09/12/2009
Lecture
J’ai été invité ce mardi 08 décembre à fêter les 40 ans du TNN en assistant à une lecture, dans la grande salle "Pierre Brasseur".
Daniel BENOIN et quelques-uns des comédiens permanents du Théâtre National de Nice ont ainsi lu, entre autres extraits, des passages de « la Promesse de l’aube », de Romain GARY ; « la Douceur de la vie » de Jules ROMAIN ; « le Père adopté » de Didier VAN CAUWELAERT ainsi que « Ballaciner » de J.M.G. Le CLÉZIO.
La lecture est un exercice périlleux pour plusieurs raisons :
En décidant de lire plutôt que de jouer, on se prive délibérément d’une grande partie de ses moyens d’expression et donc de création.
Pour éviter l’ennui qui guette le public à chaque ligne, il faut choisir des passages le plus courts possible, ce qui n’était pas le cas ce soir-là.
Attention enfin aux accrocs lors de la lecture elle-même, aux accidents de parcours et autre diction approximative. En effet, on choisit souvent de faire une lecture pour des événements qui ne seront pas reconduits : il est convenu qu’on ne répètera pas autant que pour une pièce jouée de nombreuses fois et que l’on compte sur le comédien pour compenser le peu de moyens alloués à ce travail.
Enfin, fallait-il garder la disposition classique d’une salle de théâtre : les artistes sur scène et le public au parterre ? Pour cette lecture qui m’a semblé un peu longue — malgré la qualité des auteurs convoqués — je pense qu’il aurait fallu demander aux comédiens de venir parmi le public, ou en tout cas le plus près possible, et adapter le dispositif scénique à cette formule.
Car il y avait un dispositif scénique. Simple, bien conçu, c’était un peu le fil rouge de cette lecture : les artistes qui ne lisaient pas attendaient assis, dos au public, sur des chaises faisant face à un immense écran, sur lequel étaient projetées des prises de vues de la villes de Nice (une sorte de promenade filmée façon Super-8 d’autrefois).
Quelques très bonnes prestations, des passages plutôt drôles et enfin un accompagnement musical de l’excellent Clément ALTHAUS ont permis à ces deux heures de ne pas paraître trop longues. Je dois même avouer que j’ai applaudi sans me forcer au moment des saluts.
Pourtant, je persiste à dire qu’une lecture doit se travailler un minimum, que le comédien qui s’y aventure doit avoir une vigilance de tous les instants, déployer une énergie colossale, avoir un débit de parole légèrement ralenti et malgré tout faire court autant que possible.
Bien sûr, il faut tempérer ces observations en se rappelant que le public qui assiste à ces lectures est un peu plus détendu que d’habitude. Un peu comme si chacun venait à un rendez-vous d’habitués.
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