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27/02/2009

La Création

La deuxième partie de la saison reprend. Oui, souvent, on observe un petit creux en février ; non pas que ce mois soit vide, mais certains théâtres et certaines compagnies font "relâche".
Ensuite arrive le mois de juin, avec sa kyrielle de spectacles de fin d’année, de performances d’acteurs et autres festivals, puis enfin les programmations d’été, plus détendues, souvent en plein air ; et enfin le cycle reprend au début avec LA rentrée théâtrale de septembre ou d’octobre, selon les établissements.
Pour l’instant, arrêtons-nous à ce week-end, à cheval sur février et mars :

Et plus précisément au Théâtre ANTIBÉA à… Antibes.

La tournée de Cantarella&Viktor +Arlette se poursuit...
        Divaguez-Vous?!
Théâtre Lyrique (pas classique)
D'après une histoire imaginée et mise en scène par Christian GUÉRIN
Costumes : Corinne BORSOTTO

 

Illustre-La Création-01.jpg

C’est un genre qui a le vent en poupe ces temps-ci. Un spectacle de chants mis en scène, un récital qui ne se prend pas au sérieux… Le Théâtre du Lavoir à Menton avait, lui, programmé « Le Cri du Cœur », de la même veine.
C’est un spectacle que je peux recommander sans grand risque à tous ceux qui auront la chance d’être du côté d’Antibes ce week-end.

Le communiqué que j’ai reçu m’indique un article paru dans la presse que vous pouvez lire en cliquant ICI.

Théâtre Antibéa
Vendredi 27 & samedi 28 février 2009 à 20h30 et dimanche 1er mars 2009 à 16h00
15, rue G. Clémenceau / Antibes
(près des remparts, lorsque la route bifurque sous une porte)
Téléphone 04 93 34 24 30
+ d'infos sur : http://antibea.theatre.free.fr/
Cie Une petite Voix m'a dit…
Prévert & Imprévus
fantaisie musicale — succès Festival OFF Avignon 2007
www.unepetitevoixmadit.com
+33 (0)6 20 72 37 27

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Ensuite, la commune de Mandelieu abritera un stage de théâtre masqué « pour comédiens, danseurs, et autres acrobates amateurs. »
Du masque neutre à la Commedia dell'arte
se déroulera du 2 au 6 mars 2009, à l'Espace Liberté
809, bd des Écureuils
06210 Mandelieu-la Napoule

Je ne perds jamais une occasion de promouvoir cette facette du Spectacle Vivant qu’est la Commedia Dell’Arte. En effet, beaucoup pensent qu’il ne s’agit que d’un simple héritage du passé, patrimoine culturel figé et art mineur bon pour les spécialistes. Il n’en est rien et les adeptes du masque, de la pantomime et de l’improvisation conservent encore aujourd’hui une grande force créatrice.

Pour avoir plus de détails, vous pouvez télécharger le PDF en cliquant ICI.

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Enfin, une production de la Compagnie de l'Arpette, dont j’ai déjà parlé ici (en bien !). Leur travail sur le Clown est très bon. Si vous n’êtes ni à Antibes, ni à Mandelieu ce samedi, alors filez à Valbonne !

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LES CONFUSIONS D'ODELETTE TRIOLET — SOLO CLOWNESQUE
« Une étrange silouhette : l'humble petitesse de la carmélite, le visage emprunt de clémence et de bonté, endimanchée d'un baby gros, imprévissible comme un chiard et pontifiante comme un évêque. Odelette marmomme et l'on s'attendrit ... à tors. Cette figure de martyre trimballe beaucoup de cruauté et de malice. Ses chuchotages empestent le mensonge, et la mythomanie. Elle a l'appétit d'un Don Juan et brûle de curiosité. Se consummer dans la débauche de sensations avant le grand départ vers l'inconnu. Telle est sa quête… peu importe la fin. »

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Samedi 28 Mars 2009 à 20h30
LE PRE DES ARTS
Espace de la Vignasse
06560 VALBONNE
Tél. réservation 04 93 12 32 30
Tarif plein 14 € — Tarif réduit 10 €

Textes et interprétation : Nicolas HOUSSIN
Mise en scène : Olivier DEBOS
Scénographie : Raphaël MAULNY et Franck ESCOBAR
Paroles et musiques : Nicolas HOUSSIN

(Avec le soutien de l'Entrepont et de la Ville de Valbonne)

25/02/2009

International !

