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20/10/2011

Spectacle stimulant (amer et nécessaire ?)

Demain vendredi 21 octobre à 20h30, vous pourrez assister à une représentation de Stimulant, amer et nécessaire — Solo para Paquita.

Cette pièce intimiste écrite par Ernesto CABALLERO sera accueillie non plus dans une salle de théâtre, un appartement ou un jardin, mais à l’école d’art l’Orange Bleue, 2 rue de Jussieu à Nice (perpendiculaire à F. Grosso, non loin de Tsarewitch).

 

Avec : Isabelle BONDIAU-MOINET
Mise en scène : Emilie PIRDAS
Musique : Mathieu GEGHRE

 

caballero,émilie pirdas,bondiau-moinet

 

J’ai eu la chance d’assister à ce spectacle et je vous le recommande chaudement : cliquez ICI pour (re)lire le compte-rendu.

Le nombre de places étant limité, il est préférable de réserver au 06 61 79 48 46.

Comme la dernière fois, la participation est libre, chacun donnant ce qu’il peut — on dit qu'ils travaillent "au chapeau" (et non pas "du chapeau"). Vous pouvez même amener de quoi grignoter ou boire un verre pour discuter avec les artistes après le spectacle...

26/04/2010

Solo Para Paquita

Vendredi 23 au soir, j’ai assisté pour la première fois à une représentation en appartement. Nous étions 22 spectateurs à nous être déplacés jusqu’au boulevard Carnot, près du quartier du port, chacun apportant quelque chose à grignoter ou à boire. Notre hôte — ancien danseur classique — nous a alors installés dans son grand salon, pour déguster un café avant la représentation.
La régie était prête : un PC portable équipé d’une paire de tweeters et d’un caisson de basse pour la bande son — de la musique, composée pour ce spectacle par Mathieu GEGHRE ; deux ou trois lampes de salon et autres halogènes ainsi qu’un petit projecteur, habillé d’une gélatine bleue.
La pièce pouvait commencer : un monologue, écrit par le dramaturge espagnol Ernesto CABALLERO, dans lequel Paquita, une femme comme toutes les autres, se raconte. Elle raconte ses petites superstitions, ses soirées au Bingo, puis sa rencontre, sa passion pour un homme qui la trahira… et qu’elle va tuer. On apprend alors que ce que nous venons d’entendre n’est qu’un rappel du passé, et que le public, avec la comédienne, participe à une thérapie de groupe. Puis d’autres tiroirs vont encore s’ouvrir, les spectateurs étant une fois de plus manipulés, jusqu’au dénouement final.

 

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Fin, très bien écrit (et traduit), très bien joué, très bien mis en scène, on reste pantois devant une telle performance. A cela s’ajoute la parfaite adéquation de ce spectacle avec le jeu en appartement. Tout l’aspect "confession publique" est ainsi mis en relief sans recourir à aucun artifice, et pour cause : les spectateurs se retrouvent figurants du spectacle qui se déroule devant eux.
La formule, certes, n’est pas nouvelle. Mais quoi de réellement nouveau dans les théâtres ? A la nouveauté, je préfère de loin ce qui est créatif. Car ce n’est pas la même chose. Être créatif, c’est faire de la toute petite nouveauté. Cette accumulation de trouvailles et de rencontres, de décisions périlleuses. C’est cet ensemble de réglages qui est inédit, sans être révolutionnaire.
En effet, ces dix dernières années, on trouvait encore des troupes de théâtre qui installaient un écran vidéo sur la scène, juste pour dire que c’était nouveau, moderne et autres balivernes…

 

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Le Spectacle Vivant est aussi affaire de rencontres. Pour cette pièce, ce fut entre Émilie PIRDAS, comédienne professionnelle (c'est-à-dire ayant le fameux statut Intermittent) et Isabelle BONDIAU-MOINET, autre comédienne professionnelle (c'est-à-dire ayant aussi du mal à conserver son statut d’Intermittente).
Émilie avait jusqu’à lors une expérience de comédienne, pas de metteur en scène. Ces dernières années, elle avait beaucoup travaillé avec la compagnie Sîn (on l’a vue dans Le Cri du Cœur) et avait ainsi participé à des créations collectives. Mais SOLO PARA PAQUITA était sa première mise en scène à part entière, le premier projet qu’elle a du porter seule.
Enfin, « seule » c’est une façon de parler, car Isabelle est LA comédienne qu’il lui fallait pour dire un texte aussi subtil, aussi travaillé et aussi structuré. On avait déjà pu admirer son travail au sein de la Cie Alcantara, dans Paroles d’Étoiles notamment.
Cette collaboration ne signifie nullement qu’elles aient chacune quitté leur compagnie respective, simplement qu’elles avaient envie de travailler ensemble.

Une autre metteur en scène expliquait que « ce monologue pourrait être le miroir déformant de nos fantasmes. La question du passage à l'acte, du fantasme à la réalité se développe devant nos yeux : Paquita passe à l'acte. »
Je préfère les explications d’Émilie PIRDAS qui souligne le fait que, femme ou homme, on se laisse parfois avoir par l’Autre, naïvement. Et cette souffrance, si bien écrite, ne doit pas être jouée avec rancœur, voire dans un esprit de contestation féministe trop convenu, mais avec cette même naïveté qui engendre de l’empathie pour ce personnage — qui, malgré tout, a assassiné quelqu’un !

 

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C’est un spectacle qui a été crée au Théâtre de la Semeuse en décembre 2009 (cliquez ICI pour relire l’article) puis joué au Théâtre de la Tour et au Théâtre du Port cette année.
Pour ces deux représentations en appartement, la participation était libre « pour nous aider à payer nos frais de communication et le travail fourni » comme il était indiqué dans l’annonce.
Dès que ce spectacle sera à nouveau à l’affiche, dans un théâtre ou dans un salon, il ne faudra pas hésiter une seconde à aller écouter cette Paquita vous raconter ce qui est «stimulant, amer et nécéssaire»