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18/07/2009

Éphémère

Je sais bien que certains dramaturges sont beaucoup plus précis que moi, qu’ils écrivent une sorte de roman de leur vision, voire qu’ils réalisent, avec leur metteur en scène, un story book fait de dessins et de textes, une bande dessinée prospective, un film potentiel des événements pratiques. Et puis qu’ils appliquent. Nous pas. Je préfère les notes de synthèse, les résumés rapides et, plutôt que d’écrire un script, je m’en tiens au scénario des événements, et encore. Il me semble en effet que le vrai script, détaillé, précis, mais évolutif, s’il faut qu’il existe, doit être noté durant les répétitions plateau — on l’appelle « la Bible » à la Comédie-Française —, voire durant les représentations, comme le faisaient les souffleurs au XIXème siècle. Mais, là encore, la Bible me gêne, car le théâtre ne doit pas être fixe ou fixé, il doit vivre, évoluer au gré du temps, même un peu, même à la marge. Ce n’est pas un film, ce n’est pas du passé. Certes, comme le metteur en scène et le régisseur, j’ai mon cahier, mes carnets, mes feuilles volantes et mes esquisses. Et cette apparente dispersion m’intéresse, me permet l’ouverture nécessaire à l’élaboration de cette œuvre qui ne cesse d’être in progress, jamais finie, toujours éphémère. Le théâtre n’est pas imprimé une fois pour toute, ce n’est pas un livre.

 

Ce texte est extrait du livre « Qu’est-ce que le théâtre ? » de Christian BIET & Christophe TRIAU, au éditions FOLIO (essais).

Ce passage est écrit par un dramaturge. Non pas dramaturge en tant qu’auteur, mais en tant que mentor et pourtant employé du metteur en scène ; « celui qui met en œuvre une activité théorique et pratique à même d’assurer le lien entre le texte et la mise en scène ».

 

J’aime ce qui y est dit car c’est ce que je ressent moi-même lorsque je joue une pièce pour la cinquantième fois.

 

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Tout autre chose : ceux qui seront à Nice mardi 21 juillet pourront assister à la projection en plein air du film « l’Étoffe des Héros », et (re)découvrir l’acteur-écrivain-metteur en scène Sam SHEPARD. [Cliquez ICI pour relire l'article].

C'est prévu à 22h00, place du palais de justice (vieux-nice).

09/07/2009

C’est l’effet papilloooooon…

Jean-Paul SARTRE expliquait un jour : « … Quand on écrit une pièce, il y a toujours des causes occasionnelles et des soucis profonds. La cause occasionnelle c'est que, au moment où j'ai écrit Huis clos, vers 1943 et début 44, j'avais trois amis et je voulais qu'ils jouent une pièce, une pièce de moi, sans avantager aucun d'eux. C'est-à-dire, je voulais qu'ils restent ensemble tout le temps sur la scène. Parce que je me disais que s'il y en a un qui s'en va, il pensera que les autres ont un meilleur rôle au moment où il s'en va. Je voulais donc les garder ensemble. Et je me suis dit, comment peut-on mettre ensemble trois personnes sans jamais en faire sortir l'une d'elles et les garder sur la scène jusqu'au bout, comme pour l'éternité. C'est là que m'est venue l'idée de les mettre en enfer et de les faire chacun le bourreau des deux autres. Telle est la cause occasionnelle. Par la suite, d'ailleurs, je dois dire, ces trois amis n'ont pas joué la pièce, et comme vous le savez, c'est Michel VITOLD, Tania BALACHOVA et Gaby SYLVIA qui l'ont jouée… »

En effet, petites causes et grands effets. Il faut reconnaître que même les grands écrivains et metteurs en scène rencontrent parfois des difficultés purement matérielles qui conditionnent la suite de leur projet : le lieu choisi pour la création du spectacle ; le manque de finance ; parfois un événement qui survient dans le cadre privé ; mais aussi, comme on l’a vu, une volonté de la part de l’écrivain de satisfaire un désir tout personnel…
Tout cela peut exercer des contraintes même chez ceux que l’on croyait à l’abri, de par leur statut. Comme j’ai l’habitude de dire ici que la contrainte est source de création, je me demande si la contrainte "volontaire" est aussi efficace.

