21/05/2009
En mai, il n'y a pas que « Lou Mai »
Encore des annonces. C’est normal, « L’illustre Théâtre » est un blog qui essaie d’intéresser ses lecteurs au Spectacle Vivant. Aussi, il ne faut pas perdre une occasion de relayer l’information.
Pour ce week-end par exemple, nous pouvons aller voir :
La compagnie ANTIPODES qui présente sa nouvelle création 2009
AD LIBITUM
Vendredi 22 Mai à 19h00
au Festival "20-23" à Valbonne
RDV simultanés : ancienne Mairie, rue Grande et 9 rue Alexis Julien
Renseignements 04 93 12 32 30
Samedi 23 Mai à 18h15
au Festival "Les Siacreries" à Carros
RDV devant le Forum Jacques Prévert, rue des Oliviers
Renseignements 04 93 08 76 07
La Cie Antipodes, c’est avant tout de la danse de haut niveau, des spectacles qui traitent de sujets difficiles : folie, enfermement… (dépressifs s’abstenir) et des membres qui travaillent ensemble depuis plusieurs années, malgré leurs origine et leur parcours différents. Enfin, ce sont souvent des performances en extérieur.
Voici ce que nous dit la plaquette :
L'aventure commence avec deux tableaux simultanés :
un homme et une femme prennent la décision de partir, de tout quitter. Point de non-retour, moment de basculement. Partir ou rester ?
Leurs rêves n'ont jamais été aussi proches. Ne reste que cet obstacle, ce mur à franchir. Une envie simple, impérieuse et évidente de passer de l’autre côté du mur. De connaître un ailleurs...
4 interprètes pour partager pendant 40 minutes fêlures et joies avec le public installé à même le sol comme des frères et sœurs d’aventure.
Cette création interroge sur les liens que nous entretenons avec notre histoire et notre héritage.
Sommes-nous prisonniers de schémas récurrents ? L’Histoire est-elle constituée de cycles immuables et inéluctables qui vont du renouveau au déclin ?
Les anciens ont érigé nos lois ; ils ont délimité les territoires, ils ont désigné nos amis et nos ennemis. Pour nous chaque génération se retrouve « au pied du mur » et doit se poser les questions de sa liberté et de sa responsabilité.
Chorégraphie, mise en scène et co-écriture : Lisie Philip
Co-écriture : Raphaël Thiers
Scénographie : Daniel Pina
Interprétation : Morena Di Vico, Raphaël Thiers, Daniel Pina
Création musicale : Mathieu Geghre
Création de costumes : Edwige Pina-Galli
Design et conception sonore : Richard Covello
Avec le Soutien de la Ville de Nice, la Ville de Saint Laurent du Var, du Conseil général des Alpes-Maritimes, de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la fédération Entre-Pont.
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Pour ceux qui seront à Nice ce week-end :
L'Art d'accommoder les restes
d'Alexandre Papias
avec Emmanuelle Lorre, Philippe Lecomte et Jean-Robert Thierry
mise en scène Emmanuelle Lorre et Philippe Lecomte
Une comédie romantico-culinaire sévèrement toquée ! Au menu : tête-à-tête savoureux et suprême de fous rires. De la très, très grande cuisine !
Souhaitant organiser un repas d'affaires grandiose destiné à lancer sa carrière, une jeune femme ambitieuse s'associe à une ancienne gloire de la gastronomie française, ruinée jadis par un client indélicat… Tout démarre marmites battantes ! Mais, saura-t-elle faire prendre la mayonnaise pour relever le challenge ? Pourra-t-il se remettre aux fourneaux malgré les casseroles qu’il traîne ? Tout cela sans compter avec la personnalité inattendue du commanditaire de ces agapes qui, cerise sur le gâteau, pourrait également leur faire boire le bouillon !
1 h 30 durant, un fumet de suspense et de bœuf strogonoff plane sur scène et dans la salle.
Une pièce mitonnée aux petits oignons pour 2 comédiens délicieusement complices qui, pour l’occasion, mettent les bouchées doubles !
La Cie l’Épigramme, dont le site est en lien sur la Colonne de Gauche, n’est pas forcément basée au Théâtre de la Cité ; elle tourne depuis plusieurs années dans notre région.
du 21 au 24 mai 2009
jeudi, vendredi et samedi à 21h00, dimanche à 17h00
Théâtre de la Cité
3, rue Paganini à Nice
Réservations : 04 93 16 82 69
Plein tarif : 15 € / tarif réduit : 12 € (CE, associations) / tarif étudiants : 10 €
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09/12/2006
Emmanuelle LORRE
C’est elle que nous accueillons aujourd’hui derrière le rideau. Comme souvent désormais, l’article paraîtra en deux ou trois parties.
