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02/05/2006

Est-ce trop insister que de revenir sur un sujet déjà proposé ?

Dans la note intitulée « Quitter » du 19 avril dernier, je me demandais sous quelles conditions on pouvait décider de quitter un spectacle en cours. Les jours suivants, je me félicitais du choix de mon premier article de fond qui avait suscité un nombre impressionnant de commentaires (environs zéro, je crois).

Puis, hier, j’ai relevé la critique suivante dont vous pourrez lire l’intégralité sur le site Au-théâtre.com : « … quant aux envolées lyriques de son prétendant Cœlio, elles sont très ampoulées, je n'y ai pas vraiment cru. Cela dit c'est un joli spectacle : les costumes sont ravissants, l'ambiance du théâtre est familiale et le quartier (la Butte aux Cailles) recèle une foule de restos et de bars plus sympas les uns que les autres… ».

C'est alors que j'ai eu l'envie de reformuler la question : « Quitter un spectacle en cour de représentation n’est-il pas souvent le reflet d’une attitude de simple consommateur et non plus de spectateur ? »

Avec ça, si je dépasse 3 commentaires…

Commentaires

Il m'est arrivé de quitter un spectacle, était-ce parce que je m'étais trompé ou qu'il était mauvais? Etait-ce parce que je le trouvais mauvais ou qu'à ce momen, je n'étais pas réceptif à ses qualités intrinsèques ? J'avoue que je ne sais pas très bien.
Je pense que:
- le monde n'est pas divisé en spectateurs et consommateurs de spectacles culturels. Les segmentations sont beaucoup plus touffues.
- Il peut exister des spectacles réellement mauvais, au delà des qualités propres et des intentions de ses acteurs et concepteurs (aux sens larges du terme).
- Hors sentiment d'appartenance à la communauté des artistes ou des gens de culture, chacun est à la fois spectateur (puisqu'il est là) et consommateur (puisqu'en général il paye sa place). Il est alors normal qu'il veuille en avoir pour son argent.
- Un spectacle réussi est une rencontre entre des individus se transcendant en "public", entité collective mystérieuse et des concepteurs. Chacun se reconnaissant dans l'autre par le biais du spectacle en lui-même et de ses acteurs. Il peut vraisemblablement arriver aussi que la rencontre ne s'opère pas.

Tout ça pour dire que je suis incapable de me situer dans ce choix binaire.

Écrit par : Garibaldo | 03/05/2006

Je vais apporter ma pierre à ton record de commentaires : Je suis par principe très géné que l'on quitte un spectacle en cours. C'est vrai au cinéma, je ne suis jamais sortit avant la fin d'un film. C'est encore pire au spectacle vivant, parce que les acteurs sont là et que, même s'ils sont atroces, ça m'ennuie de les humilier en me levant et en manifestant ainsi de façon radicale ma désapprobation de leur performance.
Ceci dit, j'ai subit ainsi des spectacles très pénibles. J'essaye alors de m'endormir (voir note sur Inisfree). Ta note me rapelle une pièce des Cartoon Sardines ou une actrice s'avance vers le public et dit : "j'ai peur qu'un spectateur au premier rang se lève et sorte de la salle". C'était à la fois drôle et poignant. Pas le genre de spectacle que l'on a envie de quitter.
Et puis il me souvient de cette spectatrice qui, l'été dernier à Avignon, s'est levée et en plein milieu a déclaré : "mais qu'est-ce qu'on vous a fait pour nous torturer comme ça ?
Enfin, ça doit être une marque de mon optimisme, quelque soit la médiocrité d'un spectacle, j'espère toujours qu'il se produira quelque chose d'intéressant avant la fin.

Écrit par : Vincent | 03/05/2006

Je ferai donc le troisième commentaire

Je vous remercie pour vos réflexions et témoignages.
En me montrant, cher Garibaldo, que ma question ne laisse qu’un choix binaire, vous m’avez fait réfléchir. Il y a quelques semaines déjà, intervenant sur le site de M. Patrick Allemand au sujet des Intermittents du spectacle, j’émettais l’opinion que l’art et l’argent font rarement bon ménage. Je voulais dire que cet argent, aussi nécessaire aux artistes qu’à n’importe qui d’autre, fausse parfois les relations – je le dis pour l’avoir constaté. Sans être un sujet tabou, artistes ou spectateurs éprouvent même parfois de la gène à parler finances. Et pourtant, vous le soulignez, en général on paye pour la location d’une place de spectacle. C’est une chose naturelle.
Ai-je été moi-même victime de cette gène en posant une telle question ?
L’optimisme de Vincent à la fin de son commentaire m’autorise à penser qu’il faudrait la reformuler une troisième fois (ce qui risquerait de passer pour un gag) et demander ce qui laisse croire que plus rien de bon ne pourra survenir dans un spectacle avant même que celui-ci ne soit fini.
Ceci dit, je suis persuadé que la plupart d’entre nous, fuyant la nullité affligeante d’un spectacle, ne se permettrais jamais le moindre commentaire à voix haute, comme le fit cette festivalière que nous cite Vincent.

Écrit par : L U C | 03/05/2006

Avec ce court commentaire là, vous dépassez les 3, cher LUC.
Alors, heureux?

Écrit par : Garibaldo | 04/05/2006

cher luc.

je suis le 4° et serait bref.
Meme lors d' un spectacle très médiocre, il m'est génant de quitter par respect pour le travail des artistes et en espérant un mieux en cours de route.

philippe.

Écrit par : frey | 14/05/2006

Bonjour Luc

Petite contribution à ce débat éthique: quitter le spectacle avant la fin devient une attitude trés commune, si j'en crois les 2 derniers spectacles auquels j'ai assisté au Theatre de la Ville (Sacha Waltz et Meg Stuart).
Dans ces conditions, celà n'a plus rien de courageux et devient une ultime attitude conformiste, rien à voir avec un veritable acte de protestation!

Savigny

P.S.: Cela reste parfois dangereux: seul à battre en retraite un soir devant un spectacle un peu scatologique au Centre National de la Danse, je me suis trompé de porte, me suis perdu et ai failli passer la nuit dans es coulisses. Donc mefiez vous!

Écrit par : Savigny | 17/05/2006

C’était peut-être là le vrai but de ce spectacle !

Merci à vous, Philippe et Savigny, pour vos contributions à ce débat. Je pense en lancer un autre très bientôt.

Écrit par : L U C | 17/05/2006

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