24/11/2010
Comment ai-je pu oublier ?
Cette fameuse soirée spéciale cours-métrages + improvisations s’est globalement bien passée.
Notamment grâce :
à la bonne performance des comédiens (mention spéciale à David BANCEL, du Théâtre de l’Eau Vive) ;
à la fiabilité des techniciens ;
à l’aide des tous les membres actifs de l’association REGARD-Indépendant.
L’organisateur (moi !) n’avait plus grand-chose à faire, sinon des cheveux blancs.
21h30 ont sonné, nous sommes rentrés dans l’arène, c'est-à-dire la salle N°1 du cinéma Mercury, archi-comble avec des spectateurs assis sur toutes les marches.
Ma crainte principale était que le public ne suive pas, qu’il ne comprenne pas pourquoi on faisait tout cela. Mais au vu des réactions, puis des commentaires à chaud, je pense que dans l’ensemble, les spectateurs ont bien accueilli cette expérience.
Je m’étais fait beaucoup de soucis, plusieurs semaines durant, car j’avais recruté quatre comédiens, dont un qui ne connaissait pas les trois autres, ou plus précisément qui n’avait jamais travaillé avec eux. Et c’était là tout le problème.
Car avant l’été, lorsque j’ai dû trouver des comédiens, je n’avais qu’une idée en tête : assurer. Et j’ai donc fait ma proposition de spectacle « impro & Super-8 » à plusieurs professionnels… qui ont accepté.
Ce n’est que quelques semaines après que j’ai réalisé mon erreur : jouer en improvisation réclame de travailler ensemble pendant un certain temps, afin d’acquérir les bons réflexes, de connaître mieux ses partenaires… Comment avais-je pu oublier une chose aussi essentielle.
C’est un problème qui m’a pris pas mal d’énergie, qui a détourné mon attention. Il fallait absolument que les comédiens se rencontrent avant, ce qui n’a pas pu se faire, tout le monde étant surbooké comme on dit aujourd’hui.
Une demi-heure avant le spectacle, je ne savais pas quelle en serait la structure exacte et j’avais dû prévoir tous les scénarii possibles, pour tenter de parer à toutes les éventualités.
Puis les choses se sont débloquées au dernier moment, on a choisi tous ensemble une direction. Une bonne direction.
Pour l’anecdote, durant ce spectacle, des improvisations étaient réalisées avec des contraintes diverses et variées. Entre autres, la formule, assez répandue, des "petits papiers" : en arrivant, chaque spectateur est invité à écrire un mot et un seul sur un bout de papier que l’on plie en quatre et dépose dans une corbeille.
Durant la performance, quelqu’un tire un ou plusieurs de ces papiers et lit les mots qui y sont inscrit. Charge alors aux comédiens de les intégrer le plus rapidement possible dans leurs dialogues.
J’ai retrouvé au fond d’un sac tous ces bouts de papier et, sans trop savoir pourquoi, j’ai voulu recopier ici les mots qui n’ont pas été choisis — en respectant les majuscules/minuscules, la couleur et même les foÔotes d’orthographe.
Pour ceux qui étaient là ce samedi, essayez donc d’imaginer les dialogues qui auraient pu être inventés avec tout ça :
grisonnant
DROIT
Odeur de lavande
lumiere
ORGASME
Métaphore
chouquettes
BORDEL
onomatopé
Allégorique
SCHTROUMPH
DINOSAURE
POLYMORPHES
Chimpanzé
hululer
bistoukette
Fantasmagorique
CINEMATON
Retournement
tortue
mélomanie
Paillasse
Paris Hilton
Anthropophagie
BETTERAVE FOURAGERE
Betterave
LUGUBRE
chaussettes
mirage voilage nuages
SOCCA
Soleil
CANNELLE.
Andropause
jardin
ETHNOLOGUE
naze
collêge
Lionel Messi
FRANGE
studio
JAUNICE
Chacun n’ayant droit qu’à un seul mot et un seul, un p’tit malin a réussi à poser 7 fois « Ejaculation Faciale », sans doute dans l’espoir d’influencer un hasard jugé trop prude.
