a soi implique des frais (en plus d’un grand plaisir et d’une fierté immense).

 

Illustre-eau Vive-02.gif

 

Car c’est à des choses comme cela qu’ont dû penser Fabienne COLSON et David BANCEL, les créateurs de « l’Eau Vive ».
Ils m’ont d’ailleurs confié que, depuis le début de cette aventure, ils jouent beaucoup moins souvent, contrairement à ce qu’ils espéraient. Mais la "com.", les démarches diverses et la programmation leur ont pris pas mal de temps.

La programmation, justement : Fabienne et David ont la volonté de mettre en avant des créations. Ce n’est pas une chose simple. Les créations, par définition, on ne les a pas encore vues, on n’en connaît même pas le texte. Il faut prendre le temps de découvrir les talents éparpillés un peu partout dans la région ou ailleurs. Il faut prendre le risque de montrer des spectacles auxquels le public n’adhérera peut-être pas.
Je souhaite bien entendu le contraire à ces deux comédiens déjà riches de plusieurs années d’expérience de la scène.

Que les autres lieux de spectacles ne fassent pas grise mine : un théâtre de plus, c’est une invitation de plus faite au public. C'est-à-dire qu’il y a comme un effet "galerie marchande" ; et plus il y a d’affiches dans les rues, plus de gens auront envie de sortir à nouveau pour aller voir dehors ce qu’il se passe de beau. Plus il y aura de choix dans la programmation, et plus les spectateurs auront l’occasion de se laisser tenter.

Pour clore cet article, je vous invite à cliquer sur l’image ci-dessous pour aller visiter le site de l’Eau Vive. Bien entendu, le lien se trouvera désormais dans la Colonne de Gauche — que je suis justement en train de réorganiser, du fait de sa longueur.

 

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Je rajoute ici une vue de l'entrée du théâtre, prise par un ami facétieux (vous pourrez cliquer sur l'image pour accéder à son blog)...

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05/02/2010

Qui a dit ?

Oui, qui a dit...

« Regardons la scène, et projetons-y les initiales de Jésus-Christ, nous saurons où est le côté Jardin et le côté Cour. »
 
Cette façon de désigner les deux côtés de la scène est à mettre en parallèle avec les Bâbord et Tribord employés par les marins, plus pratique pour désigner un côté ou un autre du navire que la gauche ou la droite, qui varie suivant où l’on se trouve.
Cela n’a rien d’étonnant quand on sait qu’avec l’apparition des premiers grands théâtres dits "à l’italienne", sont réapparues ces grandes machines, destinées à créer des effets spectaculaires et aussi plus simplement à manipuler les rideaux et les lustres.
On a d’abord fait appel, pour manier toutes ces structures, à d’anciens marins. En effet, piloter la machinerie théâtrale demandait une certaine habitude à grimper très haut pour travailler en équilibre sur des poutres en bois et à utiliser des cordages.
Depuis, certaines coutumes et certains mots propres à la marine sont restés, comme cette superstition qui interdit de prononcer le mot « corde ».

Illustre-Tuileries-01.jpg

Pour les mots Cour et Jardin précisément, ils ont été choisis en 1770, lorsque la Comédie-Française s’est installée aux Tuileries dans la "salle des Machines", c'est-à-dire le théâtre, en attendant de pouvoir être relogée ; un côté donnait effectivement sur les jardins des Tuileries et l’autre sur la cour du Carrousel.

à La formule est de Paul CLAUDEL.
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À propos de la simplicité de l’action dans une tragédie : « Il n’y a que le vraisemblable qui touche dans la tragédie. Et quelle vraisemblance y a-t-il qu’il arrive en un jour une multitude de choses qui pourraient à peine arriver en plusieurs semaines ? Il y en a qui pensent que cette simplicité est une marque de peu d’invention […] au contraire, toute l’invention consiste à faire quelque chose de rien. »
 
Bien sûr, cette obsession de la règle des trois unités — temps, lieu et action — n’est plus d’actualité, et il peut désormais arriver « une multitude de choses », on dira que l’histoire se déroule sur plusieurs mois ou années.
Peu importe, chacun peut reprendre à son compte cette quasi-maxime qu’a écrite Jean RACINE dans sa préface de Bérénice (1671). Certains metteurs en scènes, notamment, auraient parfois besoin de s’en souvenir, plutôt que de faire de l’esbroufe à grand coup de finances publiques.
Je ne dis pas « vive les mises en scènes minimalistes », je dis « vive les mises en scènes où il n’y a rien de superflu ».
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« Rien de plus futile, de plus faux, de plus vain, rien de plus nécessaire que le théâtre. »
 
Ici, je n’ai pas grand-chose à rajouter, si ce n’est qu’il est encore plus faux, encore plus vain et encore moins nécessaire de vouloir demander au théâtre d’être « rentable » ou bien d’obtenir des « résultats ».

à Grand merci, donc, à Louis JOUVET de nous avoir laissé cette phrase.
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Avant de terminer ce billet, je souhaite vous indiquer le lien vers un site consacré aux Tuileries, et qui ravira les amateurs d’Histoire et d’Art (cliquez ICI.)