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30/10/2009

Programmons un peu

Voici quelques annonces à des dates très diverses. Aujourd’hui, le public est devenu capricieux, et la plupart du temps choisi un spectacle au dernier moment. Mais que cela n’empêche pas certains de programmer à l’avance leurs sorties dans les théâtres de la région.

 

Et tout d’abord, rendez-vous au Théâtre ANTIBEA, à… Antibes, pour aller voir
Le Journal d’un Fou, de GOGOL
Auxence Ivanovitch Propritchine, le héros du Journal d’un fou, est un misérable fonctionnaire. Il appartient à ce petit prolétariat de la bureaucratie russe « l’homme de petite envergure ». A plusieurs égards, il est le plus humain des êtres créés par Gogol : sa révolte et sa fierté de petit fonctionnaire, son rêve d’accéder à l’amour de Sophie, la fille de son directeur, sa revendication d’un droit à l’existence plénière d’homme en font une exception dans le monde des êtres mutilés de Gogol. Ce qui rend imprévisible l’oeuvre de Gogol, c’est l’art de combiner le normal et le pathologique, l’humain et le délire, en un mot l’art de faire souffrir le héros devant nous. Sans sa mesquinerie, sans son amour propre, nous toucherait-il ? Une performance d’acteur !

Production : Antibéa Comédie d’Antibes
metteur en scène : Dominique CZAPSKI
acteur : Dominique CZAPSKI
lumière : Jean-Pierre FRANCES

J’avais déjà vu jouer ce texte par Stéphane HEICHENHOLC, à Nice. C’est une très bonne pièce. Dominique CZAPSKI n’est pas un débutant et je pense que ce spectacle sera intéressant. Ceux qui habitent vers Antibes ont là une bonne raison de ne pas rester à la maison.

Les portes du théâtre sont ouvertes 1/4 d’heure avant la représentation.

Soirées à 20h30, matinées le dimanche à 16h00.

Les spectacles commencent à l’heure précise.

L’accès peut être refusé aux retardataires.

PARKINGS LES PLUS PROCHES : La Poste, Port, Pré aux pécheurs, Place Nationale, Saint Roch.

Les vendredi 30 et samedi 31 octobre à 20h30 et le dimanche 1er novembre à 16h00

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Vu du pont
Théâtre Michel Daner — BEAUSOLEIL

Tout l'univers d'Arthur MILLER dans cette pièce qui emprunte sa forme à la tragédie grecque.

Illustre-Vu du Pont-01.jpgBrooklyn au début du siècle dernier, dans le quartier de Red Hook où vivent les dockers italiano-américains.
Eddy et Béa Carbone, tous deux émigrés italiens, élèvent leur nièce Katie comme leur propre fille. Tandis qu'ils accueillent chez eux deux cousins de Béa, débarqués du pays clandestinement, le plus jeune des deux s'éprend de Katie.
Le rapprochement des deux adolescents engendre une profonde inimitié entre les deux hommes, conduisant Béa à s'interroger sur la nature réelle des sentiments de son mari à l'égard de la jeune femme…

Pour Arthur Miller, l'histoire de cet homme que l'attrait semi-conscient pour sa nièce conduira à trahir sa famille et à se voir rejeter par sa propre communauté, présente toutes les caractéristiques de la tragédie grecque.


Auteur : Arthur MILLER
Artistes : Alexandra BELLON, Laura RICCI, Noël DURAND, Patrice GIACCHI, Brice LANDWERLIN, Henri LONG, Robert MONTHÉARD
Metteur en scène : Patrice GIACCHI (06 14 22 18 38)

Le samedi 28 novembre 2009 à 21h00
Durée du spectacle ~ 01h30
Tarif : 11,00 €

Théâtre Michel Daner
Salle municipale (~ 140 places)
3, place de la Libération
06240   BEAUSOLEIL

Tél. 04.93.41.71.51

 

Illustre-Vu du Pont-02.jpg

 

A.D.A. : L’Argent des autres
TNN — NICE

Jerry Sterner ● Mise en scène Daniel Benoin ● Adaptation et texte français Daniel Benoin, Linda Blanchet ● Avec Daniel Benoin, Michel Boujenah, Alexandra Lamy, Marie-France Pisier, Pierre Vaneck ● Décor Jean-Pierre Laporte ● Costumes Nathalie Bérard-Benoin ● Lumière Daniel Benoin ● Vidéo Benoit Galera, Jean-Pierre Laporte ● Assistante à la mise en scène Linda Blanchet ● Production Théâtre National de Nice

L'action se passe de nos jours à Paris et dans le Massif Central. L'entreprise industrielle de fils et câbles métalliques dirigée par André Jorgenson fait vivre une bonne partie de la population de la région. Elle survit grâce à des participations achetées dans des manufactures de produits dérivés. Un prédateur financier, loup grossier sans scrupule, se penche sur cette entreprise et propose à son directeur une profitable restructuration… Le duel va s'engager.

