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26/04/2012

MISSING

Quelques uns des liens qui se trouvaient en Colonne de Gauche ont disparu, momentanément je l’espère.


En effet, cette colonne contient des liens vers les sites des différentes compagnies et salles du département.


Lorsque le site semble à l’arrêt depuis longtemps, je préfère le retirer.


Toutefois, j’essaye toujours de contacter l’administrateur pour connaître les raisons de cet arrêt.


Il s’agit des Cies Arnika, Debi-debo et La Voix du Silence, ainsi que des théâtre de la Traverse et de l’Inattendu.


Affaire à suivre…

23/04/2012

PUBLIONS LE BANC

Voilà un compte-rendu tardif, mais j’ai voulu le publier quand même. En effet, le spectacle que j’ai pu voir au Théâtre de la Tour, dimanche 15 avril à Nice, méritait certains éloges. Il s’agit de d’une pièce de théâtre écrite par Gérald SIBLEYRAS : le Banc.


J’avais déjà évoqué cet auteur le mois dernier. Une douzaine de pièces à son actif, dont la moitié co-écrites, notamment avec Jean DELL. Plusieurs distinctions, méritées me semble-t-il, car ses textes sont fins, ses pièces fonctionnent bien, il sait se renouveler… bref, il a du talent.


Restait à donner vie à ce fameux Banc. C’est ce qu’ont fait les deux comédiens Norbert JOUVE et Gérard-Philippe SÉLLÈS, qui signe également la mise en scène.

La mise en scène, justement : elle n’était pas minimaliste, certes, mais simple et sans esbroufe. Ce n’était pourtant pas si facile, car il s’agit d’une pièce où le texte compte beaucoup et où l’action est en retrait. Ce n’était donc pas gagné de conserver un rythme et de capter l’intérêt du spectateur.

Et pourtant, le public riait parfois, souriais souvent, écoutait toujours.

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Il écoutait le dialogue entre Paul et Vladimir, pianistes formant depuis vingt ans un duo à quatre mains. Depuis vingt ans assis côte à côte sur un banc de 1m10. La reconnaissance du public et une récompense pour leur dernier disque…

Lorsque la pièce commence, ils prennent possession de leur chalet au Tyrol, qu’une fondation met à leur disposition afin de préparer une grande tournée au Japon. Mais au lieu de travailler, ils vont se parler, ils vont vider leur sac.

Dans cette fable fantastique, le banc rétrécit et symbolise la trop grande et trop longue promiscuité. Un excellent huis clos au milieu de la montagne autrichienne.

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Un jeu très naturel, voila ce qui qualifierait le mieux le jeu des deux comédiens. Le naturel n’est pas forcément le meilleur choix à faire, être naturel ce n’est pas tout. Il faut être naturel "à la manière de" son personnage. Si le metteur en scène décide qu’il faut un jeu naturel, cela ne veut pas dire que les comédiens vont être réellement naturels !

Dans ce spectacle, il y avait une légère pointe d’accent du Sud, un rien de Fernandel, un tout petit soupçon de Pagnol. Mais si peu ! Si peu que cela semblait naturel… mais que cela relevait considérablement la saveur de ce dialogue. Une truculence jamais démonstrative.

Être haut en couleur sans en faire trop, garder un tel jeu pendant plus d’une heure, ce n’était pas facile.

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La seule petite — toute petite — critique que je peux faire concerne les moments où les comédiens doivent accomplir une action concrète précise (jouer ensemble sur un clavier imaginaire, modifier le décor, planer dans le ciel…).

Pour tous ces gestes à accomplir, on ressentait de la maladresse, de l’imprécision.

Il en était de même du décor : quelques accessoires réellement présents sur la scène, tout le reste peint sur une toile entourant les trois côtés. Le style était plaisant, mais les dessins semblaient réalisés par un amateur — c'est-à-dire la même chose que si c’était moi qui avait tenu le pinceau…


Cela n’a pas entamé la qualité du spectacle, et j’espère que la Cie Le Solstice pourra bientôt représenter ce Banc sur les scènes du département. Je ne manquerai pas alors de vous le conseiller.

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17/04/2012

DELL' FIALON

Participer à un stage de théâtre permet de découvrir ou de se perfectionner — et toujours de passer un moment privilégié.

Série Illimitée propose un stage de Commedia dell’ Arte dirigé par Frédéric FIALON :

TRAVAIL DU JEU MASQUÉ

Cet ancien élève de Thierry Vincent (à l’Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes) a su, depuis 1998, montrer son talent sur les scènes de notre région. C’est une valeur sûre.

Le stage se déroulera les 17, 18 et 19 mai 2012 de 10h à 13h et 14h à 17h.
Ce sera dans ce fameux petit théâtre qui vient d’ouvrir en décembre dernier et dont je vous ai déjà parlé : le théâtre Belle Cour, 14 rue Trachel à Nice (cliquez ICI pour re-lire l’article).