C’est plutôt rare ici, mais je viens de mettre en lien (Colonne de Gauche !) le blog d’un théâtre qui est loin de chez nous. Il s’agit du Théâtre de CAROUGE, commune suisse située à côté de Genève.

En effet, une majorité d’articles ne concernent que les Alpes-Maritimes. Toutefois, il me semble que certains sujets, plus généraux, peuvent intéresser un lectorat plus distant, géographiquement parlant.

Allez donc cliquer ICI pour vous faire une idée de ce blog tout neuf  quelques jours à peine.

23/02/2009

1042

Ce blog a 1042 jours !
J'ai déjà laissé passer le premier et le deuxième anniversaire ; j'ai pensé un moment faire un petit quelque chose pour les 1000 jours d'existence, mais je n'étais pas dispo non plus.
Alors, plutôt que d'attendre les trois ans de l'Illustre Théâtre (le 19 avril), j'ai voulu ce soir faire un album photo composé uniquement de toutes les affiches qui ont servi aux annonces.
Cela vaut le coup de le feuilleter, certaines sont vraiment superbes. Il vous suffit de cliquer sur l'image ci-dessous.

Blogatoire-festival Avignon-02.jpg

Il y en a bien qui sont un peu bâclées, maladroites ou quelconques mais tout de même : dans l'ensemble, la nécessité d'attirer du monde vers les lieux de spectacle a été l'occasion de créer de très beaux objets, créations à part entière.
Mon Dictionnaire de la Langue du Théâtre m'apprend que l'inventeur de l'affiche comme moyen de publicité pour un spectacle « fut un auteur espagnol du XVIè siècle, Cosme d'Oviedo, et qu'elle fit son apparition en France au siècle suivant. Elle n'indiquait, alors, ni le nom de l'auteur, ni celui des acteurs. L'auteur n'était qu'un tâcheron à la solde d'une troupe, et les acteurs attendus se faisaient souvent remplacer à la dernière minute. »
On ne va pas se livrer au jeu malsain de faire voter les lecteurs pour savoir quelle est la plus belle affiche et pourtant, je serais curieux de savoir lesquelles vous donnent le plus envie de sortir de chez vous pour aller rejoindre les artistes le temps d'une représentation.
Il faut dire que c'est un vieux débat entre mon camarade Alfred, avec qui je répète une comédie pour le mois de juin, et moi-même. Il est un farouche partisan de l'efficacité : « pour une comédie, c'est bien simple, il faut montrer le visage des acteurs, indiquer le titre (accrocheur) et mettre un fond blanc ou jaune, pour être vu » et je dois reconnaître, non sans chagrin, que sa recette fonctionne. Notre affiche, au mois de juin 2008, était de loin la plus moche mais aussi la plus visible et la plus accrocheuse.
C'est curieux, je réalise qu'en 1042 jours, je n'ai réalisé que 3 albums photos alors que ce blog totalise 144 articles, 308 commentaires et une moyenne de 80 lecteurs uniques par jour. (Merci à eux, qu'ils n'hésitent surtout pas à courir voir la multitude de spectacles qui ont lieux chaque année sur notre département !)

14/02/2009

Le mois le plus court

Mois le plus court mais pas le plus calme, car il n'y a pas que le carnaval en février.
Mais avant de citer quelques spectacles, voici une annonce qui s'adresse à toutes celles et à tous ceux qui souhaitent présenter les concours des Ecoles Nationales d’Art Dramatique :

le Théâtre National de Nice, en collaboration avec le Conservatoire de Nice, organise un stage :
Travail de la caméra autour d’un texte contemporain — Sept secondes (In God we trust) de Falk RICHTER

avec Paulo CORREIA, comédien permanent du TNN et Gaële BOGHOSSIAN, comédienne.

Au Conservatoire de Nice,
du mardi 17 au samedi 21 février 2009
du mardi au vendredi de 15h00 à 20h00 et le samedi de 11h00 à 16h00

Frais de participation 50 €

Un dossier d’inscription est à votre disposition par mail sur simple demande ou sur place au TNN. Attention, le nombre de places est limité.

