20/03/2012
EN POCHE
Depuis le mois de décembre dernier, la commune de Nice compte un nouveau théâtre ! Le théâtre Belle Cour, sis au 14 rue Trachel, peut accueillir environs 45 spectateurs. Il fait ainsi partie des petites salles, ou encore "théâtres de poche".
Jean-Louis RUSSO aura désormais un local bien à lui pour héberger sa compagnie Série Illimitée, que l’on a pu apercevoir ici ou là, notamment au théâtre Le Bocal, à Nice également.
Toutefois, le maître de céans nous affirme que la vocation de ce lieu est avant tout d’offrir un tremplin aux compagnies professionnelles locales.
Comme vous pourrez le constater sur ces clichés, il reste encore quelques finitions à réaliser, comme les peintures. En revanche, les volumes offrent un beau potentiel : scène bien sûr, mais aussi loge, régie, bureau et espace de stockage (eh oui, les décors et les costumes s’accumulent et finissent par prendre une place considérable). Les spectateurs ont suffisamment de place pour bouger et déplier leurs jambes – contrairement à certains fauteuils du Théâtre National de Nice…
Attention, je rappelle que nous sommes dans la catégorie "petits théâtres". En effet, une scène de 4,5 mètres sur 3 et quelques, ce n’est pas grand lorsqu’on a connu les salles de plus de 500 places, mais c’est suffisant pour y inventer toutes sortes de mises en scène professionnelles.
Pour tous renseignements, téléphoner au 04 93 87 08 86 ou au 06 50 64 93 04.
La Cie la Jaja était ainsi parmi les premières à essayer ce nouveau lieu, avec six représentations de Huis Clos, de Jean-Paul SARTRE.
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25/01/2012
En attendant des jours meilleurs
Dans un article paru le 10 juin 1862 dans l’Esprit Français, journal auquel collabora notamment le critique (et journaliste) Francisque SARCEY, Édouard CADOL écrit ceci :
« … On voit le roman et le théâtre s’avilir dans la vulgarité et le mauvais goût. Il semble que les écrivains ne travaillent que pour le monde des filles, pendant que, d’autre part, les artistes travaillent pour le bourgeois. On paraît n’avoir qu’une préoccupation : faire des choses de vente… »
Je dois constater qu’aujourd’hui encore les symptômes restent les mêmes. Dernier exemple en date — parmi de nombreux autres — que m’a confié mon ami ALFRED :
Il était en train de proposer sa pièce Le Coursier, que j’ai eu le plaisir de jouer avec lui en 2008, à des théâtres parisiens. La réponse fut unanime : pas assez d’allusions au sexe et, à ma grande surprise, trop intellectuel… notamment parce qu’il est fait allusion à TCHEKOV !
J’ai la fierté d’affirmer que ce Coursier fut un vrai succès, et la même honnêteté qu’ALFRED pour dire que c’était une comédie sans prétention, où le public riait beaucoup, parfois grâce à des subtilités de langage, parfois aussi à cause de bons gros gags.
En voici d’ailleurs un extrait, celui où il est justement question de ce fameux TCHEKOV :
PIERRE
(Enthousiaste, il entrecoupe ses phrases en embrassant Jean-Paul.) Je vous le dis ! C’est fabuleux !… Je n’ai rien lu d’aussi bon depuis des années !… C’est du Tchekhov ! Du Tchekhov ! C’est extraordinaire ! C’est… Je ne trouve pas les mots !
JEAN-PAUL
Tant mieux ! Je suis heureux ! Mais ne m'embrassez plus, la barbe, ça me rappelle ma mère !
PIERRE
Vous paraissez surpris, mais vous écrivez bien ! On ne s’ennuie pas, l’intrigue est bien menée… Non, franchement, c’est du bon. C’est du Tchekhov ! (Il tente d’embrasser Jean-Paul encore une fois mais celui-ci refuse.)
JEAN-PAUL
C’est du Tchekhov. Et Tchekhov…
PIERRE
C’est Tchekhov !
JEAN-PAUL
(D’un geste, désignant une grande affiche imaginaire.) En tout cas, ça sonne bien : « Tchekovvvfffff !!! »
PIERRE
(Il lorgne la tenue un peu "beauf" de Jean-Paul.) Vous ne connaissez pas Tchekhov ?
JEAN-PAUL
Tchekhov ? Si je ne connais pas Tchekhov ? Heu… il est comme Molière, il travaille dans le cinéma ?
PIERRE
(Ne voulant pas en rajouter.) Non, non, il travaillait dans le théâtre !
JEAN-PAUL
Il travaillait ? Il a quitté le théâtre ?
PIERRE
(Qui a ramassé le manuscrit resté sur le sol.) Non, il est mort !
JEAN-PAUL
(Consterné.) Tchekhov est mort ! Je le savais pas !
PIERRE
Ça vous fait quelque chose ? Vous ne le connaissiez pas !