Originaire de Nice, elle a 16 ans quand elle entre au Conservatoire National de Région de Nice, avant de monter à Paris au cours René Simon puis à l’école Tania BALACHOVA-Véra GREGH. Elle crée, avec Emmanuelle LASFARGUES, la compagnie « l’Épigramme » en 1996.
<Comédienne (« Femme à Découvert », d’Olivier GRÉBILLE ; « Trauma », de Stéphane GUÉRIN ; « Éloge de l’Absent », d’Israël HOROVITZ ; « Huis Clos », de Jean-Paul SARTRE ; « les Bonnes », de Jean GENET etc.) et auteur dramatique (« les Pépettes »), elle est aussi metteur en scène (« Andromaque », de Jean RARINE ; « les Bons Bourgeois », de René de Obaldia…)
Depuis 1996, elle est également professeur de théâtre pour adultes, enfants et adolescents. Particulièrement intéressée par le travail vocal, elle fait beaucoup de doublages, voix-off, audio-guidages, dramatiques radio… (Pour elle, un texte se travaille comme une partition musicale, le comédien en étant à la fois l’instrument et l’instrumentiste.)
En farfouillant un peu, j’ai pu remarquer que tu avais travaillé avec des compagnies diverses, dans différents types de spectacles ; mais parmi toutes les compagnies que tu as croisées, il y a la « Cie l’Épigramme ». Crée en 1996, cette structure m’a semblé pourtant plus discrète que d’autres. Dans quel but a été créée cette compagnie ?
Emmanuelle : Le but était d’en faire une compagnie professionnelle, donc d’avoir un numéro de licence, de produire un certain nombre de spectacles, et aussi de dispenser des cours ; et de pouvoir aussi monter des projets socioculturels notamment avec les jeunes des quartiers défavorisés. En fait il y a trois volets dans « l'Épigramme ». Donc il y a des activités qu’on a pu développer, d’autre qu’on n’a pas pu développer, qu’on développera certainement plus tard. J’ai monté cette compagnie avec Emmanuelle LASFARGUE, qui est ma grande copine et complice de toujours – parce qu’on était à l’école primaire ensemble, on était au conservatoire ensemble, on était au Cours Simon ensemble.
C’était presque une évidence que tu crées avec elle cette compagnie.
Emmanuelle : Voilà. En ce qui concerne les spectacles, on a décidé d’axer particulièrement sur la création essentiellement des auteurs contemporains. Ce qui ne nous empêche pas d’avoir un spectacle ″jeune public″ qu’on a produit il y a quelques années et de temps en temps monter une pièce du répertoire dont « les Bonnes », de GENET.
Mais parfois, indépendamment l’une de l’autre, vous êtes ailleurs, dans d’autres structures, d’autres spectacles, la compagnie continue de vivre quand même ?
Emmanuelle : La compagnie vie quand même. Emmanuelle LASFARGUE, elle, a une vie familiale beaucoup plus remplie que la mienne parce qu’elle a trois enfants, donc elle a une activité théâtrale un petit peu plus réduite en fait ; elle a quitté Nice pendant trois ans pour aller à Tours. Donc les activités de la compagnie ont été mises en sommeil à ce moment là. C’est pour ça que cette compagnie semble moins présente, et aussi parce que lorsqu’on tournait beaucoup, à l’époque de la création des « Pépettes », ou à l’époque des « Bonnes », ou quand on a fait « Marie l’Étoile Perdue » (le ″jeune public″), il y avait moins de choses sur Internet.
Donc vous étiez plus actives au début et il y a eu un ralentissement ces derniers temps.
Emmanuelle : Il y a eu une parenthèse, et depuis la saison dernière ça repart.
Vous êtes encrées sur les Alpes Maritimes ?
Emmanuelle : Oui ; mais avec « les Bonnes », on avait fait Avignon en 2001, on est parti après en tournée… à Sedan, on est parti ! Mais là on a repris de l’activité réellement au niveau des spectacles l’année dernière en septembre 2005 avec « Trauma ».
Justement, concernant Avignon, tu as renouvelé l’aventure avec « Heures Exquises sur la Banquise ». Est-ce que la compagnie « l’Heure Exquise » a été fondée pour ce projet là, ou bien s’agit-il d’une structure pérenne ?
Emmanuelle : Moi j’ai participé juste pour un projet de cette compagnie là, qui existe depuis plusieurs année, qui a été créée à Paris et qui maintenant est implantée ici. A la base ce sont des chanteurs lyriques et des musiciens qui ont envie de faire des spectacles qui mélangent le lyrique, le burlesque et le théâtre. Donc ils avaient besoin d’une comédienne pour « Heures Exquises sur la Banquise ».