Contact :
Astrid LAPORTE
Théâtre National de Nice
Promenade des Arts
06300 Nice
astrid.laporte@theatredenice.org

04 93 13 90 90 (du mardi au samedi inclus)


Pour ceux qui souhaitent rester parmi le public, voici trois spectacles différents :

C’est Bô la vie

De Catherine LAUVERJON, par la Cie Rouge Ephémère. Avec Cécilia BOMPUGET et Virginie PONTÈS.

Illustre-le mois le plus court-01.JPG Illustre-le mois le plus court-02.JPG
Illustre-le mois le plus court-03.JPG

Une merveilleuse histoire, drôle et poétique, pour enfants de 5 à 12 ans. Et pour le droit à la différence !
Flagada, clown timide et sensible, a peur… des rires. Pour fuir son trac, il s’endort et rencontre en rêve Charlot, Arlequin, Cyrano de Bergerac, Colombine et le Maître de Philosophie du
Bourgeois gentilhomme.
Chacun de ces personnages l’aidera à être fier de sa différence. Arriveront-ils à le convaincre d’entrer en scène ?

Samedi 14 et dimanche 15 février à 16h00

Plein tarif : 5, 50 € / Tarif réduit : 4, 50 € (adhérents Trimages, FNAC, Virgin, C.E., groupe de 10 personnes)

Théâtre TRIMAGES
17, rue d'Alsace-Lorraine
06000 NICE
Tel 04 93 16 89 36 / Fax 04 93 87 39 72
www.theatretrimages.com

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Il vous reste encore aujourd'hui samedi 14 février à 18h00 et à 20h30 pour découvrir TANO.

C'est au Café-théâtre LE TÉOCALI

TANO, C’est la rage au service du rire, l’envie féconde et farouche de communiquer et un furieux sens de l’observation.
À travers des personnages sincères et imprévisibles, il s’intéresse aux multiples névroses de l’homme. Le cocktail est explosif !
Plus que des sketchs, ce qu’il écrit ressemble à des petites comédies.

A son actif Prix du Jury au Festival de Villeurbanne en 2006 , vainqueur à Monaco aux Sérénissimes de l’humour 2007, Prix du Jury 2007 au Réservoir à Paris, festival organisée par Juste pour Rire, prix du jury au festival de Dinard, Aix en Provence en 2008, Prix de la presse et du Jury au Festival de Puy Saint Vincent 2009.


Pour vous faire une idée plus précise, vous pouvez également visiter son site, en lien sur la très utile Colonne de Gauche.

Tarif Plein : 15€ - Tarif Réduit : 12€

LE TÉOCALI
16, rue Benoît Bunico 06300 VIEUX NICE

Réservations 04 93 62 91 18 – 06 60 91 39 68
contact@leteocali.com ou teocali@aliceadsl.fr

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Ou bien, vous pouvez aller savourer les fameux DIABLOGUES, de Roland DUBILLARD (c'est son vrai nom !).
Ce spectacle que j'ai déjà vu il y a cinq ans — est vraiment très bon pour deux raisons : c'est bien écrit, le genre de texte que souhaitent travailler un jour tous les comédiens ; des comédiens, justement, qui servent brillament une mise en scène efficace.
Enfin, peut-être certains d'entre vous ont-ils vu les Diablogues au TNN interprété par François MOREL et Jacques GAMBLIN. C'est toujours une chose intéressante de voir un même texte interprété par des artistes différents. Je ne crois pas faire preuve de snobisme en disant cela. Simplement, c'est un plaisir partagé par un grand nombre de spectateurs que de découvrir ce qu'un metteur en scène peut apporter à un texte connu.

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C'est au Théâtre de la Semeuse le samedi 14 février à 20h30

Cie Théâtre ARKADIA
Mise en scène: Stéphane EICHENHOLC
Avec Eric GUYONNEAU et Stéphane EICHENHOLC

Une partition musicale à deux voix, une petite merveille d'humour absurde, un texte agile, drôle et intelligent.
Ce spectacle, composé de plusieurs sketches, peut être joué chez vous en théâtre d'appartement, en séminaire d'entreprise, dans un salon de coiffure, dans un commisariat de police, à la plage, dans un autobus, sur une Scène Nationale, dans un restaurant gastronomique (ou une pizzeria) dans un club de ping pong ou tout autre lieu insolite!