JEAN-PAUL
Heu… d’abord, vous me comparez à quelqu'un qui est mort, c'est triste quand même…
Drôle ou pas, le lecteur aura constaté de lui-même qu’il ne s’agit pas là du passage le plus intello du répertoire français. C’est pourtant ce que lui ont affirmé les gens de théâtre de la capitale.
Un sex-toy sur l’affiche, ou bien un soutien-gorge ; un titre racoleur et de vieilles ficelles toujours répétées… voilà ce que cherchent les directeurs de théâtres aujourd’hui.
Nous revivons à peu près je le crois ce qu’il s’est passé la seconde moitié du XIXème siècle : uniformité, standardisation, nivellement par le bas de la programmation, notamment pour des raisons financières (essayez donc d’ouvrir une salle de théâtre pour voir).
Fort heureusement, cet épisode fut suivi d’un grand bouleversement dans l’ensemble du monde théâtral, et pas seulement à Paris. Espérons que le public de ce début du XXIème siècle saura se secouer et se risquera à aborder d'autres styles de spectacle.
Encore une fois, je ne crache pas sur un genre pour lequel j’ai moi-même travaillé, c’est simplement une question de proportion.
Et pour rester optimiste, laissez-moi vous proposer une comédie qui est bien écrite (Georges FEYDEAU), bien mise en scène (Henri MASINI) et bien jouée (Claudine Bellet, Ralf Schûtte, Rose Chartron, Céline Gouverneur, Fabrice Raymond, Antoine Latuyer, Alfred, Marc Chartron) :
On Purge Bébé
Mr Follavoine, fabricant de porcelaine rêve de décrocher le marché du siècle : fournir l'armée française en pots de chambres incassables.
Pour conclure cette affaire, il invite à dîner M. Chouilloux, représentant du Ministère des Armées. Malheureusement, leur soirée est perturbée par une succession d'incidents conjugaux cocasses, Mme Folavoine est contrariée et survoltée : Toto (bébé) refuse de se purger...
Cette pièce reflète l'évolution du vaudeville chez Georges FEYDEAU où la farce devient comédie de mœurs, peinture au vitriol du quotidien ennuyeux du couple bourgeois : leur médiocrité, leur mesquinerie et leur hypocrisie sont impitoyablement épinglées.
C’est au Théâtre de l’Atelier, 18 rue de la Barillerie à Nice (proche Cours Saleya).
Les jeudi, vendredi et samedi à 21h00
Tarif : 15 Euros — Réduit : 10 Euros
Réservations au 04 93 01 35 48
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14/10/2011
La dernière du Scribe
Le Scribe, c’est un hôtel qui va fermer définitivement à la fin du mois. Pourquoi en parler ici ? Parce que cet hôtel abritait en son sein une petite salle de spectacle. Une salle au cachet très particulier, que le public niçois semblait apprécier. Au fil des ans, nombre de compagnies ont installé leur décor sur cette petite scène : danse, théâtre, cabaret…
Les spectateurs ne provenaient pas seulement de notre département : la clientèle de cet établissement profitait bien entendu de l’animation proposée.
En plein cœur du Quartier des Musiciens, à l’angle des rues Georges Clemenceau et Paganini, à cinquante mètres du… Théâtre de la Cité — et à 300 mètres du Théâtre Athéna ! Ainsi ce quartier affichait trois salles de spectacle, une sorte de pôle culturel dans une zone qui ne semblait pas prédestinée à cela. Souhaitons que la Cie Miranda, qui gère le Théâtre de la Cité et la Cie Athéna, qui a crée le théâtre du même nom, survivront.
Le personnel de l’hôtel m’a autorisé à prendre quelques photos. Un simple coup d’œil vous permettra de constater que l’originalité de la salle de spectacle vient en partie de sa rotonde. Mais aussi de l’accès obligé par le hall de l’hôtel, lui-même accessible depuis une porte à tambour — « revolving door » — comme dans certains palaces. D’ailleurs, Jacques FENOUILLET pensait y mettre en scène la série Palace…
C’est l’un des secrets des faiseurs de spectacle : trouver un endroit inhabituel, charmant, étonnant, envoûtant… une pièce de théâtre n’a pas la même allure selon qu’elle sera jouée dans la cour d’honneur du Palais des Papes à Avignon, dans une chapelle ou bien dans un ancien entrepôt. (Oui, on dit bien « à Avignon », et non pas « en Avignon », comme on pourrait le croire.)
La façade du bâtiment vue depuis la rue Clemenceau.
La même façade, lorsqu’on s’oriente vers la rue Paganini.
La porte d’entrée de l’hôtel : « revolving door ».
La marquise qui surplombe l’enseigne.
Il faut passer par le salon avant d’accéder à la salle.
En soirée, l’éclairage provenant de la rotonde ne gênait pas.
La Cie Côté Cour avait fait salle comble (~ 70 places)
En ressortant, la soirée pouvait se prolonger rue d’Angleterre par exemple.
