27/12/2010
Le départ de Martin Guerre
Ayant raté la sortie des Uns et des Autres, c’est en 1982, à la sortie du film Le Retour de Martin Guerre, que j’ai découvert Bernard-Pierre DONNADIEU.
27 ans après, je l’ai redécouvert, sur la scène du T.N.N. cette fois-ci, dans le Roman d’un Trader (cliquez ICI pour relire l’article.)
Les louanges à son sujet, diffusées dans les média depuis sa récente disparition, confirment ce que j’avais dit alors sur son talent : c’était un comédien capable de jouer bien autre chose encore que les "durs" et les "méchants".
Notre seule consolation : peut-être quelques rediffusions des films qui ont jalonné sa carrière ?
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22/12/2010
Résurection
Le 02 décembre, je lançais un appel et demandais : « Mais où sont les 7 compagnies ? » Il s’agissait de sept liens que j’avais retirés de la Colonne de Gauche, car les sites correspondants ne donnaient plus signe de vie. (cliquez ICI pour relire l’article.)
Depuis, deux compagnies ont pris la peine de m’apporter des informations.
D’une part, nous avons Olivier DEBOS, de la Cie l’Arpette, qui nous dit que « sa compagnie bosse beaucoup et qu’il manque de temps pour le mettre à jour » et qu’il « utilise beaucoup Facebook avec la Cie Arpette ».
Mais que toutefois « ce site reste présent et utile pour les personnes qui veulent acheter leurs spectacles » et qu’il va « s'empresser de le mettre à jour ».
Ce n’est pas encore fait aujourd'hui, mais nous serons patients, car nous savons bien ici que les intermittents travaillent beaucoup, beaucoup, beaucoup… Affaire à suivre, donc. En attendant, j’ai remis l’adresse du site en Colonne de Gauche.
La Cie l’Arpette a élu domicile sur la commune de Breil-sur-Roya, mais ses créations dépassent depuis longtemps les frontières du département.
Ensuite, c’est le Théâtre du Bocal qui a répondu « En lisant votre article "Mais où sont les 7 compagnies" (et non la 7ème !) je me permets de vous répondre directement sur cette mystérieuse disparition :
pour des raisons d'hébergement […] le site du théâtre du bocal est en construction (encore pour quelques semaines…) mais vous pourrez retrouver toutes les informations sur les activités de ce théâtre d'ici à 2 semaines j'espère...
Bien à vous, »
En visitant le site, on constate qu’en effet, les travaux ne sont pas finis et qu’il reste la peinture et les finitions ; mais on ne nous a pas menti, des infos récentes alimentent ce site. Du coup, ce n’est pas un mais deux liens que j’inscris sur la fameuse Colonne de Gauche : celui du théâtre… et celui de la Cie Série Illimitée.
Le Théâtre du Bocal est au 6, rue Prince Maurice à Nice.
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17/12/2010
En Vrac
Pour cette fin d’année, je vous laisse quelques annonces en vrac…
Et tout d’abord, au Théâtre du Cours (maintenant que je n’y joue plus, je peux leur faire toute la pub que je veux !) une excellente comédie intitulée Une heure et demie de retard.
De Gérald SIBLEYRAS, l’auteur, je ne connaissais que la pièce Un petit jeu sans conséquence.
Une heure et demie de retard m’a plu bien davantage, surtout pour sa finesse.
J’ai également découvert Muriel COHEN, la comédienne qui partage l’affiche avec Henri MASINI.
Fine mouche ce Henri : il trouve un texte qui tient la route, puis une comédienne pleine de talent, avec une forte présence sur scène tout en offrant un jeu sobre… Une comédienne qui m’a convaincu.
Si vous êtes à Nice ces prochains jours, n’hésitez pas à aller voir ce spectacle plein d’humour.