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Renseignements / Réservations : Théâtre de la Semeuse, 2 montée Auguste Kerl (rue du château / Vieux-Nice).

Tarifs: 6 / 10 / 15 €

12/02/2009

Nouvelles d’un autre temps

Le Petit Niçois fut un quotidien qui vit le jour en août 1879 et qui fut diffusé jusqu'en 1944, année où il disparu, accusé de collaboration.
Il comportait lui aussi une rubrique « Nouvelles des théâtres et concerts ». Le contenu de celle-ci différait de ce que l’on peut s’attendre à trouver aujourd’hui dans un article consacré au Spectacle Vivant. (Et d'ailleur, cette expression de Spectacle Vivant n'est en usage que depuis la fin des années 1990 !)
En voici quelques extraits, glanés ça et là lors d’une recherche effectuée au Palais de marbre — les archives municipales.

Jeudi 11 janvier 1883

« Un triste accident a marqué la représentation du 2 janvier au théâtre de l’Ambigu, au Havre :
Au moment où l’acteur jouant le rôle de Morjaunt, dans les Mousquetaires, armait un pistolet, le coup partit, faisant balle, et broya deux doigts de la main gauche de l’artiste.
Le pauvre garçon s’étant trouvé mal, une vive émotion se manifesta dans la salle : on croyait l’acteur tué. Heureusement, il n’en était rien : mais on craint d’être obligé de faire l’amputation des deux doigts mutilés. »

À une époque où les portes étaient simplement peintes sur une toile de fond, l’emploi d’un vrai pistolet chargé avec un balle réelle est tout à fait surprenant ! (Ou bien révélateur de la perception qu’on avait alors d’une arme à feu, peut-être objet banal et présent dans de nombreux foyers ?)

Mardi 16 janvier 1883

« A Bruxelles il y a procès entre Mme Olga Léant, directrice des Fantaisies-Parisiennes et l’agréable Mme Numa Dalbret.
L’ex-pensionnaire de l’Opéra-comique ayant eu à se plaindre de divers procédés trop autoritaires, aurait, dans le feu d’une violente prise de bec, mis son poing mignon sous le nez de Mme Olga. Celle-ci, furieuse, congédia immédiatement sa chanteuse, sans tenir compte de son engagement. De là, intervention des juges, qui, en première instance, on décidé que Mme Olga était tenue de conserver Mme Dalbret, en lui payant 700 fr. par mois.
La directrice des Fantaisies, ayant toujours sur le cœur le coup de poing qu’elle dit avoir reçu sous le nez, en a appelé de ce jugement. L’arrêt sera rendu à huitaine. »

C’est clair, le chroniqueur en pinçait pour cette agréable Mme Numa Dalbret avec des poings si mignons… Que l’on se rassure, les tensions qu’animent des passions exacerbées sont encore aujourd’hui fréquentes, même si les coups de poing sous le nez sont plutôt rares.

Vendredi 9 février 1883

« Il existe actuellement 1457 théâtres en Europe, qui se répartissent ainsi :
318 en Italie, 337 en France, 194 en Allemagne, 160 en Espagne, 150 en Angleterre, 132 en Autriche, 44 en Russie, 34 en Belgique, 22 en Hollande, 20 en Suisse, 16 en Portugal, 10 en Suède, 10 en Danemark, 9 en Norvège, 4 en Turquie, 4 en Grèce, 3 en Roumanie et 1 en Serbie. »

Le texte qui précède montre plusieurs choses : tout d’abord que la Suisse et la Turquie étaient considérées, par le rédacteur de cet article, comme des pays d’Europe, sans distinction particulière ; ensuite, que l’on disait encore, il y a 126 ans, « EN Portugal » et « EN Danemark » ; enfin, dans cette liste classée par ordre décroissant, l’Italie, moins bien dotée pourtant se trouve citée en premier, devant la France ! Réminiscence d’un passé récent qui a vu s’affronter les partisans du rattachement à la France contre ceux qui convoitaient l’unification italienne ?