L’écrivain Georges PÉREC employait de tels procédés et, dans la plupart de ses romans, se fixait délibérément une ou plusieurs obligations. Il y a bien sur La Disparition, roman de plus de 200 pages ne contenant aucune lettre E (!), et bien d’autres opus, tout aussi étonnants, qui me laissent penser que la contrainte, décidément, et un excellent moteur de création artistique.

Illustre-Georges Pérec-01.jpg
Georges PEREC est né le 07 mars 1936, tandis que ma date de naissance est le 07 mars 1963 ; j'en tire une fierté aussi stupide qu'inépuisable.

02/07/2009

Estival

Le sous-titre de ce blog, le rendez-vous du Spectacle Vivant dans les Alpes-Maritimes, prend ici tout son sens, puisque la première annonce de cet article concerne un spectacle qui va tourner dans tout le département durant l’été.

Voici ce que nous dit le communiqué de presse :

Après Le Tour de l'Infini, la Cie B.A.L. revient cet été avec une nouvelle création
l'Épopée des Prés.
Ainsi, ce seront deux comédies jardinières qui déambuleront dans les plus beaux jardins des Alpes-Maritimes et du Sud jusqu'au 12 septembre 2009.

Texte & Mise en Pré : Thierry VINCENT
Écho : Elodie TAMPON-LAJARRIETTE
Clairière : Elise CLARY
Cotylédon : Thierry VINCENT
Plume : Louise CLARY
Musiciens : Henry MANINI & Martin CHEVALIER

 

Illustre-Estival-05.JPG

JARDIN DE BERTHEMONT
Village Vacances La Semeuse
Roquebillière
Mardi 7 juillet à 18h00

VILLA ARSON
Centre National d’Art Contemporain
20, avenue Stephen Liégeard • Nice
Jeudi 9 & vendredi 10 juillet à 19h00

TROPHÉE DES ALPES
La Turbie
Samedi 11 juillet à 19h00

JARDIN BOTANIQUE DE LA VILLA THURET
41, boulevard du Cap • Antibes
Jeudi 16 juillet à 19h00

LA SERRE DE LA MADONE
74, route de Gorbio • Menton
Vendredi 17 & samedi 18 juillet à 19h00

JARDIN MARIA SERENA
21, promenade Reine Astrid • Menton
Dimanche 19 juillet à 19h00

CITADELLE DE VILLENEUVE-LOUBET
Avenue de Bellevue • Villeneuve-Loubet
Jeudi 23 juillet à 19h00

MONASTERE DE SAORGE
Saorge
Samedi 1er août à 18h00

FÊTE DU CANAL DE LA SIAGNE
Samedi 5 septembre

Ce spectacle d’une durée d’une heure se déroule en plusieurs haltes. Si la station debout vous est plus difficile qu’à un arbre, vous pouvez vous munir d’un siège léger. Un coussin sera aussi le bienvenu.

L’entrée est gratuite mais le nombre de promeneurs-spectateurs étant limité par le caractère fragile des jardins, la réservation est indispensable :
Tél. - 06 20 78 54 60
E-mail - bal@compagniebal.com


Cie B.A.L. [ bal d’arts légers ]
Thierry VINCENT
Espace association
45, promenade du Paillon à Nice
Tél. 06 13 59 10 78
www.compagniebal.com


Contact presse et diffusion : Evelyne PAMPINI / Image Publique
Tél. 04 93 19 37 40
Mob. 06 11 81 45 78

La Cie B.A.L. est en résidence au Centre Culturel de la Providence à Nice.

 

 

Ensuite, un genre plutôt inhabituel pour les lecteurs de ce blog :

À l'occasion de l'ouverture de son agence NEO RÉTRO, spécialiste des XIXe et XXe siècles, Lady FLO sera présente sur Nice pour deux dates :

Jeudi 16 Juillet 2009 au Boudoir :
« Le glamour rétro par Lady FLO »
Atelier d'initiation au glamour réservé aux filles.
Lady FLO, historienne de la féminité rétro sera assistée de l'effeuilleuse burlesque Lada REDSTAR. Elles vous conteront le féminin et vous dévoileront quelques astuces pour l'être au quotidien et dans l'intimité.

