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15/02/2007

Un peu trop

Je suis allé voir « On ne Badine pas avec l’Amour », d’Alfred de MUSSET, au Théâtre Francis GAG. C’est un spectacle présenté par le TNN, mais réalisé par le Théâtre des Grands Chemins

Il est toujours difficile de reprendre une œuvre classique qui a déjà été jouée un grand nombre de fois et étudiée dans beaucoup de lycées. Il faut avoir un parti pris qui puisse justifier que l’on ai la prétention de monter un tel spectacle. Imposer sa vision d’une œuvre qui fait partie du patrimoine culturel commun.

Régis BRAUN, le metteur en scène, a semble-t-il choisi de faire de Camille et surtout de Perdican, des personnages assez actuels (et donc ressentis comme plus proches de chacun de nous). Cette impression est moins due aux costumes contemporains qu’à la façon qu’on les comédiens de dire le texte. A leur attitude aussi, un brin "humour et auto-dérision" ; ainsi qu’une certaine chorégraphie incluse dans quelques scènes. Cette façon de faire leur permet effectivement de trouver une nouvelle manière de dire le texte, mais aussi de jouer les situations. Un peu trop nouvelle d’ailleurs, c’est le revers de la médaille : nos deux personnages principaux semblent avoir trop de recul par rapport à leur situation, alors que la trame de cette pièce, c’est précisément l’histoire de jeunes gens complètements dépassés par leurs sentiments. La conséquence étant, je crois, que certains passages forts de la pièce ont perdu en intensité dramatique. L’ensemble est bon pourtant. Si une personne de votre entourage découvre MUSSET et trouve sont style trop précieux, qu’il aille donc voir ce spectacle, les comédiens ont une façon efficace de faire passer des dialogues au style très littéraires pour une conversation « badine » et presque ordinaire. On ne s’ennuis pas un seul instant pendant les 1 heure et 15 minutes que dure ce spectacle sans lourdeur ni temps mort.

Mise à part Rosette, la sœur de lait de Camille, les autres personnages sont des caricatures, des pantins au service du drame central. Régis BRAUN a choisi de ne pas les montrer sur la scène. De simples voix off énoncent le texte, accentuant encore leur côté fantoche. Mais cela nous prive, en revanche, du plaisir de voir évoluer sur scène des personnages plutôt drôles. Il est vrai qu’à l’origine, ils servaient également à "aérer" la pièce, au drame si pesant. Avec cette mise en scène plus légère, c’était moins utile.

Je terminerai en rappelant que j’avais déjà parlé de MUSSET au sujet d’une autre de ses grandes œuvres : « les Caprices de Marianne », pour relire les articles, cliquez ICI et LA.

« On ne Badine pas avec l’Amour » , c’est au théâtre Francis GAG

4, rue Saint-Joseph - Vieux-Nice

jusqu’au samedi 17 février à 20h30 et le dimanche 18 février à 15h00

réservations :

TNN–04 93 13 90 90 / Grands Chemins–06 22 75 61 59

C’est une des répliques les plus connues de cette pièce : (fin de la scène 5 - ACTE II) « Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. »

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Portrait de George SAND. Certains pensent qu'elle inspira, voire qu'elle écrivit plusieurs des répliques des oeuvres de MUSSET.