02/02/2009

CENSURÉ

J’espère que cet article connaîtra une suite. En effet, le sujet annoncé par le titre me tient à cœur.
J’avais déjà évoqué cette question lors d’une note consacrée au Tartuffe de Molière (cliquez ICI pour le relire). J’y exposais que la version actuelle du Tartuffe, celle que l’on continue d’étudier en classe aujourd’hui, n’est pas la vraie version. Pas la vraie, dans le sens que Molière a été contraint de remanier profondément cette pièce pour pouvoir la faire jouer.
Bien sûr, il est facile d’épiloguer sur la censure de l’époque, celle d’un pouvoir royal qui appartient à l’histoire. Mais ce qui me choque bien davantage, c’est précisément que la version originale n’ai toujours pas été rétablie !
Dans les hautes sphères de l’Éducation Nationale, on n’a pas daigné rendre à Molière ce qui lui appartient. A-t-on craint que donner raison à cet homme de théâtre c’était désavouer l’ancien monarque et par là, contester le pouvoir d’une façon plus générale ? A-t-on été assez bête pour croire que réparer une erreur commise il y a trois siècles pouvait déstabiliser le pouvoir d’aujourd’hui ? Aurais-je un jour la réponse…

La censure. Cette pensée s’est mise à me trotter dans la tête. Et aujourd’hui ? Et ici ? Chez nous ?
J’ai posé la question à tous ceux que je connais et qui s’intéressent de près ou de loin au Spectacle Vivant. Ou plutôt, je suis en train de poser la question. C’est la raison pour laquelle je disais plus haut que j’espère une suite : j’espère que d’autre témoignages viendront s’ajouter à ceux exposés maintenant.
Je vais donc laisser la parole à ceux qui avaient quelque chose à dire sur le sujet et qui ont bien voulu me répondre.
Notamment Stéphane EICHENHOLC, comédien, metteur en scène et parfois écrivain, dont j’ai déjà parlé ici. Son site est toujours en lien dans la Colonne de Gauche (intitulé Cie A R K A D I A).
Voici ce qu’il nous dit :

« Je me suis toujours refusé à tous compromis en ce qui concerne le choix des spectacles que je présente dans la région.
La liberté artistique n'est-elle pas (en France) au dessus de toute formes de censure ? Et bien non !
En 2000 ou 2001, j'ai présenté :
"Le dernier jour d'un condamné" de Victor HUGO (un plaidoyer contre la peine de mort) au théâtre du Lavoir à Menton. j'ai eu la désagréable surprise de voir que mon texte de présentation qui au demeurant n'avait pas éveillé la moindre remarque de la part du théâtre de la Semeuse de Nice, ni du théâtre Antibéa, avait été amputé sur ordre du maire de l'époque (c'est peut-être toujours le même...)
parce-qu'il le jugeait trop subjectif ? Toujours est-il que j'ai redoublé de ferveur en interprétant ce magnifique texte de Victor Hugo.

Qu'on le veuille ou non, le théâtre est politique. Sa liberté de ton et les questionnements qu'il suscite interroge la conscience de tout citoyen.

Je me suis interrogé lorsque j'ai créé le "Mistero Buffo" de Dario FO au théâtre de la Semeuse. Ce texte particulièrement polémique met à mal la religion chrétienne et La Semeuse est à l'origine une institution catholique. Je suis pour la liberté d'expression et non pour la provocation. Qui oserait aujourd'hui mettre en scène le "Mahomet" de Voltaire ?!

Je me souviens que la
Cie Vis Fabula avait changé le titre d'une pièce de Dario FO : "Orgasme adulte échappé du zoo" en : "O... adulte échappé du zoo" pour pouvoir participer à la tournée Estivales du Conseil Général. La meilleure auto-censure restera toujours celle de l'argent ! (je ne jette pas la pierre, tant il est difficile de vivre de son métier, surtout quand on est artiste).