France 2 diffusera en direct la soirée du 31 octobre à 20h30. A.D.A. : L’Argent des autres sera le premier direct d’une pièce depuis la province. C’est le TNN qui aura en effet cet honneur, juste récompense au 1er CDN de France et à son public.

Il est vrai que Daniel BENOIN a au moins cette qualité : il sais remplir les salles.

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Un nouveau théâtre, « La Comédie de Nice », ouvre ses portes cette saison avec
Le Clan des divorcées
 
Cette comédie absolument irrésistible met en scène trois femmes qui divorcent, Stéphanie d'Humily de Malanpry, une bourgeoise qui quitte un berger ardéchois, Mary Bybowl, une british un peu délurée qui, elle, quitte un homme de plus et Brigitte la rurale qui elle aussi divorce.

Les frères VARDAR ont connu la réussite il y peu, sur Paris. Il viennent à Nice tenter de poursuivre l’aventure. Je crois que c’est Éric COLLADO qui gèrera sur place le théâtre.

Auteur : Alil VARDAR
Artistes, en alternance : Eric COLLADO, Laetitia GIORDA, Corinne FRÉDÉRIC, Alil VARDAR, Dominique DEVERS, Alice GAULON.
Metteur en scène : Hazis VARDAR, collaboration artistique Pascal LÉGITIMUS

du 08 octobre au 15 décembre, tous les jours sauf les lundi
à 20h00 du mardi au samedi, à 15h00 les dimanche
Durée du spectacle ~ 01h20
Tarif : 18,00 €

La Comédie de Nice (~ 240 places)
12, rue Auguste Gal
06300   NICE

Tél. 04 93 56 99 74

Cliquez sur l'image pour accéder à leur site.

 

Illustre-Vardar-01.jpg

 

 

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Lao
Lavoir Théâtre — MENTON

Témoignage : c'est l'histoire d'une fille qui part avec une valise sur les routes du monde.
« En 2004, dans le vieux train bleu roumain qui va vers la mer, je rencontre Lao, un p'tit mec de 4 ou 5 ans, crasseux et pieds nus, qui veut voler mes cigarettes, et puis aussi que je devienne sa maman… Ca sert à quoi une rencontre si elle s'arrête là ? »

Le Théâtre du Lavoir est un pôle du Spectacle Vivant à Menton qu’il me semble important de maintenir, de par sa programmation variée et de qualité.
J’ai déjà joué avec Émilie JOBIN, et je peux dire que c’est une excellente comédienne. En revanche, je ne sais pas ce qu’elle est capable de faire en tant que metteur en scène.
Le site de la Cie Arnika (qui a parfois un fonctionnement capricieux) vous renseignera sur l’origine du spectacle. Cela me semble digne d’intérêt (Cliquez sur l’image).

Illustre-Arnika-01.jpg


Auteur : Mandine GUILLAUME
Artistes : Mandine GUILLAUME
Metteur en scène : Stephan RAMIREZ, Émilie JOBIN

le samedi 21 novembre à 20h30 et le dimanche 22 novembre à 15h30

Lavoir Théâtre (~ 90 places)

63, bd du Fossan

06500   MENTON

14/10/2009

On a brisé le veau d’or

J’ai assisté hier soir à une représentation du Roman d’un Trader au TNN. Je n’aurai pas besoin de faire un compte rendu de ce spectacle, les créations du Théâtre National de Nice qui ouvrent la saison sont toujours largement relayées par les média.

Je me contenterai de signaler la bonne performance de  Lorànt DEUTSCH, qui incarne le trader, ainsi que celle de Bernard-Pierre DONNADIEU (qui cependant campe un peu trop souvent l’homme de pouvoir et d’argent, alors que son talent lui permettrai de varier davantage les rôles).
Malgré les comédiens, la pièce était un peu trop fade, par manque de rythme parfois, et à cause d’un texte et de situations trop convenus.
Un signe qui ne trompe pas et que l’on retrouve souvent dans les productions de Daniel BENOIN : l’effet le plus efficace, j’allais dire le plus saisissant, est obtenu à l’aide d’un simple fauteuil de bureau à roulette ; toute la grosse machinerie théâtrale, une fois de plus, n’étant là que pour masquer le vide de certaines scènes, sans apporter grand-chose.
Dommage, car tous ces écrans géants et ces décors qui s’escamotent sont ma foi bien réalisés, et les techniciens ont fait du bon travail, mais les techniciens seulement, pas le créateur.
Je ne regrette pas d’avoir pris le tramway ainsi que deux heures de mon temps, mais je suis un peu resté sur ma faim.