Comment les as-tu rencontré ?
Emmanuelle : Je les ai rencontrés par Numa SADOUL [En 1975, alors tout jeune homme, Numa SADOUL réalisa la première grande interview accordée par HERGÉ, et connue de tous les Tintinophiles : « Tintin et moi, entretiens avec Hergé » NdR] Parce que « Heures Exquises sur la Banquise » est un spectacle qui a connu pas mal de péripéties, à un moment donné il a été mis en scène par Alain CLÉMENT et Numa SADOUL, et c’est vrai que j’ai beaucoup beaucoup travaillé avec Numa SADOUL : il m’a mis en scène, je l’ai mis en scène, on a joué ensemble et puis on va rejouer ensemble prochainement… et Numa m’a dit un jour « ils ont besoin d’une comédienne » donc moi j’ai postulé, j’ai auditionné et voilà.
Avignon, c’est une aussi une vitrine pour les professionnels, pour vendre leurs spectacles, pour monter des tournées ; on va rarement à ce festival en dilettante. Toi, comment as-tu vécu cela : était-ce un conte de fée, ou un simple travail de comédienne ?
Emmanuelle : C’était ni un conte de fée ni un travail qu’on accomplit comme ça. Sinon j’ai de la chance, c’est clair. Moi j’avais un très bon souvenir quand on avait fait Avignon avec les « Bonnes » en 2001, avec la Cie « l’Épigramme ». On s’était régalée, puis on avait bien vendu le spectacle en plus après donc on était contentes – on était même allé jouer jusqu’à Sedan !
Eh oui, Sedan !
Emmanuelle : C’est vrai que j’aurais aimé le refaire après, puis ça s’est pas présenté, car ça coûte extrêmement cher à une compagnie [le seul prix d’une salle peut grimper au delà de 30 000 €uros, auxquels il faut rajouter les défraiements de tous les membres de l’équipe plus la publicité NdR] ; et c’est vrai que lorsque « l’Heure Exquise » m’a proposé, j’ai été ravie. Parce que c’est toujours une expérience, parce qu’on joue tous les soirs pendant la durée du festival, dans la journée on "tracte", en plus il y a l’expérience humaine, la vie en communauté etc.
Donc ça n’arrête pas : la journée on essaye de faire la pub à fond, et le soir… on joue combien de fois ?
Emmanuelle : Ca dépend des spectacles, il y en a qui se jouent deux fois, d'autres un jour sur deux… Il y a des compagnies qui viennent avec plusieurs spectacles. Il n'y a pas de règle…
Combien de temps avez-vous préparé Avignon?
Emmanuelle : Ils avaient un spectacle déjà existant, qui avait été remanié une première fois, quand ils sont arrivés sur la Côte d’Azur ; et puis ils avaient décidé de le re-remanier, puisque le personnage que j’avais était au départ une pianiste qui jouait sur scène et qui était en même temps la chef de troupe, et ils avaient décidé de remplacer cette pianiste par une comédienne. Je suis arrivé au moment du deuxième remaniement.
Il y avait de la fébrilité en toi, ou bien étais-tu déjà habituée à faire ce travail ?
Emmanuelle : Il y avait de la fébrilité, il y avait une grande excitation, parce que le mélange du lyrique, du burlesque et du théâtre, ça me plaisait beaucoup. Je trouvais ça excitant, c’était vraiment l’occasion de faire des choses que j’avais pas forcément faites, de travailler avec des gens avec qui je n’avais pas l’habitude de travailler. De toute façon je suis toujours très curieuse de découvrir des choses. Donc c’était à la fois très excitant et en même temps je me disais comment je vais trouver ma place dans ce spectacle qui existe déjà et qui en même temps n’existe pas encore, enfin il y avait un peu d’appréhension mais ça a été un grand bonheur.
L’équipe était la même que celle qui avait participé à la première mouture ? Tu étais la seule "nouvelle" ?
Emmanuelle : Au départ, j’étais la seule personne arrivée en dernier, puis après, quand on a fait Avignon, il y avait le baryton qui lui avait un engagement dans une comédie musicale à Paris, donc il n’a fait que la moitié des dates ; donc ils ont rappelé le baryton avec lequel ils travaillaient à l’époque à Paris etc. mais qui ne connaissait ni moi ni la nouvelle mouture du spectacle, donc ça a été encore une redécouverte.
Nous arrivons à la fin de cette première partie. La prochaine fois, Emmanuelle LORRE nous racontera sa collaboration avec Numa SADOUL et nous parlera aussi son parcours.
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