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C’est incroyable, je n’ai pas trouvé un seul portrait de Frédéric à l’état "neutre" !

 

Le communiqué nous décrit les différentes étapes du stage :

1/ Préparation au jeu masqué

Tout d’abord il nous faudra mettre en place les codes de jeu qui nous guideront tout le long du stage, comme apprendre des nouvelles règles d’un nouveau jeu.
Une fois ces codes établis et clairs pour tous les participants, nous essaierons de ne pas y déroger tout le temps de la séance et de ne les abandonner qu’en temps de pause.
Ces principes ludiques et contraignants, qui portent sur la voix, la direction des regards, la mobilité de la face, l’écoute et la concentration, sont destinés a préparer notre voix, notre corps et surtout notre esprit à la pratique du masque et a s’entraîner à être en permanence connectés à l’autre, à l’environnement extérieur, au moindre petit détail sonore ou visuel, à toutes les réactions ou mouvements des autres participants.
Dans le même état d’esprit nous demandons aux participants de s’habiller de façon adaptée à la pratique théâtrale et surtout de couleur noire pour dépersonnaliser les comédien(ne)s et les fondre dans un groupe, un collectif.

2/ Travail du chœur

Avant d’aborder les masques de commedia, nous commencerons par un travail sur le chœur de masques neutres.
Toujours dans cette volonté d’être concentrés au maximum sur tout ce qui se passe, à l’affût de tout ce que l’on peut noter, nous allons essayer de créer un chœur de masques, pour appliquer de façon plus concrète encore les règles et codes établis auparavant. En effet les participants ne pouvant plus parler une fois le masque mis, ils devront jouer un rôle très simple, se déplacer a l’intérieur d’un cercle tracé au sol, un pas étant l’équivalent d’un texte essentiel, vital, pour effectuer un travail à 2 avec un protagoniste et un antagoniste puis au fur et à mesure un protagoniste face à un chœur et enfin un chœur se déplaçant et sortant de l’espace scénique.

3/ La naissance de Masque

Nous sommes prêts à tenter humblement de faire naître un personnage en essayant un masque de notre choix parmi les quinze proposés.
A tour de rôle chaque participant mettra un masque et se laissera envahir par un personnage que lui inspire ce masque et qui va venir nous rendre visite… Les règles et codes établis s’appliquent évidemment : diriger ses regards, porter la voix, sans articuler, noter tous les détails, rires, bruits, réactions des autres…
Ainsi le comédien, en partie parce qu’il est contraint par ces règles, va peu à peu s’oublier et trouver cette pleine concentration dans un acte unique, va cueillir les rires, les réactions qu’il suscite par la simple naissance de son masque, sans multiplier les propositions verbales et gestuelles, se laissant « faire », par le masque il va faire naître un personnage juste, sincère, crédible, et nous faire surgir quelque chose de profond et d’intime, quelque chose de sa personnalité propre.
Souvent par peur du trou, du vide, du mauvais, le comédien à tendance à se réfugier dans ses habitudes, ses trucs et techniques, or le masque ne souffre pas les clichés, les images préconçues ou les personnages caricaturaux, plats et vides. Il faut que le masque existe et vive par l’extérieur, que le comédien ne soit qu’un réceptacle ; il ne sera juste qu’en étant connecté au public, aux autres…
Une fois ces personnages créés par tous les participants, on peut les faire interagir dans des improvisations à deux, plus ludiques et éclairant du coup encore plus les notions de protagoniste et d’antagoniste.

Programme alléchant donc, pour celles et ceux qui seraient à Nice lors du week-end de l’Ascension.

Tarif du Stage : 120 € + 20 € de droit d'entrée et adhésion.

Un tarif ordinaire, il n’y a rien à dire de particulier.

Réserver au 04.93.87.08.86

 

13/04/2012

A L'ÉTUDE

Le mouvement social des intermittents du spectacle en 2003 avait au moins permis de porter à la connaissance du public un problème jusqu’alors mal connu. Mais les différents protagonistes ne sont pas parvenus depuis à améliorer la situation.

On pourra se lamenter en constatant que la crise n’a fait qu’accabler davantage les artistes du Spectacle Vivant. Sur un blog dont c’est le sujet principal, c’est tout à fait normal. Toutefois, ce n’est pas très intéressant.

 

Beaucoup plus constructive est cette étude commandée par la Direction Générale de la Création Artistique (l’un des quatre pôles du nouveau ministère de la Culture, et qui réunit la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles et l’ex délégation aux arts plastiques) et réalisée par le DEPS (Département des Études, de la Prospective et des Statistiques).