Théâtre du Cours
5 rue de la Poissonnerie
Vieux-nice
Les jeudi, vendredi et samedi à 21h00
et les dimanches à 20h00
Réservations : 04 93 80 12 67
Tarifs : normal = 15 Euros / réduit = 10 Euros
Ensuite, toujours à Nice, mais à la Providence, le fameux Cabaret Zinc dont je vous avais déjà parlé.
Le pari n’était pas gagné d’avance pour Émilie PIRDAS, la metteur en scène, car il y avait beaucoup de choses à gérer, notamment des artistes plus chanteurs que comédiens, mais j’ai pu constater le soir de la première que le spectacle était déjà bien "calé".
Un spectacle musical très plaisant, le genre à vous mettre de bonne humeur pour le week-end…
Une seule représentation le
Samedi 18 décembre 2010 à 20h30
Centre culturel de la Providence
2, rue Auguste Kerl (près du château)
Réservations : 04 93 80 34 12
Tarifs : normal = 15 Euros / réduit = 10 Euros
(lorsque d’autres dates seront prévues, je ne manquerai pas de vous les communiquer)
Enfin, au Théâtre de la Cité, Stéphane EICHENHOLC met en scène Méfiez-vous du Cochon, de Didier VANDERS.
« Lola Chipolata strip-teaseuse burlesque au Porky’s club est devenue la cible d’un dangereux psychopathe. L’inspecteur Moreno, taciturne et macho, veille jour et nuit sur la vie de la jeune femme. La cohabitation, déjà délicate, va très vite dégénérer avec l’arrivée d’un certain Roland Guignard…
Action, suspens, quiproquos et rebondissements rythment cette comédie policière à l’humour débridé, les répliques fusent et les protagonistes se déchirent pour notre plus grand plaisir ! »
Les vendredi 17 et samedi 18 à 21h00 et dimanche 19 à 17h00
Théâtre de la Cité
3, rue Paganini à Nice
Réservations : 04 93 16 82 69
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12/12/2010
C’est de la triche ?
Il existe toute une littérature pour décrire des méthodes de travail destinées aux comédiens. Certains de ces livres sont célèbres dans le petit monde du Spectacle Vivant, comme La Formation de l'Acteur et La Construction du Personnage, de Constantin STANISLAVSKI (Constantin Sergueïevitch Stanislavski, le vrai nom étant ALEXEÏEV, riche famille bourgeoise).
En réalité, chacun sait qu’il n’existe aucun système universel, aucune théorie assurant aux comédiens un jeu parfait. A chaque nouveau rôle, il faut tout reprendre à zéro ; enfin, presque. Je dirai plutôt que les expériences passées s’accumulent, se capitalisent même, mais pas d’une façon formelle. C’est un peu comme si notre instinct s’aiguisait.
Et puis, au bout d’une certaine période, on finit par avoir chacun nos petites recettes. Grandes Dames et Grands Messieurs du théâtre nous ont tous mis en garde contre les ficelles, les automatismes qui risquent de rendre le jeu des comédiens mécanique, prévisible et ennuyeux ; tout ces trucs qui nous empêcheront d’être génial… mais qui nous permettront aussi de ne pas nous désintégrer sur scène, qui nous aideront à faire illusion les soirs de défaillance.
Par exemple, j’ai ma petite combine lorsqu’il s’agit d’entamer les répétitions et que je ne sais pas par quel bout prendre le rôle :
Au-delà des seuls mots imprimés, il est possible de déterminer, pour beaucoup de répliques, un sens qui n’est pas écrit explicitement. Ainsi, dans Feu la Mère de Madame, de Georges FEYDEAU, lorsque Lucien dit à sa bonne : « Et vous, allez donc chercher du vinaigre, des sels, au lieu de crier : "Mon Tié ! Mon Tié !" ce qui ne sert à rien ! ». Il ne s’agit pas ici d’un ordre banal donné par un maître à son domestique. En réalité, l’intention du personnage est d’exprimer son agacement par le bourdonnement inutile de cette bonne. Le comédien qui dit cette réplique peut penser en réalité : « Mais aidez-moi vous, au lieu de vous lamenter avec votre accent alsaco de merde ! ». Quelques pages plus loin, lorsque Lucien est réveillé par sa femme qui s’indigne de le voir se rendormir malgré le chagrin qui la frappe et qu’il lui répond : « … Ah ! Je te demande pardon ! un peu de fatigue !… », il ne s’excuse pas du tout et l’intention réelle est plutôt : « Mais arreêete ! Arrête de me chercher des poux, j’ai le droit d’être fatigué ! »
Cette façon d’interpréter un texte peut s’appliquer à toutes les répliques, importantes ou pas. Chercher à chaque fois le vrai sens des phrases donne plus de relief au texte et plus de vérité au personnage.