Ben tiens, de penser à tout ça, voilà que j’ai le cafard moi maintenant… Quelqu’un aurait-il un p’tit commentaire guilleret pour me remonter le moral ?
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07/10/2011
L’Illustre Théâtre : un combat pour la compréhension ?
Jean-Pierre MARTINEZ, auteur dramatique, publiait le 26 septembre un article sur Facebook intitulé : SACD : UN COMBAT POUR LA CONTREFAÇON ?
Je reproduis ici ce texte, auquel je joins la réponse de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) que j’ai contacté spécialement pour cela, afin qu’elle nous apporte ses éclaircissements.
« SACD : UN COMBAT POUR LA CONTREFAÇON ?
Amis auteurs, sachez que si demain, pour votre malheur, vous veniez à découvrir qu’une de vos œuvres était exploitée depuis plus d’un an, dans un théâtre parisien et en tournée (province et étranger), par un contrefacteur lui même membre de la SACD, qui se serait contenté d’en changer le titre avant de s’en attribuer la paternité :
Vous ne pourriez attendre aucune assistance judiciaire de la part de la SACD : vous seriez seul dans ce combat pour rétablir vos droits et obtenir justice.
Après avoir obtenu, avec l’aide d’un avocat et à vos frais (plusieurs milliers d'euros), un jugement en référé consacrant vos droits et condamnant le contrefacteur, vous n’obtiendriez aucune réponse de la SACD à vos demandes de communication des documents en sa possession ayant trait à cette exploitation contrefaisante, et visant entre autres à évaluer le préjudice que vous avez subi.
Vous n’obtiendriez aucune réponse de la SACD à vos questions, plus de dix jours après les avoir formulées en recommandé, concernant les sanctions qu’elle envisage de prendre contre l’un de ses membres convaincu de contrefaçon.
Nous parlons ici d’une affaire bien réelle : la condamnation en référé du 01/09/2011 de Patrick Veisselier pour contrefaçon, sous le titre Attention au Départ, de la pièce originale de Jean-Pierre Martinez Eurostar.
La SACD est informée depuis début juillet de cette contrefaçon impliquant deux de ses membres, et une exploitation qui relève par définition de sa responsabilité (puisque tout membre a obligation de déclarer ses œuvres à la SACD et de faire percevoir ses droits par cet organisme). La SACD a été avisée du jugement en référé il y a près de deux semaines.
Sa seule réaction à ce jour est un mail datant de juillet et arguant de son incompétence en la matière. Pas même le prix d’un timbre a été engagé par la SACD dans cette affaire…
Un auteur, membre de la SACD, doit-il se contenter, pour toute réponse à ses demandes légitimes dans une affaire aussi grave, du silence assourdissant d’un organisme dont le slogan est : "un combat pour les créateurs" ? Si vous pensez que non, et afin de contourner une véritable censure institutionnelle, je vous invite à partager cet article afin d’ouvrir un débat démocratique sur ce qu’est devenue aujourd’hui la mission originelle de la SACD : la défense des auteurs, passant d’abord par le respect et le recouvrement efficace de leurs droits. »
La notion de « débat démocratique » me semblant inappropriée sur Internet, je me contenterai ici des propos de madame Sophie POINSOT, Directrice Juridique Adjointe à la SACD, qui a accepté d’apporter des précisions sur cette affaire ainsi que sur la position de la SACD en cas de contrefaçon entre auteurs membres de leur société :
« Il va sans dire que la SACD comprend parfaitement la colère de Monsieur Martinez, ainsi que plus généralement celle de tout auteur victime de contrefaçon, et partage entièrement son sentiment d’indignation.
Néanmoins, il n’est pas exact de prétendre que la SACD est restée silencieuse face à cette situation et n’a apporté aucune aide à Monsieur Martinez.
Bien au contraire. Dès qu’elle a été informée de ce cas de contrefaçon, la SACD a indiqué très clairement à l’auteur, tant verbalement que par écrit, la position qui est la sienne en pareil cas de contrefaçon entre auteurs et lui a prodigué des conseils juridiques pour lui permettre de faire valoir ses droits.
La position de la SACD en cas de contrefaçon entre auteurs membres
Comme précisé à l’auteur, la mission principale de la SACD est de négocier, percevoir et répartir les droits d'auteur de ses membres, mais la Société n'a pas qualité pour se prononcer sur les problèmes de contrefaçon entre auteurs. En effet, les sociétés de gestion collective n’ont aucune compétence juridictionnelle, les tribunaux étant seuls compétents en la matière.
La SACD peut toutefois proposer la mise en place d'une médiation avec l'aide du délégué aux affaires juridiques désigné par le Conseil d'Administration de la SACD pour tenter de trouver un arrangement amiable à la situation (indemnisation du préjudice moral et patrimonial de l’auteur victime de la contrefaçon). En l’espèce, Monsieur Martinez a écarté cette proposition.