Samedi 18 Juillet 2009 à l'Opéra Plage :
Surf & Bikini
une comédie musicale burlesque par Lady FLO
Partons en voyage à la plage des pin-up des années 50. Lady FLO mène la danse, accompagnée d'artistes venus de Paris : deux sublimes effeuilleuses burlesques, deux danseurs de feu, un chanteur, une danseuse de hula, une multitude de très très jolies figurantes pour un spectacle en interaction avec le public suivi du bal de la plage. Et bien sûr les habituelles "surprises" de Lady FLO...

Illustre-Estival-01.jpg

Le Boudoir
1, bis, rue Dalpozzo à Nice
19h00 - 21h30
10 € (cocktail offert)
Attention : réservé aux filles !

Opéra Plage
30, quai des Etats-Unis à Nice
21h00 - 02h00 (spectacle à 22h00 précises)
15 € (cocktail glamour offert)

06 09 96 45 37

Je connais Lady FLO car elle a collaboré à une soirée ciné-concert, organisée l’année dernière par l’association REGARD-Indépendant, dont je fais partie (le site est en lien tout en bas de la "Colonne de Gauche").

 

Nous continuons la série des annonces par quelque chose d’appétissant :
l'Assemblée des Femmes d'après ARISTOPHANE


Comédie nocturne en plein air qui sera donnée le Vendredi 10 juillet 2009 à 21h00 sur la place du village de Trigance (à 20 Kms de Castelane), dans le cadre de l'ouverture de l'Été Théâtral de Trigance.

Après Mémoire de Loire et La Ferme des Animaux, la Cie Théâtre dans la Nuit propose pour cette saison estivale 2009 un nouveau spectacle : l’Assemblée des Femmes, d’après ARISTOPHANE, adapté et mis en scène par Jean-Marc DORON.
[On parle d’adaptation lorsqu’une pièce étrangère à été traduite, ou bien lorsque le texte d’origine n’était pas une pièce de théâtre et a dû être transposé, ou enfin lorsque l’œuvre originale a été retravaillé de façon importante : coupure dans le texte, personnages secondaires qui fusionnent en un seul, voire mélange de plusieurs pièces en une représentation unique — c’est le sort qui est souvent réservé à la trilogie de PAGNOL ; les pièces Marius, Fanny et César étant à la fois très connues mais trop longues mises bout à bout, on assiste souvent à une sorte de compression de cette œuvre, qui lui est souvent préjudiciable et qui ressemble plus à une opération commerciale. Fort heureusement, l’adaptation est souvent source de création véritable. Autrefois, un adaptateur s'appelait un "arrangeur".]

Illustre-Estival-02.jpg« l'Assemblée des Femmes raconte l’histoire des Athéniennes qui, à l’instigation de l’une des leurs, Praxagora, se rassemblent à l’aube pour ourdir une machination qui leur donnera le pouvoir à la place des hommes et sauvera la cité. Quand ces derniers se réveillent le lendemain ils découvrent avec stupéfaction les réformes que les femmes entendent adopter : égalité pour tous, mise des biens en commun et beaucoup d’autres changements… Le soir, tout le monde fête l’établissement des nouvelles lois et la pièce s’achève par un grand banquet auquel sont conviés les spectateurs.
En mettant en scène de façon comique les débats des Athéniennes qui prêtent à rire par leur manque de portée politique et leur défaut de sens pratique, Aristophane tourne en dérision les projets de constitution qui animent l’Athènes de son temps. On observe également, dans cette pièce, la désillusion du grand poète comique. Son amertume ne fait que croître après la capitulation de la ville qui clôt la guerre du Péloponnèse, ainsi que devant la dégradation des institutions politiques Athéniennes. Cet état aboutira au rétablissement de la tyrannie…
Ce texte a été écrit par le grand auteur comique grec il y a plus de 2 400 ans, au cours du siècle d’or d’Athènes. Il a traversé le temps sans prendre une seule ride et reste une mordante et pertinente satire de la politique et de ses abus. Nous en avons fait une adaptation libre tout en respectant scrupuleusement le style et le langage de l’auteur. »

Le Spectacle est suivi d'un dîner sur place. Au Menu : une entrée, daube à la Provençale et dessert, vin compris.