Elle permet d’apporter des éléments factuels chiffrés ainsi qu’une première analyse du fonctionnement socio-économique des compagnies en France.

 

Vous pourrez la télécharger au format PDF (lisible avec le logiciel Acrobat Reader de Adobe) en cliquant ICI.

 

Tout d’abord, nous pouvons constater que les compagnies de Spectacle Vivant peuvent être scindées selon une différence structurelle importante : leur rayonnement — soit plutôt régional, soit plutôt national et international. Cela induit une autre différence structurelle importante : l’origine de leur financement.

Ainsi, la première ressource financière des compagnies dites "régionales" provient des subventions des collectivités territoriales (communes, départements et régions, mais pas l’état) devant les recettes propres, tandis que c’est l’inverse pour les compagnies dites "excentrées", celles qui rayonnent au-delà de leur région d’origine.

Mais on constate ensuite que les compagnies régionales sont plus orientées vers des relations de proximité avec la population locale (répondant ainsi à leur mission de démocratisation de la culture) tandis que les compagnies excentrées s’orientent principalement sur la production et la vente de spectacles (beaucoup plus rémunérateur).

Je me permettrai de rajouter ici une réflexion personnelle : les spectacles achetés aux compagnies excentrées le sont souvent par des établissements et des structures labellisés… et donc subventionnés eux aussi. Ainsi, une part des recettes dues aux ventes de spectacles provient indirectement de subventions.

Toutes les compagnies ont, cependant, une double dépendance économique : vente de leurs spectacles à des diffuseurs et subventions publiques. Selon les auteurs de l’étude « la capacité à diffuser les spectacles au-delà de la région d’implantation reste un critère décisif pour le subventionnement étatique et l’entrée en relation avec des établissements labellisés par le ministère, qui sont en mesure de participer plus amplement à la coproduction, à l’offre de résidences et à l’achat de représentations. Il existe donc une tension, actuellement accrue, entre d’une part, la nécessité ou la volonté d’un plus grand ancrage territorial, et d’autre part, une économie privilégiant une diffusion nomade élargie des propositions artistiques des compagnies ».

 

Depuis la crise financière, le prix d’achat moyen d’un spectacle est en baisse (- 40 % environs !). Cette diminution a pu être compensée par un nombre plus grand de représentations et/ou de productions.

La baisse du prix d’achat des spectacles s’explique en partie par un phénomène structurel : les aides publiques progressent moins vite que les coûts fixes des établissements culturels — masse salariale, mais aussi frais sur le foncier — ce qui réduit leur marge pour financer des dépenses artistiques.

Je rajouterai ici que le prix moyen pour la location des places a pu baisser depuis l’apparition des sites de réservation par Internet. Le nombre supplémentaire de spectateurs drainés par ce nouveau moyen a-t-il réellement compensé cette baisse des tarifs ? Ce serait intéressant de le vérifier.


Le mécénat et plus généralement le financement privé reste encore marginal dans le Spectacle Vivant (sauf peut-être chez les compagnies chorégraphiques).

 

En réponse, les compagnies cherchent de plus en plus des solutions "non monétaires" : bénévolat, prêt ou partage de matériel, locaux (pour les répétitions, le stockage…) notamment lors d’une résidence dans un établissement culturel. Ces solutions renforcent leur engagement au niveau régional.

 

L’analyse explique ensuite que la plupart des compagnies sont des micro-organismes flexibles, souvent des associations à but non lucratif, composés à l’origine par une ou deux personnes, autour desquels gravitent quelques compétences diverses et variées.

Les Contrats à Durée Déterminée d’Usage (CDDU) et le travail intermittent sont majoritaires.
Il existe ainsi un grand nombre de petites structures, interdépendantes et en réseau, mais qui assument un processus global (recherche, production, diffusion…), chacune de façon partielle, localisée.

D’une façon plus générale, il semble qu’il manque un plan d’ensemble, une vision plus collective de l’avenir du Spectacle Vivant.

 

C’est là que se situe, à mon avis, une des pistes essentielles de réflexion pour agir au niveau de l’état.

 

Il est une donnée qui n’est pas prise en compte dans cette étude, c’est la gestion des égos. Et pour cause : beaucoup moins chiffrable, difficile à identifier et à décrire, la différence de tempérament et les affinités plus ou moins fortes de personnes devant collaborer peuvent avoir une part non négligeable dans ce problème de morcellement du petit monde de l’art vivant.

Sans tomber dans le béni-oui-oui, sans même parler d’union, sommes-nous tous bien coordonnés, saurons-nous nous accorder face aux problèmes que rencontre le Spectacle Vivant ?

 

Je n’ai pas fini de lire la seconde partie de cette étude et les pistes qu’elle propose. Je vous en ferai part lors d’un prochain article.