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24/04/2009

Les uns et les autres

Parmi les liens en Colonne de Gauche, j’ai récemment parlé des « Clapotis d’un Yoyo II », blog soustitré Les hauts et les bas d'une vie théâtrale saguenéenne — au Québec.
Et comme je l’ai parfois souligné, les liens sont un des pilliers de la blogosphère. J’ai donc commencé à explorer les autres blogs mis en liens par ce professionnel du théâtre de la commune de Saguenay.
Premier lien testé : bonne pioche ! Je ne résiste pas au plaisir de vous proposer la lecture d’un article qui parle d’oppositions inutiles et de frontières imaginées. Cliquez sur l'image pour y accéder.
Le Hockey sur glace étant moins populaire ici que le Foot-ball ou qu’une émission de téléréalité, le lecteur adaptera lui-même.

Illustre-Les uns et les autres-01.JPG

Mon enthousiasme pour cet article ne signifie pas que j’adore me vautrer au fond d’un canapé devant la télévision, mais simplement qu’on a le droit de se détendre de temps en temps, un peu comme lorsqu’on prend une bonne douche après le travail, sans être pour autant un bauf’ abrutit et sans culture. (À condition bien sûr de quitter de temps en temps son émission préférée pour aller à la rencontre d’autres humains et de leur culture…)

23/04/2009

C'est pernicieux !

C’est malsain le théâtre, si l’on n’y prend pas garde.
Tenez, il y a seulement quelques semaines, une compagnie produisait « Un Grand Cri d’Amour », de Josiane BALASKO, dans une salle de la région. Il y a deux ans, nous avions également monté cette pièce au Théâtre du Cours. J’ai immédiatement pensé assister à ce spectacle uniquement pour voir s’ils feraient mieux que nous !
Illustre-Malsain-01.jpgNon pas pour essayer d’apprendre en regardant faire les autres, non pas pour essayer de découvrir de nouvelles pistes ; non, seulement pour me comparer, pour vérifier que les autres sont moins bons que moi. Le CON…

Je n’y suis pas allé.

Lorsque je regarde jouer un bon comédien dans un spectacle de qualité, je me dis parfois que ce que je fais n’en est pas loin, que je me sens parfaitement capable de faire la même chose.
Puis je me rends compte que ce n’est qu’une apparence, c’est en réalité tout le travail en amont des artistes qui donne cette illusion que tout coule de source. C’est même un bon signe : quand tout le monde pense pouvoir faire pareil et que tout paraît facile, cela démontre souvent une très grande maîtrise et un talent certain de la part des comédiens et metteur en scène.

Mais pourquoi est-ce que je me pose toujours ce genre de question, alors même que je déteste la compétition !

17/04/2009

Ca ne se voit pas

Cette annonce devait commencer par :
« Première ce soir de Ô les beaux jours de Samuel BECKETT »
Malheureusement, ce spectacle est annulé. Un spectacle annulé, cela me rend toujours triste.
Pas assez de spectateurs ? Des soucis dans la troupe ? Je le dis souvent, pour un projet qui voit le jour, combien restent dans les tiroirs !
Dommage. Cette pièce (crée aux Etats-Unis en 1960 et crée en France en 1963 avec Madeleine RENAUD) intégrait les directions de mise en scène écrites par l'auteur lui-même et que la Cie Série Illimitée avait choisi de suivre.
Moins connue que En attendant Godot, elle est tout aussi déroutante de prime abord : Le personnage principal, Winnie, est à moitié ensevelie en haut d'un monticule de terre. Elle trompe son ennuis, et l'idée de la mort, avec des mots, et des actes du quotidien.
Je pense toutefois que la compagnie trouvera le moyen de produire son spectacle une autre fois. Il serait surprenant qu'un tel investissement en temps et en travail soit laissé au placard.
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Heureusement, il nous reste une, et une seule, représentation d'un spectacle chanté (« encore un ! » vous exclamez-vous - Mais oui, ça vaut le coup...)
Ce samedi 18 avril à 21h00.