Toujours vers la même époque, la Cie Cafarnaüm (des anciens compagnons de route) ont joué à la Semeuse : "La femme comme champs de bataille" de Matéï VISNIEC (le titre original est : Le sexe de la femme comme champ de bataille). Déjà une première forme d'auto-censure ! Mais la polémique est venue de l'affiche : L'Origine du monde de Gustave Courbet qui représente le sexe d'une femme. Il faut noter que l'illustration de l'affiche avait été soigneusement retouchée sur photoshop et que la couleur de la chair était beaucoup moins réaliste. La direction de la Semeuse a fait recouvrir l'horrible pubis d'un joli rectangle blanc. (Eh oui, comme à la télé d'avant !) À la décharge de la Semeuse (évitons les animosités inutiles) la polémique était née dans le Doubs (régions d'attache de la Cie délictueuse) et avait fait la une de France 3 national. Bravo les journaliste ! (Ceci se passait bien sûr avant l'affaire Vittorio de Filippis).

Toujours dans le même registre, la Cie de Miran, lors de la présentation d'un spectacle de chansons paillardes, avait recouvert le nez phallique de ses affiches d'un rectangle avec l'inscription "censuré"
Un joli pied de nez aux Estivales du Conseil Général ! »

Un deuxième message de Stéphane a suivit le premier :

« Dans un article qui parle de la censure, je pense qu'il est très important de citer ses sources.

En ce qui me concerne, j'assume complètement mes propos et suis prêt à en débattre.

 

Pour étayer le sujet, s'il est une censure aujourd'hui insidieuse et bien réelle, c'est celle de l'économie.

Entre le théâtre très subventionné (80% de subventions et 20% de recettes propres) et le théâtre privé (20% de subventions et 80% de recettes propres) chacun voit midi à sa porte.

Les théâtre Nationaux ont une totale liberté artistique alors que les théâtres privés doivent composer avec les (mauvais) goûts du public. Qu'ils s'en défendent ou qu'ils le confessent (je ne donnerai aucun nom) les responsables des programmations tiennent aussi compte de la qualité d'un spectacle à son taux de fréquentation (un mauvais spectacle amateur qui amènera son public sera parfois préféré à un spectacle pro très intimiste). Avec la crise cela ne va pas aller en s'arrangeant. En quelques années, la ville de Nice a vue le nombre de ses petits théâtre presque doubler, il y en a une vingtaine aujourd'hui.

Si l'on peut se réjouir de cette étonnante vitalité, il faut savoir que le nombre de spectateurs n'a pas suivit la même courbe exponentielle. De même, il paraîtrait que la création locale soit anémique et qu'il devient difficile de dénicher de bon spectacles. Alors c'est aujourd'hui la politique du chacun pour soi, à qui aura la primeur d'une création locale en échange d'une programmation aux bonnes dates (Octobre ou Mars, les autres mois c'est tout pourrit), voire une certaine forme d'exclusivité (si, si , cela se pratique), etc ...

 

J'avoue que j'ai aujourd'hui certains scrupules à proposer un spectacle qui ne soit ni une "vraie" comédie (c'est à dire sans équivoque ni ambiguïté sur le TITRE), ni un classique (l'idéal étant évidement une oeuvre au programme du BAC) ni même un auteur contemporain "mort" : Ionesco, Beckett et autres absurdités...

 

Voilà, en espérant que ce petit texte sans importance ne souffre d'aucune CENxxxx ! »

Non Stéphane, aucune censure ici ; mais pas très loin de chez nous, dans le département du Var, la vie culturelle d’une commune souffre actuellement de l’interdiction absurde de l’équipe municipale. Il s’agit de la ville de CUERS.
J’en avais déjà fait l’écho il y a quelques mois (cliquez ICI et LA pour relire les articles) et malheureusement, cette vilaine histoire n’est pas terminée. La compagnie Orphéon (car c’était elle…) essais malgré tout de ne pas rester invisible et possède toujours un site : cliquez sur l’image pour y accéder.

 

Illustre-Censure-01.JPG

 

Il semble qu’à CUERS, en 2009, on continue de dire Couvrez ce sein que je ne saurais voir.

 

Pour terminer ce premier article, je vous informe que Vincent JOURDAN, qui préside l’association REGARD-indépendant, anime également un blog intitulé INISFREE et qui est consacré à sa passion : le Cinéma (Eh oui, avec une majuscule…).

Il a accepter de réaliser lui aussi un article sur la censure. Cela vaut le coup d’y jeter un œil en cliquant ICI.