05/03/2010
Le Grand Palmade
Beaucoup de téléspectateurs auront vu, samedi 20 février sur France 2, « Le Grand Restaurant ». Beaucoup de louanges ont déjà été dites sur son auteur, Pierre PALMADE. Je souhaite toutefois y revenir pour souligner une autre qualité que possède cette œuvre (car c’en est une, me semble-t-il).
Chaque situation est poussée jusqu’à ses extrêmes limites. On va jusqu’au bout. Et c’est une indication que donnent fréquemment les professeurs de théâtre et aussi ceux qui sont amenés à diriger des acteurs.
Lorsqu’on travaille un texte, que l’on répète une scène, des idées viennent, on propose des choses, mais souvent le metteur en scène est frustré et demande plus : il demande qu’on exploite davantage la situation, les mots, les personnages, tout le bois qu’on pourra brûler, et pas seulement les bûches qu’on avait mises de côté. C’est la raison pour laquelle ce genre de film peut servir d’exemple à toutes celles et tous ceux qui souhaitent faire du théâtre.
Il ne s’agit pas là d’un prétexte pour faire dans le grandiose et le démonstratif, simplement de dire qu’un comédien ou un metteur en scène doit "creuser" tant qu’il peut. Après viendra le tri.
Dans le même ordre d’idée, je citerai un passage d’un film des Marx Brothers : « la Soupe au Canard ». Dans cette scène, un homme monte dans sa chambre. Quelqu’un s’y trouve, qui ne devrait pas être là. Ne pouvant plus se cacher ni fuir, l’intrus décide de faire croire qu’il est le reflet de l’autre ; il va ainsi reproduire tous les mouvements de son hôte. Cette scène dure près de trois minutes (!), et la situation devient de plus en plus énoOorme. Mais ils jouent jusqu’au bout, même lorsque les personnages ne peuvent plus y croire.
Cliquez sur l’image pour visionner ce petit bijou du cinéma, grand exemple de travail bien creusé (ce qui n’exclut pas que chacun puisse s’amuser à trouver d’autres prolongements, ce qui serait un exercice très amusant).
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Commentaires
Palmade a osé et France 2 a pris le risque, un samedi soir, pas évident. Au début septique, puis est venu des grands moments, dialogues et finalement on en redemande!
Mais palmade a aussi beaucoup d'amis dans le "milieu" des acteurs, l'affiche était prestigieuse.
Merci de ton passage, belle fin de semaine Luc.
Écrit par : Louis-Paul | 06/03/2010
L'extrait est un bijou dis-tu ? Oh oui, une perle, un diamant... vraiment excellent.
Pour le Palmade : Très sceptique au début... la distribution trop "vendeur" et surtout ce collage de sketches me semblait être un pudding, un recyclage de fonds de tiroirs qu'il fallait valoriser. Puis, comme Louis-Paul, j'ai été obligé d'admettre que certains dialogues forçaient le respect. J'avais beau résister "on m'aura pas avec de l'astuce marketing !" j'ai fini par craquer. Le niveau d'écriture était au rendez-vous.
Écrit par : Claudio | 07/03/2010
Louis-Paul, Claudio, vos deux commentaires me font apparaître un point de vue auquel je n'avais pas pensé : trop de vedettes au générique, cela devient suspect ! Et on le comprend très bien, s'étant déjà fait avoir plusieurs fois.
En un sens, ce n'est pas si mal : même les comédiens à la réputation établie doivent faire leur preuve.
Cette réflexion est à l'opposé de ce que me répondait un camarade de théâtre, au sujet de Jean-Michel RIBE (« Palace » bien sûr, mais aussi l'excellent « Théâtre sans Animaux ») dont l'humour et l"écriture se rapprochent de ce « Grand Restaurant » : il me disait que ces oeuvres-là ne sont efficaces que grâce à la présence de nombreux acteurs au talent reconnu !
Écrit par : L U C | 07/03/2010
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