Prince.S
Conte de fées swing

Illustre-Ca ne se voit pas-02.jpg

 « Et si le Père Noël affrontait le Prince Charmant en duel pour lui piquer la Princesse ? Ils règleront ça à coup de pompes manouches sans pitié.
Venez découvrir le spectacle de musique actuelle de la compagnie Une petite Voix m’a dit… dans un concert unique à l’Espace Magnan. Revu et corrigé au cours d’une longue et traumatisante séance d’hypnose sous Walt Disney. »

Espace Magnan
Rue Louis de Coppet
06000 Nice
Réservations – renseignement au 04 93 86 28 75

Clément ALTHAUS (Chant - Guitare – Prince)
Harmony GOMILA (Percus numériques et acoustiques - Chant - Princesse - blonde à forte poitrine)
Patros BUSUTTIL (Guitare - basse - chant - Père Noël exhibitionniste)
Texte et musique : Clément ALTHAUS

Pour se rincer l’œil et l’oreille, cliquez ICI ou encore LA

« Un conte musical étonnant, au cours duquel le trio déjanté et génial a chanté de la techno, du Bach, du flamenco... En tenue de prince, de Père Noël, de chat et aussi en vraie blonde de blagues. Melting-pot heureux et rythme tenu. Le tout mené presto avec même un duel rap improvisé. Une réussite.»
Midi Libre
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Ensuite, un spectacle auquel pourront assister les heureux habitants de la région grassoise (heureux car le Théâtre de Grasse a une programmation remarquable depuis quelques années, j'y reviendrai)

Entre Autre
De et par Jean ROCHEFORT

C'est une promenade en compagnie des auteurs qu'affectionne ce grand comédien, ainsi qu'au milieu de souvenirs tour à tour drôles et touchants.
Dans cet exercice proche du one-man-show, il est épaulé par un accordéoniste réellement virtuose : Lionel SUAREZ. Celui-ci nous montre tout ce que l'on peut faire avec un pareil instrument (ou plutôt : tout ce qu'il peut faire !)

J'ai assisté à ce spectacle au TNN, le mois dernier, ainsi qu'à celui de Fabrice LUCHINI, dans un genre assez proche.

Malgré tout le talent que je reconnais à ce dernier, malgré toute sa légende - méritée - qui le précède, j'ai quand même préféré le côté « familial », non fabriqué de Jean ROCHEFORT.

Les premiers jours, j'avais stupidement conclu que celui-ci était tout simplement moins précis, moins technique que Fabrice LUCHINI, mais c'est une erreur. Le comédien à la moustache sait parfaitement mener sa barque, mais ça ne se voit pas ! C'est lorsque la technique devient transparente qu'elle est parfaitement maîtrisée.

Théâtre de Grasse
2, avenue Maximin Isnard
GRASSE

Renseignements – réservations : 04 93 40 53 04
Tarifs : 34 – 31 - 22 €uros
(C'est un peu cher, parfois le Théâtre de Grasse pratique des tarifs plus élevés que la moyenne ; parfois seulement. C'est son seul défaut.)

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Enfin, tout le week-end, se jouera

NOCES DE SABLE


Par la Cie La Java
Avec : Claire DEVAL et Ali BOUDIAF

 

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La pièce de théâtre du prix Goncourt (niçois !) Didier Van CAUWELAERT, raconte l’histoire de Sylvie, écrivain. Son amant l'a quittée. Elle en a perdu son inspiration : elle ne parvient à écrire que si elle a un modèle sous les yeux et une émotion au coeur. Elle va vouloir se suicider. Bruno est jardinier, un homme simple mais bon gars. Sa femme l'a trompé. Il va vouloir lui aussi en finir avec la vie. Mais Sylvie se donne une dernière chance : elle engage Bruno comme jardinier, à durée déterminée, pour voir. Bruno est encore mieux que prévu : brusque, attirant, insaisissable. Dans un roman, il ferait merveille. Pourquoi ne pas le transformer en personnage, le croquer vivant ? Le posséder au sens propre comme au figuré ? Mais le garçon comprend vite les intentions de son séduisant bourreau. La proie sort ses griffes, la victime devient geôlier.