Attention, lorsque je parle de « sens », il ne s’agit pas d’un sens caché, ni du sens de la pièce ; simplement ce qui est dit en réalité, jusqu’aux choses les plus insignifiantes, comme nous le faisons nous-mêmes tous les jours.
Il en est des méthodes de travail comme de la diction, ce n’est pas là l’essentiel et tout doit être parfaitement digéré par le comédien, afin de rester invisible pour le spectateur.
D’autre part, la direction principale que l’on doit prendre est celle désignée par le metteur en scène. Il faut tenir compte de toutes ses indications, même si le comédien peut et doit apporter le plus de choses possible lors des répétitions.
Le comédien doit trouver le maximum de liberté… à l’intérieur d’un cadre très précis.
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05/12/2010
Devant le Zinc, avec Émilie...
Émilie PIRDAS, comédienne aux facettes multiples, met en scène Cabaret Zinc. Spectacle basé sur le chant, on s’en serait douté, mais pas seulement. Un mélange comme elle semble les aimer.
Avant de nous en dire un peu plus, Émilie a accepté de répondre à quelques questions de l’illustre Théâtre.
L’Illustre Théâtre : Tu as commencé à prendre des cours de théâtre vers quatorze ans… quelle femme serais-tu devenue sans les arts du spectacle ?
Émilie PRDAS : Oui, j’ai commencé à quatorze ans, ensuite j’ai fait des études en option théâtre à Cannes. J’ai pas été à la fac, j’ai pas suivi mes copains qui étaient en licence… j’étais garde-malade. J’étais garde-malade pendant quelques années, je faisais du théâtre à côté dans la compagnie Act’ Libre. Avec Émilien. [Émilien URBACH, co-fondateur de la Cie Act'libre en 1997 et directeur artistique de la Cie Sîn. NdR] Donc je bossais 36 heures par semaine en garde-malade et j’allais trois fois par semaine à mes répét. On était amateur à l’époque mais on était à fond… une jeune compagnie…
Et bien je pense que je serais dans le social. Je parlais justement du projet palestinien, j’ai un côté… pas théâtre « politique », mais théâtre « social ».
Ce penchant pour le social, tu l’avais peut-être en toi sans l’influence du théâtre. Y aurait-il malgré ça moins d’humanité en toi si tu avais fait autre chose ? Quelle est la part du Spectacle Vivant dans ton épanouissement ?
Je serais peut-être un peu plus triste (rire). Non, je sais qu’à un moment donné, j’ai dû arrêter le théâtre pour des problèmes personnels… parce que, quand on n'est pas bien dans sa tête, on ne peut pas faire de théâtre. Moi, je reste persuadée que le théâtre, c’est pas une notion thérapeutique. Il y a beaucoup de gens qui utilisent aussi le théâtre de façon thérapeutique et moi je ne suis pas d’accord : il faut être bien dans sa tête pour en faire.
