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10/02/2011

De Sophocle à Cairaschi, vastes horizons…

Après la Maison pour Tous de Contes et le Théâtre de la Tours à Nice, c’est le Théâtre Francis Gag, dans le Vieux-Nice, qui accueillera Carré de Dames ; une comédie en quatre actes écrite par Richard CAIRASCHI et interprétée par Aurélie PÉGLION.
Le communiqué de presse nous informe qu’il s’agit de « quatre histoires de Femmes à quatre époques différentes, de la vie à la fin de la vie : comment ont-elles vécu 14, 39, 68 ou 2012…? »

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Richard CAIRASCHI, qui signe également la mise en scène, est venu à l’écriture de ce spectacle presque par hasard. En effet, on connaît ses débuts avec Noëlle PERNA au Bar des Oiseaux, la Cie Debi-Debo, puis surtout sa série de spectacles humoristiques — presque des ones-man-show — fortement teintés de Nissart, dont la fameuse trilogie des Chaises de la Prom’ en duo avec Martine PUJOL.
Mais il y a un an et demi, une association de la vallée du Paillon qui organise un festival autours du chant choral, avait pris pour thème de leur festival « les femmes ». Ils ont commandé à Richard un texte qui raconterait la vie d'une femme d'ici, que devait justement interpréter Aurélie, pour une unique représentation avec cette chorale, deux musiciens et des solistes. Leur collaboration fut un déclic, et Richard CAIRASCHI a eu envie d'écrire d'autres "tranches de vie"… c’est ainsi que naquit Carré de Dames.
Au sujet de ces quatre femmes qu’il fait vivre, il confie : « Je les ai toutes les quatre aimées, je les connais, je les aime toujours. »

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L’accompagnement musical est assuré par Thomas GARCIA, compagnon d’Aurélie PÉGLION à la ville, et surtout musicien émérite sur la scène. Souvent, l’environnement sonore n’est pas la clef de voûte du spectacle, mais il reste un élément à part entière, auquel on ne prête pas toujours attention et qui a pourtant son importance, même si cela ne saute pas aux yeux… enfin, aux oreilles.

La seule petite remarque que je me permettrai de faire ici concerne le rythme de la pièce, directement lié à sa structure en quatre actes (en quatre femmes !) et dont l’un pourrait être raccourci, l’ensemble me paraissant trop régulier.

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Théâtre Francis Gag — Vieux-Nice
Réservations au 04 93 91 84 18
Durée : 1h20 ~
Je n’ai pas trouvé le tarif…?

 

 

Pour ceux qui peuvent se rendre à Saint-Laurent-du-Var, Electre, de SOPHOCLE, est à l’affiche au Théâtre Georges Brassens ce week-end les vendredi 11 et samedi 12 à 20h30.
Plutôt avare d’information, le communiqué nous précise simplement le nom des artistes, réunis sous l’appellation de « Théâtre du TAC ».
Je ne connais pas cette compagnie, mais je connais un peu plus SOPHOCLE, et j’aurais bien aimé voir ce que l’on peut faire aujourd’hui avec un tel texte, écrit par un grec il a près de 25 siècles.

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ESCHYLE, SOPHOCLE et EURIPIDE, les trois grands tragédiens grecs dont on a pu retrouver quelques œuvres, ont chacun écrit une « Électre », personnage de la mythologie faisant partie de la famille des Atrides.
Les tragédies de la Grèce antique obéissaient à des règles de composition qui, si elles évoluaient peu à peu, restaient tout de même très codifiées. L’Electre de SOPHOCLE est par exemple structurée de la façon suivante :
Prologue / Parodos / Épisode 1 / Stasimon 1 / Épisode 2 / Stasimon 2 / Épisode 3 / Stasimon 3 / Exodos.
Le prologue, on l’aura deviné, expose la situation ; dans le parodos et les stasimons, c’est le Chœur qui s’exprime, soit directement vers le public, soit vers un des protagonistes (ce procédé est arrivé jusqu’à nous aujourd’hui sous la forme de personnages divers et variés : bonnes, servantes, valets, confident, personnages secondaires, fantômes et autres animaux, qui eux aussi sont là pour mettre le public au parfum) ; enfin, les différents personnages parlent et agissent durant les épisodes, l’exodos contenant la conclusion (le plus souvent la mort, dans une tragédie).
Si un des lecteurs de ce blog avait la bonne idée d’assister à ce spectacle, son compte-rendu serait le bienvenu ici !