AMOUR apparaît trois fois, avec une écriture différente…
Mais cela me surprend moins que CHOUCROUTE qui n’apparaît que deux fois mais qui est moins évident !
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16/11/2010
Bis repetita
C’est une piqûre de rappel pour vous signaler que Cirque à Deux est l’affiche au Théâtre de l’Impasse.
J’ai évoqué récemment cette comédie de Barry CREYTON, adaptée par Michèle LAROQUE et Jean-Michel RIBES (cliquez ICI pour relire l’article).
Je vous recommande cette pièce qui a le talent de divertir en finesse (malgré ce que laisse supposer la photo !).
Jusqu’au 28 novembre 2010
les vendredis et samedis à 20h30, les dimanches à 17h00
Et même le 31 décembre, à 21h00 !
(Soirée Réveillon de la Saint-Sylvestre)
THÉÂTRE DE L’IMPASSE
Rue de la Tour, à Nice
04 93 16 17 51 / 06 84 35 62 77
Plein tarif 15 € / réduit 12 €
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09/11/2010
L’improvisation, c’est Super ! (la belle bobine des comédiens)
Qu’est-ce qui m’a pris de parler de cinéma, lors du dernier article ? Ce n’est pas du Spectacle Vivant ça !
C’est que, il y a une petite surprise : durant ce festival de cinéma indépendant, le temps d’une séance, nous construirons une passerelle entre le grand écran et la scène.
Samedi 20 novembre, à 21h30, nous projèterons quelques courts métrages en Super-8, puis des comédiens seront là, en chair et en os, pour réaliser des improvisations ayant un lien direct avec les films projetés.
Je vous l’avoue, je suis à l’initiative de ce projet, et j’espère bien que la salle du cinéma Mercury (place Garibaldi à Nice) sera comble ce soir-là.
En effet, même si un comédien professionnel est sensé jouer de la même manière quel que soit le nombre de spectateurs, une salle bien remplie sera plus stimulante, surtout lorsqu’il s’agit d’improvisation.
Les courts métrages que nous présenterons seront d’un format particulier : le « tourné-monté ».
L’article précédent explique ce concept assez simple : chaque participant utilise une seule bobine de film Super-8. Le réalisateur n’a pas droit au découpage ni au montage, ni au laboratoire. Une fois son film terminé, il rend la bobine — sans savoir si le film est techniquement réussi, car nous ne sommes pas en numérique, il n’y a aucun moyen de vérifier !
Lors de soirées organisées spécialement, tout le monde, réalisateurs et public, découvrent ensemble les œuvres produites.
Depuis quatre ans, l’association Regard Indépendant organise de tels événements, en imposant à chaque fois un thème (« sur la route », « insomnies », « à la vie, à l’amour, à la folie »… etc.) Ce sont quelques-uns de ces films qui seront projetés à nouveau.
Il m’a semblé qu’il y a une similitude entre ces deux performances :
Les comédiens sont privés du cadre du texte, ils vont devoir improviser sous les yeux du public, fabriquer quelque chose en peu de temps, sans pouvoir revenir en arrière.
De la même manière, les films ont été réalisés sans montage, les réalisateurs ont dû faire face à des contraintes précises.
Dans les deux cas, les spectateurs seront là pour voir, pour admirer l’imagination, voire les prouesses des artistes.
Car le public sera informé, c’est la clef du système.
Ces deux formes d’expression comportent en elles le même potentiel créatif mais aussi ces mêmes imperfections qui rappellent au public la fragilité d’une œuvre et l’incertitude qui préside à sa réalisation.
Ceux qui auront la chance d’être à Nice ce samedi 20 novembre à 21h30 n’auront que 3 Euros à débourser pour assister à cette expérience assez originale !
(Les plus courageux pourront ensuite assister à la 4ème Nuit du Cinéma : de minuit jusqu’à l’aube !)
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