Catherine LAUVERJON, qui a dirigé les comédiens, nous explique :
 « C’est l’Écriture qui guide la pièce, en est le fil conducteur ; Didier Van CAUWELAERT se glisse au féminin dans le personnage de Sophie pour exprimer à quel point le désir de “l’autre” est un moteur pour l’imaginaire et la création, même si “l’objet” de ce désir (l’autre), doit être sacrifié aux seules fins d’une fiction restituée grâce à l’Ecriture.
Mettre en scène Noces de sable, c’est arriver à concilier la “réalité” et la “fiction”. La réalité c’est la puissance du désir, et les acteurs qui incarnent les personnages doivent jouer sur une gamme émotionnelle très riche, très réaliste : affective, sensuelle, morale, idéologique… sans oublier l’humour ; c’est dans ce sens qu’ils doivent être dirigés… La fiction c’est le rapport à l’Écriture, au livre qui s’écrit au fur et à mesure que la pièce se déroule, donnant l’impression que c’est la fiction de l’Écriture qui invente la réalité du couple, en est le maître ; un sentiment d’étrangeté se dégage. La scénographie doit “inventer” cette étrangeté, le décor doit être intemporel, épuré, afin de placer les per- sonnages hors du temps, hors des contingences matérielles. Il serait intéressant aussi d’avoir recours à des effets scéniques qui déplacent la réalité, une manière de “raconter”, de placer le public dans une fiction… Le symbolisme du sable est omniprésent, par l’adéquation évidente qu’il y a entre les caractéristiques du sable et l’union du couple. Je dirais aussi, pour terminer, que le sable peut aussi être signifié d’une manière impalpable, invisible, mais sonore : “Le chant des dunes”. C’est le son créé par les grains de sable qui, sous la pression du poids, dévalent le long des dunes, composant un chant étrange et beau. »

Je rajouterai que je connais bien les deux comédiens qui joueront ce week-end. Ils ont du charisme et du talent. (Comme beaucoup, ils ont aussi besoin d’être très bien dirigés pour révéler tout leur potentiel. Nous verrons bien.)
D’autre part, ce spectacle a déjà "tourné" dans la région, on dit qu’il est "rodé".
Conclusion : j’espère bien pouvoir y aller samedi.

 

Illustre-Ca ne se voit pas-02.jpgIllustre-Ca ne se voit pas-03.jpgIllustre-Ca ne se voit pas-04.jpg

 

Auteur : Didier Van CAUWELAERT
Direction d'acteur : Catherine LAUVERJON
Scénographie : Dom CORRIERAS
Avec la participation aux décors de Lydie DASSONVILLE (réalisation des sculptures)

Les vendredi 17 et samedi 18 avril à 21h00
Le dimanche 19 avril à 15h00

Au Théâtre de la Cité
3, rue Paganini
Nice

Tarifs : 10 – 15 €uros
Renseignements et réservations au 04 93 16 82 69

09/04/2009

Je vous salue

Lorsque nous saluons le public, à la fin d’une représentation, est-ce pour le remercier de ses applaudissements ? Est-ce pour lui signifier que nous sommes sensibles à son effort d’être venu là ?
Pour ma part, il me semble que lorsque je m’incline respectueusement devant un groupe de spectateurs, c’est aussi pour saluer l’existence, éphémère mais pourtant bien réelle, d’une entité très particulière.
Une sorte de personnage, composé de l’ensemble des individus présents le temps de la représentation. Ce groupe que nous formons a une vie à part entière, et aussi une âme.

Mon professeur de théâtre avait pour habitude de nous raconter que les Grecs appelaient « barbares » les autres peuples qui ne connaissaient pas le théâtre.
Même si les cités grecques avaient en réalité d’autres raisons de traiter de barbares les populations extérieures, il reste vrai qu’elles étaient les seules à pratiquer cette cérémonie si particulière.
Cet échange collectif, limité dans l’espace et dans le temps, durant lequel des humains ont décidé de donner et de recevoir (oui, oui, ça marche même pour les bonnes grosses comédies…) de communiquer, d’échanger, selon des codes qui sont différents de ceux utilisés normalement dans la vie courante.

Ce même professeur s’enflammait parfois en nous expliquant que les personnages sont supérieurs aux humains car ils nous survivront, tant qu’il y aura un public capable de comprendre et d’appréhender le spectacle qui se déroule devant lui.
Peut-être. Mais le public et les artistes forment eux aussi une entité terriblement éphémère, mais d’une grandeur considérable.
Et aujourd’hui encore, à chaque fois je savoure le privilège de participer à ce mécanisme mis en place peu à peu dans différentes civilisations. Ce mécanisme étrange où les citoyens ont besoin de communiquer autrement.

C’est ainsi que chaque représentation étant unique, chaque groupe est lui aussi unique. Et c’est ainsi qu’en saluant, ou en applaudissant, nous confirmons l’existence de cet être si incroyable… et que nous lui disons adieu. Forcément