24/04/2006
Festin : un régal
Je voulais commencer ce compte-rendu en disant que Martine PUJOL et Richard CAIRASCHI étaient très « pros », rompus à ce genre de spectacle. Mais à quel genre appartient ce spectacle absolument délirant et surréaliste ? Là où se mêlent musique, chanson et sketch dans une sauce Nissarte ? Cela ressemble à une comédie musicale, mais on comprend mieux, après l’avoir vu, pourquoi l’affiche mentionne « Musicale Comédie ».
Il faut seulement 30 secondes pour rentrer dans le jeu, ce qui est très rare chez moi. Il faut tout le charisme des deux comédiens pour faire tenir la route au texte et garder le fil rouge (le Festin !). Il faut aussi une bonne complicité avec les trois musiciens qui œuvrent beaucoup tout au long de cette soirée, en nous gratifiant leur musique . Sont-elles nécessaires aussi, je le crois, il s’agit des quelques petites sorties de routes brillamment improvisées et qui montrent au public qu’on ne lui sert pas un produit préfabriqué, mais bien une création unique chaque soir. Aah, ces micros qui prennent l’eau intempestivement… et d’autres impromptus.
Avec beaucoup de répliques en Niçois, je craignais que ce spectacle ne soit réservé à un public restreint de connaisseurs, mais moi-même ne parlant pas le patois, j’ai pourtant rit à 100 pour 100. La musique aidant, je me suis retrouvé à battre des mains en mesure sans même y penser.
Je n’hésite donc pas à vous recommander de guetter la prochaine programmation de cette musicale comédie.
Spectacle représenté au Théâtre de la Cité – 3, rue Paganini
le vendredi 21 avril 2006
(durée approximative : 01h30)
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20/04/2006
Actrices (E.R.) : le théâtre dans le théâtre
Scénographie excellente, bonne mise en scène, spectacle déjà mature, il n’y avait ce soir là que quelques rares scories à peine visibles pour mériter un véritable reproche. (le seul que je retiendrai, c’est le timbre et le débit insuffisamment ajusté au volume de la salle, gymnastique difficile pour un spectacle créé dans un autre lieu)
J’ai eu du mal à me laisser emporter par l’histoire, mais cela valait la peine d’attendre. En effet, lorsque le spectateur devine qu’on essaye de le manipuler, il n’aime pas ça du tout ; mais s’il s’aperçoit trop tard qu’il a été manipulé, alors il jubile. C’est ce qui est arrivé : on nous a bien eus, on nous a menés là où on le voulait, c’était vraiment très bon. Ce qui prouve que certains procédés classiques ― comme celui où l’on voit un personnage faire répéter un rôle à un autre, le théâtre dans le théâtre, et plus largement la mise en abyme ― peuvent être toujours réinventés.
Reste l’affiche, très belle à mon goût, mais certainement pas représentative du spectacle. Il me semble en effet qu’elle en donne une image un peu "prise de tête", alors que cette représentation fut très digeste.
Je ne crains donc pas de recommander cette pièce à ceux qui ne l’ont pas encore vue.
Je terminerais en disant deux mots sur le fond : Il serait injuste de dire que le théâtre n’est pas le sujet principal de la pièce. Qu’il ne sert que de prétexte pour donner à voir les ressorts véritables qui animent chacune des protagonistes.
Car ces rancœurs, cette jalousie, tous ces soubresauts qui les agitent ont pour origine le théâtre. Pas le théâtre que l’on reçoit bien sûr, mais le théâtre que l’on donne. Et ces femmes sont toutes du même côté de la rampe, celui où l’on fait du beau, celui où l’on crée ; toutes les quatre ont ce désir d’expression, mais aussi ce besoin de reconnaissance, d’être aimées, d’être en haut. Si elles ont fait le conservatoire c’est aussi pour cela, pour qu’elles puissent s’aimer elles-mêmes.
L’histoire qui raconte ce besoin contrarié parle donc bien du théâtre. Pas celui que l’on voit bien sûr…
Texte de Josep M.Benet I Jornet
Mise en scène de Frédéric FIALON
Cie Alcantara
Spectacle représenté à l’Espace MAGNAN, salle Jean VIGO
le vendredi 14 avril 2006
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19/04/2006
PŒUB : beaucoup
Le mot « beaucoup » vient à l’esprit dès les premières minutes : beaucoup de personnages – une soixantaine pour 18 artistes – beaucoup de changements de décors (ce sont des modules en bois, cubiques, qui se déplacent ou se transforment, ainsi qu’un éclairage qui s’adapte en hauteur, donnant un ensemble à l’esthétique faussement baroque et vraiment classique, plutôt agréable).
Il y a beaucoup de talent aussi, car les comédiens se montrent aussi chanteurs, musiciens, danseurs et même marionnettistes ! Puis à la fin il y a beaucoup de temps : environ 2h30 « sans entracte » prévient le programme.
Mais ces beaucoup là ne jouent pas contre la pièce.
En revanche, beaucoup de texte, trop bavard, ou alors pas assez de virgule et de point ? Une véritable logorrhée. Dans ce torrent de parole qui charrie beaucoup de petits propos, il faut guetter les répliques qui effleurent des idées intéressantes.
Le metteur en scène l’avait annoncé : « … comme la langue de Valletti, une langue à déployer dans l’espace. » et aussi : « Inutile de chercher à comprendre le pourquoi du comment. Les événements qui éclatent en rafales dans la pièce de Valletti ont cette force inégalable de l’imaginaire en marche… ».
On pense à un dessin à la Dubout ; voire même aux premières bandes-dessinées de Hergé, où la mise en page du journal l’obligeait à trouver un rebondissement toutes les trois cases.
Tout ce fourmillement ne donne, à la longue, qu'une suite d’innombrables performances d’acteurs simplement mises bout à bout. Et pourtant je ne suis absolument pas un maniaque de l’unité de temps, de lieu et d’action. J’ai juste eu du mal à rentrer dans le jeu.
Texte de Serge VALLETTI
Mise en scène de Michel DIDYM
Cie BOOMERANG
Ce spectacle a été créé le 07 mars 2006
au Théâtre des Célestin à Lyon
Représentations au TNN les 06 et 07 avril 2006.
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