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23/08/2009

Mais c'est Versailles !

Le texte qui suit est extrait du livre écrit par Jacques LEVRON « Les Inconnus de Versailles – Les Coulisses de la Cour », dans la collection tempus, aux Éditions Perrin.

Illustre-Versailles-01.jpgLe château ne possède pas encore de salle de spectacle, et c’est la raison pour laquelle la saison théâtrale se déroule surtout pendant le séjour de Fontainebleau. Le petit théâtre de Madame de Pompadour a disparu très vite. Quand on veut donner une représentation à Versailles, il faut se transporter au manège de la Grande Écurie ou se contenter de jouer dans la Grande Galerie et en plein air.

Il est depuis longtemps prévu de construire un vrai théâtre dans le château. La réalisation va agiter Papillon pendant plusieurs années.

Dès 1746, un premier projet a été établi. Les guerres, les hésitations de Louis XV puis celles de l’architecte, Ange-Jacques Gabriel qui, au faîte de sa gloire, entend exécuter un chef-d’œuvre, on fait à plusieurs reprises ajourner l’entreprise. Il faut un événement exceptionnel, le futur mariage du dauphin avec l’archiduchesse d’Autriche, pour décider le roi. Papillon de La Ferté s’est montré un partisan résolu de l’œuvre : dans un long mémoire, rédigé en mai 1767, il a observé que la construction de cette salle destinée aux grandes cérémonies des mariages royaux, aux représentations de l’Opéra serait finalement plus économique que toutes les bâtisses provisoires qu’il faut édifier et démolir. [ … ]

Louis XV signe l’ordre et promet les crédits. Un immense chantier s’ouvre à Versailles. Plusieurs centaines d’ouvriers travaillent nuit et jour. Les prévisions de dépenses sont largement dépassées, mais quelle réussite !

[ Le 16 mai 1770 ] à dix heures du soir, Louis XV et la famille royale se rendent au théâtre transformé en salle de festin [ à l’occasion du mariage du futur Louis XVI ] : c’est un éblouissement. Toutes les loges sont occupées par des dames en grande parure. Plus de 3000 bougies font resplendir les tonalités bleu et or de cette admirable salle, la plus belle qui ait jamais été construite.

[ … ] de 1770 à 1789, l’œuvre de Gabriel ne servira que pour des cérémonies exceptionnelles : bals, banquets, une vingtaine de représentations. L’Opéra de Versailles exige un trop grand déploiement d’acteurs, d’actrices, de décors pour être fréquemment offert à l’admiration des spectateurs.

[ … ] Le dauphin a demandé qu’avant la fin des fêtes on donne en son honneur une représentation d’Athalie. [ … ] On cède à son désir [ … ]. La titulaire du rôle a longtemps été Mlle Clairon, mais elle est en retraite depuis cinq ans. Elle approche de la cinquantaine et elle est devenue énorme. En outre, son style n’est plus à la mode. Peu importe : elle s’offre pour reprendre le rôle avec le soutien du duc d’Aumont [ … ]. Tout au contraire, Richelieu conseille de prendre Mlle Dumesnil qui est un peu plus jeune et dont le jeu passionné contraste avec l’emphase tragique de Mlle Clairon. Chacun s’en mêle. Tout le clan Choiseul soutient la Clairon ; tout le clan de Mme du Barry, la Dumesnil. Choiseul prétend qu’il faut à cette dernière deux bouteilles de vin pour jouer, une avant d’entrer en scène, l’autre pendant la soirée. [ … ] Finalement, Choiseul triomphe. [ … le duc de Croy déclare ] « C’est une injustice. Mlle Clairon n’a [ d’ailleurs ] point eu autant de succès que M. le duc d’Aumont et Mme de Villeroy l’espéraient. »

 

En cliquant sur l’image ci-dessous, vous irez sur un blog consacré notamment à l’opéra et qui donne quelques renseignements actuels sur cette salle.

 

Illustre-Versailles-02.jpg