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06/12/2006

Verdict

C’était la dernière représentation de « 12 Hommes en Colère » au Théâtre de la Cité ce dimanche 03 décembre dernier. J’ai malgré tout souhaité en parler ici, au cas où MEYER COHEN, directeur de ce théâtre, souhaiterait la remonter.

Beaucoup connaissent ce huis-clos où 12 personnes ont été choisies pour décider de la culpabilité ou de l’innocence d’un jeune homme accusé d’avoir assassiné son père. Le texte de la pièce reste encore étonnamment contemporain, surtout par le contenu des propos échangés. (souvent, certaines pièces de théâtre étonnent par leur faculté à rester contemporaines, alors même que leur auteur est décédé, parfois depuis longtemps)

medium_Blogatoire-12_Hommes_en_Colere-01.jpgReginald ROSE avait écrit cette pièce en 1953 après avoir été lui-même désigné comme juré. En 1957, il en fit un scénario pour un film que réalisa Sydney LUMET. L'œuvre obtint plusieurs récompenses et fut nominée plusieurs fois aux Oscars l’année suivante. J’allais dire que le rôle principal avait été confié à Henry FONDA, mais je me demande s’il y a réellement, parmi ces douze personnages, un rôle plus principal que les autres.

En effet, même si le "juré N°8" est celui qui introduit le doute puis fait basculer le verdict, chacun des personnages en est un, justement, de "personnage". Un vrai. Même si cela ne se voit pas au départ. Car c'est l'un des défis posés au metteur en scène qui s'attaque à ce texte : les douze personnes restent présentes sur la scène du début à la fin (presque). Tout ce monde doit rester lisible, efficace ; et chaque personnage doit garder son identité.

medium_Blogatoire-12_Hommes_en_Colere-02.jpg     medium_Blogatoire-12_Hommes_en_Colere-03.jpgmedium_Blogatoire-12_Hommes_en_Colere-04.jpg     medium_Blogatoire-12_Hommes_en_Colere-05.jpg

Ainsi, au début de la représentation, j'ai craint un instant que la pièce allait sombrer dans le fouillis et l'à-peu-près. Mais non, au contraire, on a pu éprouver le plaisir de découvrir peu à peu chacun des protagonistes. MEYER-COHEN, qui signe également la mise en scène, a eu la bonne idée de ne pas clouer les comédiens sur des chaises autour d'une table, mais les a mis en espace dans un décor stylisé.

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Une seule chose m'a un peu gêné au départ : les comédiens parlaient trop vite dans l'ensemble, et certains étaient même "en dessous", c'est à dire qu'ils n'étaient pas suffisamment audibles. Or, comme je viens de l'exposer, le spectateur doit assimiler douze personnages à la fois, et a besoin de saisir tout ce qui se passe sur la scène. Et aussi à côté, car la pièce se termine comme elle a commencé : les comédiens arrivent par la salle, passent au milieu du public et vont se poster devant la scène.

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