 

Illustre-Le Veau d-Or-01.jpg

Je pensais même ne rien écrire sur ce spectacle lorsque s’est produit un petit incident, vers la fin de la représentation.
Dans la pièce, la femme du directeur de banque veut obtenir une sculpture d’un artiste en vogue, intitulée « le Veau d’Or » et coûtant la bagatelle de 2 000 000 d’euros. Cette statuette est apportée sur la scène dans un sac et, au moment de la manipuler, le comédien s’est aperçu qu’un morceau s’en était détaché. Tout le monde dans la salle l’a remarqué car cela ne pouvait manifestement pas être une chose prévue dans le scénario.
Malgré tout, chaque artiste a immédiatement intégré cette donnée dans son jeu et a fait "comme si". Gestes adaptés et petites remarques ajoutées au texte original ; quelques mots seulement, improvisés, notamment par Bernard-Pierre DONNADIEU, et parfaitement joués. Ils ont montré qu’ils étaient de vrais comédiens, qu’ils étaient capables de tout et que tout pouvait arriver, le spectacle continuerait.
La salle presque toute entière a témoigné par un rire, ou plutôt une rumeur, sa joie d’assister à cet imprévu. Signifiant presque aux comédiens : « on a bien vu qu’une chose ne s’est pas passée comme vous l’auriez voulu, mais vous avez continué à dérouler l’histoire pour nous et ça marche, nous sommes toujours embarqué avec vous ».

Car enfin : même si, bouleversé, vous pleurez toutes les larmes de votre corps et que l’acteur le plus génial du monde est en train de mourir sur scène, jamais vous ne vous lèverez pour lui porter assistance, parce qu’au fond de vous, une petite lumière de conscience vous rappelle que tous ça est irréel. Beau, important, nécessaire, créatif, éloquent… mais irréel. Le théâtre donne à voir beaucoup de choses, on peut y parler des sujets les plus importants pour l’humanité, y montrer les scènes les plus drôles comme les plus insoutenables, ON SAIT TOUS QUE C’EST POUR DU FAUX !
Le public, en venant louer sa place ce soir là, est parfaitement d’accord avec ce principe. Il va recevoir, il va donner parfois, on va communier, mais les situations et les personnages montrés sur la scène n’existent pas — même lorsque l’histoire est inspirée de faits réels.

Ce que le public ne supporte pas en revanche, c’est que l’on vienne briser son rêve. Et hier soir, si on a brisé ce Veau d’Or, on n’a pas brisé le rêve des spectateurs présents dans la salle.
Parce qu’on a improvisé. Oh, pas beaucoup et la catastrophe n’était pas si grande. Pourtant, je tenais à signaler ce détail car j’ai pu constater que beaucoup de comédiennes et de comédiens professionnels n’ont pas la culture de l’improvisation. Lorsque survient un incident pendant la représentation, les mots viennent, mais la puissance vocale baisse, le ton n’est plus aussi assuré, on bredouille, les comédiens parfois même se contredisent.
(C’est une des règles de base de l’improvisation : il ne faut JAMAIS aller contre ce qui a déjà été établi par les autres partenaires. Un exemple : vous aviez décidé de vous appeler Eustache dans la scène qui doit être jouée, mais un autre comédien s’adresse à vous et vous appelle Jean-françois. Surtout, n’allez pas lui dire : « Oh ! mais tu m’as appelé Jean-françois ? Tu sais très bien que je m’appelle Eustache ! » car là, plus personne dans l’assistance ne croit aux personnages ni à l’histoire, c’est la fin du rêve et le public s’en va.)

La virtuosité fait partie de l’arsenal déployé pour bâtir une œuvre théâtrale. Encore une fois, le public SAIT QUE C’EST POUR DU FAUX, alors il faut bien lui montrer quelque chose de sublimé, de parfait, de beau, de la bonne ouvrage. Et lorsque le Veau d’Or vous parvient en deux morceaux au lieu d’un, on continue de garder le même volume sonore, on continue d’avoir une voix claire, une diction précise, on se reconnecte le plus vite possible sur le texte qui doit suivre et même, on prend plaisir à improviser. Le rêve ne sera pas interrompu.