24/02/2007
Psychanalyse (pour tous)
On a coutume de dire qu’un bon casting, c’est 50% du travail de fait. Et pour ce spectacle, le casting était le bon. La pièce, bien écrite, est bâtie sur un sujet pertinent et original (même si son auteur nous cite Wilhelm JENSEN et Sigmund FREUD comme source d’inspiration). De quoi s’agit-il ? De la première pièce de Martine PUJOL : Une Page à Part.
Au travers des conversations informelles entre Sigmund FREUD et sa dernière patiente, la romancière et dramaturge Hilda DOOLITTLE, elle nous montre que certains aspects de la psychanalyse sont compréhensibles par tous, que l’on soit familier ou pas de cet univers. La création a eu lieu en octobre, au Théâtre de la Cité. J’ai assisté à une représentation lors de la reprise début février. Et comme ce spectacle sera certainement programmé de nouveau, il mérite que je vous en parle ici.
Son auteur, Martine PUJOL, avait déjà fait l’objet d’un article[cliquez ICI pour (re)lire l’interview] ; à ce moment là, elle jouait encore en duo dans les spectacles de et avec Richard CAIRASCHI : les fameuses « Chaises de la Promenade », « Les 100 ans du Gym », « Arrête de Râler » ou encore « Le Festin » ; son projet était déjà presque abouti puisque je pouvais en faire l’annonce.
L’écriture… Le casting… restait la mise en scène : c’est Richard CAIRASCHI himself qui en était chargé. Je le confesse aujourd’hui, j’avais une grande appréhension. En effet, je ne connaissais de lui que son côté one-man-show. Un peu comme si Noëlle PERNAT devait signer la mise en scène d’une tragédie de CORNEILLE, vous voyez ? Quels étaient ses talents réels de metteur en scène ? Mise en scène sobre certes, mais véritable mise en scène (et scénographie !) ; ma foi, il s’en est bien tiré. Mais je reviens à ce fameux casting qui a le pouvoir de faire 50% du travail. En effet, l’ambition fréquente chez un comédien est de pouvoir tout jouer ; c’est presque un lieu commun et un désir souvent avoué. Dans la pratique, c’est plus rare et le metteur en scène préfère s’entourer d’artistes qui semblent capables à priori d’exceller dans un genre précis. Le plus facile pour celui-ci étant de faire appel à ceux qui ont déjà travaillé avec lui ou bien ceux dont il a pu admirer le talent sur un autre spectacle. Numa SADOUL est bien connu au Théâtre de la Cité. Il incarne ici un Sigmund FREUD plus vrai que nature. Eh oui plus vrai, car de l’original, on ne connaît que l’aspect sérieux, clinique. Le comédien l’enrichit d'une chaleur humaine, tout en gardant cette image que l’on se fait du fondateur de la psychanalyse.
De ce bel ensemble, il m’a semblé toutefois qu’on pouvait améliorer encore deux points :
Lorsqu’il y a plus de deux personnages sur scène, les comédiens sont souvent mal disposés dans l’espace, donnant un tableau un peu brouillon (ceci dit, la plupart des scènes comportent deux personnages) ;
Enfin, les passages où Sigmund FREUD explique à Hilda DOOLITTLE certains mécanismes de l’analyse sont, justement, trop explicatifs. Le spectateur prendrait plus de plaisir à faire le lien avant qu’on ne le lui dévoile complètement.
La note d’intention de Martine PUJOL n'est plus disponible. J'aurais dû penser à l'enregistrer car la genèse de la pièce y était clairement expliquée, ainsi que le sujet.
Publié dans Le rideau est tombé | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sigmund, freud, doolittle, pujol, numa, sadoul, cairaschi | Facebook |
Commentaires
Pour le casting, merci pour les autres, ils n'existent donc pas...
Écrit par : barbarin | 05/04/2007
Cher Barbarin, l'objectif de cet article n'était pas de froisser les uns et les autres, encore moins de ne mettre en lumière que le seul talent de Numa SADOUL. Mais comprenez bien que, sur un blog, je ne puis raisonnablement faire des articles trop longs : peu de gens les liraient. Je ne puis donc décrire de façon exhaustive tous les personnages et tous les comédiens qui les tiennent. (Pour la pièce « Douze Hommes en Colère » montée par Meyer COHEN en décembre, j’aurais vraiment eu du mal !) J’essaye d’ailleurs de ne jamais parler de moi, même et surtout lorsque je suis dans un spectacle qui est à l’affiche.
Je regrette de vous avoir blessé, d’autant plus que je vous connais un peu (nous nous sommes croisés parfois…) Mais le but de cet article était tout simplement d’intéresser les lecteurs à cette première pièce de Martine PUJOL.
Si vous avez parcouru les quelques articles des mois précédents, vous aurez compris que c’est là mon but premier que d’intéresser les gens au Spectacle Vivant.
Ainsi, ni Amélia FOFANA, ni Olivier BRODET, ni Nicolas FLESER ni vous-même, personne ne fait l’objet d’un oubli, fortuit ou délibéré.
Je ne considère pas ce blog comme une revue mais tout simplement comme… un blog ! C’est à dire un moyen d’expression nouveau et populaire (populaire étant pris ici dans l’acception que lui donnait Jean VILAR) Et je ne me considère donc pas comme un journaliste mais comme un « intéresseur » métier vraiment nouveau et populaire.
Ainsi, lorsque Martine PUJOL remontera « Une Page à Part » - ce que je souhaite vivement – peut-être qu’un des lecteurs de ce blog ira la voir, et, par la même occasion, ira vous voir.
Merci de votre visite sur l’Illustre Théâtre.
Écrit par : L U C | 06/04/2007
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