En revanche, la SACD ne peut pas accorder d’assistance judiciaire à un auteur victime d’une contrefaçon. En effet, l’assistance judiciaire est réservée aux contentieux susceptibles de donner lieu à des décisions judiciaires sur des principes de droit ayant une incidence pour la collectivité des auteurs (par exemple un décret défavorable aux auteurs, une nouvelle norme technique dénaturant les œuvres, etc.).
Les conseils prodigués par la SACD en cas de contrefaçon entre auteurs membres
En pareil cas de contrefaçon entre auteurs, la SACD assure un rôle d’information sur les mesures qui s'offrent à l’auteur victime de la contrefaçon pour faire valoir ses droits en justice : si ce dernier possède suffisamment d'éléments prouvant la réalité de la contrefaçon, il peut saisir le juge des référés afin de faire interdire les représentations contrefaisantes. Il s'agit d'une procédure d'urgence pouvant être sollicitée à très brefs délais pour prévenir un dommage imminent ou faire cesser un trouble manifestement illicite. A défaut, l’auteur peut faire établir un constat d'huissier portant sur la matérialité et le contenu des représentations contrefaisantes aux fins d'agir ensuite devant le juge du fonds pour faire constater judiciairement la contrefaçon et obtenir réparation de son préjudice moral et patrimonial. Monsieur Martinez a suivi ces conseils, ce qui lui a permis d’obtenir rapidement l’interdiction des représentations ainsi que des mesures d’indemnisation de son préjudice moral et patrimonial. »
Ainsi, nous pouvons dire que, premièrement, il est vraiment très risqué de vouloir "pirater" une pièce d’un auteur ; les personnes malhonnêtes qui seraient tentées sont pratiquement sûres de se faire pincer et de passer en jugement, avec tous les déboires financiers que cela implique (cela se chiffre souvent en milliers d’Euros).
Enfin, que même si nous comprenons la colère légitime de Jean-Pierre MARTINEZ, la SACD ne peut pas se substituer à la machine judiciaire française.
Entre le moment où j’ai pris connaissance du billet de Jean-Pierre MARTINEZ et celui où j’ai reçu la réponse de la SACD, l’eau a coulé sous les ponts et je pense qu’un tribunal a dû rendre son jugement… dans tous les cas, le texte de ce billet a été légèrement modifié, cliquez ICI si vous êtes assez pinailleur pour aller constater les différences.
Sans vouloir déclancher ici un "combat démocratique", j’espère simplement que la SACD et monsieur Jean-Pierre MARTINEZ ne se quitteront pas fâchés et que cet article suscitera un dialogue constructif.
D’ailleurs, il me semble que peu de gens connaissent le fonctionnement de la SACD : cliquez donc sur l’image pour aller visiter leur site.
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01/10/2011
Enquête électronique
L’avenir du livre électronique est un vaste sujet. Je me limiterai ici aux textes de théâtre.
Il est aisé de trouver profusion de pièces de théâtre sur des sites, spécialisés ou non, qu’il s’agisse de pièces dites « du répertoire » comme celles d’auteurs moins connus. Une rapide recherche permettra à chacun d’en être convaincu.
La plupart de ces textes se présentent sous la forme d’un fichier "pdf" (lisibles avec le logiciel Adobe Acrobat Reader) ou d’un fichier "doc" (lisibles avec le logiciel Word) ou enfin d’un fichier "ePub" (standard de lecture des ebooks sur des appareils comme les smartphones ou les tablettes). On peut les télécharger après sélection dans un catalogue plus ou moins fourni, parfois spécialisé dans un registre précis.
Souvent (mais pas toujours), il s’agit d’un travail bénévole fourni par une association, un institut culturel ou même un seul individu.
On peut ainsi obtenir gratuitement un texte, mais attention : s’il s’agit d’un texte ancien (plus de 70 ans après le décès de l’auteur pour la réglementation française), il n’y a aucun droit à payer ; dans le cas contraire, l’auteur ou l’ayant droit en autorise la simple lecture privée, mais réclamera, comme d’ordinaire, des droits d’exploitation si la pièce est montée sur une scène.
Malgré cette gratuité, ces sites font appel à votre générosité, soit pour essayer de survivre, soit pour soutenir une cause.
Un bémol toutefois, et pas des moindres : certains manuscrits sont bourrés de fautes d’orthographe, d’erreurs typographiques (deux vers attachés l’un à la suite de l’autre…) et jusqu’à des inversions de paragraphes (cas relativement rare, heureusement !) ; il y a même parfois, dans certaines préfaces ou notices explicatives, des termes inappropriés (« dissyllabique » au lieu de « décasyllabique » par exemple) alors même que le document est présenté comme étant destiné à des étudiants ou bien des professionnels.
Attention, je ne veux surtout pas dénigrer ici ce travail offert gratuitement pour le bien de la culture publique. Si ces initiatives permettent à certains de découvrir la lecture, voire, pourquoi pas, le théâtre, je me frotte les mains.