Le théâtre, ça m’a permis de prendre confiance en moi. Et tu sais, quand on est comédien, faut arrêter, quoi : on est mégalo, un petit peu, il y a un côté égocentrique. Pas « mégalo », mais c’est vrai : on a envie de se faire applaudir, on a envie d’être « aimée ». On est sur scène, on joue un spectacle, on a envie que ça plaise. Et c’est pour ça qu’il y a quelques années, j’ai arrêté. A un moment donné, j’avais envie d’être de l’autre côté. Après le Cri du Chœur (j’ai fait le Cri du Chœur pendant 8 ans, et donc on a bien, bien joué…) je ne sais pas pourquoi, c’était très étrange, sur scène, j’avais envie d’arrêter qu’on m’applaudisse, et j’avais envie de diriger, de passer à la mise en scène.
C’est la raison pour laquelle tu es passée à la mise en scène !
Oui ! j’avais envie de faire une pause. Parce que j’étais tout le temps dirigée, et je commençais, pendant que j’étais comédienne, à m’imaginer comment je pourrais mettre en scène les spectacles dans lesquels je jouais. Je respectais le metteur en scène, je ne lui disais rien, mais je me disais « ah ! oui, moi je ferais ça plutôt… »
Et maintenant… ça ne m’empêche pas de jouer : je joue un spectacle depuis 2002 (on évolue dans un processus sur la situation en Israël et en Palestine) ; là, en ce moment, je fais une parade de Noël avec la compagnie Main d’Œuvre, donc avec Caroline FAY, Thomas GARCIA et Ludovic VIOLET du Cri du Chœur…
Tu continues d'être comédienne…
Complètement, ça ne m’empêche pas.
Tu as co-écrit pour la Cie Sîn, tu mets en scène, tu chantes et tu joues… Selon toi, un intermittent du spectacle doit-il avoir plusieurs cordes à son arc pour survivre ?
C’est une question de caractère. Moi je sais que je suis quelqu’un qui aime bien changer, qui aime bien rencontrer des gens. J’étais un peu enfermée avec Act’ Libre et Émilien… pas « enfermée », mais on est resté dans une notion de troupe pendant des années, on était vraiment comme une secte, selon des gens.
Voilà, je pense qu’avec l’âge, on a envie de rencontrer des nouvelles personnes et s’épanouir autrement. J’aime bien la nouveauté en fait. Le Cri du Chœur, bon, ça a été huit ans, et c’est formidable : là je les retrouve avec plaisir sur la parade de Noël, donc la pause a été bénéfique…
Après, les Intermittents, c’est compliqué : moi, je donne beaucoup de cours de théâtre, donc ça me permet de vivre ; mais il y a des intermittents qui n’ont le choix que de faire des plans "alimentaires", des choses qu’ils n’ont pas forcément envie de faire.
Mais effectivement, je pense qu’il faudrait chanter, toucher à la mise en scène, être comédien ; et faire des stages ! Et je pense qu’on manque de stages.
Des stages AFDAS… [Fonds d'assurance formation qui gère, sur le plan national, l'ensemble du dispositif de la formation professionnelle des secteurs de l'audiovisuel, du cinéma, de la publicité, des loisirs et du Spectacle Vivant. Cliquez ICI pour visiter leur site. NdR]
Voilà, des stages AFDAS. J’ai fais un stage l’année dernière avec des professionnels : une russe pour la voix ; Christophe MARCHAND, qui est de Paris quand même, à l’École Lecoq ; Alain TERRA de Cannes pour la diction… Et moi, ça m’aide énormément pour mes cours aussi : ce que je transmets aux enfants, ben c’est ce que moi j’apprends. Et moi qui n’ai pas pris les cours à la fac, j’ai constamment besoin de me nourrir d’autres personnes.
Et quand t’es comédien, par expérience, c’est vrai que des fois tu es sur tes acquis… un acrobate ou un jongleur, il travaille tous les jours ; je pense qu’un comédien, il a ce travail là à faire.
Quelle est la raison de ton implication dans la Cie Sîn ?
Sîn, c’est la suite de la Cie Act'libre, donc avec Émilien URBACH. Émilien et moi, on travaille depuis 1996 ensemble ; et après, on est parti sur un projet en Palestine, avec des artistes palestiniens.
