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10/05/2007

P. I. A. F.

Quatre lettres seulement, mais qui en disent tant ! Je suis donc allé voir ce spectacle de chant dont j’ai parlé lors de mon dernier article (voir plus bas).

D’ordinaire, il me faut toujours plusieurs minutes pour arriver à m’immerger dans une histoire. Mais ici, est-ce parce que je ne suis pas chanteur ? Je me suis très vite laissé transporter par cette voix qui nous servait de si belles émotions. Les photos insérées ici ne suffiront pas hélas à illustrer l’ambiance qui était perceptible ce soir là. Un lieu comme l’Impasse Théâtre, déjà cité sur ce blog, était particulièrement bien adapté à ce genre de récital. La proximité avec le public servant bien le côté profondément humain et populaire des chansons de « la Môme ». Un spectacle parfaitement au point, bénéficiant d’une mise en scène simple mais donnant une touche personnelle bienvenue, incluant des textes de présentation.
Une seule chose m’a chagriné durant cette petite heure et demi : une compagnie était venue agrémenter le spectacle avec des performances dansées. L’idée était bonne, voire originale ; mais malgré leur talent, les deux jeunes danseuses nous ont servit une chorégraphie trop académique, et surtout sans rapport avec l’univers de PIAF. La danse et la chanson faisaient des interférences sans jamais se sublimer. Faudrait-il abandonner pour autant cette piste ? Ce serait dommage. Mais je crois qu’il faudrait alors y consacrer davantage de séances de travail et de recherche.

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Aucun temps mort et un public conquis, il ne s’agit pas d’une pitoyable imitation sans intérêt, mais bien de chansons interprétées avec le cœur par une femme qui a une voix et une sincérité bien à elle. L’artiste, qui a choisit comme nom de scène Babeth, a bien voulu répondre à quelques questions, tout juste après son récital.

En interprétant les chansons d’une artiste comme Édith PIAF, est-ce qu’on ne se sent pas un peu écrasé par le personnage ?
Le personnage est écrasant, j’en suis consciente, mais je ne me sent pas écrasée de l’interpréter. Vous avez bien vu les gens comme ils ont bien réagis aux chansons. Les chansons, ce qui est important, c’est de les interpréter. Et moi, je suis heureuse au contraire, heureuse de pouvoir chanter PIAF. Je ne l’imite pas : je la chante.
Oui, on a bien vu : vous n’avez pas la même voix, pas le même look ! Vous n’imitez pas Édith PIAF mais vous interprétez ses chansons.
Voilà, je me refuse à imiter PIAF.
Est-ce qu’on se fait mal en interprétant ce genre de chanson ?
On s’investit complètement dans une chanson, par exemple « Mon Dieu » ou « Mon Légionnaire »… on l’habite quoi, et moi, c’est ça ma passion.
Mais est-ce que cet investissement, justement, ne provoque-t-il pas de la douleur ?
Non, c’est que du bonheur pour moi ; non, non, je ne souffre pas. (sourire) Je fais passer la souffrance qu’on peut ressentir dans les chansons d’Édith, mais moi je ne souffre pas.medium_Illustre-Piaf-06.jpg
Quel(s) sacrifice(s) vous aura-t-il fallu consentir pour pouvoir présenter un spectacle comme celui-ci ?
Ce n’est pas moi que j’ai sacrifiée en fait, moi je me fais plaisir ! Mais on est obligée de sacrifier un peu son conjoint – parce que je suis mariée. Parce que vous voyez là je suis ici ce soir et lui il est à la maison tout seul. Car lui ce n’est pas sa passion. Vous voyez, il y a juste ça qui est un peu embêtant. Mais sinon tout va très bien.
On peut donc avoir une passion dévorante et avoir une vie de couple qui se passe bien ?
Voilà ; mais il sait que cette passion-là c’est très important pour moi ; et donc, il ne m’empêchera jamais de le faire… Mais c’est vrai que lui, de temps en temps, il est un peu seul.
medium_Illustre-Piaf-09.jpgQuelle formation, quel travail vous a le plus servi pour votre spectacle de ce soir ?
Ce qui m’a beaucoup servi, c’est le théâtre. Je suis toujours au Conservatoire figurez-vous. Cela fait douze ans que je suis dans un Conservatoire, et je fais ma dernière année en deuxième année de perfectionnement.
On peut rester douze ans au conservatoire ?
Eh bien oui, parce c’est comme à l’école : on commence en préparatoire, puis en élémentaire etc. et on finit en perfectionnement. Maintenant, ce qui me reste, c’est pour être professeur, mais je ne veux pas le devenir.
Mais en tant que chanteuse ou en tant que comédienne ?
En tant que comédienne. La présence sur scène me vient de là.
Et un peu la mise en scène, non ? Car il y a une mise en scène là aussi.
Bien sûr, c’est un ensemble. Quand on fait du théâtre on apprend à vivre les situations, en fait ; le corps suit. Je chante une chanson, je n’ai pas besoin de penser à mes gestes, ils viennent tout seul.
C’est un peu le système de Stanislavski…
Peut-être, un petit peu, si vous voulez… Mais bon, pas trop…
Quel est votre professeur ?
Il s’appelle Lucien ROSSO. C’est un excellent professeur de théâtre. C’est avec lui que j’ai travaillé les textes ; il m’a beaucoup aidé à leur élaboration. La voix que vous entendez – la voix off, le texte de COCTEAU – c’est lui qui le dit !
La compagnie Chrysalide, qui participe à votre spectacle, en faisait-elle partie dès l’origine ?
Non, c’est rapporté. Disons que la petite Célia est venue me voir en janvier quand je suis passée ici, elle est venue deux fois, et puis elle a fini par venir me voir en me disant : votre spectacle vraiment me plaît ; je suis danseuse, est-ce que vous accepteriez que je crée des chorégraphies sur certaines de vos chansons et que je partage le spectacle avec vous. Je lui ai dit : écoutez, quand on a une passion, il faut aller au bout. Ça vous plaît, moi je suis là, allez-y, proposez-moi quelque chose. La prochaine fois que je passe je vous regarde et je déciderai. Et voilà, elles sont là ; elles ont bien travaillé !
medium_Illustre-Piaf-04.jpgC’est une belle démarche… Les chansons de PIAF sont-elles fixées dans la gélatine ou bien sont-elles encore vivantes pour le public ?
C’est quelque chose qui n’est pas prêt de se perdre. Parce que ces chansons peuvent vous toucher quelque part, parce que vous aurez vécu quelque chose qui y ressemble, comme n’importe quelle chanson de maintenant. Voilà pourquoi ces textes sont éternels. Ça ne s’arrêtera jamais.
Est-ce que vous accepteriez de recommander un spectacle qui n’est pas de vous, ni de votre entourage ?
Oui, bien sûr. Il y a un garçon qui s’appelle Luc BRIAN. Et je crois que si je devais proposer un spectacle quelque part, je le proposerais. Quand un spectacle me plaît, qu’il me touche, et que je vois que ça tient la route, alors c’est sans problème.

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Je ne manquerai pas de terminer cet article en vous conseillant de vous rendre sur le site de Babeth en cliquant ICI. (Ce site sera, comme désormais, mis en lien sur la colonne de gauche !)