Je veux juste mettre en garde les lecteurs sur ce petit problème de fiabilité (problème récurrent sur l’ensemble d’Internet) et conclure que, au cas où un texte plait particulièrement, s’il doit servir à monter un spectacle ou bien être l’objet d’une étude, il reste encore préférable d’en acquérir un exemplaire imprimé chez un éditeur classique. (Et en écrivant cela, je me rends compte que même dans une collection imprimée pour un grand éditeur, on trouve de plus en plus de coquilles et autres erreurs désolantes.)
J’ai testé, pour l’instant, trois sites différents :
IN LIBRO VERITAS (.net)
Cliquez sur l'image pour acceder au site.
Ce site propose un catalogue de plus de 18 700 livres, classés par catégorie, dont 273 pièces de théâtre.
Depuis la page d’accueil, il suffit de cliquer à gauche sur une catégorie, parmi une liste ; on peut ensuite classer les ouvrages par popularité ou par date de publication. Sur la colonne de droite, il est même possible de n’afficher que les œuvres comportant un certain nombre de pages.
On peut enfin entrer un nom ou un titre depuis la case [Recherche], en haut à gauche.
L’œuvre peut-être téléchargée sous différents formats : « Lire gratuitement » affiche simplement le texte à l’écran ; « Télécharger gratuitement » permet de le télécharger en format "pdf" ou "epub". Il y a même un format "epub" prévu pour la lecture sur iPhone, iPad, smartphone Android… etc.
Si l’on n’est pas un membre inscrit (comme sur beaucoup de sites), il faut recopier le code qui s’affiche : le téléchargement s’effectue aussitôt.
Comme sur la plupart des sites, il est possible de laisser un commentaire, un simple avis ou bien de donner une note (mais est-ce une bonne idée d’instaurer cela ?)
Quelques erreurs constatées :
les vers des poèmes sont recomposés, par exemple le vers N°2 est collé à la suite du N°1, sans respecter la rime.
La mise en page est acceptable, mais on regrette qu’il manque quelques sauts de ligne, voire qu’il n’y ait aucune ligne vide pour séparer les répliques des différents personnages (Cyrano de Bergerac) ; ainsi que l’absences de caractères gras ou italiques qui permettraient une lecture plus fluide, par exemple pour différencier les didascalies du texte lui-même, car cela gène parfois la lecture (On ne Badine pas avec l’Amour et Cyrano de Bergerac) ; des tirets sont rajoutés un peu partout dans les dialogues (On ne Badine pas avec l’Amour).
Sur certains textes, les fautes d’orthographes sont INNOMBRABLES (alors que d’autres, curieusement, sont quasiment parfaits de ce côté-là). Certaines fautes changent le sens du mot : « souillait » au lieu de « soufflait » (On ne Badine pas avec l’Amour).
Monsieur Mathieu PASQUINI, gérant et fondateur de la société qui exploite le site, a accepté de répondre par e-mail à quelques questions :
L’Illustre Théâtre :
Qui êtes-vous ? Comprenez : Quel parcours vous a conduit à pouvoir éditer des textes de façon électronique, et quel moyen avez-vous pu y mettre ? En effet, les métiers de l’édition nécessitent des moyens très divers, comme des correcteurs ou bien des commerciaux par exemple.
Mathieu PASQUINI :
Nous sommes une société : REVERBERE sarl. Nous avons fait ce site comme vitrine de notre savoir faire en tant que créateur de site internet et imprimeur. Et nous souhaitons donner à tous la possibilité d'écrire et lire en ligne.
L’Illustre Théâtre :
Ma deuxième question concerne les ouvrages de théâtre : lorsqu’il s’agit d’un texte classique, dit « du répertoire », qui est chargé du travail de recopie ? Est-ce un groupe de personnes bénévoles ? Sur quels manuscrits le travail est-il basé ?
Mathieu PASQUINI :
C'est la communauté qui met ses livres en ligne, comme Youtube pour les vidéos.
[Voilà qui explique les différences constatées d’un ouvrage à l’autre !]
L’Illustre Théâtre :
Ensuite, les ouvrages imprimés sont-ils strictement identiques aux versions « pdf » et « epub » ? (car sur ces supports électroniques, on constate diverses petites fautes d’orthographe et quelques problèmes typographiques.)
Mathieu PASQUINI :
Identiques oui.
L’Illustre Théâtre :
Je me suis demandé enfin si les "majors" voyaient d’un bon œil votre façon nouvelle de concevoir l’édition. A-t-on tenté de vous intimider, de vous décourager ? Ou au contraire avez-vous reçu le soutien de collectivités, de politiques ou bien d’artistes reconnus ?
Mathieu PASQUINI :
Elles ne pensent rien de moi : elles ne me connaissent pas… Nous n'avons pas de soutien particulier.
LE PROSCENIUM (.com)
Cliquez sur l'image pour acceder au site.