C’est très étrange… ce sentiment… mais… ma grand-mère est décédée en Israël… je suis orthodoxe par mon père et protestante par ma mère, et je sais pas pourquoi, il y a la notion de « conflit », conflit familial. Je le mets en parallèle avec le conflit Israëlo-palestinien. Et avec Émilien, on travaille actuellement sur des témoignages intimes, c’est à dire que c’est notre propre témoignage en tant qu’artiste français, nos propres problèmes en tant qu’artistes français, et comment, eux, là-bas, en situation occupée, ils vivent leur situation de comédien en Palestine.
Et ça m’a vachement attirée : comment on peut être comédien dans un pays en guerre ? Et cette notion là, l’intimité, comment on ressent les choses en tant qu’humain, ça m’a vraiment intéressée.
Tout ce travail accompli depuis des années avec la Cie Sîn, les spectacles déjà produits, tout cela te donne-t-il l’impression d’une action efficace ou bien d’un coup d’épée dans l’eau ?
Alors, moi je pense qu’on n'a pas de leçon à donner, on n’est pas israéliens, on n’est pas palestiniens, on n’a pas à faire de la politique… alors, le mot « politique », c’est compliqué : c’est politique ce qu’on fait, forcément, mais nous, on est des comédiens, et avant tout, on veut parler de notre intimité. Je parle de moi en tant qu’artiste française qui vit bien confortablement en France, qui arrive en Palestine et qui est juste une bouche témoin, tout simplement. Je suis juste témoin d’un artiste palestinien, d’un soldat israélien qui a déserté, d’un enfant qui vit dans un camp.
Et je n’ai pas à donner de leçon ; je peux juste donner mon sentiment… Et si ça peut aider que je donne un témoignage en France, pour moi c’est gagné. Il y a beaucoup de gens en France qui ont des idées arrêtées sur la Palestine, il y a des gens qui croient qu’ils sont tous barbus. Mais c’est vrai, réellement ! Et tu leur dis « mais non, il y a des chrétiens, il y a des musulmans ». Oui, effectivement, il y a une situation peut-être par rapport au mariage qui est différente, mais comme dans d’autres pays musulmans. Mais il y a plein d’artistes, il y a des gens qui se battent aussi pour faire des festivals de rue, il y a le Hamas qui s’impose…
On ne se met pas d’un côté ou de l’autre, voilà, on critique même le Hamas — c’est à dire que j’ai pris un témoignage d’une femme palestinienne et on se retrouve avec des associations palestiniennes un peu sur notre dos. Donc on est vraiment entre deux murs, c’est exactement ça.
Et là, on part sur une nouvelle création : on va faire un village de tentes de réfugiés, ça va être destiné à l’espace public. Et on va justement nourrir ce village de réfugiés d’odeurs, de textes, de sons, de danses, de théâtre… et même partir sur un imaginaire, peut-être sur une mythologie… voilà, peut-être partir sur des choses oniriques, on va voir.
Comment choisis-tu les projets dans lesquels tu t’impliques ?
Je me suis retrouvée embarquée dans « Cabaret » parce qu’on m’a demandé d’en faire la mise en scène, parce qu’on m’avait vu dans le Cri du Chœur et on m’avait vue à la mise en scène de « Paquita » [Solo Para Paquita : cliquez ICI pour relire le compte-rendu de ce spectacle de très bon niveau.]
Donc, Corinne RAYMOND, elle avait bien aimé. Elle m’a demandé : « est-ce que tu veux mettre en scène ; bon, j’ai pas de moyens mais on fera en sorte de te payer… »… j’ai dit oui parce que j’avais envie de repartir sur un spectacle musical, et j’ai un gros projet dans ma tête…
« Cabaret », ça l’a un petit peu retardé, mais en même temps, ça me fait travailler. Alors oui, effectivement, je ne suis pas rémunérée, mais ça me fait travailler ; il y a des pros et des amateurs dans Cabaret Zinc, ça me fait bosser avec sept personnes sur scène.
