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01/05/2006

Caprices

Je vais aller voir les Caprices de Marianne au TNN mercredi 03 mai prochain.

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J’ai cette œuvre dans mes tiroirs. La préface en est presque aussi longue que le texte lui-même, comme pour la plupart des pièces de théâtre qui sont éditées. Mais cela vaut toujours le coup. (La préface de Mademoiselle Julie, d’August Strindberg, ou bien toutes les préfaces que fit Marcel Pagnol sont de vraies mines d’or.)

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C’est parfois un peu scolaire mais intéressant.On y apprend que Musset, âgé de 23 ans, publia cette pièce en 1833 dans la Revue des Deux Mondes. Comme ses premiers ouvrages avaient été sifflés par le public, il avait résolu de ne plus écrire de pièces que pour la lecture seulement (un Spectacle dans un Fauteuil). Libéré des contraintes du théâtre conventionnel, Musset a ainsi pu écrire des œuvres plus libres, plus puissantes, plus éternelles. C’est ainsi que les « Caprices » ne furent joués pour la 1ère fois qu’en 1851, au théâtre de la République (Comédie-Française).

Dans des notices ou sur le Net, on peut glaner d’autres remarques, comme les emprunts du dramaturge à ses prédécesseurs.

De nombreux éléments de la pièce sont directement empruntés à Shakespeare, si prisé des Romantiques, comme les noms des personnages, la dernière scène, qui rappelle fort Hamlet et jusqu’au Naples du XVIe siècle servant de cadre à ce drame. Mais il fit sûrement appel à Molière (l’École des Femmes), Boccace, et Beaumarchais (« Ô femme ! femme ! femme ! »).

À la publication de l’œuvre, deux clans se sont affronté : l'un y trouvait une liberté insupportable, l'autre saluait le génie du jeune Musset. Quand la pièce fut enfin jouée, elle connut un immense succès, malgré ses mutilations.

Puis la pièce connut la fortune que l’on sait, cette fois dans sa version primitive intégrale. Il y eut même un opéra créé en juillet 1954 par Henri Sauguet (au Théâtre de la Cour de l'Archevêché à Aix-en-Provence).

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Toutefois, malgré l’abondante littérature qui existe au sujet de cette pièce et de son auteur, la meilleure explication de texte reste encore la représentation. Les livres ont des limites, que peuvent franchir l’intelligence du metteur en scène et la sensibilité des comédiens.

Toute la dualité de Musset, incarnée par les deux personnages Cœlio et Octave, éclatera mieux sur une scène que dans « un fauteuil ».

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