Ce site se présente en énonçant les chiffres suivants :
3 440 textes — 742 auteurs
31 134 téléchargements en sptembre 2011
3 410 créations — 11 349 représentations
Cette présentation se place en haut à droite de la page d’accueil. Mais elle sert également de menu !
Si vous cliquez sur « textes », vous obtiendrez un formulaire permettant une recherche par critères. (titre, genre, durée… etc.)
Si vous cliquez sur l’intitulé « auteurs », la liste alphabétique complète s’affichera.
Puis suit un texte expliquant le fonctionnement :
« Ce site est dédié à la publication de textes de théâtre d'auteurs contemporains francophones vivants afin que le plus grand nombre puisse en profiter au sein de la Francophonie : les metteurs en scène, les troupes et bien entendu le public.
Le site est doté d'un moteur de recherche multi-critères qui permet aux visiteurs de trouver les textes qui conviennent à leurs contraintes, comme par exemple la distribution, la durée, le thème, le genre…
Chaque texte est inscrit et décrit par l'auteur lui-même, il fournit un extrait ou la totalité du texte pour permettre aux visiteurs de découvrir ses textes. »
Ainsi, ce site est dédié uniquement au théâtre. Il s’agit d’auteurs peu ou pas connus, mais qui méritent peut-être de l’être. Vu le nombre de textes proposés, je laisse à chacun le loisir de fouiner.
En bas de cette même page d’accueil, le plan du site, avec l’ensemble de l’arborescence. Cela semble clair et complet.
Lorsque vous choisissez un texte, vous obtenez tout d’abord une fiche de renseignement complète, et vous pouvez télécharger — au format "pdf" seulement, mais c’est le plus répandu.
En cliquant sur « Télécharger le texte » il s’affiche d’abord un message de rappel des principales règles de fonctionnement du site et des usages légaux. Il faut alors re-cliquer sur « Télécharger le texte » pour l’obtenir.
De ce que j’ai pu voir, je pense que les mises en page sont entièrement réalisées par les auteur(e)s eux-mêmes. Ainsi, la qualité est variable d’un document à l’autre : police, présentation, orthographe… etc.
Là encore, l’équipe du Proscenium a accepté de répondre par e-mail à ma question (Une seule car les réponses aux trois premières questions sont dans les explications qui précèdent !) :
L’Illustre Théâtre :
Les "majors" voient-ils d’un bon œil votre façon nouvelle de concevoir l’édition ? A-t-on tenté de vous intimider, de vous décourager ? Ou au contraire avez-vous reçu le soutien de collectivités, de politiques ou bien d’artistes reconnus ?
Le Proscenium :
Les "majors", encore que dans le théâtre cela reste un terme peu adapté, n'ont rien fait ou dit, à ma connaissance, pour ou contre le site.
Je pense que le monde de l'édition théâtrale est ignorant (par crainte, par paresse ou par passéisme) du monde de l'Internet.
Si vous regardez leurs sites, c'est consternant de médiocrité dans la présentation des textes et des auteurs.
Le monde de l'édition théâtrale vit majoritairement des subventions publiques. Le fait que les livres soient achetés puis que les pièces soient jouées est assez secondaire pour eux. [ …/… ]
Le site leproscenium.com a vocation à proposer des textes destinés à être joués devant le public. Les visiteurs sont plutôt des troupes amateurs qui ne trouvent pas chez les "majors" des textes adaptés à leurs besoins et à leurs contraintes.
Bref, ils ne se préoccupent pas vraiment de ce que je fais.
De toute façon, les textes publiés sur le site (en moyenne 2 par jour) sont des textes dont ils n'ont pas voulu. Le site ne leur fait donc aucun tort. Et si un auteur parvient à faire éditer un texte qui était préalablement sur le site, le texte est retiré. Si l'auteur et l'éditeur le souhaitent, la page descriptive du texte reste avec ses références bibliographiques et un lien vers le site de l'éditeur. C'est donc tout bénéfice pour l'auteur et l'éditeur.
Mais la plupart des éditeurs n'ont pas compris l'intérêt d'être présent sur un site où il y a entre 400 et 1 000 lectures de textes par jour.
Quelques rares auteurs "reconnus" ont apporté leur soutien au site de manière officieuse, mais sans prendre le risque d'y mettre ne serait-ce qu'un extrait d'un de leur texte.
EBOOKS LIBRES ET GRATUITS
Cliquez sur l'image pour acceder au site.
Il s’agit là encore d’un site qui n’est pas spécialisé uniquement dans le théâtre. La page d’accueil explique longuement le but de ce site, qui fait quoi et ce qu’ils proposent.
Il y a même une page (une longue page) détaillant le processus de numérisation d’un texte, en voici l’extrait principal :
« L'édition d'un ebook est le produit d'un processus qui se déroule en 4 ou 5 phases, et qui fait intervenir plusieurs personnes :
Phase 1 : Elle se décompose en 2 sous phases.
