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22/09/2009

Bouillon de culture

Après la période estivale, certaines salles font une présentation de leur programme de la saison. C’est le cas du Théâtre de la Semeuse, toujours en lien Colonne de Gauche.
J’ai ainsi eu la chance d’être convié à une conférence de presse qui a eu lieu le jeudi 17 septembre, dans l’ancienne chapelle désacralisée et "rebaptisée" depuis Centre Culturel de la Providence. En effet, cette association gère désormais deux salles : le théâtre de la Semeuse (montée Auguste Kerl) et la Providence (rue Saint Augustin). Frédéric REY, qui dirige ce lieu depuis plusieurs années maintenant, devait jouer le rôle de maître de cérémonie.

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En guise de préambule, il nous confirmait que la programmation musicale à la Providence puisait ses choix dans la musique ancienne et baroque, ainsi que dans ce qu’on appelle la musique du monde.


On pourra ainsi découvrir, entre autres, un spectacle assez particulier, intitulé le Cabinet des Curiosités de William Shakespeare. Ce qu’on appelait autrefois un cabinet des curiosités représentait l’ancêtre des musées ; le public sera sensé être plongé dans l’intimité créatrice de ce grand auteur. (La brochure précise qu’en raison du lieu et de l’installation, le nombre de spectateurs est limité à 30.)

Nous avons pu ensuite admirer un extrait du spectacle de Flamenco du groupe Kaena Colora. Moi qui n’ai jamais été bercé par ces sonorités, j’avoue avoir été totalement séduit par la virtuosité des deux musiciens, un percussionniste assis sur son instrument et un guitariste aux mains fines et longues et à l’habileté diabolique.

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Autre spectacle à signaler, à la Semeuse cette fois-ci : Solo Para Paquita, comédie aigre-douce écrite en 1997 par Ernesto CABALLERO.
" Paquita est madame tout le monde. Elle souffre de la solitude et pour y remédier, s'inscrit au Bingo. Là, elle rencontre un homme, avec lequel elle partage une aventure. Elle est amoureuse, il va l'oublier. L'auteur pose la question du passage à l'acte au travers de la déception amoureuse. "
La Mise en scène est signée Émilie PIRDAS, de la Cie le Cri du Cœur et la comédienne, Isabelle BONDIAU-MOINET, est issue de la CieALCANTARA. Leur ayant demandé si elles avaient quitté leur compagnie respective pour en fonder une troisième, elles m’ont répondu qu’il s’agissait d’une simple envie de travailler ensemble sur ce projet. Que chacune d’elle marquait seulement une pause dans leur activité habituelle.

Vous pouvez télécharger le programme détaillé de chacune des deux salles (deux programmes distincts) en allant sur le site de la Semeuse : cliquer sur le lien en haut de la Colonne de Gauche. Ces programmes vont jusqu’au mois de décembre, au-delà… il faudra une deuxième soirée de présentation !

Durant le cocktail, Frédéric REY a répondu à ma question : comment se décide la programmation à la Semeuse ?

Je suis responsable de la programmation, mais je travaille quand même beaucoup en association avec Isabelle WARNAAR, pour tout ce qui est jeune public, et je travaille beaucoup avec Fanny aussi pour essayer de trouver des choses ; parce que plus on est nombreux à aller voir des spectacles, un peu à droite à gauche, et mieux c’est.
Bon, c’est vrai que j’ai des thématiques qui me sont chères, le théâtre contemporain m’intéresse beaucoup et depuis toujours. Donc c’est vrai que je vais chercher des choses dans le répertoire contemporain. C’est pour ça par exemple qu’on va voir Solo Para Paquita

Ça, c’est côté théâtre, à la Semeuse…

Côté théâtre. Pour tout ce qui est théâtre, je suis plus dans le répertoire contemporain et j’essaie d’alterner des choses grand public comme le Clan des Veuves, puis des choses plus pointues. Mais l’idée c’est l’éclectisme. La programmation elle est dans le répertoire contemporain, mais dans ce répertoire là, c’est varié.

Mais alors, pourquoi cette différence entre programmation théâtrale orientée vers le contemporain et programmation musicale qui privilégie la musique ancienne et le baroque ?

Je trouve que c’est aussi une question de lieu. C'est-à-dire qu’on a un lieu là-bas [la Semeuse] qui est plus moderne dans son architecture, ici [l’entretien a lieu à la Providence] c’est un lieu qui date de 1669. Et c’est vrai qu’il y a là une forme de sacralité. Les musiques anciennes, les musiques baroques, c’est merveilleux au niveau des sonorités, de l’acoustique, c’est extraordinaire.
Et aussi, au-delà de ça, toutes les musiques étrangères, et notamment la musique indienne qui est liée au rite, la religion, à des choses comme ça, ou le Flamenco, qui est une chose plus populaire… à chaque fois, ici, cela prend une dimension fabuleuse.
Et c’est aussi un goût personnel. Parce que j’avoue que je suis très ouvert sur la culture étrangère ; personnellement je voyage beaucoup, et c’est vrai que j’ai un besoin de ramener tout ce que j’ai vu, tout ce que j’ai entendu… j’ai envie de le ramener à la Providence pour le faire découvrir.

Tes collaboratrices et toi-même allez voir beaucoup de spectacles et c’est cela qui te permet de les programmer. Mais est-ce qu’il vous arrive de présenter des spectacles que vous n’avez jamais vus ?

Pour une création, c’est le cas : un projet de création, je ne l’ai pas vu ! Mais il y a des équipes que l’on suit depuis plusieurs années, on sait ce qu’ils sont, ce qu’ils font, donc on fait le pari de travailler avec eux. Alors parfois ça donne des choses très bien, puis des choses moins bien…
Tout à l’heure, on entendait Aurélie PEGLION parler de son projet ; Serge PESCE on le connaît depuis des années, c’est un musicien qui est connu ici ; la compagnie ARKETAL, pour les marionnettes, elle est très connue ; Baudouin, il a fait je ne sais combien de bandes dessinées, Salade Niçoise etc.

Après avoir remercié mon hôte, il ne me restais plus qu’à espérer un public nombreux, chose qui n’est jamais assurée, même lorsque les spectacles sont de qualité, hélas.
Je reste malgré tout optimiste car cette soirée là m’a donné une impression de grand bouillonnement, d’une culture qui vit et s’épanoui peu à peu, et j’aime ça.
Et puis, bientôt, le parvis de la Providence sera transformé en théâtre à ciel ouvert (sans jeu de mot) comme le montre la photo ci-dessous :

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