Dans « Paquita », je n’étais qu’avec une seule personne — je suis très prudente moi, je commence par un monologue, je mets en scène une personne, je fais les choses par étapes, je ne me presse pas.
Il est question de chant dans Cabaret Zinc, quelle est ta formation dans ce domaine ?
C’est… un peu de chorale — à l’église anglicane (et ce qui est très drôle c’est que Corinne a chanté à l’église anglicane) ; et aussi le Cri du Chœur ; quelques cours de chant ; et Corinne RAYMOND qui est chanteuse professionnelle me donne maintenant des cours particuliers.
N’est-il pas difficile de diriger des artistes qui ont une avance technique sur toi ?
Lorsque tu diriges un comédien c’est plus facile parce que c’est que du texte ; le problème d’un chanteur… c’est pas la même chose, c’est qu’il y a quand même une mélodie… C’est ce que j’ai remarqué dans « Cabaret » : c’est que parfois, ils ont du mal à associer la gestuelle au chant, à la mélodie, à l’articulation. Mais ça se travaille, et moi, dans le Cri du Chœur, j’ai appris à le faire parce que j’ai été dirigée aussi.
Après, ce ne sont pas tous des professionnels comme je le disais tout à l’heure, mais ils sont bons, ils sont présents quoi.
Quels a été ton parti pris, quel axe de travail as-tu choisi ?
Alors : on m’a demandé de mettre en scène des chansons des années trente.
C’était ça, le projet de Corinne RAYMOND…
Voilà. Elle voulait être dedans, Corinne RAYMOND, et elle ne se sentait pas de diriger. Et elle a eu bien raison parce que c’est très compliqué de jouer et d’être sur scène. C’est quelque chose que j’évite… Il y en a qui le font, je respecte, mais moi j’ai du mal, t’as trop de regard sur scène.
Comme Henri MASINI… Pourquoi y a-t-il un remerciement à Henri MASINI d’ailleurs ?
Parce que justement il a été super sympa : il m’a prêté le Théâtre de l’Atelier pour répéter.
C’est vraiment très sympa !
Mais il est adorable. Et le Lavoir pareil, parce qu’on y va souvent. [le Théâtre du Lavoir, à Menton. NdR]
Pour en revenir à ton prochain spectacle, il y a plusieurs formes d’art qui se rejoignent (photo, comédie, chant…) Y a-t-il un support qui prédomine ?
Oui, j’avais envie de mettre des photos en temps réel…
Mais quel est l’univers qui domine ? Ce n’est pas le chant ?
Si, si, c’est le chant qui domine. La photo en temps réel, elle est quand même définie dans le spectacle, on a quand même calé des moments, ça laisse une liberté d’improvisation à Olivier s’il se sent de prendre une photo pendant le spectacle — il fait des mises en abîme aussi (il prend une photo, puis il fait une photo de la photo etc. … le personnage peut être six fois sur la même photo).
J’aime beaucoup la photo parce que ça fige un instant. La photo en temps réel, c’est une photo dans le présent qui devient passé, et je trouvais ça intéressant par rapport à Cabaret Zinc et les années trente…
Je vois que ça démarre à la toute récente Black-Box de Nice (quartier Bon-Voyage) puis que vous continuez le week-end suivant à la Providence, ancienne chapelle désacralisée. Est-ce que c’est facile d’adapter un spectacle à des lieux aussi différents ?
Alors, Cabaret Zinc peut se jouer en rue si on a des micros (et nous avons fait une demande de subvention pour acheter des micros !) Par contre, c’est un peu plus difficile à la Providence… Pour la Black-Box, c’est une super salle.
Pour rester dans ce que je pense être l’esprit du blog, acceptes-tu de faire ici la pub pour un spectacle ou pour une compagnie qui n’ont aucun lien direct avec toi, ton entourage ou ton travail ?