- Phase 1.1 : Scan d'un livre papier et/ou OCR («PDF image» de Gallica) et/ou construction de documents. Il faut donc en général posséder un scanner ou un logiciel d’OCR (bien que deux de nos membres actifs saisissent les livres au clavier...).
- Phase 1.2 : Correction de niveau 1 et remise en forme. Cela consiste à corriger mot à mot en comparant le texte obtenu par OCR avec l'image issue du scan ou avec le "PDF image" et à remettre en place les paragraphes et les phrases coupés. C’est un boulot assez long et ardu. En général, la phase 1.2 est assumée par la même personne que la phase 1.1, mais ce n'est pas obligatoire.
Phase 2 : Mise en page, correction de niveau 2 et mise en forme typographique. Phase obligatoire pour tous les livres avant relecture. Cette phase, très technique et nécessitant une grande diversité de connaissances, est pour l'instant réservée à Jean-Marc et Coolmicro.
Phase 3 : Relecture du livre mis en page, au format Word, pour débusquer les dernières fautes.
Phase 4 : Conversion aux différents formats. Phase finale réservée pour l’instant à Fred et Coolmicro.
Phase 5 : Publication »
Ces explications nous font prendre conscience que ce travail bénévole n’en est pas moins long et ardu.
J’ai donc mauvaise conscience de pointer du doigt les quelques petites erreurs de mises en page, mais je me mets à la place des comédiens qui doivent apprendre leur texte ainsi que celle du metteur en scène qui doit le décortiquer : il faut que les didascalies (les indications scéniques de l’auteur) et le nom des personnages devant chaque réplique soient inscrits dans un style différent du texte lui-même ! Par exemple, souvent, les didascalies sont en italique et le nom des personnages sont en lettres capitales ("haut de casse" en typographie). Cela rend vraiment service et fluidifie la lecture. Lorsqu’il s’agit de pièces en vers, en alexandrin, il arrive souvent qu’un seul de ces vers soit morcelé en deux, trois ou même quatre répliques ; là encore, pour faciliter le travail, il n’y a pas un retour à la ligne pour chacune des parties du vers. Chaque pied (à peu près l’équivalent d’une syllabe) occupe visuellement la place qu’il occuperait si le vers n’était pas morcelé.
Une fois de plus, certains textes seulement sont concernés : Le Tartuffe, de MOLIÈRE, mériterait d’être remanié, alors que Cyrano de Bergerac, d’Edmond ROSTAND, est parfait en tout point.
Autrement, il ne me semble pas qu’il y ait d’écarts par rapport aux textes originaux. Il semble même qu’on ait voulu rester fidèle aux formes anciennes comme les finales en ois/oit au lieu de ais/ait : « Je voi / Si quelqu'un n'est point là qui pourroit nous entendre ».
Ce site fonctionne de façon plutôt simple. Depuis la page d’accueil, il vous suffira de cliquer sur [Rechercher les ebooks], écrit en gros caractères bleus en haut à droite, ou bien sur [Ebooks], toujours à droite et encore plus haut. Dans les deux cas, vous arriverez sur la même page de recherche. Là, vous renseignerez un formulaire selon simplement quatre critères : Titre, Auteur, Catégorie et Genre. Le résultat de vos recherches s’affichera en dessous de ce formulaire.
Que les autres sites proposant des textes de théâtre me pardonnent de ne pas les citer maintenant : cela demande du temps que de tous les visiter et les tester. Je ne manquerai pas de vous faire part de mes prochaines investigations.
Si les personnes collaborant aux trois sites que je viens de décrire, ou à d’autres site que je n’ai pas encore exploré, souhaitent compléter mes propos, ou bien nous éclairer davantage, qu’ils n’hésitent pas à laisser leurs commentaires ici.
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15/09/2011
Faits divers
Il m’arrive parfois de reproduire ici de vieux articles extraits d’un journal intitulé l’Illustration, qui parut une fois par an de 1843 à 1944.
Aujourd’hui, je souhaite vous livrer quelques extraits qui semblent certes plus légers, mais qui proviennent cette fois-ci du journal Le Petit Niçois (Rubrique Nouvelles des théâtres et concerts) et que je suis allé chercher aux Archives Départementales.
Ce journal parut de 1879 à 1944, date à laquelle il fut fermé pour fait de collaboration. Ses archives seront mises sous séquestre et seront déposées par la Société Nationale des Entreprises de Presse.
Ces trois articles qui suivent concernent un lectorat disparu depuis longtemps déjà et nous replonger là-dedans nous permettra peut-être de mieux saisir les mentalités de la société à la fin du XIXème siècle.
Jeudi 11 janvier 1883
« Un triste accident a marqué la représentation du 2 janvier au théâtre de l’Ambigu, au Havre :
Au moment où l’acteur jouant le rôle de Morjaunt, dans les Mousquetaires, armait un pistolet, le coup partit, faisant balle, et broya deux doigts de la main gauche de l’artiste.
