07/06/2011
Le long des rues
Je n’ai pu assister qu’à un seul spectacle du festival de théâtre de rue, Roulez Carros, programmé le week-end dernier.
Mais quel spectacle, chères lectrices et chers lecteurs, quel spectacle ! Orchestrée par une troupe baptisée Les Grooms, c’est une représentation qui s’est déroulée, c’est le cas de le dire, tout au long des rues de Carros. Le départ était donné sur un terrain de sport, où le public (de deux à trois cents personnes) découvrait tout d’abord la troupe, dont la moitié effectivement habillée en groom.
Ceux-ci ont commencé par chanter et jouer de leur instrument (uniquement des cuivres) lors d’une parade en l’honneur d’un invité, prétendument venu du royaume du Bhoutan. Le comédien grimé pour l’occasion maniait plutôt bien un accent venu de l’Inde. En effet, imiter un accent, c’est déjà bien ; mais la vraie difficulté c’est de le garder tout au long de la performance.
Ce joyeux luron était venu nous annoncer que l’Indice de Bonheur de notre population était bien bas et que ses camarades et lui-même allaient nous aider à le relever. Le cortège s’ébranla alors et nous partîmes dans les rues de la commune, en faisant quelques haltes devant tel ou tel autre immeuble.
Roxane Petitier, photographe officielle du festival, prise à son tour en photo...
Avec la complicité de certains habitants, les comédiens de la troupe envahirent plusieurs balcons et terrasses, dans une succession de sketchs dont le délire allait crescendo.
Outre le chant et la musique, il y avait dans ce charivari des ingrédients venus du carnaval, mais aussi du Théâtre de Guignol.
Mais en tout cas, les Grooms nous ont bel et bien offert un spectacle de rue, et non pas un simple spectacle en extérieur, comme je l’évoquais déjà lors du précédent article. En effet, dans ce genre d’exercice, tout peut arriver, le public n’étant pas "filtré" comme dans un lieu de spectacle conventionnel. Les personnes éparpillées tout autour de l’aire de jeu improvisée ne sont pas forcément venues là exprès.
Ainsi, il faut une très bonne préparation pour pouvoir adapter son jeu à toutes les situations possibles, et elles sont nombreuses. De plus, pour notre spectacle de vendredi soir, il a fallu trouver des personnes volontaires pour ouvrir leur porte à la troupe. Il y avait même, mélangée à la foule, la chorale de Carros chargée de reprendre les refrains.
Et malgré la pluie qui s’était invitée, pas une seule personne, je dis bien pas une seule n’est rentrée chez elle avant la toute fin du spectacle.
J’ai coutume de définir le théâtre comme étant « la grande cérémonie de communication collective ». Cela peut sembler emphatique ou intello et pourtant, lors de ce spectacle, je peux le jurer, nous savourions tous ensemble le bonheur d’assister à quelque chose de profondément bon. De profondément nécessaire.
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Avant de terminer cet article, j’aimerais également vous recommander d’aller visiter leur site en cliquant ICI. Cette compagnie, qui est plutôt basée en région parisienne, écume tous les festivals de théâtre de rue et j’espère fort que nous aurons l’occasion de les retrouver dans notre région.
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