Théâtre Georges Brassens
222, Esplanade du Levant
Saint-Laurent-du-Var
Accueil téléphonique (de 13h30 à 17h00 du lundi au vendredi) 04 92 12 40 64
Tarif : 11 € - Réduit 7 €

 

 

Pour terminer cette série d’annonces : Hôtel du Nord est à l’affiche du Théâtre de la Tour.
cairaschi,sophocle,arletty,tragédieC’est une pièce qui "tourne" depuis un an environs et à laquelle j’ai déjà consacré un article (cliquez ICI pour le relire).
C’est également ce week-end, les vendredi 11 et samedi 12 février à 21h00, le dimanche 13 à 15h00.

Tarif : 15 €uros – réduit : 10 €uros
Réservation conseillée au 04 92 07 86 50

15/12/2009

Qui es-tu Antigone ?

J’avais mis de côté un article paru dans le Nice-Matin du 06 novembre, et qui annonçait une reprise de la pièce de SOPHOCLE, Antigone. Cette annonce n’est donc plus d’actualité, mais je tenais à en dire quelques mots.
En effet, le titre indiquait : « Immortelle et moderne Antigone » complété par un sous-titre mentionnant « … dans une version qui ose la musicalité rock ». Ce genre d’accroche clinquante me semble néfaste à long terme. En effet, il n’est pas rare de rencontrer un metteur en scène ou bien un critique de théâtre indiquer que tel auteur ou telle pièce sont « modernes ». Je préfèrerais « universels ».
Illustre-Antigone-01.jpgCar, en disant que SOPHOCLE a écrit une pièce moderne, j’ai le sentiment qu’on est hors sujet. SOPHOCLE n’a pas écrit une pièce moderne, il a — entre autre — décrit des comportements et des états d’esprits qui existaient à son époque et qui existent encore aujourd’hui : le despotisme, la rébellion, la peine… Et je suis un peu las de voir que chaque classique est estampillé « moderne » ou « d’actualité » et passe à la casserole de cette fausse bonne idée, de cette trouvaille usée jusqu’à la corde qui consiste à faire évoluer les comédiens dans un univers contemporain, voire post-apocalyptique juste pour dire au public : « Vous avez vu, hein ? MOLIERE, il était vachement en avance sur son temps ; et moi, je suis un metteur en scène drôlement gonflé d’oser mettre de la musique rock sur Antigone. »
Pourquoi pas, à la condition que l’univers suggéré aux spectateurs serve le propos de l’auteur, et non pas la modernité des propos de l’auteur.
Antigone n’est pas SEULEMENT contemporaine, elle est partout, elle est toujours, comme tous les grands personnages. Elle est immortelle, ça oui, car tant qu’un être humain sera capable de lire le texte de SOPHOCLE, tant qu’on tournera les pages pour dérouler l’histoire de cette jeune fille qui affronte plus fort qu’elle, elle sera vivante, longtemps après notre mort.
Attention, je ne dis pas que ce spectacle était mauvais, je n’ai même pas pu aller le voir ! Il semble qu’il s’agissait d’un travail très abouti fait par des professionnels aguerris. Et si un metteur en scène pense sincèrement qu’un décor antique n’est pas ce dont il a besoin pour servir son projet, qu’il enlève ce décor, les toges et les flambeaux. Que les comédiens aillent vêtus de jeans ou d’une redingote. Mais comme beaucoup ont déjà eu ce parti pris, et qu’ils nous ont expliqué que c’était pour montrer que le texte écrit autrefois était très moderne, je crains que l’on ne finisse par croire qu’un décor antique implique une pièce dépassée, ringarde ou sans invention.


Antigone, tu n’es pas moderne, tu es plus que cela : tu es un personnage dramatique.