Le pauvre garçon s’étant trouvé mal, une vive émotion se manifesta dans la salle : on croyait l’acteur tué. Heureusement, il n’en était rien : mais on craint d’être obligé de faire l’amputation des deux doigts mutilés. »
A l’époque, on savait faire des effets spéciaux 3D mieux qu’au cinéma !
Mardi 16 janvier 1883
« A Bruxelles il y a procès entre Mme Olga Léant, directrice des Fantaisies-Parisiennes et l’agréable Mme Numa Dalbret.
L’ex-pensionnaire de l’Opéra-comique ayant eu à se plaindre de divers procédés trop autoritaires, aurait, dans le feu d’une violente prise de bec, mis son poing mignon sous le nez de Mme Olga. Celle-ci, furieuse, congédia immédiatement sa chanteuse, sans tenir compte de son engagement. De là, intervention des juges, qui, en première instance, on décidé que Mme Olga était tenue de conserver Mme Dalbret, en lui payant 700 fr. par mois.
La directrice des Fantaisies, ayant toujours sur le cœur le coup de poing qu’elle dit avoir reçu sous le nez, en a appelé de ce jugement. L’arrêt sera rendu à huitaine. »
C’est clair, le chroniqueur en pinçait pour cette « agréable Mme Numa Dalbret » avec des poings si « mignons »… Que l’on se rassure, les tensions qu’animent des passions exacerbées sont encore aujourd’hui fréquentes, même si les coups de poing « sous le nez » sont plutôt rares.
Vendredi 9 février 1883
« Il existe actuellement 1457 théâtres en Europe, qui se répartissent ainsi :
318 en Italie, 337 en France, 194 en Allemagne, 160 en Espagne, 150 en Angleterre, 132 et Autriche, 44 en Russie, 34 en Belgique, 22 en Hollande, 20 en Suisse, 16 en Portugal, 10 en Suède, 10 en Danemark, 9 en Norvège, 4 en Turquie, 4 en Grèce, 3 en Roumanie et 1 en Serbie. »
Le texte qui précède montre plusieurs choses : tout d’abord que la Suisse et la Turquie étaient considérées, par le rédacteur de cet article, comme des pays d’Europe, sans distinction particulière ; ensuite, que l’on disait encore, il y a 128 ans, « EN Portugal » et « EN Danemark » (j’ai reproduit ici la "coquille" du « et » au lieu de « en » devant « Autriche ») ; enfin, dans cette liste classée par ordre décroissant, l’Italie, moins bien dotée pourtant se trouve citée en premier, devant la France ! Réminiscence d’un passé récent qui a vu s’affronter les partisans du rattachement à la France contre ceux qui convoitaient l’unification italienne ?
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31/08/2011
Du côté du théâtre
Aujourd’hui mercredi 31 août, c’est la journée mondiale du blog. Excellente occasion de me remettre à l’ouvrage.
La plupart des lecteurs de ce blog ont sans doute entendu parler du « côté Cour » et du « côté Jardin », termes qui servent à désigner chacun des deux côtés de la scène au théâtre, quelle que soit notre orientation.
« Regardons la scène, et projetons-y les initiales de Jésus-Christ, nous saurons où est le côté Jardin et le côté Cour. » expliquait Paul CLAUDEL.
Sur le blog de Dario LAROUCHE, Les Clapotis d’un Yoyo II, en lien Colonne de Gauche, on peut y lire l’explication extraite du Dictionnaire Encyclopédique du Théâtre (dictionnaire très fourni et rempli d’anecdotes) :
« Cette appellation vient de la salle des Machines, construite en 1659-1662 par Gaspard VIGARANI dans le palais des Tuileries, située entre cour et jardin. Avant la Révolution, on se servait des termes côté du roi (jardin) et côté de la reine (cour). En Angleterre, on désigne la position en fonction de l'ancien emplacement du souffleur : prompt side (du côté du souffleur) pour la cour, opposite prompt side (du côté opposé), pour le jardin. »
Ce même blog nous apprend aussi que le machiniste qui est à la Cour est un courier, celui qui est préposé au côté Jardin s'appelle un jardinier.
Je rajouterai que ce procédé en rappelle un autre : les « bâbord » et « tribord » des navires. La similitude entre l’univers du théâtre et celui de la marine ne s’arrête pas là, puisque les premiers machinistes qui furent employés dans les grandes salles de spectacle dites "à l’italienne" étaient pour l’essentiel d’anciens marins, recrutés pour leur aptitude à manipuler des cordages et à travailler perchés sur des hauteurs. Ils y ont ainsi importé certaines habitudes et même des superstitions, comme ne jamais prononcer le mot « corde » par exemple !
La « Salle Smetana » — en l'honneur du musicien Bedřich Smetana — peut accueillir 1200 spectateurs pour, entre autres, les concerts du festival du Printemps de Prague (en réfection lors de la prise de vue).
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