Spectacle seulement : 16 €
Spectacle et dîner : 30 € (uniquement sur réservation)
Réservations et renseignements : 06 98 77 98 76

 

Et pour terminer ce petit tour d’horizon :

l’homme Prudent
de Carlo GOLDONI, par la Cie Interligne

Une comédie italienne masquée, baroque et burlesque jouée sur tréteaux.
Mise en scène : Francis DOMBRET
Masques : Louis-David RAMA

« Dans une Venise décadente, Pantalone, riche marchand et patriarche despotique, a réussi sa carrière. Mais il est bien mal entouré : une jeune épouse arriviste entourée de courtisans pique-assiettes, d’un fils rebelle, d’une fille attardée et boulimique. Saura-t-il, lui, " l’Homme Prudent ", peureux de voir s’effondrer son bonheur égocentrique, déjouer les pièges et éviter le scandale ? »

Je ne connais pas cette compagnie, qui nous vient de l’Indre-et-Loire semble-t-il, mais il est intéressant de faire connaître cet auteur italien, ou plutôt vénitien puisqu’il est né dans la Cité des Doges en 1707 et mort à Paris en 1793, bien avant l’unité italienne.
Je ne connais pas non plus l’Uomo Prudente, l’une des deux cent pièces qu’il a pu écrire. Mais GOLDONI est un auteur dramatique qui est intéressant, notamment parce qu’il a essayé de marier la Commedia Dell’Arte et un théâtre plus réaliste, sans vouloir tomber dans ce qu’il appelait le maniérisme du théâtre en vers. Non pas que je dénigre la Commedia Dell’Arte ni les alexandrins de RACINE, bien au contraire, mais les tentatives théâtrales sont toujours des expérience enrichissantes, surtout lorsqu’elles sont tentées contre vents et marées.
Illustre-Estival-04.jpgLa seule chose que je puisse reprocher à l’auteur d’Arlequin Serviteur de Deux Maîtres, c’est sa volonté d’éradiquer le masque de la scène.
Ses arguments ne sont pas stupides, comme on peut en juger en lisant ces quelques lignes extraites de ses « Mémoires » :
« Le masque doit toujours faire beaucoup de tort à l’action de l’acteur, soit dans la joie, soit dans le chagrin ; qu’il soit amoureux, farouche ou plaisant, c’est toujours le même cuir qui se montre ; et il a beau gesticuler et changer de ton, il ne fera jamais connaître, par les traits du visage qui sont les interprètes du cœur, les différentes passions dont son âme est agitée.
Les masques chez les Grecs et les Romains étaient des espèces de porte-voix qui avaient été imaginés pour faire entendre les personnages dans la vaste étendue des amphithéâtres. Les passions et les sentimens
[sans T dans le texte, ndr] n’étaient pas portés dans ce temps-là au point de délicatesse que l’on exige actuellement ; on veut aujourd’hui que l’acteur ait de l’âme, et l’âme sous le masque est comme le feu sous les cendres. »
Bien que Carlo GOLDONI soit mort avant que je naisse, je souhaite lui répondre que, depuis l’Antiquité, les masques ont évolué, au point de n’être plus seulement des amplificateurs mais pouvant aussi modifier la voix ; certains masques et avec eux certaines techniques demandent parfois des années de pratique pour être maîtrisés. D’autre part, le visage humain n’est pas le seul "outil" à la disposition du comédien pour faire passer des émotions de la scène vers le public de façon subtile et précise.

Vendredi 17 juillet à 21h00
à l’Amphithéâtre de la Mer à Cap d’Aïl
Durée ~ 01h40
Entrée libre
Renseignements à l’Office de Tourisme de Cap d’Aïl — 04 93 78 02 33