Je suis très amoureuse d’une compagnie. C’est la Cie Accrorap. Elle est effectivement très connue. C’est de la danse… et justement, comme j’aime les choses un petit peu mélangées, c’est plein d’artistes — des danseurs, et il mélangent la Capoeira, de la danse africaine, du break… Allez voir le site, c’est assez merveilleux. [Cliquez ICI pour voir ce site.] C’est Kader ATTOU, il est algérien. Ils tournent partout dans le monde.
Ils ont tourné ici ?
Oui, ils ont joué à Grasse. Moi, je les ai vu deux fois à Grasse.
Merci à toi Émilie !
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CABARET ZINC
Mise en scène : Emilie Pirdas
Pianiste : Mathieu Geghre
Photographe : Olivier Baudoin
Chanteurs comédiens : Brigitte Baurens, Mariette Bousquet, Joëlle Goiran, Alexandre Lamia, Corinne Rémond
Création Lumière : Boris Burasovitch
Régisseur son : Martial Gauthier
Costumes : LCS
Mardi 7 décembre 2010 à 21h00
Salle de la Black Box / CAL Bon Voyage
2, pont René Coty à NICE
Réservations : 04 92 00 75 60 ou 06 63 71 18 82
Tarif : 10 Euros
Samedi 18 décembre 2010 à 20h30
Centre culturel de la Providence
2, rue Auguste Kerl Vieux Nice
Réservations : 04 93 80 34 12
Tarif : 15 et 10 Euros
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02/12/2010
Mais où sont les 7 compagnies ?
Cela ressemble à un titre de film célèbre, mais il s’agit d’une vraie question :
Je vérifie régulièrement la validité des liens qui sont proposés sur la Colonne de Gauche. Lorsqu’un site ne donne plus signe de vie pendant plusieurs mois, je le retire ; en essayant bien sûr de savoir si ce site n’a pas "déménagé", ou s’il s’agit d’un passage à vide, d’un problème temporaire.
Mais pour certains, je n’ai pas d’information et préfère ôter le lien. Ce parti pris me permet de proposer un ensemble actualisé de liens utiles concernant le Spectacle Vivant.
Ainsi, la récente mise à jour a vu 7 sites disparaître. Il s’agit de :
Compagnie Arketal
Compagnie l’Arpette
Compagnie Sîn
Compagnie Taim’
Théâtre du Fou
Théâtre le Bocal
Eocam (ensemble Orchestral et Choral des Alpes de la Mer)
Certaines de ces structures continuent pourtant de proposer des spectacles. Parmi les lecteurs de ce blog, que ceux qui ont une info à leur sujet n’hésitent pas à me contacter, soit en laissant un commentaire ici-même, soit en utilisant l’adresse mail indiquée en haut à gauche.
La Compagnie de l'Arpette tient son nom du mont Arpette, qui surplombe Breil-sur-Roya, la commune qui abrite cette troupe spécialisée dans le travail de clown.
J’ai profité de ce grand nettoyage pour remettre un peu d’ordre. Désormais, il y a quatre catégories :
Compagnies
Lieux
Artistes
Amis
Les titres parlent d’eux-mêmes, sauf l’intitulé [Artistes] qui est un peu fourre-tout puisqu’on y trouve aussi bien le blog de Luce COLMANT, comédienne qui a travaillé de longues années dans notre département, et qui pratique aujourd’hui à Paris ; qu’un site consacré à Cyrano de Bergerac (sujet apparemment inépuisable, à en juger par la quantité d’articles et d’événements…) ; ou encore des liens vers des personnes travaillant bien loin d’ici (Québec, Suisse…).
Toutes et tous ont leurs choses à dire, leurs vérités. Elles sont parfois contradictoires, et pourtant elles n’en demeurent pas moins vraies. C’est un paradoxe qui peut être déstabilisant pour un comédien qui commence à travailler et qui n’avait eu jusqu’alors que l’éclairage de son seul professeur — aussi bon soit-il.
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